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La Traversée

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« La maladie qui m'a conduit à la réanimation m'a emmené plus loin que la réa, bien au-delà du cap Horn, dans ce qu'il convient d'appeler une expérience de mort approchée.
Au cours de cette traversée, j'ai vu et entendu toutes sortes de choses. Des monstres, des anges, des paysages et des visages, du vide et du trop-plein, de la compassion, de l'horreur et de l'amour. Aux prises avec un bouleversement constant du temps et de la durée ; quand les jours et les nuits n'avaient plus aucun sens, aucune construction ; lorsque je perdais tout repère ; lorsque je revoyais des moments de ma vie ancienne et de ma vie à venir. Lorsque deux Moi-même s'affrontaient en un dialogue permanent, quand l'un de ces deux Moi disait :
- Tu vas mourir, laisse aller, c'est foutu, tandis que l'autre Moi répliquait :
- Non, bats-toi, il faut vivre. »

304 pages, Pocket Book

First published March 1, 1996

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About the author

Philippe Labro

65 books45 followers
Philippe Labro was a French author, journalist and film director. He worked for RTL, Paris Match, TF1 and Antenne 2. He received the Prix Interallié for his autobiography L'Étudiant étranger in 1986.

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Displaying 1 - 13 of 13 reviews
Profile Image for Iván.
129 reviews
April 12, 2020
Este libro marca harto. Me lo regaló mi hermana hace más de 22 años cuando vivía en Santiago y no sospechaba ni mínimamente que viviría en Concepción (reconozco la ignorancia que con suerte sabía que quedaba en algún lugar del sur). Trata de un sujeto francés que está internado en la UTI, al borde de la muerte y que va narrando con mucho detalle todo lo que le acontece ahí, desde sus alucinaciones más escabrosas hasta las relaciones que diariamente tejía con las enfermeras (algunas imaginarias) que lo cuidaban. Brevemente es un libro que muestra el tránsito de un sujeto deshumanizado a otro que se re encanta con la vida después de una experiencia de muerte cercana. Tiene algo de sentido el haberlo leído en las circunstancias actuales coronavirulentas. Vivimos todos una experiencia de muerte cercana (no te olvides nunca que las campanas doblan por ti) y bueno, lo de la transición a algo mejor o peor está por escribirse.... ¡estamos escribiendo nuestro libro!
Profile Image for Emma Rbd.
77 reviews4 followers
August 26, 2024
C’était inattendu, mais c’est un roman écrit par un patient.
Phillipe Labro nous livre ici, avec un minimum d’artifice, son expérience en réanimation.
Ce don d’une partie de lui, nous fait accéder à une proximité et une intimité avec l’auteur que j’ai rarement connue dans d’autre ouvrage.
Travaillant à l’hôpital, ça m’a énormément touchée et fait réfléchir sur notre manière de prendre soin de gens, de les accompagner aux portes de la mort, et parfois, de faire en sorte que ces portes restent fermée encore un moment.

Il en parlera dans son roman suivant : « rendez-vous au Colorado », beaucoup de lecteurs lui ont écrit par la suite pour lui dire à quel point ce roman avait su les trouver.
Et je dois dire que je me suis moi même renseignée pendant ma lecture sur un moyen de le contacter.
Comme quoi, il n’y a pas que moi qui ai eu cette impression de proximité soudaine avec Philippe Labro. C’est assez perturbant la manière qu’il a eu de se livrer à ses lecteurs comme à des proches.

Passages favoris :

« Je lis d’abord la douceur et la tendresse, la sollicitude et l’amour. Je lis tout : notre passé entier, les enfants, les étendues de complicité et de compréhension, toutes choses partagées en toutes saisons. Je réussis, grâce à elle, à ressentir une émotion chaude qui n’est pas la chaleur âcre de l’incendie qui parcourt régulièrement mon corps, mais une chaleur calmante qui, un très court instant, m’a fait retrouver ce qui me manque le plus depuis l’entrée en réa : ce que l’on appelle le bien-être. » p54

« Je décide, enfin, de rire dans ma tête. Un rire vachard, le rire du mec qui sait qu’il est plus fort que le connard en face qui essaye de lui bousiller la tronche sur un ring de boxe. Le rire du soldat, au front, dans sa tranchée de terre, et qui a déjà subi deux heures de tirs d’artillerie de l’adversaire. » - p90

« J’ai découvert que l’injure à la mort me procure un semblant de vigueur. L’usage de ces mots grossiers me stimule, comme à l’armée, comme au front, comme en sport en compétition. Le recours à l’insulte raffermit mon hostilité, ma capacité de survie, empêche mon corps de céder à la résignation. » - p91

