D'un côté Bruno, un écrivain raté, paresseux, pique-assiette et parasite, consommateur insatiable de pétards et d'antidépresseurs, créchant chez une amie à Barbès. De l'autre Alice, une fille de notable, "bizness woman", stressée, encline à la dépression, obsédée par la Bourse, l'immobilier, les magasins de luxe et les grands restaurants, buvant une tisane au thym dans une théière japonaise "qui devait coûter un RMI". Entre ces deux êtres "déjantés", une jeune fille de treize ans, Nancy, collégienne perturbée, sans confiance mais dégourdie, qui s'apprête à entrer dans sa période rebelle. Elle danse lascivement en écoutant Britney Spears, pense Joey Starr, rêve d'aller en boîte de nuit, de se teindre les cheveux en bleu et de se percer la langue… Une jeune fille qui découvre, à treize ans, que cet écrivain raté et minable est son père, jusque-là toujours caché par sa mère. Rude coup pour la fille, rude coup également pour ce "nouveau père" ! L'un et l'autre vont devoir se connaître brusquement, à une période difficile et délicate de leur existence. Ce dernier opus drolatique de Virginie Despentes, entamé sur les chapeaux de roues, ne déroule pas une histoire avec un début et une fin mais une tranche de vie, pleinement inscrite dans la réalité d'un quotidien tragi-comique, à la fois âpre et déroutant. Virginie Despentes n'avait pas été avare de provocations avec Baise-moi ; Teen spirit, ou l'esprit adolescent, garde de cette provocation un certain vocabulaire, juste et sans apprêt, qui veut par exemple que l'auteur appelle un chat un chat et une queue une queue. Elle ajoute encore, au détour de cette tranche de vie, une critique de la société qui passe à côté de l'essentiel : les rapports humains. --Céline Darner
Virginie Despentes is a French writer, novelist and filmmaker, born in Nancy, Meurthe-et-Moselle. Her most famous novel, and film of the same name is Baise-moi, a contemporary example of the exploitation films genre known as rape and revenge films. Her most recent biographical, non-fiction work, King Kong Theory has also been translated into English, and recounts her experiences working within the French sex industry, and attendant infamy and praise associated with the aforementioned Baise-Moi.
Porque é que, nas montras, não estava pintado em letras grandes, por cima da entrada, “Atenção, entrada reservada aos ricos"? Para os nossos filhos nos desprezarem por não termos dinheiro para pagar o que lhes era exibido à frente do nariz, ao longo dos passeios e nos programas de televisão? Será realmente necessário ter de explicar aos miúdos que não podemos comprar o que lhes parece óbvio possuir?
Bruno é o ex-guitarrista de uma banda de pouco sucesso, um falhado com a intenção de escrever um livro, um agorafóbico pouco convicto que vive às custas da namorada, um resquício de punk que ainda se acha muito anti-sistema por passar o dia a fumar charros e não ter emprego fixo, mas que está mais próximo de um clochard decadente do que do rebelde cheio de pinta que ainda se julga. Tendo crescido nos anos 80, quando uma ex-namorada há muito desaparecida o contacta, o seu maior receio prende-se com a sida, mas a notícia que ela tem para lhe dar é igualmente devastadora e muda-lhe totalmente a vida, tornando-o possivelmente uma pessoa melhor. Podia ser o argumento de uma telenovela já vista, mas Virginie Despentes é uma autora crítica e irreverente, que sabe tomar o pulso à sociedade e que, sem ser hilariante, tem graça e me faz desejar ler o que escreveu entretanto.
- Ele parece tratá-la com delicadeza. Chama-se Saïd... Saïd e Nancy, tem graça, não tem? - Estou quase a soltar uma gargalhada.
Brillante racconto narrato in prima persona da Bruno Martin, artista fallito, claustrofobico per scelta, accanito fumatore di canne, aspirante scrittore dei buoni propositi mai messi in atto. Insomma: un contestatore fallito che se la racconta per non doverlo ammettere. Ma nella sua vita che va a rotoli senza rimedio farà un plateale ingresso Nancy, salvifica ragazzina.
