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Le Grand Paris

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Enfant de l’Ouest parisien, Alexandre Belgrand a grandi à l’ombre des tours de la Défense, au bord de la voie royale qui conduit du Louvre à la Grande Arche et qui sert de frise chronologique à l’histoire de France. Héritier autoproclamé de ce majestueux récit, il rejoint une école de commerce, certain d’intégrer à sa sortie l’élite de la nation.
L’un de ses professeurs l’initiera alors à l’histoire secrète de la capitale, avant de le faire entrer au service de l’homme fort de la droite – 'le Prince' – en passe de remporter la prochaine présidentielle. Il lui aura fallu, auparavant, parfaire sa formation d’urbaniste au milieu du désert algérien, d’où il assistera, impuissant, au soulèvement des quartiers de l’Est parisien à l’automne 2005.
Au soir du 6 mai 2007, il est au Fouquet’s, dans le tout premier cercle, prêt à intégrer le cabinet du Prince. Suivront, pour Alexandre, deux années d’alcoolisation heureuse, de travail acharné et d’amitiés nocturnes au cœur du triangle d’or parisien. Il écrira l’un des discours les plus remarqués du Prince, prélude au lancement d’une grande consultation architecturale sur l’avenir de Paris ; c’est lui encore qui imaginera de doter la nouvelle métropole d’un grand métro automatique, le Grand Paris Express. Il aura alors l’orgueil de se croire indestructible.
Sa disgrâce, imprévue et brutale, le conduira jusqu’à l’Est maudit de la grande métropole. C’est là que, dans sa quête de plus en plus mystique d’une ville réconciliée, il devra s’enfoncer, accomplissant son destin d’urbaniste jusqu’à son ultime conversion, ainsi qu’il le lui avait été prédit au milieu du désert : "Nous autres, urbanistes, nous parlons aux dieux plutôt qu’aux hommes."

477 pages, Paperback

First published January 12, 2017

14 people are currently reading
167 people want to read

About the author

Aurélien Bellanger

25 books57 followers
Aurélien Bellanger (né en 1980 à Laval) est un écrivain français, philosophe de formation. Il publie un essai sur Michel Houellebecq en 2010, intitulé Houellebecq écrivain romantique, aux éditions Léo Scheer. Son premier roman, La Théorie de l'information, paraît le 22 août 2012 aux éditions Gallimard. Il est aussi occasionnellement acteur dans les films de Justine Triet.

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Displaying 1 - 14 of 14 reviews
Profile Image for Romain.
934 reviews58 followers
December 4, 2020
Je suis de plus en plus ébloui par le travail d’ Aurélien Bellanger et ce livre est peut-être le plus abouti – même si je n’ai pas encore lu Le continent de la douceur. Comme a son habitude le livre est adossé à un sujet réel et la part de la fiction est clairement minoritaire. La qualité et la quantité des informations rassemblées sont impressionnantes et la façon dont elles sont restituées est magistrale, son talent d’écrivain éclate à chaque phrase. Le sujet donc est l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007 et la conception de ce qui restera l’un des héritages principaux de son mandat, le Grand Paris. Ce projet tel qu’il est présenté dans ce livre est ni plus ni moins que l’absorption par Paris des départements alentours pour devenir une seule citée unifiée, pacifiée gommant par la même les différences et les inégalités, prête à devenir une Rome du XXIème siècle. Au sein de ce projet monumental, un département cristallise les inégalités, le 93.
Il restait pourtant un évident point faible: le département de la Seine-Saint-Denis, concédé par le pouvoir gaulliste aux communistes, et laissé depuis presque à l’abandon, comme si le département qui tenait son nom du lieu où se trouvait le tombeau des rois de France devait demeurer un point aveugle du jacobinisme. La nouvelle carte de l’Île-de-France ressemblait à cette illusion d’optique qui consistait, en fixant un point noir, à en faire disparaître un autre, situé juste à côté mais qui tombait à l’emplacement où le nerf optique se raccordait à la rétine – c’était ainsi que disparaissait la Seine-Saint-Denis, servitude fonctionnelle de Paris, territoire presque maudit du nord-est dont le nom lui-même finirait par disparaître derrière un numéro prophétique et vengeur [je ne sais pas exactement à quelle utilisation du nombre 93 il fait référence ici, peut-être au Manifeste des 93[1]], le 93, qui se décomposerait à son tour en deux chiffres, hâtifs et maladroits, 9-3, qu’on verrait dessinés à la bombe sur les ruines de la ville moderne par ses ressortissants analphabètes

L’aboutissement de ce projet ne pourra se faire qu’avec la mise en place de sa pièce maîtresse, la colonne vertébrale de ce projet, le Grand Paris Express[2] car l’accès aux transports est soit une frontière clivante, soit un vecteur de rassemblement.
Le système ferroviaire de la métropole valait les meilleurs systèmes de ségrégation sociale, les meilleurs systèmes de castes ou d’apartheid: les habitants de Paris avaient le métro, ceux de la banlieue avaient le RER. Les deux systèmes se chevauchaient sans se croiser vraiment.

