Les images de la maternité naissent dans les clichés (Communion! Souffrance! Délivrance!), vivent de clichés (Main sur un front fiévreux! Claque en arrière de la tête!) et meurent sur un cliché (Elle ne m’a jamais dit qu’elle m’aimait!). Pour les contourner, il faut avancer prudemment, faire confiance aux histoires qui émergent et espérer qu’elles forment, au bout du compte, un tout cohérent. Fanny Britt se risque ici à une sorte de plaidoyer pour une maternité ambigüe, à coups de souvenirs, de récits, de conversations avec des mères et des non-mères, d’impressions de lecture et de sagesse trouvée dans les paroles de chansons.
Fanny Britt is a Quebec playwright, author and translator. She has written a dozen plays (among them Honey Pie, Hôtel Pacifique and Bienveillance) and translated more than fifteen. She has also written and translated several other works of literature. Jane, the Fox and Me is her first graphic novel.
J'avais lu cet essai en 2014 alors que je n'avais pas d'enfant et je l'avais vraiment détesté (j'avais mis 2/5 sur Goodreads et c'était pour être fine). Je ne me souviens pas exactement de ce qui m'avait dérangé, mais il faut dire qu'à cette époque, je ne désirais pas avoir de bébé et le discours entourant la maternité comme assise du féminisme m'avait gossée au plus haut point. Le temps a maintenant passé, et j'ai décidé de le relire cette semaine, en ayant dorénavant le point de vue « maman » (même si je ne le suis que depuis peu).
Cette fois-ci, à ma grande surprise, plusieurs textes qui m'avaient dérangée initialement en 2014 m'ont émue, sont venus me chercher, ou ont mis des mots sur des réflexions un peu floues que j'ai eu dans les derniers mois. Même si je crois encore que certains sujets mériteraient d'être poussés plus loin (vraiment plus loin, en fait), je pense qu'il s'agit d'une bonne lecture à faire dans les premiers mois d'un congé de maternité ou d'un cadeau intéressant à faire à une nouvelle maman.
(Par contre, deux sujets importants sont absents et ne devraient pas l'être: le travail ménager et la dépression post-partum.)
Des points de vue franchement intéressants sur la maternité. Bien qu’on y fasse ressortir les côtés plus difficiles, l’essai n’est pas lourd ni décourageant, ce qui était un peu ma crainte. Ce n’est pas un ouvrage plein de frustration. C’en est un plein de lucidité et d’émotions.
J’ai lu ce livre la première fois à sa publication et ça avait résonné fort. Je le relis maintenant, quelques années plus tard; mon fils est plus grand, mais le texte résonne toujours autant. Je réfléchis beaucoup à ma maternité ces temps-ci, pas de la même façon que lorsque mon fils était bébé, et je me rends compte que ces questions trouvent écho dans Les Tranchées. Que l’essai parvient à m’accompagner dans ma maternité. À me bouleverser toujours autant.
Belle lecture, très rapide! Un éventail très intéressant de commentaires sur la maternité. J'ai beaucoup aimé. En fait, j'adore toutes mes lectures féministes sur la maternité. C'est tellement rafraîchissant parce qu'honnêtement, c'est beaucoup plus rare qu'on ne le pense. Bref, je le conseille à toutes les mères, à toutes celles qui veulent le devenir et à toutes celles qui s'intéressent à cette réalité. C'est beaucoup d'introspection et très peu de chialage, alors ça fait du bien.
Même si quelques passages sur les corps des femmes ont moins bien vieilli, j’ai beaucoup apprécié ma lecture - sensée être une boussole alors que je me questionne sur les probabilités de ma propre hypothétique maternité. Je ne sais pas si j’y ai trouvé les réponses que j’espérais mais j’y ai trouvé beaucoup d’honnêteté et j’ai trouvé que c’était agréable de lire quelque chose qui s’éloigne des belles photos instagram où chaque seconde de la maternité semble bénie des dieux.
Petit recueil de discussions tellement éclairantes sur la maternité. Je le recommande fortement puisque c'est si important d'aborder les sujets parfois douloureux ou incertains, mais aussi beaux. Que ce soit en tant que mère, en tant que fille, en tant que future mère, en tant que femme tout court, ou en tant que perpétuelle indécise.
