Au début des années 1990, de jeunes féministes nord-américaines lançaient du fond de leurs tripes un cri de colère et de ralliement dans le milieu punk underground : « Revolution, Grrrl Style, Now ! » La culture riot grrrl – littéralement, les « émeutières » – était en train de naître. Des groupes comme Bikini Kill ou Bratmobile partaient à l’assaut de la production musicale, décidés à rendre « le punk plus féministe et le féminisme plus punk ». Leur offensive fut une secousse incroyablement positive pour toute une génération assommée par la culture mainstream. Car les riot grrrls ont été bien davantage qu’un simple courant musical : appliquant les principes du Do-It-Yourself, elles ont construit une véritable culture alternative, dont la force de frappe tient en une « proposition » que suivront des milliers de jeunes femmes : celle d’oser devenir qui elles sont et de résister corps et âme à la mort psychique dans une société capitaliste et patriarcale. Manon Labry retrace l’histoire de cette révolution politique et culturelle. Elle déploie une écriture punk bien frappée qui entremêle paroles de chansons, témoignages, réflexions personnelles, extraits de fanzines et illustrations pour faire la chronique d’une génération.
Manon Labry nous parle de ce mouvement génial comme si on était copines et j'adore. Derrière, il y a un contexte social et historique plus qu'intéressant et des recherches dingues, mais le langage est raccord au propos et je pense que personne n'aurait pu mieux en parler qu'elle ! Voir une chronique plus longue et plus générale sur les ouvrages concernant la musique sur mon blog : https://akathegirlwhoreads.wordpress....
2.5/5 honnêtement ct CHIANT à lire dans sa majorité, pour les mêmes raisons qu’énumérées par la plupart des autres critiques ici : le style oscille entre du faussement « parlé » #howdoyoudofellowkids, du lourdement fleuri bancal et de l’académisme pointu, le tout dans une logorrhée se voulant j’imagine décontractée sans chapitre ni respiration qui en fait un gros bloc indigeste. si le but était l’accessibilité, c’est totalement raté. y’a quelque chose de vraiment insupportable dans le ton adopté par l’autrice. après il y a quand même des points positifs : c’est précis, c’est dans l’ensemble assez bien contextualisé, ça perd jamais de vue les enjeux politiques et c’est intéressant notamment dans les perspectives que ça donne en terme de stratégies d’auto-organisation et de médiatisation (et bien sûr ça donne plein de substance à des supers playlists) côté vrm négatif mis à part le style, c’est extrêmement brouillon et pas clair par moment, ça parle de racisme et d’invisibilisation des personnes racisées dans le mouvement sur seulement 2 pages sur un bouquin de 138 pages (reproduisant de facto l’invisibilisation, et aussi l’utilisation de l’expression femme de couleur en 2016, vrm?), exit les questions queers à part pour faire des blagues et mini digressions qui ne mènent nulle part. c’est hyper condescendant (en mode læ lecteurice est censé/e savoir car ça a a déjà été répété partout bla-bla-bla) et ça critique le fait que seulement 3 groupes ont été médiatisés dans le mouvement pour au final ne parler quasi que de ces 3 groupes (Bikini Kill, Bratmobile, Heaven to Betsy). Quel intérêt alors ? je m’attendais à rien d’un bouquin féministe sorti aux éditions zones mais je suis quand même déçu/e
le sujet du livre est passionnant, et je suis vraiment content d’avoir pu plus m’intéresser aux riot girls. mais le contenu reste assez superficiel, certains éléments sont traités très vite car jugés comme trop « connus » selon l’autrice. pourtant, le livre en soi n’apporte pas beaucoup plus d’éléments que ce qu’on trouve facilement ailleurs. du coup je sais pas trop à qui s’adresse le livre : si on connaît le sujet, on apprends rien. si on ne le connaît pas, on rate les grands points. il faut aussi savoir que le style du livre est très familier, c’est pas le premier de cet éditeur où je me demande pourquoi c’est poussé à ce stade, c’est bien de vouloir casser l’aspect académique mais de là à faire des « poil aux » c’est un peu too much (ce n’est ni une exagération ni une métaphore, malheureusement). enfin, dommage de pas faire un essai plus ouvertement féministe quand on traite d’un tel sujet quand même.
