Marianne et le garçon noir veut apporter une parole de l’intérieur sur l’expérience des noirs de sexe masculin dans la France de notre temps, en particulier sur le sol hexagonal. Plus largement, c’est sur la présence noire que se penche l’ouvrage, afin d’en explorer les particularités dans l’espace français. Les contributions sont de divers ordres, mais elles prennent appui, pour l’essentiel, sur le vécu des auteurs. Le projet est né à la suite de violences policières impliquant des jeunes hommes noirs. A partir du regard posé sur le corps, des fantasmes suscités par lui ou d’autres éléments, l’objectif est de rendre audible une parole sensible et politique, parfois inattendue, tant les représentations transmises depuis des générations sont réductrices. L’influence de Marianne se déployant au-delà de ses frontières déjà complexes – la France étant un grand archipel – il m’a semblé pertinent d’associer à cette prise de parole une voix subsaharienne. En effet, le garçon noir qui cherche à arracher sa souveraineté aux rets de l’entreprise criminelle connue sous le nom de Françafrique est, lui aussi, concerné. De plus, dans l’environnement mondialisé où les réseaux sociaux abolissent frontières et distances, le sort des Noirs en France ne laisse pas indifférent en Afrique subsaharienne.
Je pense que c'est l'introduction de Léonora Miano qui m'a le plus touchée et intéressée même si elle semblait parfois s'engager sur la voie de l'essentialisme... ce que j'ai retrouvé dans d'autres textes. J'ai découvert des sensibilités et des références qui m'étaient inconnues. Pas toujours été convaincue de la pertinence des propos sur la masculinité/féminité (1 chap d'un rappeur togolais : la masculinité se construit sur le travail (payé) => cela semble passer sous silence le travail que fournissent les femmes (agr de subsistance, travail domestique...). Retour sur contrôle d'identité / violences racistes...
Recueil important qui manque le coche à répétition.
J'apprécie la perspective française mais on retrouve trop de misogynie dans la majorité et de racisme internalisé dans certains. Deux ou trois essais ont un propos intéressant, ou tout du moins moins misogyne, mais tout reste assez superficiel. Je reconnais qu'une analyse socio-politique n'était pas forcément le propos, et que c'est plus une collection de réflexions individuelles, mais si c'est ici l'étendue de l'introspection d'hommes noirs français/francophones choisis pour leurs idées progressistes, elles sont bien pâles en comparaison à celles de bien des femmes noires, et ce, depuis des années.
Ce livre est incroyable. J’ai été touchée par les récits et expériences des violences vécues par les noirs. Certaines sont très dures à lire et pourtant ces témoignages sont nécessaires. Livre à lire par tout le monde pour comprendre et mieux soutenir aussi les noirs de France et ouvrir les yeux sur le fait que notre pays des « droits de l’homme » a tant de chemin à faire encore. Je suis contente que ce live existe, qu’il soit plein de vérités et de poésie.
Merci à Léonora Miano pour ce recueil de témoignages sur la condition de l'homme noir en France. Les différents.tes auteurs.es nous montrent chacun une facette différentes du racisme envers les hommes noirs et c'est à la fois glacant et éclairant. Je recommande vivement la lecture de livre à tous et toutes !
Merci à Leonara Miano pour cette analyse, jamais dans le jugement, et ce recueil de témoignages de la (les) masculinité-s noire-s de France. J’ai découvert au fil des pages divers portraits touchants d’hommes très différents de moi mais avec qui je partage de nombreuses expériences, et surtout une même couleur - fut-elle de teinte différente ou identique - faisant de nous des cibles potentiels en France. Rien est acquis, les injustices ne cesseront certainement pas mais savoir qui on est, et qui sont nos frères et sœurs, nous permettra de s’organiser et aller de l’avent.