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Ni droite ni gauche : l'idéologie fasciste en France

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"Few books on European history in recent memory have caused such controversy and commotion, " wrote Robert Wohl in 1991 in a major review of Neither Right nor Left. Listed by Le Monde as one of the forty most important books published in France during the 1980s, this explosive work asserts that fascism was an important part of the mainstream of European history, not just a temporary development in Germany and Italy but a significant aspect of French culture as well. Neither right nor left, fascism united antibourgeois, antiliberal nationalism, and revolutionary syndicalist thought, each of which joined in reflecting the political culture inherited from eighteenth-century France. From the first, Sternhell's argument generated strong feelings among people who wished to forget the Vichy years, and his themes drew enormous public attention in 1994, as Paul Touvier was condemned for crimes against humanity and a new biography probed President Mitterand's Vichy connections. The author's new preface speaks to the debates of 1994 and reinforces the necessity of acknowledging the past, as President Chirac has recently done on France's behalf."Few books on European history in recent memory have caused such controversy and commotion, " wrote Robert Wohl in 1991 in a major review of Neither Right nor Left. Listed by Le Monde as one of the forty most important books published in France during the 1980s, this explosive work asserts that fascism was an important part of the mainstream of European history, not just a temporary development in Germany and Italy but a significant aspect of French culture as well. Neither right nor left, fascism united antibourgeois, antiliberal nationalism, andrevolutionary syndicalist thought, each of which joined in reflecting the political culture inherited from eighteenth-century France. From the first, Sternhell's argument generated strong feelings among people who wished to forget the Vichy years, and his themes drew enormous public attention in 1994, as Paul Touvier was condemned for crimes against humanity and a new biography probed President Mitterand's Vichy connections. The author's new preface speaks to the debates of 1994 and reinforces the necessity of acknowledging the past, as President Chirac has recently done on France's behalf.

539 pages, Paperback

First published January 1, 1986

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Zeev Sternhell

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Displaying 1 - 8 of 8 reviews
Profile Image for Jeroen Vandenbossche.
142 reviews40 followers
July 16, 2024
"Ni droite, ni gauche: l'idéologie fasciste en France" est le troisième tome de la trilogie que Zeev Sternhell, historien israélien a consacré à la génèse et à l'histoire du nationalisme français. C'est aussi - et de loin - le volume qui a suscité le plus de controverses. Alors que les deux premières études ("Maurice Barrès et le nationalisme français" de 1972 et "La Droite révolutionnaire" de 1978) n'ont guère connu de résonance en dehors des cercles spécialisés, "Ni droite, ni gauche" a fait scandale tout de suite après sa publication en 1983. Le livre a été vivement condamné par des intellectuels de premier rang comme Raymond Aron et Michel Winock. Il a même valu un procès de diffamation à l'auteur, intenté par l'un des sujets de son livre, Bertrand de Jouvenel, un procès que l'auteur a perdu et qui lui a valu une modeste amende même si le tribunal lui a permis de conserver les passages incrimés dans les éditions futures de son livre.

Je viens de relire ce livre que j'ai lu pour la première fois il y a environ 20 ans et j'avoue que je comprends beaucoup mieux maintenant qu'à l'époque ce qui a suscité la controverse lors de sa parution. Le scandale ne s'explique qu'en partie par la longue liste d'intellectuels et d'auteurs que Sternhell accuse d'avoir eu des affinités plus ou moins avouées avec l'idéologie fasciste. On y retrouve non seulement des noms d'écrivains qui n'ont rien fait pour cacher leur sympathie pour la doctrine fasciste comme Robert Brasillach, Georges Valois ou Pierre Drieu la Rochelle. Au dire de Sternhell, même des figures comme Emmanuel Mounier (fondateur de la revue Esprit et père spirituel du personalisme en philosophe) , Robert Aron (historien du régime de Vichy et membre de l'Académie française) et Hubert Beuve-Méry (future fondateur du journal Le Monde) auraient subi la séduction du fascisme à un moment donné de leur trajectoire intellectuel. Vu le prestige dont jouissaient ces auteurs dans les milieux intellectuels français de l'après-guerre, il est évident que de telles accusations ont suscité des remous. Néanmoins, même si elles ont sans doute contribué à la polémique, je ne pense pas qu'elles en soient vraiment la cause profonde. Il ne faut pas oublier, en effet, que quelques années auparavant, dans "L'idéologie française" Bernard-Henri Lévy s'était déjà attaqué à la figure de Mounier. Si après les révélations accusatrices grandiloquentes de Lévy, "Ni droite, ni gauche" a encore suscité tant d'échos, c'est surtout à cause des thèses centrales du livre, thèses que l'opinion publique française des années 1980s a eu du mal à digérer. Celles-ci sont en effet à la fois originales et tranchantes.