« - Que voudrais-tu que l’on dise de toi, si tu dois ne pas revenir ?
Je ne livre pas ma propre réponse. Une seule fois, peut-être, je me suis dit :
- J’aimerais que l’on dise : c’était quelqu’un de bien.
Ainsi donc, la famille ; les enfants ; l’amour de ta femme et puis, par ailleurs, les livres et les films ; l’agitation et la création ; la réussite et les échecs ; le bruit de la gloriole ; la poussière des étoiles ; ce qu’ils appellent aujourd’hui la « communication » ; le poids que tu as cru avoir dans l’influence que tu as cru avoir sur certains hommes et certaines femmes ; la direction des équipes ; les maîtres et les disciples ; ton rôle au sein d’une entreprise ; ta notoriété acquise ou perdue et l’illusion d’y avoir gagné quelque chose ; ainsi, rien de tout cela ne devrait compter si tu t’en allais ? Tout ce que tu souhaites, c’est que l’on puisse dire : c’était un type bien ? Mais si cette question te vient à l’esprit, c’est sans doute que tu ne te considères pas comme un « type bien » » - p98

« - On comprend vite le discours d’un menteur. C’est toujours attirant mais on comprend, parce que c’est toujours le même discours. Et l’on finit par comprendre que le menteur lui-même y croit. C’est ce que l’on appelle un menteur de bonne foi. Ce sont les plus dangereux. Eh bien vois-tu, cet homme n’est pas un type bien. Un type bien, c’est le contraire de ce que tu viens de voir et d’entendre. » - p104

« Quelqu’un a écrit un jour de la folie que c’était « quand on ne peut plus travailler ni aimer ». […] Ne pas pouvoir travailler ça, c’est sûr ! Mais aimer ? Je peux encore aimer.
Que je ne puisse plus aimer et donc que je sois fou est un mensonge. Je veux aimer et j’aime. Au cours de ma chute dans le tunnel noir, c’est, je crois, ce qui a dû freiner mon aspiration vers la mort. C’est cela qui m’a tenu. » - p112.
J’ai adoré ce passage qui laisse entendre que l’amour est plus fort que la mort, comme le dirait Françoise Hardy ❤️

« Deuxième précepte de la traversée en réa : nous possédons un rire intérieur qui peut nous permettre de tout diminuer, tout réduire. Nous devons nous référer aux quatre vers de saint Bernard :
Spernere Mundeum - Se moquer du monde
Spernere Ipsum - Se moquer de soi-même
Spernere Neminem - Ne se moquer de personne
Spernere Se Sperni - Se moquer du fait que l’on se moque » - p125

« Et quelle que soit l’heure de sa visite, le matin avant de partir à son travail, ou le soir au retour de ce même travail, je suis persuadée qu’elle est, je cherche le mot juste : impeccable. J’en suis persuadée car je sais qu’elle a été élevée ainsi - dans le refus de l’à-peu-près, le respect de soi, dans le principe que l’on exhibe pas les peines, les soucis, les douleurs, les chagrins et que l’on doit se présenter à la face du monde et d’autrui, une apparence et un visage composés et maîtrisés. » - p144

« Il s’était toujours posé trop de questions.
Il avait toujours envisagé sa vie comme une aventure, un voyage vers l’inconnu, pour satisfaire son immense curiosité du monde. Mais il avait toujours dissimulé que cette curiosité était la sœur jumelle d’une forme constante d’inquiétude. Petit garçon ; jeune adolescent ; étudiant perdu au milieu d’une Amérique inconnue ; journaliste débutant puis chevronné ; cinéaste débutant puis aguerri ; romancier débutant puis maître de sa plume ; mari blessé et blessant, puis ayant eu la chance de refaire sa vie et de tirer un trait sur les blessures ; père de famille aveugle parce que trop jeune, trop narcissique et maladroit ; puis père de famille à nouveau, enfin plus altruiste et devenu conscient du rire et du cadeau de l’enfance ; pour chaque réussite, une erreur de jugement ; pour chaque aller, un retour ; pour chaque succès, un échec. Une négation, une affirmation. Toute chose appelant son contraire. Dans presque chacune des circonstances de sa vie, il avait toujours été accompagné par l’inquiétude et l’interrogation, par le doute. Pour masquer cette perpétuelle tendance, il avait très bien façonné sa comédie. » p174 ❤️

« Il faudra que ce que j’ai dit et fait par orgueil, narcissisme, égoïsme, impatience, négativité, je le défasse puis le refasse en chassant toutes les manifestations de mon ego. Et que je substitue à l’orgueil un peu de modestie ; au narcissisme un peu de recul sur moi ; à l’égoïsme un peu de générosité ; à l’impatience un peu de sérénité ; à la négativité un peu d’optimisme. » - p200

