Une nuit d’hiver, enneigée et glaciale. Un village endormi. Un détective privé - le narrateur - arrive sur les lieux pour mener une bien étrange enquête. Ce détective est un timide qui n’aime pas déranger son prochain. Il n’a plus d’argent et n’a pas vraiment l’habitude de ce métier. Il ressemble plutôt à un homme qui serait aux abois... J’enquête est le nouveau roman de Joël Egloff. Le lecteur retrouvera avec bonheur ses personnages décalés, sa poésie et son sens de l’absurde. Joël Egloff a obtenu en 2005 le prix du Livre Inter pour son roman L’Etourdissement .
Joël Egloff est le spécialiste de personnages naïfs, bizarres et pas très chanceux se retrouvant dans des circonstances loufoques ou qu'ils simaginent telles, avec des prises de tête pas possibles à partir de rien... Et tout cela, en France profonde (imaginez-vous La Creuse, par exemple) vivant au rythme lent des petits événements d'une haute importance locale. Et c'est pour cela que je l'aime et l'ai inclus dans ma (courte) liste d'auteurs français à surveiller et défendre. Sauf que là, il s'est surpassé. On n'a pas encore l'impression d'une autoparodie mais quand même l'impression d'un long exercice de style. Alors qu'un exercice de style doir être court! Et si cet exercice de style s'appelle "un roman", il faut que tout cela ait un sens, que cela mène quelque part et aboutisse. Le roman commence bien (j'entends, du point de vue littéraire, pas pour le personnage principal évidemment) mais le procédé narratif se répète, sans vraiment se renouveler, on le comprend vite et on s'en lasse aussitôt. J'avais vraiment hâte de finir le bouquin... pour m'en débarasser et passer à autre chose. On ferme le livre mais le roman n'a toujours pas commencé. C'est dommage, il aurait pu si Egloff ne s'était pas renfermé uniquement dans son exercice de style. Cela dit, il reste efficace: si cela faisait longtemps que vous ne vous êtes pas senti dépressif, prenez ce livre. Une dépression légère (avec un petit côté joyeux) vous est garantie! Vous pouvez aussi l'offrir pour se venger des gens dont la bonne humeur vous agace (la couverture de l'édition poche est assez attractive). Quant à moi, je lui donne 1/5: qui aime bien, châtie bien. Mais c'est à se demander si Joêl Egloff veut que je le surveille et le défende.
Vraiment bien aimé, mais sur la longueur, ça finit par être un peu lassant et énervant. Disons qu'une fois qu'on a compris le personnage, il n'y a plus vraiment de surprise et il est très prévisible, ainsi que les événements, du coup l'humour ne prend plus comme au début. Mais c'était pile poil la bonne longueur quand même et ça reste un bon moment de lecture. Plus 3,75/5 qu'un 4.