Un livre très complet et en langue française -un des premiers, si ce n'est le premier - sur un mouvement musical féministe underground, tendance DIY. J'ai eu le plaisir de rencontrer l'auteure et de pouvoir échanger quelques mots. Elle connaît son sujet et sera (à mon avis) toujours ravie d'en parler si vous avez la chance de la croiser! On peut ne pas apprécier la musique, le punk étant, reconnaissons le, un genre particulier, mais la genèse (vous y croiserez peut-être des noms quelques noms familiers plus ou moins inattendus) et les messages de ce courant méritent un moment d'attention, aujourd'hui au moins autant qu'à l'époque. A découvrir et à faire découvrir!
Sujet hyper intéressant mais le fait que le texte soit assez familié (voir beaucoup trop) a rendu la lecture compliquée et désagréable. Ça décrédibilise le livre et surtout le sujet, comme s'il n'était pas sérieux :/ C'est vraiment dommage. J'ai quand même appris pas mal de choses sur le mouvement, même si le texte ne va pas hyper loin, c'est pas mal pour commencer et choper des noms de groupes importants au mouvement
J'espère que mon beau père appréciera quand même son cadeau d'anniversaire <3
D'habitude quand j'entends parler des riot grrrls c'est toujours de manière très bateau, alors je suis vraiment contente d'avoir trouvé une livre nuancé et qui ne parle pas QUE de Bikini Kill. Et qui passe un peu outre atlantique aussi. Le style m'a un peu déstabilisé, le côté très informel on parle entre copines, mais au final ça collait bien et l'autrice est marrante (d'un humour très fanzinesque). Bref, énorme banger.
Malgré une culture qu'on va qualifier de décente et à la fois théorique et pratique du DIY et des musiques souterraines, j'ignorais dans les grandes largeurs ce en quoi consiste le mouvement Riot Grrrls (jamais écouté ni Bikini Kill, ni Heavens to Betsy ni Bratmobile, du moins de ma propre initiative), tout en côtoyant et appréciant certains de ses rejetons éloignés, à un niveau plus ou moins local.
Nécessité d'une remise à niveau, lecture de ce livre, et... impression positive, mais un peu mitigée.
Le langage est parfois plutôt influencé par les études universitaires de l'autrice (exemple, de mémoire mais il y en a d'autres, j'ai dû sortir le dico pour le terme "anomie" jamais rencontré ou rarement jusqu'alors), d'autres termes typiquement militants pour lesquels une certaine politisation est souhaitable, et parfois registre ouvertement familier, comme si Manon Labry expliquait le mouvement à ses potes autour d'une bière en backstage d'un concert de punkeuse. Dans l'absolu, je n'ai pas de problèmes avec ça, même si cette ambiguïté dans les registres de langage nous fait nous demander de temps à autres à qui le livre s'adresse vraiment.
Le problème, c'est que cette ambiguïté ne se cantonne pas à la forme, mais également au fond. Et que j'aurais vraiment préféré écrire fluidité, plutôt qu’ambiguïté. Il y a plein de passages vraiment spécifiques ou pointus (très intéressant) sur la genèse du mouvement qui apprendront sans doute des choses aux connaisseur.ses, d'autres qui évoquent un tract ou pourquoi pas un fanzine (intéressant aussi), et d'autres où l'autrice dit carrément en substance "bon ça je zappe parce que ça a déjà été évoqué 1000 fois par ailleurs". Du coup, quand on vient de nulle part et qu'on cherche à compenser son ignorance, comme moi, on reste sur sa faim...
Néanmoins, une bonne lecture pour son approche holistique (musique, militantisme, approche du mouvement dans toutes ses formes et notamment les fanzines). L'impression d'être moins con et aveugle après cette lecture. L'introduction à un paquet de bons groupes à côté desquels j'étais inexplicablement passé. Mais un poil plus de mise en contexte et/ou de mansuétude à l'encontre des relatifs néophytes aurait aidé à rendre l'ouvrage plus pertinent, à mon avis.
Fan de groupes féminins de shoegaze, de grunge, souvent elles-mêmes inspirées du mouvement des Riot Grrrls (coucou Softcult), c'est avec empressement que je suis allé acheter ce livre.
