Après Viva la vida, Baudoin et Troubs réalisent ici leur second voyage à deux, carnets en main. Invités par deux sociologues colombiens impressionnés par la force et l'humanité de leurs reportage à Ciudad Juarez, ils se rendent cette fois en Colombie où ils voyagent en reprenant le même principe. Pour rencontrer les gens, ils échangent leur portrait contre le récit d'un souvenir. Ils arrivent à Bogotá avec cette interrogation : qui sont les paysans ? quel est le goût de leur terre ? Et découvrent avec stupeur les séquestrations, les déplacements de populations, la violence de la police et l'implication des guérilleros dans les structures locales. Baudoin et Troubs portent la même attention aux simples paysans qu'aux FARC, avec qui ils discutent longuement. En filigrane, le lien entre Viva la vida, qui racontait la violence quotidienne de la ville mexicaine de Ciudad Juarez, et Le Goût de la terre, qui s'attache à la destruction de la vie paysanne en Colombie, ce sont les États-Unis et la coca. Cause de tous les affrontements entre narcotrafiquants au Mexique, la coca est la seule chose qu'un paysan peut cultiver et vendre, dans un état de guerre civile permanente. De cette expérience, Baudoin et Troubs nous offrent un carnet de voyage très riche en rencontres humaines et en réflexions politiques.
Edmond Baudoin is an artist, illustrator, and writer of sequential art and graphic novels. Baudoin left school at the age of 16 and went into military service. He later worked as an accountant at the Palace de Nice (L’Hôtel Plaza). At 33, he left the accountant trade to pursue drawing. Baudoin was an art professor from 1999 to 2003 at the University of Quebec
Baudoin et Troubs frappent encore. Le concept est assez similaire à Viva la Vida, mais cette fois-ci, les deux hommes partent à la rencontre de la Colombie, interrogeant les locaux sur leurs souvenirs en échange d’un portrait. Une initiative pleine d’intérêt, qui permet de découvrir un pays dont nos médias parlent finalement très peu ici.
Le tout fonctionne très bien, tout particulièrement je crois car les auteurs ne souhaitent pas coller d’étiquette à cet ouvrage : « Ce livre n’est pas vraiment un reportage, pas un carnet de voyage, pas une étude sociologique », écriront-ils à la fin. On retrouve alors un mélange équilibré entre rencontres humaines et informations, le tout illustré avec un trait toujours aussi parlant. Ce livre regorge d’honnêteté, de simplicité. Il ne se revendique pas comme une référence incontestable, ni un cours d’histoire, il ne présente pas un gentil et un méchant quand il touche la guérilla et les instabilités politiques et sociales. Les dessins sont bien noirs et blancs, mais le propos n’est pas distinctement l’un ou l’autre. En fait, c’est une petite tranche de réalité que l’on nous offre.
On en apprend néanmoins sur la situation du pays, à travers les yeux des Colombiens. On a envie de faire plus de recherches, de voir où tout ça en est mais ça n’est pas si facile : c’est vrai qu’on en parle peu finalement à la télé ou sur internet. Du coup, on remercie encore une fois Baudoin et Troubs de leur dévotion, de leur curiosité, de leur talent, de nous avoir fait ouvrir les yeux et de nous avoir présenté tant de personnes intéressantes.
Una buena novela gráfica sobre la historia de las farc, los paramilitares y los inocentes implicados. A pesar de ser breve (una extensión de 124 páginas) ayuda a contextualizar a los pocos conocedores del tema.
Que grata sorpresa! Encantoume esta aproximación á dura historia colombiana, á terrible realidade do seu campesiñado. Canto fai pensar! Máis obras deste estilo son sempre necesarias.