L’une s’immobilise devant les fenêtres de sa maison en banlieue avec le poids de la mort au creux du ventre; l’autre cherche à traverser l’écran pour se transformer en image grâce à son avatar numérique, en quête d’absolu.
L’une a donné naissance à l’autre, qui tente maintenant de renaître à travers un corps virtuel, loin de la morosité du nid familial.
Récit d’une lumineuse lucidité propre à ouvrir les consciences et à faire vibrer les âmes, De synthèse met en lumière l’aboutissement d’une relation filiale du point de vue d’une femme-image renouant avec sa famille au moment où sa mère entre en phase terminale, au terme d’une longue période de dégénérescence. C’est une histoire de corps, de disparition, de reflets, de composition et de décomposition. C’est l’histoire d’une image à parfaire, par-delà le désastre de la chair.
Karoline Georges est née en 1970. Écrivaine et artiste interdisciplinaire, Karoline Georges explore les concepts et les processus de transformation et de sublimation. Elle s'intéresse aux manifestations virtuelles, aux devenirs possibles, au déploiement de la conscience à travers le dédale technologique et à l'accumulation des savoirs.
La lumière de Karoline Georges est de type lunaire. Ce n'est pas la lueur chaude, étouffante du Soleil. C'est une lumière nocturne, subtile, qui émerge d'un environnement froid. La narratrice est étrange; c'est sa force. On est fascinée par elle, par sa manière atypique d'exister. Et pourtant on sait bien que ça existe, des êtres isolés qui évitent la société. On a inventé toutes sortes de noms pour les nommer: ermite, moine, yogi, et, plus récemment, hikikomori. La narratrice de De synthèse ressemble à ces derniers, qui ont trouvé leur place derrière l'écran et qui ne veulent plus le quitter. Elle devra pourtant trouver un moyen de sortir de chez elle pour aller à la rencontre de sa famille et toute cette difficulté à sortir de sa bulle constitue le cœur du roman. Et c'est criant de vérité. À travers cette tentative de renouer avec son humanité, il y a toute cette histoire de notre passion collective pour les images, et pour la construction d'un nouveau monde de synthèse (ou numérique) qui nous isole entre plus les uns des autres.
C'est beau et c'est très intelligent. La thématique de la "synthèse" est exploitée à fond. Images de synthèse. Synthèse de l'histoire des images. Synthèse des images de la féminité. Synthèse des parents, à travers l'enfant. C'est époustouflant.
J’ai été très séduite au départ par la plume et les thématiques abordées. La relation de la protagoniste et de ses parents était intéressante et son rapport personnel à son corps.
J’ai cependant désenchanté. J’ai trouvé qu’il y avait des longueurs et des passages interminables sur l’image et l’art. Ça aurait pu être raccourci pour plus d’efficacité.
Même en audio je l’ai terminé de peine et de misère. J’en avais eu assez.
Un roman intéressant où l’obsession pour l’image, voire la quête d’absolu dans celle-ci, prend toute la place. Un reflet étrangement horrifiant de notre société dans laquelle la réalité nous glisse entre les doigts au profit de la réalité virtuelle.
Un voyage entre le corps et l’image, et tous les tiraillements que ça comporte. D’une beauté tant fibreuse que plastique, un grand texte. L’intelligence de la plume de Karoline Georges est à souligner. On y comprend et apprécie les influences issues de sa démarche multidisciplinaire.
Це історія про зону комфорту, цілковиту бульбашку, в безпечну статику якої не проривається зовнішній світ. Це історія жінки, закоханої в зображення по той бік екрану, колишньої моделі з модним у 80-х холодним відстороненим, "неземним" поглядом. Але і справді "земне" героїню зовсім не цікавить — ані їжа, ані одяг, ані стосунки, кохання чи секс. Вона абсолютно самотня, і це їй подобається.
Зате цікавлять зірочки-схвалення від випадкових незнайомців у мережі, пошук свого обличчя, творення ідеального аватара у віртуальній реальності.
Це її Анук. Її безмертна ода жіночій красі, з якою можна проводити увесь свій вільний час, просто вдивляючись у її зіниці, змінюючи кути падіння світла й нахили її голови.
Але по той бік скляної стіни, серед лікарняних смородів і людських тіл, на героїню чекає зустріч з тим, чого вона уникала десятиліттями, з лавиною сильних, нестерпних, обпікаючих емоцій. Зустріч з батьками, минулим, страхом смерті.
Одна з тих книг, які глибоко западають в душу. Вона змусила мене по-інакшому подивитися на залежність від ґаджетів і втечу до ідеального світу цифрової бульбашки, любовно створеної кожною людиною під себе. ДО 5 зірок особисто мені не вистачило зміни поглядів та способу життя героїні після переламних подій в її житті.