L'étude de Sternhell innove tout d'abord par sa définition du phénomène étudié. Pour l'auteur, le fascisme n'est pas une "aberration de l'histoire", un "accident local" ou "un accès de folie collective" (p.12). Ce serait sous-estimer l'étendue et l'enracinement profond du phénomène dans la culture européenne de la fin du dix-neuvième et du début du vingtième siècle que de n'y voir qu'une simple prise de pouvoir de quelques "opportunistes et chefs de bande" profitant de l'instabilité des jeunes démocraties italiennes et allemandes. Bien plutôt le fascisme doit-il se concevoir selon Sternhell comme un "corps de doctrine" solide (p. 12). Il s'agit un système de pensée cohérent au même titre que l'idéologie libérale ou socialiste et dont la dimension proprement théorique a séduit bon nombre d'intellectuels et de penseurs un peu partout en Europe. S'appuyant sur le refus des "valeurs matérialistes" que se partagent les grandes idéologies du dix-neuvième siècle, l'idéologie fasciste prend la forme d'une "synthèse originale de nationalisme organique et de socialisme anti-marxiste" (p. 56) qui prône une "révolution spirituelle et morale totale" (p. 57) faisant appel non seulement au prolétariat, mais à la Nation tout entière "dans toutes ses classes rassemblées." (p. 56) Face à l'incapacité du socialisme orthodoxe de surmonter la crise du capitalisme, le fascisme milite pour "un pouvoir politique fort, libre des entraves de la démocratie." Sur le plan économique et social, il préconise le corporatisme et le dirigisme qui "traduisent la victoire du politique sur l'économique (...) et remettent tous les leviers de commande de l'économie entre les mains de l'État."(p. 57) En ce sens, le fascisme se veut "un socialisme pour tous (...) qui lance à l'assaut du capitalisme non pas une seule classe sociale, mais la collectivité tout entière" (p. 349). Afin de mobiliser cette dernière, le fascisme fait appel à des "mythes", des "images" et des "idées pour lesquelles on se fait tuer" (p. 159). A l'encontre du libéralisme et du marxisme, l'idéologie fasciste rejette la notion de l'homo oeconomicus, animé par la seule poursuite de ses intérêts matériels. Sous l'influence des nouvelles sciences sociales comme la psychologie, la sociologie et l'anthropologie, elle estime que "les sentiments et l'inconscient comptent en politique bien plus que les raisonnements." (p. 69) D'où aussi son intérêt pour la dimension proprement esthétique de l'action politique y compris "les mises en scène grandioses, décors fastueux, grandes cérémonies, parades 'militaires', port de l'uniforme" (p. 151).

Retraçant le développement historique de ce complexe d'idées dont il souligne la cohérence interne, Sternhell en situe les origines en la France de la fin du dix-neuvième siècle, marquée à la fois par une "crise du capitalisme (...) et par l'incapacité du socialisme orthodoxe de répondre au défi que constitue cette crise" (p. 51). Pour l'historien, "les dernières années 1880 constituent le point de départ qui s'impose" puisque c'est alors, sous l'impulsion du boulangisme et d'auteurs comme Maurice Barrès et Henri Rochefort que se forme, pour la première fois, cette synthèse d'un radicalisme nationaliste d'un type nouveau et d'un radicalisme social anti-marxiste qui constitue le dénominateur de tous les courants "fascistes". Cette synthèse sera ensuite approfondie et enrichie par deux générations successives. Toujours avant la première guerre mondiale, dans des ouvrages comme "Réflexions sur la violence" et "Décomposition du marxisme" (1908) Georges Sorel et les syndicalistes de l'extrême gauche autour du Cercle Proudhon développeront la théorie du socialisme éthique qui "fait appel à la vitalité et à l'énergie combinées des deux classes sociales normalement ennemies: le prolétariat et la bourgeoisie (...) afin d'établir au-dessus d'elles un État syndical et corporatif (...) capable d'imposer la souveraineté nationale aux forces économiques." (pp. 37-38). C'est aussi à Sorel que l'on doit l'idée absolument fondamentale dans l'histoire de la pensée fasciste que ce qui importe avant tout pour déterminer le succès d'une idéologie ce n'est point son contenu proprement cognitif mais sa capacité à élaborer des "mythes" qui font marcher les masses. (p. 114). Lors de l'entre-deux-guerres , enfin, une troisième génération, marquée par des figures comme Henri De Man et Marcel Déat, s'inspirera des idées de Barrès, de Sorel et d'auteurs proches de ces derniers afin de développer un socialisme d'un type nouveau "où la solidarité nationale l'emporte [...] sur les oppositions de classe" (p. 219). Alors que le premier fondera le Parti Socialiste de France et deviendra l'une des figures les plus en vue de la Collaboration pendant l'occupation nazie, le second accèdera à la présidence du Parti ouvrier belge qu'il dissoudra au début de la guerre.

