Guide des bars et pubs de Saguenay

by Mathieu Arsenault

Pendant un mois, Mathieu Arsenault a fait la tournée des bars et pubs de Chicoutimi et de Jonquière. Assis au comptoir, il a consigné sur son téléphone les moments et les petits événements du nightlife saguenéen, croquant sur le vif chasseurs et shooter girls, karaoké et sambuca flambée – le spectacle d’un réel ordinaire étonnamment riche en images. Le guide des bars et pubs de Saguenay, ce sont les poèmes écrits au long de ces soirées et, placé en regard, un essai dans lequel l’auteur revient sur cette expérience et où se définit, par le recours à la notion de téléphone-carnet, une pratique de poésie directe.

Genres: Poetry

64 pages, Paperback

Published January 1, 2016

About the author

Mathieu Arsenault a publié Album de finissants (2004) et Vu d’ici (2008) chez Triptyque, tous deux adaptés au théâtre. Il a aussi fait paraître un essai, Le lyrisme à l’époque de son retour (Nota Bene, 2007). Il tient un blogue, Doctorak GO!, et il a fondé l’Académie de la vie littéraire, qui remet chaque année des prix à ceux qui n’en auront pas ailleurs. La vie littéraire est son premier livre au Quartanier.

Reviews

[Aimée Verret · Rating 4 out of 5]

Une chose que j’aime de Mathieu Arsenault, c’est qu’il peut pondre un essai littéraire songé court et dans un langage simple et direct. Pas de flafla ici, bien qu’il amène des concepts intéressants, comme un parallèle entre sa pratique de notation «sur le vif» et le cinéma direct de Brault, Perrault, etc. La présentation côte à côte de l’essai et des poèmes dynamise la lecture des deux parties; le va-et-vient demandé nous plonge au cœur de la réflexion bien plus que si on les avait mis l’un après l’autre. J’ai bien l’impression qu’il y avait un parti pris exigeant de ne pas trop retoucher les J'ai après leur rédaction immédiate, ce qui fait en sorte que le résultat est inégal. Par contre, cela correspond bien à l’exigence que s’est donnée Arsenault dans son projet, soit celle de présenter la friction propre au réel qui échappe à pratiquement toute forme de représentation à partir du moment où le sujet est conscient de celle-ci.

[Marilyne S. Veilleux]

J’ai beaucoup apprécié la réflexion sur la possibilité d’utiliser la poésie pour rendre compte de l’instant. Par contre, il y a, à mon avis, une grande différence entre la démarche de Mathieu Arsenault et de Patrice Desbiens (dont il est souvent question dans l’ouvrage): dans ses poèmes, Desbiens fait partie du moment, il note un quotidien dont il fait partie et dont il est partie prenante. C’est de son quotidien dont il est question: son appartement, ses bars, ses gens. Il n’est pas observateur, il ne juge pas. Mathieu Arsenault, quant à lui, tente de saisir le moment, de le décrire, mais il ne peut s’empêcher de nous faire savoir son opinion à travers les branches et on sent à plusieurs reprises que dans le fond, il les trouve un peu colons les gens dont il est question.

« dans cette ville
de parkings de costco pleins le samedi
et de microbrasseries vides
[…] »

Hey han mais sont tu caves un peu le monde de Saguenay pis de Rimouski.

[Maude Fleurent]

La forme du texte une page d’essai à gauche et la poésie à droite m’a dérangé tout le long du roman.

[Juju ✨️ · Rating 3 out of 5]

Court recueil intéressant avec un mélange d'essai et de poèmes. Beaucoup de références culturelles québécoises ou encore de nombreux titres de chansons ainsi que d'artistes.
J'ai beaucoup aimé l'essai entrecoupé par les poèmes.
3,5/5 ⭐️

[Anick Berger · Rating 2 out of 5]

Le poème sur Le Berlioz made me buy it

[Charles G.-ouellette · Rating 3 out of 5]

À la fois essai et poésie, ce livre se présente comme un être hybride, où la page de gauche décrit le procédé d'écriture des poèmes de la page de droite. En faisant un parallèle entre cinéma direct et son écriture, il détaille son expérience littéraire durant son mois de résidence au Saguenay. Ce mois, il le passe à écrire de la poésie sur son cellulaire dans les bars et pubs, sorte de portraits minimalistes de son environnement.
Commençant bien, je regrette le faible nombre de poèmes concernant les bars et les pubs (il ne complète même pas le recueil et est obligé d'ajouter des poèmes un peu éparse sur des sujets plus diversifiés) qui se révèlent toutefois bien écrits et intéressants. L'essai est aussi pertinent, posant un regard sur l'écriture au 21e siècle.
Le choix de plaquer ces deux genres côte-à-côte dans le livre m'a surpris et m'a obligé à revoir mon approche de lecture, devant chaque fois mettre en pause l'essai (qui devient presque la trame narrative du livre) pour me concentrer sur le poème, avant de devoir retourner à l'essai.

[Etienne · Rating 2 out of 5]

Ce livre qui ne promettait rien d'incroyable, nous livre une performance encore moindre. D'abord, l'auteur prend environ le tiers du livre à nous expliquer le pourquoi du comment de son livre, pour un livre aussi simple, je ne suis pas certain que cela fut nécessaire. Ensuite, j'aurais aimé des anecdotes, des «punchs», des trucs originaux et troubles, mais en fait on se retrouve avec une série d'anecdotes banales et sans intérêts, écrit simplement, dans un style volontairement épuré qui fonctionne modérément. Des anecdotes qui pouvaient être drôle à vivre, mais rien d'intéressant à lire. Au lieu de lire ce livre, gâtez vous dans le monde réelle et allez passer une soirée dans n'importe qu'elle bar de petite ville et vous verrez vous-mêmes ce que l'auteur nous raconte.

[Ju Lala · Rating 3 out of 5]

A priori, la démarche d'Arsenault me plaisait beaucoup. Il faut dire que je m'attendais à trouver une trame narrative et... un soupçon de voyeurisme. En fin de compte, cet exercice de poésie directe concerne plutôt le réel ordinaire, comme l'appelle l'auteur. Ainsi, les poèmes qui en sont issus tentent de s'éloigner de la mise en scène du réel. Comme Arsenault l'avoue lui-même dans l'essai accompagnant ses textes poétiques, il n'y parvient toutefois pas complètement. Le tout est intéressant, mais le parallèle que l'auteur trace entre sa démarche et le cinéma direct et un peu pompeux, ce qui m'énerve, et contribue sans doute à la note attribuée au livre.

[Joëlle Tétreault · Rating 4 out of 5]

Il paraît que le livre était monté essai à gauche poésie à droite, pas sûre que j'aurais aimé ça. En tous cas dans ma version numérique ce n'était pas ainsi, j'avais une rédaction dense et après un poème par page. J'ai aimé les réflexions sur le téléphone stylo et la caméra crayon, les références au cinéma du réel, et je me suis mise à penser à l'élasticité du temps lorsque quelqu'un raconte, à Zola qui obsédait aussi là-dessus mais de façon diamétralement opposée.
Et puis après viennent les poèmes-citations-observations, j'adore cette lecture franche de "la vie ordinaire". Je regrette qu'il y en ait eu aussi peu, je me serais laissée porter par ces ambiances assourdissantes beaucoup plus longtemps.

[TheADHDreader · Rating 2 out of 5]

Un exercice intéressant, mais décidément raté dans la forme. Les comparaisons à Desbiens me laisse pantois. Personnellement j'aime énormément sa poésie et la trouve efficace dans se qu'il nous délivre. Ce que Mathieu Arsenault cherche à produire est malheureusement pas très digue d'intérêt au bout du compte. Son travail qui m'a captivité par le passé m'a laissé indifférent ici.

Cela dis son essai est intéressant et amène une réflexion très juste de la forme du poème "sur le vif".

[Ariane Morin · Rating 3 out of 5]

Je dois dire que le côté essai à gauche du livre et la poésie à droite m’a quand même dérangé tout au long de ma lecture. On dirait que j’entrais dans le poème et que le côté essai me faisait sortir de l’ambiance des poèmes. Son essai est pertinent en soi, car il explique toute cette démarche de l’écriture in situ, mais cet essai ne me laissait pas la chance de m’imprégner de la poésie de Mathieu Arsenault.

[Charles Cormier · Rating 5 out of 5]

"Rétro 50

La soirée salsa caliente bat son plein
avec du monde qui sue sur la même playlist
depuis vingt ans
les consultants en assurances de personnes
les secrétaires de département
les adjoint aux ressources humaines
les experts-conseils
se poussent au comptoir du bar
et se plaignent de la qualité du service
ah t'écris des livres pis tu fais juste trois mille
piasses avec ça par année?
j'espère que les choses vont s'améliorer pour toi"


Wow!

[Daph · Rating 3 out of 5]

J'ai bien aimé les poèmes et le concept. Cependant, la partie essai était un peu trop philosophique à mon goût. Je trouve que le ton de l'essai est très formel et intellectuel tandis que les poèmes sont plutôt dans le joual et la franchise. J'ai l'impression que ça crée comme une coupure dans la lecture et j'ai moins aimé. Aussi c'est quoi une trope?
Pis en 2016, y'avait pas de Costco à Rimouski.

[Marc-Antoine · Rating 4 out of 5]

Une poésie actuelle qui réussira à vous faire transporter dans les plus (et les moins) grands bars de la région de Saguenay. Pour y a avoir passé quelques soirées (et nuits), j'avoue que c'est comme y être.