Malheureusement, je pense que c'est une de mes plus grosses déceptions de lecture d'essais. D'autres commentaires illustrent très bien le fond de ma pensée : à qui est vraiment destiné ce livre ? Aux novices du sujet, qui ne connaissent pas les bases souvent évitées dans le livre et qui sont donc perdus dans la lecture ? Aux plus experts du sujet, qui visiblement n'ont pas appris grand chose de leur côté ? Il y a clairement une confusion dans l'écriture et la ligne directrice de cet essai.
D'autres commentaires l'ont également soulevé, mais la familiarité de l'écriture est assez gênante - de mon avis - surtout combiné au fait que le livre n'est pas structuré, on a juste un bloc de lecture du début à la fin. Pas de parties, sous-parties, ou chapitres. Tout cet assemblage donne un résultat très moyen, et d'une allure très peu sérieuse - commenter le caractère d'une personne selon son signe astrologique, sérieusement ?
Je rajouterais de mon côté quelques éléments - à prendre avec des pincettes puisque je ne suis pas expert du sujet. Pourquoi passer quelques paragraphes à parler du fait qu'il ne faut pas "juste" accepter que la communauté Riot Grrrls était très blanche... pour ne pas justement aborder plus en détails les artistes racisé.es en question ?
En bref, je ne saurais pas à qui recommander ce livre : je ne le trouve ni accessible, ni agréable à lire. C'est dommage, car je ne pense pas qu'on croule de ressources francophones sur le sujet.
J'ai l'impression que l'autrice nous parle des riot grrrls comme si on était potes: blagues et vocabulaire familier, un style emprit de fougue et de panache qui est totalement approprié au sujet et que j'ai aimé. Je n'ai malheureusement pas eu l'impression de comprendre là où l'autrice voulait nous emmener, à part un historique et une explication assez superficielle de la vie du groupe Bikini Kill et de ses chansons ainsi que des fanzines qui ont peuplés la vie de ce courant punk féministe, il n' y a pas d'analyse ou d'éléments novateurs qui sont traités, à part quelques anecdotes savoureuses durant des concert ou des conventions riot grrrls. Je trouve que ce livre aurait fait un super podcast, en fait. Or, j'attends d'un livre un concept et une pensée plus forts et pas juste une énumération de l'histoire d'un courant. On ne parle pas vraiment de féminisme d'ailleurs à part pour appuyer les paroles des chansons des Bikini Kill...
Je ne suis définitivement pas punk. J'ai regretté ne pas avoir internet sous la main pour écouter les chansons dont il était question (les paroles n'étaient pas transcendantes mais peut-être chantées...?). Je crois que j'aurais préféré une forme bêtement universitaire pour présenter ce travail (intro avec état de l'art, problématique, comparaisons/distinctions, methodological frame). C'est sans doute plus cohérent de le présenter ainsi mais je n'étais pas prête aux blagues potaches-lourdes style titre Libération.
Cet essai raconte l'histoire du mouvement des Riot Grrrls, qui a révolutionné la scène musicale des années 90 mais aussi le féminisme et l'anarchisme. L'écriture est à l'image du punk : c'est bruyant, malpoli et ça part dans tous les sens, mais sous la couche de bière séchée on trouve un ouvrage très bien documenté, politique et qui donne envie de participer à la diffusion de la culture et d'aller écouter des groupes féministes en concert. Ça tombe bien, le livre offre de nombreuses références de groupes et de fanzines à découvrir.
Being a grunge fan and french punk fan since I was seventeen (and I'm forty) this book was really interesting, I fully intend to read other books on the subject.
Le sujet est ravissant, mais le ton employé est décevant, lorsqu’on croit atteindre un moment clef de l’histoire ou d’une information capitale sur l’avancée du mouvement, l’autrice use et surjoue un style à base de parenthèses et d’envolées qui n’ont ni queue ni tête et ne font que perdre le/la lecteur/trice.
Honnêtement, le ton informel ne m’a absolument pas dérangée, bien au contraire, je trouve qu’il colle parfaitement avec le sujet et on se sent vraiment à l’aise avec l’autrice. J’ai appris énormément de choses sur un courant, mouvement, plus que méconnu et descendu par les médias mainstream. Le nombre de références est assez conséquent, ce qui est un très bon point. L’insertion de visuel d’affiches de concerts et de zines rend le livre d’autant plus plaisant à lire