" Un journal intime est une entreprise de lutte contre le désordre. Sans lui, comment contenir les hoquets de l'existence ? Toute vie est une convulsion : une semaine se passe au soleil, une autre dans l'ombre, un mois dans la paix, un autre sur la crête. Tout cela ne fait pas un destin, mais un effroyable battement, une trémulation de cauchemar. Le journal est la bouée de sauvetage dans l'océan de ces errements. Chaque soir, on y revient. On lui voue sa fidélité. Et grâce à lui une ligne se dessine, la vibration s'apaise en une très légère oscillation. " Sylvain Tesson
" Un merveilleux livre. Chaque page dévoile des trésors de poésie et des mots d'esprit lumineux. " Lucas Bretonnier – Le Parisien
" Toujours avec le même esprit dans ses bagages : la curiosité, cette capacité à s'émerveiller de toutes petites choses, et son talent pour raconter. " Mohammed Aïssaoui – Le Figaro littéraire
Sylvain Tesson est le fils de Marie-Claude et Philippe Tesson et le frère de la comédienne Stéphanie Tesson et de la journaliste d'art Daphné Tesson.
Géographe de formation, il effectue en 1993 un tour du monde à bicyclette avec Alexandre Poussin avec qui il traverse l'Himalaya à pied en 1997. Il traverse également les steppes d'Asie centrale à cheval avec la photographe et compagne Priscilla Telmon, sur plus de 3 000 km du Kazakhstan à l'Ouzbékistan. En 2004, il reprend l'itinéraire des évadés du goulag en suivant le récit de Sławomir Rawicz : The Long Walk (1955)1. Ce périple l'emmène de la Sibérie jusqu'en Inde à pied. Sylvain était également un « escaladeur de cathédrales » et au sein d'un cercle d'acrobates on le surnommait « le prince des chats », tandis qu'il escaladait Notre-Dame de Paris, le Mont-Saint-Michel, l'église Sainte Clotilde et d'autres monuments (principalement des églises) à Orléans, Argentan, Reims, Amiens ou encore Anvers. En 2010, après avoir fait allusion à ce projet de nombreuses fois, Sylvain Tesson passe six mois en ermite dans une cabane au sud de la Sibérie, sur les bords du lac Baïkal, non loin d'Irkoutsk. Selon ses propres dires : « Recette du bonheur : une fenêtre sur le Baïkal, une table devant la fenêtre ».
Il voyage la plupart du temps par ses propres moyens, c'est-à-dire sans le soutien de la technique moderne, en totale autonomie. Ses expéditions sont financées par la réalisation de documentaires, par des cycles de conférences et par la vente de ses récits d'expédition.
Il écrit également des nouvelles. Il signe de nombreuses préfaces et commentaires de films. Il collabore à diverses revues. On peut retrouver ses bloc-notes chaque mois dans le magazine Grands reportages. Depuis 2004, il multiplie les reportages pour Le Figaro Magazine avec le photographe Thomas Goisque et le peintre Bertrand de Miollis. Il signe plusieurs documentaires pour la chaîne France 5. Il obtient le prix Goncourt de la Nouvelle en 2009, pour Une vie à coucher dehors (éditions Gallimard, 2009) et le prix Médicis essai en 2011 pour Dans les forêts de Sibérie.
Tesson quand il décrit la nature et ses voyages est souvent grand. Pourquoi alors va t'il se perdre dans un combat contre l'islamisme qui en devient obsessionnel et n'a ici pas beaucoup d'intérêt. Sylvain vite ! Un autre livre ! Un vrai !
Journal intime de Sylvain Tesson durant les années 2010. Durant ces années, Sylvain Tesson a voyagé beaucoup, fait de la grimpette, donné des conférences, atteint des sommets puis est tombé comme une merde d'un toit d'une maison qu'il escaladait avec un degré d'alcool certain. Il devrait changer la graphie de son prénom en "Si, le vin..." Cela lui irait mieux. On suit donc ses périples, ses pensées, sa rééducation et ses réflexions et ça c'est très bien.
Le problème est que durant ces années, il y a eu plusieurs attentats terroristes et Poutine a envahi la Crimée et l'est de l'Ukraine. M. Tesson est très conservateur et cela je l'ignorais. Il tape donc régulièrement sur l'islamisme radical (1 fois, ça va, 20 fois, bonjour les dégâts...un peu comme avec la vodka, sujet qu'il connaît bien). Puis, M. Tesson est por-Poutine mais pas qu'un peu ! Non, pire il ne tarit pas d'éloges sur Vladimir qui a tout compris, qui est un héros, un chevalier de l'Occident moderne... Bref, parfois et même souvent, on se croirait sur BFM TV ou RT News mais avec du style. Cela a rendu la lecture très pénible et je suis bien content de l'avoir fini.
En conclusion, si vous tombez dessus ou qu'on vous le donne, lisez le si vous n'avez rien d'autre à faire de mieux, sinon laissez tomber. Mais surtout n'achetez pas ça. De Tesson, Berezina et Dans les forêts de Sibérie étaient mieux. Sur les chemins noirs, ça passait aussi.