Un livre intéressant qui démontre différentes facettes de la maternité à une époque où on a le sentiment de devoir entrer dans une catégorie coûte que coûte. J’ai beaucoup aimé avoir le point de vue des différentes collaboratrices, par contre j’ai trouvé le style de l’autrice difficile à suivre. Beaucoup trop de longues parenthèses, les termes recherchés qui clache avec les anglicismes, bref, dur à suivre par moments.
J’ai beaucoup aimé la manière que l’essai était structuré. Ce n’était pas trop lourd à lire.
Malheureusement il y a beaucoup de passages qui ne sont pas venus me chercher. En tant que femme qui ne veut pas d’enfant, lire que la maternité est au centre de notre identité de femme m’a confronté. Qui sait si jamais je change d’idée, je pourrai toujours le relire et me faire une nouvelle opinion!
Ce livre est mon joyaux caché et à partir de maintenant toutes les femmes enceintes que je connais vont se voir offrir ce petit bouquin rose. Rose, la couleur y est bien choisit non? Il s'agit de fragments, des bouts de conversations, des bouts de textes, entre quelques femmes, mères ou pas, qui parlent de la maternité. J'ai trouvé que l'angle sous lequel la maternité était approchée était le plus honnête et le plus moderne qui soit. Ce livre m'a fait l'effet d'un baume sur mes questionnements, sur mes angoisses de nouvelle mère. Et s'il était normal que je ne me retrouve pas dans les mères 5-10-15, ni co-dodo-allaitement? Et si la maternité était ma maternité, la mienne, celle de mon corps, de ma relation avec mon corps et de ma relation avec ce petit bébé émergé de ce corps. Et si la maternité était une expérience unique, personnelle. Et si la maternité n'était pas A ni B, pas blanc ni noir, pas Tiger Moms ni Mère Indigne ni Attachment Mother. Et si la maternité était paradoxe. Et si la maternité était ambiguë.
*Sur ce, je retourne à mon Instagram pour m'inspirer-m'empoisonner de mes moms-modèles à moi...
Je suis partagée. Certains textes m’ont frappés et fait réfléchir (en plus de me faire penser à ma mère et ma grand-mère). Certains m'ont laissé plutôt perplexes. J'ai trouvé la vision du couple assez binaire dans plusieurs textes. Il est principalement question de l’expérience d’enfanter et non des relations de couple (même si on mentionne à quelques reprises la charge mentale et la répartition des tâches à la maison), mais il reste qu’on dit aussi, dans un texte, que LA décision la plus importante qu’une femme peut prendre dans sa vie, c’est de « choisir le bon homme avec qui elle la partagera. » (Madeleine Allard, p. 53). Le travail de Fanny Britt reste intéressant et percutant : je crois que ce genre d’essai traitant de cette réalité était, et est encore nécessaire.
"Qu'ils me sauvent, mes trois scaphandriers, qu'ils me remplissent d'antisolitude." Étant père (et mère- merci Fanny) de deux enfants qui travaille lorsque mon partenaire est en congé parental chez nous avec bébé #2, les discours sur la maternité, le féminisme et l'ambigüité dans l'essaie de Fanny Britt ne s'applique pas nécessairement à moi - mais les angoisses et joies qui touchent mon amoureuse parfois rebondissent sur moi. Je ne suis pas toujours reconnaissant de sa réalité physique et psychologique. Les tranchées me réoriente.
Le vécu de plusieurs femmes face à la maternité et la non-maternité est exposé dans ce petit livre. Touchant, drôle, parfois cru, j’en aurais pris encore plus, cet j’ai l’impression qu’on effleure parfois des sujets. C’est correct, au fond, c’est comme une mise en bouche pour les explorer plus en profondeur de notre côté.
"Je ne savais dotée de cette tendresse folle, mon amour pour mon fils avait toujours agi comme un élastique autour du coeur, qui serrait et pompait tout à la fois."