« Elle secoue la tête, geste qui m’est devenu si familier, mélange de bonhomie expéditive, expression de bon sens, mais aussi façon de traduire sa grande expérience de la maladie, de la douleur et de la mort, qui lui confère cette supériorité sur beaucoup d’autres et qu’il est nécessaire de déclarer, cette évidence de celle qui sait et n’a même plus envie, besoin, ou le temps d’en parler. Son hochement de tête équivaut à la vieille phrase orientale « celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas. » » p216

« Vous savez, c’est la seule vérité en médecine : on cherche. On croit savoir, mais on se trompe souvent et l’on cherche. […] On a beaucoup cherché : ne vous faites pas raconter de blagues sur la médecine, on sait tout et on ne sait rien. » p221

« - Vous faites un métier extraordinaire, vous faites dans le concret. Nous, ce qu’on appelle les gens de la média, nous travaillons dans la représentation de la vie, de ce concret. Et pour certains même, dans la présentation. […] Vous la vivez, vous, la vie. Vous là touchez, vous la sauvez, vous la surveillez à longueur d’exercice. Vous êtes au cœur du cœur des choses. Et quand je dis vous, j’englobe aussi bien le spécialiste que vous êtes, vos anesthésistes, vos ORL, vos infirmières. Oh, notre métier n’est pas plus léger ni plus vain que d’autres activités, mais au regard du vôtre, on se sent inutile, superflu. Et je me dis parfois que je n’ai fait que brasser des mots, assembler des images. Vous, vous touchez le corps, le sang, le cœur et les poumons, vous au contact de ce qu’il y a de plus mystérieux. Pas étonnant que ceux qui écrivent parmi vous aient débouché sur la spiritualité, la question de la foi. » -p225 ❤️❤️

« Je vois les éléments de bonté et de gentillesse qui l’emportent sur les pulsions d’ambition et de pouvoir ; je vois sa vulnérabilité plus que sa force. » - p232

Citations de Balzac p236 et 237 avec les commentaires suivants :
« Comme beaucoup de gens, je tiens Balzac pour un écrivain considérable. Ça n’est pas une opinion très originale. « Il n’a pas de style », couinent les imbéciles. Que m’importe ! Il a un univers, c’est un démiurge, un génie qui n’a pas eu le temps de se préoccuper du « style », tout absorbé qu’il était à son immense tâche, son œuvre sans égale : recréer un monde, embrasser la comédie humaine. S’il n’a pas de « style », Balzac possède la maîtrise des mots. Or, voici un homme qui, chaque fois qu’il se trouve aux prises avec l’énigme de la vie, avec l’irrationnel ou l’irraisonnable, va chercher l’expression « je ne sais quelle puissance ». » p237

« Le malade est un égoïste, un enfant gâté qui attend tout, un « assisté » à 100%. Or, la jeune femme qui, à 6 heures du matin, vient lui porter ses gélules ; la jeune femme qui, à 8 heures, vient lui servir son the chaud et ses tartines ; la jeune femme qui, à 9 heures, vient balayer et nettoyer le sol de sa chambre, la cuvette de ses toilettes, les cloisons de ses placards ; le jeune homme qui, à 10 heures, vient lui poser son aérosol ou prendre sa température ou son sang ; les femmes qui, à 11 heures, viennent changer les draps de son lit et son alaise ; les ouvriers et les ouvrières de cette incessante manufacture de la vie qu’est l’hôpital méritent toutes et tous votre considération et votre compassion. […] Infirmières et infirmiers, kinés, femmes de ménage, surveillantes et internes, assistantes : ils sont comme vous et moi. Ils se posent la même question : qu’est-ce qu’on fait là, dans cette vie, qu’est-ce que je fais avec ce corps-là ? Ils savent même un peu mieux que vous et moi qu’ils doivent mourir, et que ce savoir nous rend différents de toutes les espèces et créatures vivantes sur cette terre. » p245 ❤️‍🩹 (ça fait du bien de lire un peu de considération)

« - Si, avant toute chose, tu as demandé que l’on t’apporte de la musique et de la poésie et si tu t’en nourris avec une telle avidité, c’est que tu as voulu retrouver ce qui t’aurait manqué le plus, en dehors de ceux que tu aimes, ce que tu craignais de perdre et que tu sentais t’échapper, en même temps que le souffle de la vie - c’est à dire un besoin de beauté et d’harmonie. » - p 257
This entire review has been hidden because of spoilers.
Profile Image for Penny.
518 reviews
December 19, 2025
Ce roman parle de Philippe Labro, l'auteur, et de son séjour en réanimation à l'hôpital

En commençant ce livre, j'étais partie sur l'impression qu'il s'agissait du récit d'une EMI (Expérience de Mort Imminente), mais en fait, non, il s'agit de ce que l'auteur, Philippe Labro, a vécu dans le service de réanimation, ses peurs, ses doutes, ses espoirs...