Teen spirit è lo spirito dell’adolescenza, età incandescente fervida di promesse e aperta alle manifestazioni spontanee della gioia e del dolore. Tempo fecondo del trapasso e della crisi, dove distruggere il mondo diventa passaggio necessario alla sua ricostruzione e al riconoscimento del vero bene. Tutto il resto, infatti, è macerie e cenere.
La storia avvincente e lo stile ricco e scoppiettante di Despentes rendono affascinante la lettura, da cui è difficile staccarsi. La critica al mondo ipocrita, soffocante, irresponsabile costruito da adulti pavidi e sottomessi alla morale comune ancora una volta è l’oggetto di una critica audace che scommette sulla creativa capacità di disintegrazione dei giovanissimi.
Ce livre a bercé mon adolescence. C'est grâce à lui que j'ai découvert Despentes. C'est dans ce livre que je puisais les passages qui me bouleversaient le plus.
"Deux versions d'elle-même se disputaient dans un seul corps et se partageaient le temps d'action. Entre la montre Kitty et le bracelet clouté, elle n'avait pas encore choisi son camp."
C'est typiquement comme ça que je me sentais quand j'avais 14-15 ans, à l'instar de Nancy, plus jeune que moi. J'idéalisais Bruno, ce punk trentenaire, qui m'émouvait malgré son apparence de raté au commencement. Je rêvais de pouvoir devenir Sandra, cette femme forte, et belle, qui ne s'en laissait pas conter. Je touchais juste en émotion un milieu auquel je rêvais d'appartenir.
Je le lis dix ans plus tard, et si les phrases ne me bouleversent plus autant qu'avant, je garde de la tendresse pour Bruno, Nancy, Sandra. Les situations me font sourire autant qu'elles me serrent un peu le coeur, et je regrette une seule chose : que ce soit aussi court.
Dans Teen Spirit de Virginie Despentes on suit Bruno, trentenaire empêtré dans une vie d’échec, traducteur sans travail, agoraphobe, qui vit cloîtré chez lui à Barbès. Un jour, une ancienne compagne, Alice, lui révèle qu’il a une fille de 13 ans, Nancy. Il se retrouve du jour au lendemain confronté à la paternité. il rejette les responsabilités, s’accroche à son identité rock-métal, refuse le travail, et vit dans le refus de l’âge adulte. Le roman interroge ce moment où l’adolescence ne se termine pas, ou s’achève mal. L’arrivée de Nancy l’oblige à sortir de cette zone. La filiation impose un changement et remet en cause l’identité de chacun : Nancy doit composer avec un père qu’elle ne connaît pas, Bruno doit composer avec une fille qu’il n’attendait pas. C’est aussi une opposition des classes qui est mise en avant par Despentes, Nancy, de part sa mère, grandit dans un milieu bourgeois et se découvre un beau jour un père plutôt « marginal » qui la fascine en venant bouleverser sa vision adolescente encore étriqué de la vie et son rapport à l’autorité. C’est une histoire de retrouvailles, où les protagonistes s’éduquent et grandissent ensembles.
Sûrement le Despentes le + cute. Les héros sont des adulescents désenchantés qui nous touchent et tapent toujours juste. C’est court, perspicace, émouvant. Une jolie lecture pour marquer le coup comme j’ai (tristement) enfin lu toutes les œuvres de cette auteure 🥺
Töissä tuli kohdalle tilanne, jonka ansiosta opin, että Despentes’n uusin kirja Cher connard on ollut melko odotettu tapaus Ranskassa, ja aloin pohdiskella, että ehkä oma mielikuvani hänestä ja tuotannostaan on jäänyt turhan kapeaksi. Siispä uteliaisuuttani nappasin vähän kaikkea mukaani kirjastosta ja päädyin lukemaan Teen spiritin.
Kirja on vuodelta 2002 (suom. 2005), minkä toki monessa kohdassa tekstistä huomaa, mutta oli se silti edelleen paikoittain hauska. Oikeastaan juuri ajankuvan takia teos oli ihan ookoo luettava, koska lukiessa tuli havahduttua näiden parinkymmenen vuoden aikana tapahtuneisiin muutoksiin ja jäin miettimään, mitenköhän kirjailija kirjan teemoista juuri tällä hetkellä ajattelee ja kirjoittaa. Jos osaisin ranskaa, varmaankin siis itsekin tarttuisin myös siihen uusimpaan.
