Comprenant qu’elle était loin d’être la seule à avoir connu une enfance et une adolescence saccagées, Sophie Chauveau a enquêté pour dresser l’inventaire des victimes et des bourreaux de sa famille. La dynastie de pervers, qui commence avec le dépeceur du Jardin des Plantes pendant le siège de Paris, se poursuit sur trois générations. Unique par l’ampleur de ce qu’il dévoile, son témoignage sur l'inceste est d’une force inouïe. Voici le roman monstrueux d’une famille hors normes.
Poignant mais très perturbant aussi. Un bon éclairage sur l'inceste, même si la partie sur le travail personnel psychologique de l'auteur m'a semblée un peu longue.
Une fresque familiale tragique qui traite des mécanismes sociologiques qu’a pus étudier l’autrice sur sa propre ligne marqué par la maltraitance et les abus tout particulièrement sur les enfants. À l’image des roman de Zola il a tout un travail sociologiques d’enquête, et même biologique sur le pourquoi de cette héritage malsain et terrifiant. Je vous le conseille vivement mais pour public avertis.
La 1ère partie m'a bouleversée : comment expliquer autant d'incestes dans une même famille sur plusieurs générations, avec comme origine fondatrice une situation particulière pendant le siège parisien de 1870, qui amènera quasiment tous les enfants à se comporter comme des abuseurs. La seconde partie est plus personnelle, plus introvertie et je l'ai trouvée redondante: l'auteure y décrypte son histoire, son père incestueux, sa mère mal aimante... J'ai lu les dernières pages en diagonale. Mais pour la 1ère partie, qui permet de faire réfléchir encore une fois à l'éducation qu'on donne, aux signaux qu'on laisse ou pas, à ce qu'il advient des enfants qu'on a "élevés", c'est vraiment à lire
C’est un abandon pour moi… Trop glauque! Ça tourne en rond! C’est répétitif… Mais surtout c’est trop de maltraitance et d’abus j’ai pas réussi à me détacher du sujet, ni à avoir de l’empathie pour l’autrice qui raconte son histoire
Intense. J'ai beaucoup apprécié sa manière de parler des mères complices, un sujet trop rarement abordé! Si vous vous demandez ce que vous lirez dans ce livre, la table des matières est très claire.
J'ai trouvé ce livre difficile à lire. Par son sujet. Je pense cependant qu'il est nécessaire que plus de livres témoignants du fléau de l'inceste soient publiés. Lisez-le avec précaution.
L'auteure, après avoir écrit sur son histoire familiale ( "Noces de charbon),, est contactée par une cousine inconnue, qui l'interpelle sur la face obscure de leur famille : les incestes répétés de génération en génération.
Une enquête systématique est menée par les deux femmes : qui fut le premier ? Combien de membres de la familles sont concernés? Qui fut victime ? Un arbre généalogique est dressé. Stupéfiant d'ailleurs.
Sophie Chauveau décrit, dénonce, cherche l'explication.
La première partie du récit est une description de son arbre généalogique, parfois un peu ardu à comprendre.
Ensuite deux personnes sont mises en évidence. L'un sévit du côté de la cousine, le second chez l'auteure. Les faits, les attitudes, l'attitude des mères fut la même. Cette constatation permet une réflexion globale sur la famille et la transmission.
Ensuite, Sophie Chauveau s'attarde sur sa famille proche (père, mère, soeur), et les conséquences. Elle relève l'attitude passive des mères de sa famille.
Le dernier quart du livre est une tentative de résumé de ce qui est dit, scientifiquement, juridiquement, etc. de l'inceste. Cette partie est un survol qui donnera des pistes pour aller vers d'autres ouvrages.
Voilà bien un horrible livre. Ou plutôt, voilà bien un magnifique livre sur une horrible famille aux pères incestueux.
Depuis le dépeceur du Jardin des plantes, voilà trois générations, Sophie Chauveau parcourt une descendance de mâles abuseurs incestueux pour en arriver jusqu’à elle et sa cousine.
Un récit, une enquête glaçante (oui, bien plus qu’un petit froid dans le dos) au sein de sa propre famille que longtemps elle n’avait pas voulu regarder, sidérée, amnésiée par les abus de son père.
Très bel ouvrage sur ce tabou qui doit être absolument levé : celui de l'inceste. Un témoignage qui ne verse jamais dans le pathos ni le voyeurisme sans être clinique et froid pour autant. Il faut tout de même être accroché.e pour s'y aventurer, à ne mettre qu'entre des mains averties.
Passée la stupeur du prologue qui établit implacablement la genèse d’une dynastie de violeurs .... on est entraîné malgré nous parmi les dédales de cet angoissant arbre généalogique de l’inceste ... peuplé d’odieux personnages plongés dans un déni des plus caractéristiquement bourgeois. On suit le parcours de survivante de celle dont c’est le témoignage bouleversant et tellement nécessaire. C’est un livre salutaire dont on ne peut qu’applaudir l’écriture qui dit l’indicible avec des mots choisis avec un grand scrupule et une absolue justesse.
« Déjà je ne l’aimais plus, mais je ne le haïssais pas. Je pense d’ailleurs n’être jamais passé par la haine. La colère, oui, le ressentiment aussi, suivi d’un immense accablement quand, après la mort de mère, j’ai compris qu’il n’avait aimé personne, absolument personne, et que seul comptait le plaisir qu’il tirait des fragments d’autres dont il usait en totale impunité puisque en tant qu’autres ils n’existaient pas. Fragments, morceaux, bouts d’autres... il n’a jamais tenu compte de leur cerveau, de leur cœur ou de leurs sentiments. Tout autre alentour n’existait qu’en proportion de l’usage qu’il pouvait en tirer. La définition même du pervers.»
Intense et glaçant. Ce livre mériterait d’être redécouvert et placés à cotés des ouvrages sur le sujet qui font l’actualité. Ce récit qui commence comme un roman laisse très vite sans voix. Une écriture juste, précise, fluide. Seul bémol, quelques passages tirant vers une analyse presque trop théorique.
livre très perturbant qui met en lumière l’horrible tabou de l’inceste qui s’est perpétué sur plusieurs générations dans une seule et même famille. la fin était un peu longue, d’où les 4 étoiles au lieu des 5
"Chauveau is abundantly conscious of the potential shock value of her story, and she exercises a great deal of tact and circumspection in order to avoid crude exploitation. She registers her conviction that this story must be told nonetheless, that someone must testify to this repeated, systematic abuse of the children in her family. For one thing, she is persuaded that her family was not the only one to suffer from this curse, as she calls it; she senses that many other families have been plagued by predatory males and strategically blind females; and she is aware, too, that the French judiciary system has long preferred to ignore the problem. In that perspective, Chauveau feels that her own family saga may be exemplary, as curious as such an idea may appear." - Warren Motte
This book was reviewed in the March/April 2017 issue of World Literature Today magazine. Read the full review by visiting our website: