En 1963, l’auteur se rend en Chine, d’abord par jeu puis pour suivre des études. Il ignore tout de ce que le pays vient de traverser. Et heureusement, dit-il. Sans cela, il n’aurait pas persévéré dans cette voie. Ses entrevues avec Wen, jeune femme médecin dont il s’éprend, doivent demeurer furtives. Entretenir une relation avec un étranger ne va pas sans danger. Une seule possibilité s’offre à eux : le mariage. Or, pour cela, Wen doit obtenir l’autorisation de la direction de son hôpital, soit du responsable du Parti. Au-delà des obstacles auxquels se heurtent les deux amants, ce récit saisissant et authentique est aussi un roman d’apprentissage. L’auteur devine peu à peu une réalité sociale et politique censée rester cachée, tandis que sa compagne découvre le passé de sa propre famille.
Reconnu comme un éminent sinologue, Jean François Billeter a su toucher un vaste public sans rien abandonner de sa rigueur et de son exigence intellectuelle. Les éditions Allia ont publié Chine trois fois muette, Leçons sur Tchouang-tseu, Études sur Tchouang-tseu, Contre François Jullien, Notes sur Tchouang-tseu et la philosophie, Essai sur l’art chinois de l'écriture et ses fondements, Un paradigme, Lichtenberg et Trois essais sur la traduction, enfin Esquisses.
Petit roman que j’ai découvert par hasard. Mon goût pour l’Asie m’a poussée à le choisir dans une boîte à livres et je ne regrette pas. Il est très facile à lire et concentre plusieurs événements racontés par celui qui les a vécus sous forme d’un récit très personnel. Il évoque aussi l’histoire familiale de la femme de l’auteur qui se confond avec l’histoire de la Chine jusque dans les années 70. J’aurais aimé quelques chose de plus étoffé mais il semble que l’auteur ait choisi de présenter son récit un peu comme un journal intime, avec le souhait de noter ses souvenirs avant qu’ils ne deviennent plus vagues et afin, peut-être, de les transmettre à ses descendants. j’ai vu que l’auteur avait aussi écrit au sujet de l’écriture chinoise et de la traduction. Je n’hésiterai donc pas si je recroise un de ses ouvrages.
Intéressant en tant que témoignage. J'ai lu ceci plus comme un survol historique et quelque peu détaché de la vie en Chine dans la seconde moitié du XXe siècle. Le style très neutre accentue cette impression de distance. Le paradoxe est que c'est écrit par quelqu'un qui a pu approcher de près le quotidien du pays... Oserai-je dire que j'ai l'impression d'en avoir plus appris dans des romans historiques (Lisa See, Pearl Buck, Peter May dans une moindre mesure) qui donnent une réalité poignante aux mêmes faits ?
C’était une vision intéressante de la Chine des années 1960. Cette période avait l’air effrayante : rien ne sortait de la Chine, rien ne rentrait. A travers ce témoignage, l’auteur nous propose une description de la vie à Pékin mais c’est aussi l’occasion pour lui de rendre hommage à sa femme, Wen. Concernant le style, c’était fluide à lire mais rien de fou – et Jean-François Billeter ne cherche en rien à être un écrivain !
Habitant en Chine pendant le début de la revolution culturelle, l’auteur suisse raconte comment était sa vie et ses éxperiences, afin qu’il démenage avec sa femme chinoise. Ce livre commence comme n’importe quel roman mais se finit par des récits historiques, semblables à ceux sur Wikipedia, dont je n’avais, à vrai dire, aucun intérêt.