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Migrations en Méditerranée

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La mort de migrants et de réfugiés tentant d'atteindre les portes de l'Europe par la Méditerranée a mis en évidence les contradictions et la fragilité de l'Europe face aux crises qui touchent le Moyen-Orient et l'Afrique, dans un contexte marqué par une récession économique globale. À travers ses diverses contributions, cet ouvrage rappelle que l'Europe forme, avec la rive sud de la Méditerranée, un espace migratoire régional, où chaque État est pays de départ, d'accueil, de transit, et souvent tout cela à la fois. En Méditerranée, trois espaces migratoires se structurent autour de trois types de mobilités : des migrations de travail, des migrations de transit, et des migrations forcées des demandeurs d'asile. L'analyse des pratiques des migrants et des politiques de contrôle de la mobilité dans une région qui constitue l'une des plus grandes lignes de fracture du monde, est au cœur de cet ouvrage. En identifiant les éléments de continuité et de rupture, les auteurs interrogent l'évolution des systèmes migratoires sur la longue, moyenne et courte durée, les transformations des formes de mobilité, ainsi que les changements institutionnels, culturels, politiques, économiques et sociaux qui les accompagnent et les déterminent. Ils reviennent sur les effets de frontières, de géographies et d'histoires migratoires, les appartenances et les identités locales, nationales, régionales et transnationales, tout en proposant de dépasser une vision euro-centrée. Un éclairage précieux sur la crise migratoire.

529 pages, Kindle Edition

First published November 5, 2015

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Camille Schmoll

17 books1 follower

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Profile Image for Yves Gounin.
441 reviews67 followers
May 6, 2016
Dans l’imaginaire populaire, les migrations en Méditerranée se présentent spontanément sous un mode misérabiliste et sensationnaliste : le cadavre du petit Eylan sur le rivage turc, les pateras surchargées de migrants subsahariens au large des côtes espagnoles, l’espace Schengen qui se claquemure derrière des fils barbelés… Sans rien nier de cette dimension tragique, les actes du colloque « Le modèle migratoire méditerranéen dans la tourmente » qui s’est tenu à Rome en mai 2014 restituent l’espace, le système et le régime migratoire méditerranéen dans toute sa complexité, loin des idées reçues.

La première erreur serait de considérer la Méditerranée comme un espace homogène. Bordée de vingt Etats, la Méditerranée est en fait constituée de trois ensembles aux profils migratoires très différents : l’ensemble Maghreb/Europe occidentale avec en première ligne l’Espagne et l’Italie qui accueillent des migrants maghrébins et des migrants subsahariens, l’ensemble balkanique où se mêlent des migrations intra-européennes et des migrations extra-européennes via la Turquie et la Grèce, l’ensemble proche-oriental qui connaît sur la longue durée des flux de réfugiés massifs, palestiniens, irakiens, syriens…

La deuxième erreur serait la symétrique exacte de la première : refuser de considérer l’espace méditerranéen dans son unité. Car les trois espaces qui constituent la Méditerranée ne sont pas étanches les uns aux autres. Lorsqu’une route se ferme, les passeurs en ouvrent une autre. Lorsque la Libye de Kadhafi ferme l’émigration, les flux se reportent à l’ouest vers l’Espagne ; lorsque l’Espagne parvient à endiguer l’arrivée des cayucos de Sénégal, les flux se reportent à l’est. Cette adaptabilité des réseaux condamne par avance la réponse sécuritaire à l’échec : le renforcement de contrôle sur tel ou tel point de la frontière européenne n’aura d’autre effet que de reporter la pression sur le point le plus faible de la frontière.

La troisième erreur est sociologique. Elle consiste à assimiler la foule des émigrés à une masse indéterminée, poussée à l’exode par la misère économique et/ou la répression politique. Or, les plus pauvres n’émigrent pas, faute d’avoir les ressources – financières, relationnelles – pour le faire. Le profil type de l’émigré est un jeune diplômé, sans opportunité professionnelle dans son pays, en quête d’une vie meilleure au nord de la Méditerranée où le PIB par habitant est 14 fois plus élevé qu’au sud. A-t-il joué un rôle dans l’éclatement des printemps arabes ? Réconciliant les catégories « exit » et « voice » , Nicholas Van Hear suggère dans sa postface que ces émigrés ont d’une part, par leur défection, signé l’échec des régimes autoritaires nord-africains à donner du travail aux jeunes générations et d’autre part, via leur prise de parole dans les réseaux sociaux, semé le grain de la révolte dans l’espace social.

La dernière erreur serait de réduire les échanges migratoires à leur seule dimension Sud-Nord. Les contributions de cet ouvrage collectif évoquent des flux Sud-Sud ou Nord-Sud ignorés mais bien réels. La multiplication de ces flux contribue à brouiller les cartes. Les pays du Maghreb par exemple ne sont pas seulement des pays d’émigration, mais aussi des pays d’immigration et des pays de transit (Mehdi Alioua dénonce avec justesse l’usage de ce terme et lui préfère celui « d’étape »). Idem pour la Turquie dont on voit aujourd’hui le rôle crucial qu’elle joue – et qu’elle instrumentalise – dans le régime migratoire européen. Ils sont une terre de départ pour leurs propres ressortissants « brûleurs de frontières » et pour des étrangers qui ont fait étape, plus ou moins longtemps sur leur territoire. Mais ils doivent aussi se penser, non sans mal, comme une terre d’accueil : pour des populations d’Afrique subsaharienne ou du Moyen-Orient qui souhaitent, mais pas toujours, gagner l’Europe, pour des émigrés illégaux réadmis en vertu d’accords bilatéraux, voire pour des Européens, binationaux ou pas, à la recherche de leurs racines ou d’une retraite ensoleillée.
Profile Image for Anna Cuccuru.
41 reviews1 follower
December 11, 2020
The death of refugees and migrants are trying to enter using the door of Europe to Mediterranean Area but Middle East and Africa are truly week state to face this problems? Are all of them forced migrations? This book consider also economical migrants, workers, transitional migrants, asylum seekers. The analyses to control borders, the political aspects to control borders, the evolution of migratory system on the long, the middle and short duration, the institutional changement, cultural and politic, economical and social changement accompaniment and determination. I advises in second part, chapter 6, 7, 10 and 11. In third part chapters 15 and 20, 21, 23.
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