La robe en miel était le point d’orgue de la collection automne-hiver de Marie. À la fin du défilé, l’ultime mannequin surgissait des coulisses vêtue de cette robe d’ambre et de lumière, comme si son corps avait été plongé intégralement dans un pot de miel démesuré avant d’entrer en scène. Nue et en miel, ruisselante, elle s’avançait ainsi sur le podium en se déhanchant au rythme d’une musique cadencée, les talons hauts, souriante, suivie d'un essaim d’abeilles qui lui faisait cortège en bourdonnant en suspension dans l’air, aimanté par le miel, tel un nuage allongé et abstrait d’insectes vrombissants qui accompagnaient sa parade.
Jean-Philippe Toussaint (born 29 November, 1957, Brussels) is a Belgian prose writer and filmmaker. His books have been translated into more than twenty languages and he has had his photographs displayed in Brussels and Japan. Toussaint won the Prix Médicis in 2005 for his novel Fuir. The 2006 book La mélancolie de Zidane (Paris: Minuit, 2006) is a lyrical essay on the headbutt administered by the French football player Zinedine Zidane to the Italian player Marco Materazzi during the 2006 World Cup final in Berlin. An English translation was published in 2007 in the British journal New Formations. His 2009 novel La Vérité sur Marie won the prestigious Prix Décembre.
The fourth of the Marie tetralogy, and therefore at once the most and least effective of these short novels. There's a strange effect in series like this - the equivalences I can think of are, perhaps, Truffaut's Doinel movies and the Kjaerstad "-er" novels - of accumulation. The reader begins to delight in tying strands together, and when we get to re-visit characters after a number of years, the experience of nostalgia is at once powerful and critically blinding.
Of the 4 books, "Making Love," the first, seems the least mature and most suspenseful, "Running Away" the most stand-alone and exciting, "The Truth About Marie" the funniest, and "Naked," as the title suggests, reduces the leads, like in (the cited) "The Invention of Morel," to half-remembered ghosts. As always with Toussaint, the novel works toward 3 somewhat ludicrous set-pieces (here a bee incident, a museum roof incident, and a chocolate factory incident) that are described aloofly and well. This rating isn't so much for "Naked" itself, but for the series as a whole, which should probably be bundled and sold, "2666" style, as a single novel. That will make Toussaint's accomplishment - a rendering of romance that is modern and unsentimental and good - more apparent.
Quatrième et dernier volet de la magistrale tétralogie de Jean-Philippe Toussaint dite "de Marie" et quatrième petit bijou de littérature, avec une langue, une prose magnifique qui vient nous décrire les sentiments profonds des protagonistes (s'aiment-ils, s'aiment-ils pas ?) entrecoupés des petits événements picrocholins qui viennent pimenter la vie quotidienne: un défilé de mode qui tourne mal, un incendie d'une usine déclenché par un pyromane, un mec qui drague la mauvaise fille... cela paraît tout petit ... c'est magistral. Toussaint est à mon avis l'un des plus grands stylistes de de siècle en littérature et sa prose coule comme du miel.
Ce livre est mon deuxième préféré de la tétralogie, le meilleur, selon moi étant le premier, Faire l'amour, suivi donc de Nue, puis de La vérité sur Marie, le tome 3 et enfin Fuir.
Voilà, rien d'autre à ajouter, sauf qu'on se sépare à regret de ces personnages que, après ces quatre (courts) opus, on a l'impression de si bien connaître.
Le dernier volet de la quadrilogie sur Marie (Madeleine Marguerite de Montalte). À nouveau Toussaint (patronyme très interessant vu l'histoire être aussi sur le retour à la vie) nous offre des tableaux vivants. Ses descriptions des lieux et des impressions du vécu dévoilent son génie absolue de créer une lecture qui s'insinuent aux sens. Toussaint offre une experience de lecture immersive comme aucun autre auteur eut jusqu'ici conçut. Sans aucun doute, Jean-Philippe Toussaint à sa place dans mon panthéon personnel de grands auteurs.
Misère, quel pensum, cette lecture ! Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas autant ennuyée en lisant. Il faut dire aussi, que lorsque qu’il ne me plaît pas, j’abandonne un livre sans état d’âme. Sauf que là, comme c’était pour le Prix Audiolib, j’ai voulu faire l’effort d’aller au bout. Ce ne fut pas sans douleur.
Déjà, première déception depuis que j’écoute des livres audio, la lecture à voix haute exécutée par l’auteur lui-même est absolument soporifique et horripilante. Du début à la fin, et avec un soin sadique, il conserve exactement le même ton, sans y introduire aucune modulation. Je pensais naïvement qu’il n’y a pas mieux pour une œuvre que d’être lue par son propre auteur, je me trompais lourdement. Vraiment, ce timbre monocorde a eu raison de moi !