В теории я могла бы ее прочитать, пока она была новинкой, конечно. Сейчас такое читать странно. Такое чувство, что перевод устарел до публикации, как будто взрослые решили, что молодежный сленг это вот такое. Мажоретка, факать герлу и фатера. Фатера! Героям там и 40 нет, а впечатление, что группа людей пенсионного возраста пытается сблизиться с внучкой - трудным подростком. Революционности я как-то не усматриваю, но вот в рецензиях пишут, что это нот зе бест ов Депант. Искать зе бест я пока не воодушевилась.
petite lecture pas trop longue pour découvrir Despentes. j’ai vraiment aimé, léger mais en même temps crue. ça fait du bien de lire quelque chose écrit comme si on parlait (franc-parler), ça change !
Je trouve d’un curieux qu’une figure du féminisme telle que Virginie Despentes puisse écrire un livre où pas une femme évite un stéréotype ambulant et dégradant.
Bien kiffant, avec comme d'hab un personnage insupportable au départ qui se transforme, devient malin, touchant. Avec toujours les fulgurances de Despentes sur l'état de la société, sur la sauvagerie des petites filles et la rage à chaque coin de page. Ça se lit vite et bien, avec beaucoup de plaisir
C'était bien plus profond que ce à quoi je m'attendais. Réflexion sur la différence de classe, les angoisses créées par une société inadaptée à l'humanité... Le personnage principal est minable mais étonnement ça fait de lui un humain passable. Répugnant, mais nuancé. Je ne peux qu'être d'accord avec certaines de ses idées. Dommage pour une chose, la réflexion globale est intéressante mais abordée en surface. La suggestion ne suffit pas toujours. Je ne m'attendais pas au final sur 9/11 alors que c'était dans le résumé... plutôt bien joué.
Not the best of Virginie Despentes but still a great book. This woman is a genius, her characters are so human, touching, assholes and angels at the same time, and her writing is pure power on paper.
Excellent. Vraiment pas convaincue par les premières pages (l'histoire d'un mec irresponsable et arrongant ? encore ?) le développement des personnages est top et pertinent.
« Elles veulent des garçons. Les filles, ça les intéresse beaucoup moins. T'as jamais remarqué ? Les mères, avec leurs fils, elles sont toutes fières d'avoir fait ça, c'est comme si ça leur procurais une petite bite, miraculeuse procuration. C'est leur seul ticket d'accès au monde de l'action, à tout ce qui leur est défendu. Alors qu'une fille, ça l'apporte rien de spécial, à part te sentir bien vieille quand c'en elle qui affole et plus toi. »
Pas son meilleur mais on a du mal à lâcher le bouquin quand même. Et on comprend pourquoi après l’auteure a continué à terminer certains de ses livres de la même manière apocalyptique. Une vision si sombre de l’existence et si immature aussi, en un sens. La police est l’ennemie, l’argent est l’ennemi, tout ce qui n’est pas désespéré est forcément corrompu.
Penser que cette gosse de 13 ans a raison de se casser les dents comme ses parents avant elle, c’est lui promettre le même avenir triste que le leur. Est ce que désobéir c’est s’abrutir d’alcool ou de drogue, coucher à droite à gauche, taper dans les murs et dans n’importe ? Si c’est ça la désobéissance, ça ne fait pas rêver. Mais au moins c’est un bouquin qui fait un peu cogiter.
Je n’en recommande pas la lecture toutefois à quelqu’un qui n’a jamais lu Despentes. Ce n’est pas la meilleure entrée en matière pour comprendre ce qu’elle veut dire et pourquoi elle n’a pas totalement tort non plus.
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"Parcours ciblé d'espaces de pub, j'en bouffais davantage en marchant trois quarts d'heure qu'en restant devant ma télé, car ces messages-là ne pouvaient pas se zapper. Pub Dior, d'une beauté inquiétante, femme étriquée dans un cadre, les fesses en l'air, attendant qu'on la prenne, la violente, la surbaise. En guise de propagande, ils exhibaient leurs propres filles. Voilà notre attitude correcte: toujours prêts à se faire prendre, toujours prêts à se faire défoncer.
