Lors d'un voyage en Chine, l'auteur retrouve le peintre Tianyi qui lui remet ses confessions écrites. L'homme a vécu les années 30 et 40 dans une Chine en plein bouleversement, où l'héritage culturel gardait pourtant sa force et sa diversité colorée. Il a ensuite passé plusieurs années en Europe, durant lesquelles il a connu la misère mais aussi découvert une autre vision de l'art et de la vie. À son retour dans son pays soumis aux soubresauts révolutionnaires, il y recherche les deux êtres qui lui sont le plus chers : Yumei, l'amante, et Haolang, l'ami fraternel, qui l'avaient tant marqué. Dès lors, il sera pris, sans pouvoir y échapper, dans un enchaînement de drames atteignant des dimensions insoupçonnées. François Cheng, écrivain, poète, traducteur et auteur d'essais sur l'art et la poésie, nous donne là un texte d'une sensibilité peu commune. Échappant à toute loi de genre, Le Dit de Tianyi est à la fois un roman d'apprentissage, un témoignage personnel avec l'histoire pour toile de fond et une vision singulière de l'Occident dans les années 50 - notamment de Paris, lieu d'expérience exceptionnelle. C'est aussi le récit d'une quête proprement spirituelle, qui interroge avec passion le mystère du destin. Une oeuvre généreuse, au confluent des cultures chinoise et occidentale.
François Cheng is a French academician, writer, poet and calligrapher. He is the author of essays, novels, collections of poetry and books on art written in the French language, and the translator of some of the great French poets into Chinese.
Born in China and taking French citizenship in 1973, he was elected to the Académie française in 2002, and was the first person of Asian origin to be a member of the Academy. He was the winner of the 1998 Prix Femina for Le Dit de Tianyi ("The saying of Tianyi")
When Cheng arrived in France in 1948, on a study grant, he did not speak a word of the language. He subsequently adapted quickly and profoundly. In his speech to the Académie française, he explained, "I became a Frenchman in law, mind and heart more than thirty years ago [...] especially from that moment when I resolutely went over to the French language, making it the weapon, or the soul, of my creative work. This language, how can I say everything that I owe to it? It is so intimately bound up with the way I live and my inner life that it has proved to be the emblem of my destiny." It took many years before he became a novelist. His first works were on Chinese poetry and painting. Later he began to write works of poetry himself, before finally turning to the writing of novels.
I am finding it difficult to write a few lines about such a beautiful and complex book. Set against a horrific background, that of the cultural revolution with its misery and persecution, the novel invites us to share the journey of an aspiring painter to self-discovery as an artist and a man. In fact the book is all about apprenticeship, what you learn from teachers, friends and lovers as well as strangers, jailers and other tormentors. Defined and eventually betrayed by a friend and a lover, Tianyi turns to art for solace. While he travels to Europe in search of himself and gets to discover Eastern and Western masters, he only finds his voice when he lets go of what has defined him his whole life: the sorrow of betrayal and the art of old masters. In a moment of grace, he reaches total selflessness and creates his one masterpiece on the wall of an old barn, hidden away and bound to be destroyed by the revolutionary guards. When he tells his story, Tinayi is considered to be an insane old man, living in an asylum; however, as the story unfolds, he emerges as a soulful, spiritual man whose soul has been purified by sorrow and torment like some precious metal transformed by fire. I also want to stress the historical value of the novel as the description of the harshness of the Chinese cultural revolution years takes a prominent place in the book. Actually, those intensely brutal and cruel years go from being the background of the novel to becoming a live entity, a monstruous character of sorts that acts as the ultimate and most powerful of all the catalysts in Tianyi's destiny.
Deuxième tentative de lecture pour ce roman. Cela m'impressionne que cet auteur chinois puisse écrire aussi bien dans la langue de Molière. De plus, parler de culture, de beaux-arts, tout ça aurait dû me plaire. Mais je crois que le livre s'étire sans fin en n'allant nulle part. On dirait qu'il n'y a pas d'histoire, et même si c'est très bien écrit, j'ai perdu l'intérêt de lire ce roman.
Lors d’un voyage en Chine, François Cheng retrouve le peintre Tian-Yi. Celui-ci lui remet ses confessions écrites, celles de toute une vie.
L’homme est né en Chine et a vécu dans les années 30-40 en plein bouleversement. Il a étudié aux Beaux-Arts. Il y a appris la peinture. Il a eu l’opportunité de partir à Paris pour parfaire ses connaissances. Il découvre alors une autre vision de l’art et de la vie. Il va vivre des expériences exceptionnelles dans la ville lumière. Malheureusement, il y connaîtra, aussi, la misère et la maladie.
A son retour en Chine, soumis aux soubresauts de la révolution culturelle initiée par Mao Zedong, il sera interné dans un camp de travail et de rééducation. Le « grand timonier » fait régner la terreur sur son pays. Nous sommes à l’apogée du communisme.
« Devenus bêtes de somme, on a vite fait de s’habituer à la saleté ; on accepte la crasse qui colle à la peau comme la gale, qui attire les puces et alimente les poux. A côté de la crasse, il est un avilissement autrement plus dur à supporter : avoir à courber l’échine devant la bêtise des chefs. » (page 327).
Il cherchera, aussi, ses amis les plus chers : Yumei, l’amante et Haolang, l’ami fraternel.