Passons maintenant au roman. Ennui et agacement sont les deux sentiments qui m’ont accompagnée durant cette lecture et ne m’ont pas lâchée jusqu’à la toute dernière ligne. Le texte s’appesantit sur les moindres détails et se révèle totalement insipide, sans aucun relief. Rien ne nous est épargné, et une douce léthargie s’est emparée de moi à plusieurs reprises, j’ai dû lutter pour maintenir mon attention tant c’était une corvée. Si je ne suis pas adepte des textes contemplatifs, je n’y suis pas non plus hostile, et j’ai été séduite plus d’une fois par ce genre. Or, là, le style de Jean-Philippe Toussaint m’a très fortement déplu. On a l’impression que le narrateur est un être transparent qui se regarde le nombril, s’attarde sur des choses insignifiantes et sans importance. L'écriture, peut-être trop retravaillée, ôte toute possibilité au lecteur de ressentir de vraies émotions. C'est bien écrit mais froid et dénué de toute poésie.
Premier contact avec la plume de l’auteur, ce sera le dernier en ce qui me concerne, et je me réjouis que ce soit à présent derrière moi, ouf !
Ce livre est le 4ème et dernier volet qui raconte la vie de Marie. Avant d’écouter cet ouvrage, je n’avais pas lu / écouté les 3 précédents. Au départ, j’ai eu l’impression que ce n’était pas très important mais finalement, avec du recul, je me dis que j’aurais peut-être eu une vision différente si je n’avais pas manqué le début de l’histoire. Ce livre ne m’a pas du tout passionnée, j’ai attendu la fin comme on attend d’être libéré (j’exagère un peu mais vous voyez l’idée). Je me suis ennuyée et pourtant, c’est bien écrit, bien lu (d’ailleurs, c’est vraiment une constante chez Audiolib, les lecteurs sont toujours au top). Du coup, peut-être que je suis passée à côté de quelque chose en n’ayant pas lu les 3 premières saisons de cette série. En bref : bof bof.
A three part review of Toussaint's 'Marie' novels, excluding the first one, 'Making Love,' which is out of print and would have cost me over eighty dollars second hand--here's hoping the current copyright owners will let Dalkey bring it out and keep it in print.
Running Away was a very pleasant surprise; a bit like a Javier Marias novel with most of the thinking taken out. It's all spectacular scenes in wonderfully interesting writing, and ever so slightly silly--the narrator is always out of his depth, and there's nothing he can do about that fact. The book is also perfectly structured; if nothing else, Toussaint's work here will do prospective writers as much or more good than a semester at an MFA. My only complaint--and this will echo through the other volumes--is that when Marie is present, the book becomes less interesting. It's hard to avoid in this one: we start with a near-love scene on a train, move onto the best chase scene I've ever read, and then... well, then Marie is just kind of there, being supposedly irresistable, but actually falling prey to the all-too-common 'Anna Karenina' syndrome, in which the supporting female character is far more interesting and alluring than the 'sexy,' 'mysterious' lead.
The Truth About Marie has scenes as wonderful as RA's, but with the special bonus of actually including Marie and making her ever-so-slightly interesting, provided you can nget interested in a woman who is really sad because her horse has died. I'm sure it's very sad when your horse dies; but really, if you own a horse, and hang out with people who own racehorses, my sympathy levels start pretty low. But the Marias comparison holds here, too: great, silly, but affecting and funny and spectacular scenes, but done much more efficiently (for better and worse).
Naked was, after all that, a bit of a let-down. There are no wonderful scenes here, really; the opening gambits are far too silly and, unfortunately, actually feature Marie, who is... just not interesting. Anna Karenina rules this book, and without the spectacle or intelligence of the second and third books in the series, I can't help thinking that Toussaint just wanted to wrap it up and move on. Alternatively, he wanted to write something beautiful and romantic, but there's more love and tension in any given page of RA's train romance than in this entire book.
Ik beging een fout die ik nooit bega: ik las een deel van een serie zonder de voorgaande delen te lezen. Waarom? Omdat de bieb dit had van Toussaint en Zadie Smith een prachtige zin van hem citeerde in een essay en ik dacht: ik moet en zal Toussaint lezen dit jaar. Een vervreemdende ervaring, dit boek zonder voorkennis. Ik vraag me af hoeveel in het boek raadselachtig is uit bedoeling van de schrijver, of enkel raadselachtig voor mij, omdat ik de personages niet al kende. Het zou allebei goed kunnen. Daarom is mijn oordeel verdeeld: enerzijds genieten van heerlijke zinnen (Zadie Smith had er tientallen kunnen citeren, met gemak) en anderzijds ergernis om die malle hoofdpersoon en zijn male gaze en die Marie, ondoorgrondelijk in zijn blik en daarom in die van de lezer (de mysterieuze vrouwelijke kunstenares). Hier en daar moest ik denken aan Niña Weijers, hier en daar aan Before Sunrise. Hoe dan ook: hongerig naar meer, maar niet gelijk.
A very entertaining little novel. The sentences go on forever using enough comma's for the rest of my life, but are always easy to read and often very beautiful: "..in those endless hours when I was in that hotel room in Tokyo, without doing anything, and contemplated the bitter truth that appeared to me more clearly every day, that the days are always horribly long and life dramatically short". The author's sense of style is remarkable and his descriptions of the atmosphere of the scenes are spot-on. I still felt it could have been better, since the story itself is a little far-fetched and omen-like statements in the beginning of the novel do not return later on. This is not what I learned in my high-school literature class.