J’avais lu ce livre il y a quelques années, alors que je n’étais pas encore une mère, et je me souviens que je n’avais pas particulièrement apprécié ma lecture, mais je m’étais dit que j’étais probablement passée à côté de quelque chose puisque je n’avais pas d’enfant. Je n’avais même pas osé mettre une cote au livre, ici… Après ma relecture en tant que maman d’une petite fille de 16 mois, j’en arrive toutefois à la même conclusion : j’ai été déçue par cet essai, qui me semble partir dans tous les sens et ne pas aller en profondeur. J’ai beaucoup apprécié le texte à deux voix entremêlées écrit par Britt et Bürger, mais cela m’a semblé un peu à côté du sujet.
Je me demandais si j'allais comprendre le contenu de l'essai, moi qui n'ai pas d'enfants et n'en aurai jamais (oui je suis jeune et mariée et sans doute fertile et non je ne vais pas changer d'idée tu vas voir). J'ai ressenti beaucoup de tristesse durant la plupart des pages, parce que je me rends compte que dans une époque où on est prétendument libre (contraception, féminisme, pis toute ça), on l'est pas plus qu'avant. On se fait juger peu importe ce qu'on fait, tout ce qu'on choisit est mesuré, pesé, compté et évalué. De quoi rendre folle/névrosée/stressée n'importe quielle. Même si le contenu du texte ne s'adresse pas directement à moi, je me suis retrouvée dans les discours liés aux choix et l'identité. En fait j'ai même eu des moments de philosophie assez intenses. Ces femmes relient leur identité à la maternité, mais moi, qu'est-ce qui valide mon identité? J'admirais déjà cette brillante auteure qui se livre avec une sensibilité et une auto dérision qui me scient les jambes. Elle a encore réussi ici.
"Si je ne doute pas un instant que l'on soit femme sans avoir d'enfant, pour ma part, j'ai mesuré toute l'ampleur de ce que ça voulait dire "être une femme" en ayant les miens. La maternité comme assise de mon féminisme."
J'ai voulu lancer ce livre-là au bout de mes bras minimum 62 fois (le nombre de pages lues)...jusqu'à ce que je me dise que rien ne m'obligeait à le finir et à me mettre ainsi en colère. Le discours selon lequel le véritable épanouissement de la femme passe par la maternité ne me rejoint tout simplement pas! On se plaint des clichés qui enferment la femme, les mères, et les pages en sont maculées. Parfois, j'avais l'impression de lire un discours promaternité d'un curé des années trente! Et la maternité comme assise du féminisme?! Très peu pour moi! Qu'on ne se trompe pas: ce n'est pas la maternité qui m'écoeure, c'est ce genre de discours, c'est dit!
Un petit livre qui fait réfléchir et qui offre un portrait honnête, nuancé et multiple de la maternité et du féminisme. Le lire, en tant que conjoint et père, m’a permis de mieux comprendre certaines difficultés, pressions et émotions vécues par ma conjointe alors que nous venons d’avoir un enfant. Les textes proposent autre chose que les images de la maternité véhiculées dans les médias sociaux et les discours habituels, qui donnent une représentation souvent trop belle et facile de la chose et qui, se faisant, amplifient l’insécurité et le sentiment de culpabilité chez certaines. C’est écrit de façon simple, franche et ouverte.
Une réflexion intéressante sur la maternité. Certains textes sont très touchants. Par contre, ça m'agace parfois quand on tente d'analyser à outrance la maternité qui, à mon sens, est beaucoup plus liée aux émotions qu'à la raison.
Un essai léger sans être dépourvu de contenu. En l'entamant, je me disais, bon un autre texte sur la maternité mais l'écriture de Britt en plus de ses échanges ces femmes qui l'entourent ont capté mon intérêt et me fournissent d'autres pistes de réflexion par rapport à la maternité.
D'emblée, l'essai n'est pas mon genre de prédilection. Cette oeuvre m'a parlé, mais en partie seulement. Beaucoup de pistes de réflexions sont lancées, mais peu sont explorées dans le détail. Je lirai "Les retranchées", peut-être que j'y trouverai ce qui manquait (selon moi) ici.