"Alexandrin de Vanneville, poète des campagnes et des villes, arpentant les chemins et les villes, de terre ou de bitume, par vent et par la pluie, sans me taire et sans amertume, je survis en proposant ma poésie". Poète ambulant, Alexandrin survit en faisant commerce des vers qu’il compose ; un aristo sans le sou, mais à la noblesse d’esprit et celle du coeur qui décide d’initier un adolescent en fugue aux arts de la poésie et de la débrouille. Une fantaisie écrite par Pascal Rabaté et dessinée par Kokor pour exprimer le bel ordinaire.
Un enchantement minutieux et poétique où (l') Alexandrin est roi. Roi de cette vie choisie, difficile mais en accord avec lui-même jusqu'à l'expression rimée de ses pensées qui traduisent les petits bonheurs simples de la vie. Alexandrin, dont la prestance est inégalable, fait du porte à porte poétique pour survivre dans la rue. On observe son espièglerie, son art de la déduction et son éloquence. Avec lui, nous entrons dans son quotidien par des dessins qui montrent l'agitation des citadins et de la ville, antithétiques de cette figure gracieuse et douce. Jusqu'à ce que Kévin, jeune fugueur, le rencontre. Peu à peu, ils vont se connaître et partager le quotidien et le phrasé musical d'Alexandrin, qui quitte la solitude et bientôt la ville pour des péripéties humaines et enrichissantes, pour l'un et l'autre... mais le chamboulement du quotidien et certaines décisions réapparaissent et vont marquer la destinée de ces deux pèlerins dont le slam ravit grands et petits, et même la nature aussi.
Un ouvrage étrange, qui tient du conte mais cherche à s'ancrer dans la réalité. Du coup on est sur une ligne un peu étrange avec un gamin qui se met à rimer sans effort, un rappel à la réalité qui ne l'est pas vraiment (ils s'abaissent à collecter des pommes, pas à bosser à la chaîne) et une vie de vagabond où l'on ne semble jamais avoir froid, ni faim.
La fin, une opportunité manquée est d'une étonnante et plaisante cruauté, le gravage dans l'écorce de citations me rappelant les statuts Facebook de ma tante Jeanine beaucoup moins. J'ai passé un bon moment mais mon amour de la rime n'a pas été transporté par leur richesse.
Une bande dessinée tout en rimes... et oui, en rimes. Même certaines illustrations le sont...
Une belle histoire simple qui illustre bien que malgré le passage du temps, la poésie demeure et laisse des traces autant en rimes que sur les humains.