François Cheng nous livre un texte d’une sensibilité peu commune. Echappant à tous les genres, « Le dit de Tian-Yi » est à la fois un roman d’apprentissage, un témoignage personnel avec en toile de fonds l’Histoire. Il nous livre aussi une vision singulière de l’Occident des années 50. Un roman qui est au confluent des cultures chinoise et occidentale.
« Me voici devant le même dilemme qu’en Italie. Je vois que les Chinois anciens évitaient de représenter la figure humaine, confiant au paysage - ou aux éléments composant un paysage : arbre, rocher, source, etc. - la tâche de signifier leur monde intérieur, leur élan spirituel comme leur poussée charnelle. Peindre un être isolé, a fortiori, une femme, comme ça, leur paraissait toujours un peu factice, dénué de sens profond. L’Occident ne semble pas se poser tant de questions à ce sujet, avec une si longue tradition dans la représentation de la femme, notamment celle de la Vierge avec toute sa charge symbolique. » (page 404).
Il s’agit, aussi, de l’itinéraire d’une génération chinoise sacrifiée au nom d’idéologies communistes aberrantes et dévastatrices.
Le roman est construit en trois parties autour de trois personnages centraux, selon le rythme ternaire de la pensée taoïste : le yin, le yang et le dynamisme vide médian. Ce dynamisme vide médian intervient chaque fois que le yin et le yang sont en présence, drainant la meilleure partie des deux. Il est ce troisième souffle qui élèvent l’un et l’autre vers une transformation créatrice et leur permet de se dépasser.
L’histoire de Tian-Yi relève, à sa manière, d’une épopée : un départ à l’autre bout de la Terre, une rencontre avec un autre monde, un retour au pays natal. Cette histoire est l’entrelacement d’un drame personnel et d’un drame collectif.
I read the Chinese version when I was in my university. I was quite moved when reading perhaps because during that period many of my friends went abroad but I stayed in a depressive situation and worried about my own future. This book itself did not impress me too much. I just projected myself onto the hero, Tianyi. So I liked it.
I was given a French version by one of my best friends who had traveled to Europe.
J'ai bien aimé le livre, surtout les passages descriptives et les passages qui avancent l'histoire. Les passages (disons) « philosophiques », par contre, alourdissent le texte, à mon avis, et n'ont guère de valeur pour moi. J'ai vraiment eu assez des séquences d'interrogations rhétoriques. Toutefois, je ne regrette pas l'avoir lu et je ne le déconseille certainement pas.
It tells you the life of a person, inside and out, with all its cultural, spiritual, intellectual and emotional sides. The philosophical aspect is so well written.
The only bad part is that this book ends. i have been reading it slowly so lasts as long as possible.
Ce livre qui retrace la vie d'un homme est touchant, marquant et nous apprend tant sa vie que la société chinoise de cette époque. Une belle maîtrise de la langue française. Un régal.
Tianyi ist in einem kleinen Dorf in den chinesischen Bergen aufgewachsen, liebt die Natur und die Malerei. Schon früh hat er den stets kränklichen Vater und kurz darauf die Schwester verloren und lebte dann allein mit seiner Mutter.
Der dichterisch begabte Haolang wird bald sein bester Freund, und beide sind verliebt in die hübsche Yumei. Eines Tages packt Tianyi die Eifersucht, und er läuft davon, lernt bei einem alten Mönch die traditionelle chinesische Malerei, geht nach Frankreich, um auch die westliche Kunst zu studieren.
Inzwischen ist in China Mao an die Macht gekommen und beginnt mit seinen Umerziehungsmaßnahmen für Intellektuelle. Tianyi kehrt nach China zurück, weil er Yumei wiedersehen will und erfahren hat, dass Haolang in ein Arbeitslager gebracht wurde und als tot gilt. Bald darauf gerät er selbst in ein solches Lager ...
Cheng kann wunderschön schildern, Stimmung vermitteln. Die Szenen aus dem Arbeitslager waren erschreckend, seine Schwärmerei für Yumei wunderbar zart. Und doch kam in diesem Buch höchstens die Hälfte des Zaubers herüber, der mich in "Die allzu kurze Ewigkeit" so angesprochen hatte. Die philosophischen Exkurse waren mir zu breit ausgewalzt und wurden auf die Dauer etwas langweilig.
a miserable book, but the premise is neat. chinese artists gets to go to paris to study, in hmmm post wwii, lives rough and as total outsider, but hey, the price you pay to hang around in paris? then gets a letter from his sweety back in china, goes back, she has already killed herself, he gets sent to re-education camp, dies too. but just soooooo lugubrious========================================
As others, I had trouble getting into this book. I did slog through it, and there were some fascinating historical parts, but found myself skimming through a lot of the description. Unfortunately, I find myself doing that with a lot of contemporary novels written in French!
Un livre fort. Amour-amitié, questionnements existenciels, art pictural, cheminement dans la Chine de 1930 à environ 1970. Beaucoup de références littéraires, musicales et picturales. Beaucoup de questions!
Chinese French adventure...given to me by Liu Tang and shared with many. Deep experience of awakening as a foreigner, as a friend, as a prisoner, as a lover
Amour, amitié, art, ces trois thèmes avec la révolution culturelle chinoise en toile de fond. Roman très lyrique, un peu long, mais qui en vaut tellement la peine.