Halfway through the novel, I realized I read about the characters before in the novel Running Away (Fuir). Apparently Nue (Nue) is part 4, and Fuir is part 2 of the Marie-tetralogy. I re-read Nue after I finished this novel. In both novels the nameless protagonist shows zero initiative or vigor. He is simply carried along by the current. Straight-out bizarre events simply happen to him and still leave him untouched. The story is told as a continuous blending of current and past occurrences. The line between past and present blurs, becomes one. Melancholy is always around the corner.
'We brachten onze lichamen samen, verenigden onze levens.' Een wat onstuimig verhaal, fijn leesbaar geschreven, waarin je meegesleept wordt in de ontsporing van een affaire.
En lisant la quatrième de couverture de ce livre, j'ai pensé que je lirai une histoire qui se passerai dans l'univers de la mode, ses dessous es ses travers. Pourtant le résumé qui nous est proposé ne reflète pas du tout l'esprit du livre, en effet c'est un extrait du livre correspondant au premier chapitre. Ce premier chapitre correspondant bien à l'univers de la mode et c'est bien le seul, on y découvre la conception d'une robe en miel et son défilé.
Le reste du livre est centré je dirai sur l'héroïne principale de ce roman Maire qui n'est pourtant pas la narratrice. Il n'y a pas de descriptions physiques de celle-ci, les seuls traits que l'on perçoit au travers de ce roman c'est son caractère. Par contre on se sait rien du narrateur, même pas son prénom, à part que c'est un homme et qu'il a été en couple avec Marie.
C'est un livre assez étrange pour moi, les descriptions sont assez poussées alors qu'elle ne sont pas forcement nécessaire. Il y a pour moi des incohérences dans cette histoires, il y a la descriptions d'une rencontre entre Marie et un homme vu par celui-ci mais qui n'apporte rien à l'histoire et qui s'épilogue sur des pages et des pages alors qu'on ne sait rien de ce qui c'est passé après. Ou encore l'évocation d'éléments qui aurai pu amener un peu d'action dans ce roman mais qui n'amène rien et je me demande pourquoi ils sont présents.
Ce livre est décrit sur les diverses critiques comme une histoire d'amour contrarié par les changements d'humeur de Marie. Mais moi je n'ai rien perçue de cela, je ne dis pas qu'il n'y a pas d'histoire d'amour, elle est là dans le fond mais ce n'est pas ce qui ressort pour moi ce cette lecture.
Bref, je ne suis pas rentrée dans le livre, peut-être parce que c'est le quatrième tome d'une saga et que si je l'avais prise au début cela aurai été mieux. Mais peut-être pas, parce que le style d'écriture ne me convient pas, trop dans la description. Je pense que si je n'avais pas lu ce livre dans le cadre du prix du Roman des Editions j'aurai sans soute pas terminé ma lecture.
Ce n'est que mon avis, ne vous arrêtez pas à mon avis si négatif parce que j'ai discuté avec d'autres membres du jury de ce prix qui ont littéralement adoré ce roman.
In korte tijd las ik de vier delen van Toussaints Marie Madeleine Marguerite de Montalte-cyclus, daartoe aangezet door een verbluffende vijfsterrenrecensie, en meer van dat soort lof. Ik hield wel van de verhalen over Marie, de gedachten en verzinsels van de verteller, alsof ik niet anders kon dan meegolven met telkens weer hetzelfde verhaal. Toch vond ik in elk boek een deel, een breed uitgesponnen 'spannend spectaculaire' gebeurtenis, interessant noch boeiend, lichtjes storend zelf. In de eerste drie boeken werd dit nog goedgemaakt door wat er speelde tussen de verteller en Marie, en de wijze waarop dit onder woorden werd 'gedacht', maar in dit slotluik verwaterde heel die poëzie tot een slap afkooksel van wat eerder werd verzonnen. Jammer, want ik hield wel van de waarheid die als een honingzoet verzinsel rond Marie zweefde.
Lu dans le cadre du Roman des étudiants France Culture - Télérama 2014.
Un roman en deux parties, l'une qui se déroule principalement à Tokyo, l'autre sur l'Île d'Elbe. On y retrouve un couple dans des phases différentes : l'amour, le manque, l'attente, les retrouvailles.
J'ai beaucoup apprécié la première partie, un peu moins la deuxième, ayant un peu de mal avec ce qu'il se passe autour d'eux (notamment l'incendie de la chocolaterie et ce qu'il se déroule autour).
L'écriture est plutôt agréable, sans être particulièrement originale.
In het eerste deel had ik moeite om mijn aandacht er bij te houden, maar eens je in deel II komt, wordt duidelijk hoe ongelofelijk goed Toussaint zijn personages tekent, schildert. Hoe belangrijk ieder detail is, iedere beschreven gebeurtenis.
De liefde tussen Marie en het naamloze (ja toch?) hoofdpersonage is ... echt. Mm.
"Cette image d'arrivée en bateau à l'île d'Elbe m'était pourtant familière, mais je ne l'avais jamais vécue qu'en été, par mer calme, dans la merveilleuse lumière rose et liquide du matin."