Le reproche que j'ai toujours fait à Tesson c'est qu'il prend des sujets passionnants sur lesquels il a certainement beaucoup de choses à dire... et qu'il n'en dit justement pas assez, comme s'il se lassait du sujet et cherchait à achever rapidement son livre. Berezina, Chemins noirs... je suis à chaque fois restée sur ma faim. Ce livre n'est pas un récit de voyages au sens propre, c'est une sorte de journal créé pour l'édition qui se base sur les articles et billets publiés dans la presse ce qui explique certaines répétitions qui peuvent même paraître obsessionnelles mais à mon avis montrent plutôt quels sont ses vrais sujets de préoccupation. Le résultat du travail éditorial est plutôt réussi, on n'a pas du tout l'impression de lire du copier-coller recyclé et la concision que je pouvais reprocher à ses autres livres ne me dérange pas ici car elle est due au genre. J'ai bien aimé en général mais surtout quel plaisir de lire ce qu'il dit de la Russie, et même quand il n'en parle pas, retrouver les petites références à notre culture et littérature. On peut être d'accord ou pas mais cela vous change des discours qu'on a l'habitude d'entendre en France, des leçons données par des gens qui n'ont aucune connaissance du pays dont ils parlent.
journal en pointillés sur 3 ans d'un Tesson dont je suis fan. J'ai d'abord parfois été interpellé par ses réflexions tranchées, parfois abruptes ou grinçantes et puis une fois le livre refermé je me suis laissé allé à de savoureuses relectures de certaines pages et des ses aphorismes amusants.
Malgré de belles réflexions, un don de compteur et un lyrisme souvent émouvant, la détestation du monde musulman et certaines pensées résolument étroites gâchent énormément le plaisir de la lecture.
Journal d’un voyageur obstiné ravagé par une chute et par l’actualité. Regard lyrique sur l’ère du temps d’un homme qui essaie de se détacher du temps par le biais de l’escapisme sans y parvenir . . . Il y a du bon grain et de l’ivraie dans ces feuillets mais c’est comme dans la vie tous les jours ne se ressemblent pas . . . Personnellement je suis sensible à la plume de tesson et à son univers . . . Tesson pratique l’aphorisme comme une discipline thérapeutique.
C’est un plaisir pour l’intelligence Et l’esprit que de se délecter de son maniement du verbe . En diable des lettres il use des mots comme une dague ou une fleure .
« Dans les tableaux de boudin les gens à la plage se tenaient debout ou assis . Aujourd’hui tout le monde se couche . Le siècle est peut-être plus fatigant »
Sylvain Tesson un peu débonnaire se livre à l’exercice du journal, sans méthode, régularité ou même unité de style et de forme. Il n’en reste pas moins un esprit original pour notre époque, volontiers pessimiste devant l’actualité et l’évolution de l’humanité. Je me faisais la réflexion que l’absence de réaction à ses déclarations franchement hostiles à l’Islam est tout de même le signe de notre époque chahutée, qui oscille entre respect de l’autre et volonté franchouillarde de ne pas s’en laisser faire, d’appel au sursaut. Les aphorismes faits maison sont des calembours de mauvais goût, les citations d’auteurs relèvent le tout. Les fulgurances anti modernes sont sans doute les meilleures.
Journal d'un hypocrite qui se la joue écolo en prenant l'avion 10 fois par an, qui se la joue terroir en ne s'enracinant nulle part, qui fulmine ceux qui ont un avis sur tout en étant lui-même un immense donneur de leçon, qui dénonce une violence qu'il accepte sans sourciller pour d'autres. Et il n'est pas mal informé, il est cultivé et voyage dans le monde entier, c'est donc volontairement qu'il occulte certains angles de tous les sujets qu'il aborde. Un livre zapping où rien n'est approfondi. Il semble incapable de garder son attention plus d'une minute sur un sujet. La même incapacité qu'il déplore chez les gens vissés à leur téléphone...
Sylvain Tesson fait monter l'arsenic, fait monter le mercure, fait monter l'aventure...au dessus de la ceinture...bref j'ai adoré ce livre; juste un petit bémol sur les aphorismes qui me lassent parfois (pas toujours, certains sont des petits bijoux) et sur une légère overdose d' anti fondamentalisme islamique (on comprend vite son point de vue, surtout si on le partage...alors pourquoi y revenir si souvent ?)
Que c’est beau de lire Sylvain Tesson, ce grand homme de lettres, d’esprit et de pensée dont je ne m’en lasse pas. Son angle de vue et son regard si aiguisé si tranchant parfois si élevé donnent tant de matière à réfléchir ou à rêver voir les deux en même temps…
J’adore Tesson mais dans ce livre, il prend son ton de tonton gâteux et râleur insupportable. Ce journal ne retire néanmoins rien à la grandeur du reste de son oeuvre.