Il suffisait d'aller faire un tour dans les quartiers riches pour s'en convaincre une fois pour toutes: personne ne profitait de cette merde. Femmes déformées de honte, corps culpabilisés, jamais assez minces, jamais assez jeunes, jamais assez bien habillés. Les journaux, toujours complaisants, s'inquiétaient de ce que l'émancipation des femmes avait dévirilisé, fragilisé les bonshommes. Sans jamais signaler que la castration se faisait au travail, pour le bien-être de plus personne."
"Il y avait au moins une chose que je savais faire, une seule chose que la vie m'avait appris à réussir: serrer les gens contre moi, en plein désastre, faire semblant de ne pas avoir peur, rester debout quand tout s'effondre et faire semblant de rien, croire qu'on va s'en tirer."
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Despentes est clairement en train de devenir une de mes autrices préférées (sachant que je n'ai pas d'auteur préféré). Son style d'écriture est percutant, vous atteint droit au cœur.
On pourrait penser que raconter l'histoire d'un homme paumé, "lamentable" entouré d'autres adultes tout aussi à bout et tout aussi perdu, serait un déballage d'excuses masculines sur l'injustice du monde (hum....comme l'aurait écrit un homme) mais ça n'est pas du tout ça. La narration ne nous force pas à sympathiser avec les personnages, mais l'empathie, la reconnaissance de gens pas si différents de nous, et la réalisation des fautes liés à un monde dégueulasse font venir en nous cette sympathie sans que nous le réalisions tout de suite.
Il est là, le pouvoir de Despentes : ses personnages ne sont pas parfaits, ce sont des prolos, pour certaines personnes ce sont mêmes des "ratés" ; les personnages de Despentes sont abîmés jusqu'à la moelle et iels résistent, continuent à vivre et nous accueillent dans leurs pensées avec une justesse et une honnêteté rafraîchissante.
Beaucoup aimé. C'est agréable à lire, les personnages sont attachants. J'aime la vision du monde désenchantée de Despentes, que je trouve à la fois perspicace sans être trop sombre ni déprimante (à l'inverse d'un Houellebecq par exemple, que j'aime beaucoup mais dont je ressort un peu déprimé à chaque fois). Je me sens assez proche de Bruno, ce personnage pas adapté à la société qui a l'impression de ne rien maitriser mais qui au final s'en sort pas trop mal dans ce qu'il y a d'essentiel.
Par contre, j'ai l'impression que l'auteure confond claustrophobie et agoraphobie. Ça m'a un peu gêné dans la lecture.
Ceci dit ça n'enlève rien au plaisir de la découverte de ce petit livre (petit en nombre de page), qui peut paraître un peu court, mais justement je trouve que cette concision évite de trop tourner en rond et de trainer en longueur.
Une histoire plutôt touchante d'un bon à rien dont la vie est complètement bouleversée après avoir découvert qu'il a une fille de treize ans. Comme personnage, Bruno n'est pas très agréable - il est souvent sexiste, mais après avoir "devenu" papa il commence à reviser sa perspective sur les femmes et il apprend comment compatir avec eux et leurs problèmes. En principe c'est du développement personnel, mais je ne suis pas très compatissante envers les hommes misogynes qui ne respectent pas les femmes jusqu'à ce qu'ils aient une fille à eux. En général, je l'ai apprécié mais je n'étais pas épatée par ce lecture.
C'était long à lire au début parce qu'être dans la tête d'un homme français qui se plaint tout le temps c'est vraiment pas tant ce qui m'intéresse d'autant plus que son traitement des femmes fait chier. C'est le pari du livre de prendre ce narrateur et de lui faire comprendre à travers l'expérience d'être père d'une ado punk l'expérience féminine. Mais quand même je trouve que le résultat arrive trop tard et c'est pas tant ground braking.
Un trentenaire encore ado découvre qu'il est le père de Nancy, une ado de 13 ans. J'ai aimé leur relation, le changement de mentalité (ou pas parfois) dans l'esprit de ce papa par surprise. Écriture parfois un peu trop trash pour moi, d'où le 3 étoiles.
Es la tercera novela de Despentes que leo. Más de lo mismo, personajes desquiciados que termina siendo monotema. El protagonista de esta novela es bastante desagradable.
On vivait tous dans un effroi glacé, on avait fini par nous faire croire que rien n’était possible, même pas la peine d’y penser. Totalement désespérés, vidés. Chape de plomb sur le moindre espoir.