Vu cette généalogie intellectuelle, il est évident que pour Sternhell, le fascisme français ne peut se comprendre comme "une importation étrangère" ou une "vague imitation du fascisme italien." Dans son optique, il s'agit au contraire "d'un courant autonome et autochtone à tous égards", la France étant "le pays où l'idéologie fasciste, dans ses aspects essentiels, précède d'une bonne vingtaine d'années l'apparition d'idéologies analogues ailleurs en Europe." (p. 56). On comprend facilement pourquoi ces thèses ont pu choquer les esprits dans la France du début des années 1980s.

Cependant, "Ni droite, ni gauche" est bien plus qu'un livre à sensation et a toutes les allures d'un travail historique sérieux et approfondi. Les chapitres consacrés à Sorel et à De Man démontrent bien la thèse centrale du livre selon laquelle le "socialisme national et anti-matérialiste" était conçu à un moment donné comme une idéologie tout aussi cohérente et structurée que les grandes idéologies rivales de l'époque, le libéralisme, le socialisme réformiste et le marxisme. Que cette idéologie ait été très influente en France lors de la première moitié du vingtième siècle, Sternhell le démontre citations à l'appui, tellement même que son livre devient parfois un peu répétitif. (Cela dit, le choix de citer abondamment peut se comprendre vu la nouveauté et l'impopularité des thèses défendues).

Tout ceci n'est pas pour dire que le livre est sans défaut bien évidemment. Personnellement, j'ai trouvé qu'en insistant tellement sur la cohérence interne de l'idéologie fasciste, l'auteur force parfois un peu le trait. Même si on accepte que le fascisme a eu une dimension proprement théorique, en tant que mouvement culturel il n'était pas sans contradictions internes et s'est manifesté sous des variantes parfois très différentes les unes des autres. Plus fondamentalement, je me suis démandé à plusieurs reprises si l'usage de la notion de "fascisme" était bel et bien approprié afin de désigner certains complexes d'idées spécifiques. Même en la présence de certaines ressemblances de famille entre les pensées et positions politiques de certains auteurs à des moments spécifiques de leur développement intellectuel, il faut garder le sens de la nuance. Après tout anti-libéralisme ou anti-parlementarisme ne signifie pas pour autant fascisme. Sans vouloir refaire le procès d'antan, je dirai que Raymond Aron n'a pas eu entièrement tort quand il accusait Sternhell de pratiquer l'amalgame.

Malgré ces quelques réserves - que je ne développerai pas plus ici - "Ni droite, ni gauche" reste un livre qui donne à penser, même après une deuxième lecture. Les quatres étoiles sont donc bien méritées.
Profile Image for Minäpäminä.
496 reviews15 followers
July 7, 2023
Un livre très intéressant, détaillé et neutral par son ton.
Profile Image for Dan.
145 reviews13 followers
October 8, 2021
One of the most important reads about the development of fascist ideology from socialism.

Fascism being an socialist rejection of both liberal and marxist ideas for a new path (neither left nor right) that traces back to Hegal to go beyond Marx's and Liberal materialism that was viewed as leading to a decadent collapse of France (and other countries).

The author, by studying the work of Sorel, De Man, Deat, Maulier, Monier and a few others shows the development of the ideology behind the word that is used as a pejorative for authoritarianism. Let this be no defence of fascism just the tortured misuse of the word by every political group to demonize their political enemies. (Anyone right of a progressive is fascist, Stalin is the true fascist, Hitler was a fascist, Social conservatives are fascist according to liberals and so on).

Fascism being an anti-materialist socialism (planism) that sought to revive the spirit of the nation by expanding the "proletarian-franchise" to the entirety of the nation as oppose to the limited Marxist view of class warfare. This being due to the failure of the proletarian (and even the resistance of the proletarian class) to come together and rise up against their bosses. Too many had become comfortable in the materialism offered by free market. Fascism was a response to the failures of Marxism to bring about the revolution (going so far to call it controlled opposition) and to the success of markets to generate wealth causing spiritual collapse.

This spiritual collapse lead many of the religious right (or left) to become sympathetic to spiritual revival promised by the fascists.