[Charles-Étienne Groleau · Rating 5 out of 5]

Un 5 étoiles que je sais même pas si je conseille…😂 c’est vraiment parce que ce livre là, je l’ai trouvé, dans ce que je veux faire en ce moment (et c’est un mot que j’utilise, je vous jure, jamais), INSPIRANT!! Sa démarche, c’est Pérec mais c’est Zola doublé de Bataille, c’est fou!!

[Anabelle · Rating 3 out of 5]

3,5/5 étoiles

Une réflexion intéressante sur le regard, sa subjectivité intrinsèque (même si je crois que, parfois, les traces de subjectivité dépasse le cadre de ce que conçoit Arsenault lui-même)
Des liens à tracer avec Tentative d'épuisement d'un lieu parisien de George Perec

[JiHye-Sarah Roy · Rating 2 out of 5]

La partie théorique est de loin plus réussite et intéressante que la partie pratique. Je n’arrive malheureusement pas à me défaire du sentiment qu’on vient de me vendre un ramassis broche-à-foin déguisé en pseudo-intellectualisme.

[Amy · Rating 3 out of 5]

La forme m'a un peu trop sortie du livre malheureusement. Je vois ce que l'auteur essayait de faire, mais je ne sais pas si c'était très réussi (selon les critères à moi bien sûr). Tout de même, j'ai eu un moment de nostalgie pour le Magik et ses djembés.

[Heitor · Rating 3 out of 5]

Le côté théorique est intéressant, mais l'application de la théorie laisse à désirer.

[Thierry · Rating 5 out of 5]

Ce petit livre sans prétention offre au lecteur un essai assez intéressant sur la quête du réel ordinaire. Une réflexion qui m'ont fait réfléchir et une poésie sans forme fixe mais néanmoins imagée.

[Marilou · Rating 4 out of 5]

Un bon petit recueil; j'ai vraiment aimé avoir accès au processus créatif du poète à travers son essai, qui est mis côte à côte avec ses poèmes.

[Jaymi Florez · Rating 3 out of 5]

Recueil bien intéressant par contre le fait que ça soit l'essaie et la poésie dans différents page me mélangait beaucoup

[Joey dehors ou lire au chaud · Rating 3 out of 5]

J’ai adoré le mélange poésie et essai, j’en aurais pris plus un peu.

[Ariane · Rating 3 out of 5]

Étant originaire du Saguenay, c’est sans surprise que ce livre m’a interpellée. Je ne suis pas du tout habituée de lire de la poésie, alors je croyais que j’allais préférer la portion « essai » du livre. Cependant, j’ai été agréablement surprise.

D’abord, il faut savoir que ce livre suit une forme très particulière. Il s’agit d’un essai superposé avec des poèmes. Ceux-ci sont disposés volontairement de façon à entrecouper la lecture, allant même jusqu’à séparer une phrase en deux. Je croyais que ça allait profondément m’énerver, mais c’est vraiment tout le contraire : le style d’écriture sérieux et stérile utilisé dans l’essai est aux antipodes du lyrisme et du joual truffé de régionalismes employés dans les poèmes. La coupure mentale est donc tout aussi facile à faire que la coupure physique. J’aime qu’un livre me surprenne et déjoue mes préjugés. Ce fut tout à fait le cas.

Le sujet de l’essai portait sur la méthode employée pour trouver l’inspiration des poèmes. Ce n’était donc pas directement le même sujet que les poèmes, mais le lien entre les deux était véritablement fondu, même intrinsèque. L’essai faisait réfléchir et l’étudiante en droit que je suis a bien aimé la référence à Éditions Vice-Versa c. Aubry, une importante décision jurisprudentielle concernant l’atteinte à la vie privée.

Ayant déjà fréquenté certains de ces bars dans le passé, c’est étonnant de voir à quel point les poèmes reflétaient bien l’ambiance qui y règne. Leur forme était aussi très variée, certains étaient plus courts, d’autres plus longs. Sans nécessairement avoir mis les pieds au Saguenay, je crois que c’est le genre d’atmosphère que tout bon Québécois peut s’imaginer pour l’avoir déjà vécu au moins une fois. C’est ce qui fait de cette poésie une poésie accessible : loin de moi l’idée d’en diminuer la qualité, mais c’est le genre de chose qui peut faire aimer la poésie à un profane de ce monde.


Ayant une forme aussi particulière, c’est définitivement le genre de livre que je relirai plus tard, mais sans jamais séparer l’essai des poèmes. L’auteur l’explique merveilleusement bien : plutôt que de se repousser tels huile et eau, ils se comblent, se complètent, chacun apportant ce dont l’autre souffre.

Finalement, je dois dire que je n’ai pas trop compris pourquoi certains poèmes de la fin se passaient dans des bars de Rimouski... alors que le titre ne parle que de bars du Saguenay.

En tout cas, une chose est certaine, c’est que cela donne définitivement le goût de se commander un verre dans un bar de quartier et d’utiliser la méthode du téléphone-carnet à notre tour.