Il s’agit donc d’un livre sur l’urbanisme avec la conviction que cette discipline s’élève bien au-delà de l’architecture, qu’elle a le pouvoir d’influencer et même de façonner la vie des hommes et par la même le développement d’une société toute entière.
J’avais en réalité les yeux toujours fixés sur Clichy-sous-Bois, sur la cité du Chêne Pointu et sur celle des Bosquets, l’épicentre des émeutes.
Je devais éviter à Adrar[3] un désastre similaire. Nous avions vécu avec ces émeutes, nous autres urbanistes, notre 6 août 1945; nous avions découvert soudain la face sombre de notre spécialité pacifique, nous avions vu nos utopies isométriques, nos croquis innocents se retourner soudain contre la civilisation des hommes.

C’est aussi un texte sur la politique qui livre une vision de la stratégie mise en place par Nicolas Sarkozy pour parvenir aux plus hautes fonctions de l’état. Le bras armé de cette stratégie, le volet communication, est particulièrement bien illustré par un passage qui fait intervenir l’animateur star Thierry Ardisson.
Les deux mondes se retrouvaient là tous les samedis soir, autour d’un animateur, Thierry Ardisson, connu pour son goût, mesuré et piquant du scandale – il avait interviewé Gainsbourg à sa grande époque, il avait fait de la pub, il s’était drogué comme il avait pratiqué l’échangisme, et il gardait de tout cela un goût de la provocation qui donnait à son émission un caractère sulfureux élégant, sans les habituelles vulgarités des autres émissions – le sérieux et l’intelligence demeuraient toujours à portée de main, comme les attributs raffinés, et délicatement sadiens, d’une soirée réussie.

Mais ce qui sous-tend cette stratégie et qui est certainement le sujet du livre est la religion islamique. Celle-ci présente tout au long du livre en est indéniablement le fil rouge. C’est elle qui semble, selon l’auteur, déterminer à la fois les causes et les conséquences du problème. Les similitudes avec le Soumission de Michel Houellebecq sont troublantes et les deux livres s’ils n’ont pas le même positionnement partagent une certaine vision de l’Islam – qui signifie la soumission – en France.

Seul le dernier chapitre du livre est un peu moins réussi que le reste, peut-être que ce n’est que ma préférence, mais il me semble que c’est le cas, comme je l’avais souligné dans L’aménagement du territoire, lorsque Aurélien Bellanger prend ses distances avec la réalité pour embrasser plus franchement la fiction. Malgré cette toute petite remarque, j’ai pris énormément de plaisir à lire ce livre, j’ai beaucoup appris et certainement compris rétrospectivement beaucoup de choses. Pour continuer avec les projets d’urbanisme et d’architecture parisien, je lira certainement La Grande Arche.

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[1] Le Manifeste des 93 intellectuels allemands en 1914.
[2] Le Grand Paris Express (GPE) est un projet de réseau de transport public composé de quatre lignes de métro automatique autour de Paris, et de l’extension de deux lignes existantes. (Wikipédia)
[3] Adrar est à la fois le nom d’une ville et le chef-lieu de la wilaya du même nom en Algérie.

Également publié sur mon blog.
Profile Image for Jake Goretzki.
752 reviews155 followers
March 15, 2020
Another blinder from an astonishingly promising young novelist. Absolutely bursting with ideas - urbanism this time, with that fascinatingly smart and probably surely now 'Bellangeresque' device of the reimagined, hyperreal alternative recent history - this time set around the political world of 'Le Prince', as a loose alternative Sarkozy-meets-Macron figure and around the subject of urbanism and town planning.

In many ways, the idea of 'Le Grand Paris' is absolutely sensible - and this is a superb way of exploring its potential and rationale. Bellanger in interviews clearly sees it as something that need to be created and something that could address the stagnation and perceived exclusion of the banlieus, bursting Paris out of its unchanged museum status. It's bristling with reflections on history, architecture and the republic and intimidatingly articulate.

All the while, it's also a fine portrait of power and the rock and roll world of politics, with its rising stars and its sudden exits. And the development of the protagonist feels entirely believable. I don't know how much of him is Bellanger, but I'd love to know how close they are. I was never entirely sure whether I liked him or not - he begins as a pampered middle class conservative who threatens to turn far right before us, then evolves in a highly credible manner that reconciles several seemingly irreconcilable worlds. It's a fine template for a kind of mass social reconciliation.

