En 1929, un jeune poète de vingt-quatre ans fait paraître Ni père ni mère à Budapest, où il est connu des cercles intellectuels et littéraires. Poète au lyrisme puissant, au style profondément original, il chante sa misère, son désespoir, ses amours et sa révolte. Ni père ni mère fait de lui l un des poètes majeurs de l entre-deux-guerres. Il donnera quatre recueils encore, avant de se suicider en 1937. Éluard, Tzara, Cocteau et bien d autres lui rendront par la suite un éclatant hommage.
The son of Áron József - a soap factory worker of Székely and Romanian origin from Banat - and a Hungarian peasant girl with Cuman ancestry - Borbála Pőcze - was born in Ferencváros, a poor district of Budapest. He had two elder sisters: Eta and Jolán. When Attila József was three he was sent to live with foster parents after his father abandoned the family and his mother became ill. Because the name Attila was not well known at the time, his foster parents called him Pista.
His mother died in 1919, aged only 43. After this, he was looked after by Ödön Makai, his brother-in-law. Later he applied to the Franz Joseph University – his dream was to become a secondary school teacher – but he was soon turned out when a man named Antal Horger determined he was unfit for teaching because of a provocative poem he had written (With All My Heart).
After this he tried to support himself with the little money he earned by publishing his poems. He started showing signs of schizophrenia, and was treated by psychiatrists (now he probably would be diagnosed with borderline personality disorder). He never married and only had a small number of affairs, but frequently fell in love with the women who were treating him.
He died on 3 December 1937 at Balatonszárszó. Crawling through the railway tracks, he was crushed by a starting train. The most widely accepted view is that he committed suicide, but some experts say that his death was by accident.
Comment sait-on qu'un poète hongrois est d'ascendance roumaine? En lisant la chronologie en début d'ouvrage, où l'on constate également que la vie du poète a surtout été une longue suite de périodes de misère et de dépression. Je retiens ce détail marquant: l'auteur imagine son propre enterrement. Entendons-nous bien: pas comme dans Tom Sawyer, de Mark Twain, où les garnements s'amusent à y voir la tête des adultes. Non, sérieusement, de manière lyrique. On retrouve cela chez nombre d'auteurs roumains, pas chez les plaisantins qui amusent les enfants comme Ion Creanga, mais chez des auteurs sérieux comme Anton Holban, Mihai Eminescu, Ion Pillat, j'y reviendrais peut-être. Ceci étant, Attila József n'a pas beaucoup connu son père, Áron, retourné dans sa Transylvanie natale alors qu'il était encore très jeune. Un vers musical, une inspiration riche et de nombreux thèmes, des associations d'idées peut-être inspirées de la psychanalyse. La lecture politique est également pertinente: un poème est à la gloire du parti communiste. Attila József s'est suicidé bien avant son arrivée au pouvoir en Hongrie, je ne suis pas sûr qu'il en serait resté membre longtemps, compte tenu de sa sensibilité à l'injustice. Entre autres, celle d'être les poches (et le reste aussi) vides: "Mon empire, c'est mes vingt ans./Mes vingt ans, je vous les vends."; "Mes meubles: des ombres./Mes amis: zéro, leur nombre.". Bien qu'il ne s'agisse pas d'une anthologie mais d'un recueil tel qu'il a été publié à l'origine en hongrois, beaucoup de refrains marquent durablement, probablement à cause de la voix qui les porte.
J'aime énormément Atila Jozsef à qui on doit le magnifique poème "Ce n'est pas moi qui clame", repris en chanson - tout aussi magnifique - par Noir Désir sur l'album Noir Désir en images. Mais ce recueil est très décevant, on n'y retrouve pas la folie du poète, assagie par une traduction trop lisse et un brin naïve... Il vaut mieux lire les traductions de Kristina Rady (ancienne compagne de B. Cantat, aujourd'hui décédée), qui est l'une des seules à avoir rendu la force de l'écriture d'Atila Jozsef.
Depuis le temps que je voulais le lire... mon attente aurait pu ruiner cette lecture, mais ça ne s'est pas passé ainsi. J'ai beaucoup aimé ce que j'ai lu ! On sent une âme troublée, tourmentée, qui avait envie de partager ce qu'elle ressentait. Une âme qui a vécu dans la pauvreté et qui, au final, ne souhaitait peut-être que l'amour.