Personally, being anti-socialist, I do not think that planism or planned economies work well in allowing for human flourishing. I do understand the decadent aspect and the collapse of spiritual aspect that occurs (from the break down in free markets to 'commodification of individuals' or from "global citizen" who has no home and is 2-dimensional person and never reaches the profound). This revival while it may be supported by the state, it should be done at the family level. A revival of community connections to prevent the personal from being political and strength the family. The celebration of the individual by the collective.

Sternhell would point out that France although it had the start of the fascist movement. The movement failed due to the strength of the right wing in France to offer a moderate alternative and to freeze out the rising fascist movement.

Sternhell suggests that two conditions must be met for "fascist-type revolution":
1. Fascist ideology
2. National Crisis
This lead to national socialism of Hitler, to fascism of Italy and cooperation in the Vichy government seeking for a spiritual and national revival to overthrowing the individualist culture.

TLDR: A must read about development of fascism as an anti-materialist socialism that seeks, above all, a spiritual and national revival.
Profile Image for Julio Pino.
1,608 reviews103 followers
October 14, 2025
Sometime ago I engaged an elderly Frenchman on the incendiary contents of this book and he roared, "The biggest charger that we are all a bunch of fascists is Zeev Sternhell!" What could possibly cause such hurt feelings and rage in the land of the Gauls? Let's examine the evidence. Sternhell posits that fascism was not a momentary eruption into the body politic of Europe nor a boil on a fundamentally democratic and secular continent. It had deep roots going back to the nineteenth century. Where? Not in Germany or Italy but France. Mais, comme c'est possible? Fin de siecle France produced a peculiar yet potent hybrid of syndicalism, calling for a re-organization of society based on the power of the trade unions, with chauvinistic nationalism and imperialism. The superiority of France over the rest of Europ in industry, arts, letters and religion guaranteed her dominance over the continent and justified the French "civilizing mission" to colonize Africa and Indochina. For Sternhell, this is the recipe for fascism: a state built not on popular sovereignty but corporations, class conciliation under a strong executive, racial superiority, and the glorification of war to "cleanse" inferior peoples. No wonder my French correspondent was upset! Sternhell does concede that this vision never extended beyond a few fringe political parties, above all the Royalists who founded Action Francais, for instance, nor did it enjoy popular support. But, Hitler and Mussolini, in his scheme of things, are heirs to this intellectual tradition, though it had to be filtered through the German Conservative Revolutionaries of the Twenties, Italian Futurists and other proto-fascists. If fascism, as Sternhell demonstrates, lay incubating for decades inside the belly of Europe, it could arise again. Quoting Brecht in THE RESISTIBLE RISE OF ARTURO UI, "the bitch that birthed this pup is still in heat".
Profile Image for Kraig Puccia.
14 reviews
August 22, 2025
In Sternhall’s book, Neither Right nor Left, fascism is defined as a revolutionary synthesis of Sorelian Syndicalism, Futurism, and nationalism. Although these three ideas had some contrasts, their similarities were very pronounced in that they provided a unique synergy when examined through the three primary tenets of Sorelianism: 1.) revolution was dependent on the market economy which represented the laws of economic activity, 2.) replaced traditional economic cleavages with moral ones, 3.) sought destruction of the liberal democratic regime along with its intellectual and moral values. Additionally, examining each group, the Futurists, the syndicalists, and the nationalists, each offered a crucial element in the process of revolution, that being a boisterous and nonconformist base, radical ideas of revolutionary means, and individuals seeking to redefine the status quo. The product of these three schools of thought when put together was fascism.
Profile Image for Nicola Terlizzi.
6 reviews
October 9, 2025
Il migliore della trilogia, scritto in modo chiaro e coinvolgente, uno dei migliori della storiografia internazionale sul tema. Rivoluzionario per la storiografia del tempo e anche per larghe parti della pseudo-storiografia di oggi. Un libro che aiuta a capire l'essenza ideologica del più importante fatto politico del XX secolo, nonostante qualche perdonabile errore.
Profile Image for Hein Htet.
65 reviews7 followers
April 24, 2025
He confirmed me that there used to be a few honest leftists who acknowledge the ideological root kind of lineage connection between Marxism and fascism.

Nowadays, some leftists would even cry when fascism is claimed as “querfront”. They all think it’s merely far-right out of their ignorance.
Profile Image for Yves Panis.
574 reviews27 followers
March 18, 2022
Livre passionnant avec une thèse plus qu’originale. Mais pour être honnête lecture difficile par moment.
Displaying 1 - 8 of 8 reviews

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