All told, this is fantastically ambitious, thoughtful, intelligent work. It's such a pleasure to come up against contemporary writing that isn't simply the auto-fictional musings of a novelist trying to write a novel. We need more of this stuff in English language literature. Superb.
Profile Image for Sylvain.
70 reviews3 followers
July 26, 2017
Je prends toujours autant de plaisir à l'écriture de Bellanger, même quand le propos est un peu abscons, et à son érudition; ce roman-ci manquait peut-être un peu de récit.
3 reviews3 followers
November 15, 2018
Dommage que l'auteur se perde complètement à la fin...
Profile Image for Pierce Lockett.
63 reviews1 follower
August 24, 2022
hm so….. lots to talk about!

this novel, at around 500 pages, seems to touch everything: the history of Paris, reactionary political theatrics, transcendental christianity, les complots, Franco-Algerian history, URBANISM!!, architecture, Sarkozy, mathematics, Islam, etc etc etc. there is truly no shortage of ways into this novel - it’s main character, Alexandre, appears as a kind of anti-Rastignac (or maybe a Hans Castorp!), a silver-spooned “héritier du monde occidental” who, through a sort of precocious intellectual quest spurred by an alcoholic fascist, a quest in which he ventures not into the nietzchian realm of a world without god but, as the novel’s last 70 pages seem to suggest, a god without a world, ascends, Bildungsroman-style, into a reassessment of the order of the world at its most basic ontological level; that it is the city (Paris, the Grand Paris Express being its most infrastructurally and spiritually energizing project) which is God’s divine will, his hand at work, the Kantian crime answering itself (p. 87-94, for those keeping score at home).

a bunch of other shit happens, it’s a long fucking novel, and i felt fairly tinfoil-hat after reading through it all in about 7 days. what kept me from kind of not liking this novel (for the very reason that it is sometimes impenetrable wikitext in a way i found tedious and lacking style) was understanding that Bellanger very much does not endorse (though not really condemn) the main character’s vacuous slippage from Sarkozy shill, obsessive urbanist messiah, drunken baffoon, white guy Muslim convert; rather, he is a vessel through which the world of the novel passes, and so his last-minute conversation to what i guess you would now call crypto-Islam seems less flatly inane than it would appear on first glance. i imagine if you translated this novel into English (cut me a check, Gallimard!), it would probably wobble between Mann, Houellebecq, and DeLillo, though maybe with less charm. basically have to include this in my dissertation, i guess!
Profile Image for Camille.
152 reviews27 followers
February 4, 2023
La mode de la littérature docu fiction m'agace, mais au moins ici Aurélien Bellanger a la bonté d'âme de ne pas se mettre en scène.
On suit les aventures d'Alexandre Belgrand, qui devient conseiller du Prince (Sarkozy). On y suit tout de l'enfance à sa conversion à l'islam. L'intérêt réside dans le côté révélation des tumultes de la droite française. Le soucis étant que l'influence balzacienne est ici mal digéré et on se retrouve face à un mélange entre Balzac et Houellebecq (influences avoués de l'auteur). Les portraits de Paris, et de la banlieue parisienne sont vite expédiés pour laisser place aux intrigues de courtisan.
La lecture n'était cependant pas désagréable. Juste décevante.
Profile Image for Pierre-yves.
29 reviews2 followers
April 19, 2020
Je crois que j'ai plus de mal que prévu avec l'écriture de Bellanger. Celui-ci me réconcilie de L'aménagement du territoire avec les bons côtés de son style (personnages, recherche, imagination/réalité ,...)
268 reviews7 followers
December 30, 2024
Un récit étrange, où l’on peine à démêler le vrai du faux, scindé en trois parties assez disparates. Le cœur du livre se fait le pendant de la Curée de Zola, quand la dernière partie semble vouloir expier la fascination pour le libéralisme sarkozyste.
Profile Image for Lina.
63 reviews1 follower
December 14, 2022
Incroyable. L'intrigue est suffisante pour servir de trame de fond aux méditations du narrateur/auteur. Très riche. Trop cool
Profile Image for Phi_Phi.
111 reviews
March 10, 2024
Un début très laborieux. Une ponctuation perturbante. Il faut s’accrocher. Certains passages sont mieux que d’autres. Je suis globalement assez mitigée.
219 reviews4 followers
March 11, 2017
J'ai beaucoup aime le début du livre sur la description de la banlieue et son rapport à la ville. Mais Aurélien Bellanger délaisse petit à petit ce thème pour nous narrer des événements politiques dont je me fiche éperdument. Dommage, car la première partie du livre est vraiment captivante et m'a rappelé cette banlieue que Olivier Adam décrit également très bien.
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