Le tome 2 du Traité des vertus, intitulé Les Vertus et l'Amour, est consacré à la description des " vertus ", depuis celle du commencement (le courage) jusqu'à celle de la terminaison (la charité), en passant par celles de la continuation et de la conservation (la fidélité, la justice). Il distingue en outre deux plans tout à fait hétérogènes : celui des vertus de l'intervalle (fidélité, patience, modestie, amitié), que l'homme peut " posséder " et " garder ", mais qui, à peine acquises, tournent en mécanique vertueuse, radotage, complaisance pharisienne et hypocrisie ; et les vertus de pointe (humilité, générosité, sacrifice) que l'homme ne possède jamais, qu'il effleure seulement, d'une tangence impondérable, le temps d'une étincelle et d'une " apparition disparaissante ". Vaut-il mieux être au premier sens, un rentier de la vertu et un vertueux gredin, ou, au sens métempirique, le saint ou le héros d'un instant ? L'amour résout peut-être, dans une certaine mesure, cette alternative, qui est aussi celle du bonheur et de la joie.
Vladimir Jankélévitch était un philosophe et musicologue français. Il était le fils de Samuel Jankélévitch, un médecin juif ukrainien qui s'était installé en France après avoir fui les progroms antisémites.
Vladimir Jankélévitch was a French philosopher and musicologist. He was the son of Samuel Jankélévitch, a Ukrainian Jewish doctor who moved to France after fleeing the anti-Semitic pogroms.