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151 pages, Paperback
Published October 1, 2015
On ne choisit pas d’être homosexuel ou hétérosexuel ; on ne choisit pas non plus d’être transsexuel. Le choix ne touche que les pratiques sexuelles qui, comme nous le verrons, n’ont rien à voir ni avec l’identité de genre, ni avec l’orientation sexuelle. p. 17
En conséquence, le problème qui se pose en terme de prévention est double : il faut apprendre à chaque femme que sa propre valeur ne dépend pas des attentions parfois obsessionnelles qu’un homme peut lui porter. Mais il faut apprendre aux hommes que leur identité masculine n’est pas remise en question par l’autonomie des femmes, voire par la possibilité qu’elles doivent pouvoir garder de les quitter (et réciproquement). p. 111
Il y a encore aujourd’hui des femmes qui pensent qu’une vie sans enfants n’a pas de sens. Et elles en ont parfaitement le droit. […] Mais aujourd’hui, il y aussi des femmes qui veulent se consacrer entièrement à leur carrière, à leur succès personnel et qui regardent les enfants comme un poids ou une responsabilité trop grande. […] Enfin, il y a des femmes qui voudraient bien devenir mère, mais qui n’y arrivent pas et qui sont obligées de composer avec ce manque. p. 58
Transgenre : refusant toute opposition binaire homme/femme, les personnes transgenres ne veulent pas choisir à quel genre appartenir et échappent donc à tout dispositif institutionnel, y compris le langage. Transgenre est « homme et femme », « ni homme ni femme ».
Transsexuel : personnes dont les sentiments profonds, précoces et durables d’appartenir à l’un ou l’autre genre ne coïncident pas avec sa propre conformation génitale et son propre apparat chromosomique ; changer de sexe pour les personnes transsexuelles signifie résorber la fracture entre soma et psyché, sexe et genre. p.190
Nous savons aujourd’hui que l’éducation ne peut pas changer le sentiment d’appartenance à un sexe ou à l’autre, ce sentiment étant précoce, enraciné à l’intérieur de chacun de nous et permanent (c’est ce qu’on appelle l’identité de genre). p. 36-37
Pour les comprendre, peut-être faudrait-il faire l’effort, au moins une fois, d’écouter les personnes transsexuelles. Et entendre leur souffrance. Il s’agit de personnes qui ressentent dès le début qu’il y a quelque chose dans leur vie qui ne va pas, qui ne tourne pas rond. Il y a des garçons qui ont très vite le sentiment d’être prisonniers d’un corps qui ne leur correspond pas, qui ne correspond pas à leur esprit : à l’intérieur d’eux-mêmes, ils sont convaincus d’être des filles ; et il y a des filles qui ressentent aussi qu’elles sont prisonnières d’un corps qui ne leur correspond pas, qui ne correspond pas à leur esprit : à l’intérieur d’elles-mêmes, elles sont convaincues d’être des garçons. p. 117-118
[L]a différence sexuelle s’inscrit dans le corps de chacun, homme et femme ayant des différentes caractéristiques chromosomiques (XX pour le sexe féminin, XY pour le sexe masculin) et morphologiques (le vagin, par exemple, pour le sexe féminin, le pénis pour le sexe masculin)11. p. 60
11. Il y a aussi, comme nous allons le voir, des individus chez lesquels coexistent des caractères sexuels mâles et femmes, on parle alors d’intersexualité (jadis on utilisait le terme « hermaphrodite »).