Pendant la première moitié, je me suis un peu ennuyée, je n'ai pas trop accroché. J'ai mieux aimé vers la fin. Il y a des réflexions intéressantes, touchantes.
Heureusement, dans cette expérience difficile, l'auteur était entouré de sa femme, et de ses enfants, ce qui lui a permis de tenir le coup

Je pense que j'aurais mieux apprécié ce livre si je ne m'étais pas fait une fausse idée du contenu : j'attendais pendant un bon moment cette fameuse emi qui n'arrivait pas, au lieu de m'immerger dans le récit pour ce qu'il était : un témoignage du service de réanimation
Pour autant, je trouve plus intéressant justement ce récit, l'idée de départ, dont je n'entends pas souvent parler dans les livres
C'est, malgré le fait que je n'ai pas accroché, un récit poignant, qui bénéficierait d'une relecture, de mon côté, même si c'est peu probable...

Dans ce livre, Philippe Labro nous fait part de souvenirs de sa vie, également

J'ai trouvé intéressant le changement de point de vue (Je ou il) à l'intérieur d'un même chapitre, ou d'un chapitre à l'autre

Il y a des moments qui me semblent un peu romancés, et qui rapellent un peu une emi, comme on voit dans les livres parfois...

J'essaierai peut être de lire un autre livre de cet auteur, car quand j'ai choisi de lire celui-ci, j'hésitais avec un autre.

Nb : Un ou deux passages un peu crus.
Profile Image for Ayris Eckert.
63 reviews
April 15, 2025
J'ai lu ce livre d'un trait, je ne pouvais plus le reposer ! L'écriture est fluide, l'auteur nous transporte sans difficultés dans l'histoire qu'il a vécu et c'est un voyage que j'ai beaucoup apprécié. J'ai trouvé ce récit à la fois touchant, nécessaire et d'une grande simplicité. Pas de mélodrame, malgré le sujet qui pourrait aisément s'y prêter. Certaines choses sont vraiment datées, certains termes qu'on n'utilise plus par exemple, mais le livre étant sorti en 1996 je n'en ai pas vraiment été surprise et ça ne m'a pas dérangée. De plus, on sent la sensibilité de l'auteur à travers ses mots.
Cette lecture m'a fait du bien, comme une bouffée d'air frais !
Profile Image for Emma Rivallain.
21 reviews1 follower
December 22, 2023
alors... j'ai pris longtemps à finir ce livre, pourtant la fin est la partie que j'ai préféré !
j'ai eu du mal à accrocher à la majorité du livre car ça portait vraiment sur un voyage mental et psychologique, mais les ressentis et réflexions de la fin... j'ai trouvé ça hyper intéressant et touchant et ça me force à me rappeler de bien prendre le temps de vivre intensément les choses, ce que je ne fais pas assez souvent
Profile Image for Morgan.
44 reviews
August 13, 2011
J'apprécie le style de Labro.
Certain peuvent le trouver agaçant de se mettre autant en avant à travers ses livres.
Ce roman retrace son passage dans un service de réanimation suite à une maladie qui n'a pas pu être diagnostiquée facilement.
Mettre des mots sur ce qu'il a traversée et son "passage" de l'autre côté est toujours très intéressant.
Profile Image for Clem's.
50 reviews
October 3, 2011
Un rapport à l'expérience de la mort instructif, une poésie dans la narration d'un passage difficile, une force et une esthétique dans les mots et les images... Bref, un livre qui vous transporte et vous ramène paisible, heureux de vivre malgré tout. Une belle leçon d'humilité et d'humanité...
Profile Image for Elusive.Mystery.
486 reviews9 followers
August 8, 2012
Philippe Labro, a celebrated French author, was in intensive care for several days and reflects on the experience.
A great quote from the book: “A nation that ignores, look down on and underpays its nurses, its policemen, its researchers and its teachers is a nation in danger.” In French
Profile Image for Geneviève BENDALL-GODQUIN.
63 reviews1 follower
March 31, 2013
This book is interesting...and disturbing, because we face a reality we would prefer forget : the death. I liked it because it is hard seemed to be the truth about an awful experience the author had
Profile Image for Pierre Fortier.
436 reviews5 followers
July 1, 2013
Livre qui m'a marqué. Réflexion d'un workaholic à l'hôpital après avoir frôlé la mort. La vie vaut la peine d'être vécue...
Displaying 1 - 13 of 13 reviews

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