J'avais adoré Sous béton de cette auteure, mais j'avoue qu'ici, je suis resté sur mon appétit. Une plume magnifique, toujours, cela ne change pas, cette femme sait écrire il n'y a aucun doute. J'ai aussi aimé plusiuers des sujets abordés: l'image de soi, l'anxiété et l'isolement/repli sur soi. Ce qui m'a un peu déçu c'est le côté trop auto-fiction, trop personnel, ce qui à la place de fournir ue réflexion plus philosophique, plus générale, nous amène dans une expérience intime et très personnelle, certains pourraient voir ce qui fut un point faible pour moi comme une grande force, c'est réellement une question de préférence ici rien d'autre. De plus, le récit présente un point de vue très féminin, et je trouve que du point de vue d'un lecteur masculin, cela rendait la lecture moins intéressante, tout est personnel et féminin, alors je cela acréé une distance, je ne me suis pas vu, ni même aperçu dans ce livre et je m'y suis détaché. Un livre qui n'était pas mon style, mais qui a tout de même des qualités indéniables et auxquels je n'oserais donner une note plus basse que ce trois étoiles.
Ce livre là est un pur bijou. Il ne compte pas une ligne, pas un mot de trop. L’auteure maîtrise parfaitement l’art de la narration. L’ambiance est prégnante, la voix narrative forte, la réflexion profonde. Que voilà une belle immersion dans le monde de l’image et de la dychotomie exacerbée entre le corps et l’esprit. À lire absolument.
D’une beauté intemporelle, De synthèse sait manier les sauts dans le temps et dans l’espace avec une finesse intelligente. En exposant la dichotomie entre image et humanité, Karoline Georges nous amène à nous questionner sur notre monde où la photographie nous définit de plus en plus. Un roman d’une grande vérité.
Il y a peu de romans qui s'intéressent à la psyché des hikikomori. Karoline Georges réussit à nous faire plonger dans cette réalité de plus en plus fréquente des êtres qui veulent à tout prix s'isoler et qui n'ont plus que leur ordinateur comme point de référence sur le monde. J'ai adoré comment la narratrice nous fait entrer en contact avec son obsession de l'image, qui est en fait la nôtre, collectivement. J'ai aimé les rapports entre le corps virtuel à parfaire et la décomposition du corps de la mère. La fin m'a vraiment émue.
C'est mon préféré de la sélection du Prix littéraire des collégiens 2019.
Катарсистичний момент, коли з-під блиску технологій проступає незмінно людське. Після 24 лютого я не вірила, що художня книжка ще коли-небудь змусить мене плакати, але помилилася.
Un livre fascinant sur l’image, la solitude, le corps. Un roman mi-conceptuel mi auto-fictionnel dans lequel la narratrice essaie de sublimer la réalité, la vie, les sentiments, et qui voudrait disparaître dans un monde immatériel, mais qui selon moi, paradoxalement, renoue avec l’émotion, la réalité et les liens qui la lie avec son père, sa mère, à mesure qu'elle s’enfonce dans le virtuel. L’art/le simulacre comme tunnel espace-temps vers le réel, vers la vie. À lire absolument.
Книга "Із синтезу" Кароліна Жорж Видавництво Анетти Антоненко, 2020 @ ⠀ "Я хотіла винайти істоту багатоскладову, істоту з синтезу, прямо з моєї уяви. Істоту ідеальну. Може, створити Вічність." ⠀ Я думала, що ця книга більше про віртуальний простір та втечу від реальності, але це книжка про втечу від фізичного тіла та почуттів. Про пошук себе. Сенсу. Ідеалу. Про примирення. Біль. Любов. Смерть. Гірка та гарна. Фантастична та реалістична водночас. ⠀ "Аж до мого заглиблення у віртуальну реальність, я чекала. Я інтуїтивно знала, що знайду себе в цьому, через зображення. Що те, що зветься «реальністю», з її матерією, її біосферою, було лише величезним залом очікування, перш ніж розпочнеться спр��вжня програма мого життя, з її формуванням відкритості, відповідною назвою і зміною мелодійних нот. Наприкінці своєї кар'єри як манекенниці, я, можливо, пережила момент втрати ілюзій. Незважаючи на всі ті зображення мене, що були в обігу, це нічого не міняло в моїй реальності. Я так і перебувала з неправильного боку екрана. Аж поки двері не відчинилися саме там, посеред екрана. Нарешті." ⠀ Оригінально. Незвично. Цікаво. Раджу! 9 з 10 ⭐️ ⠀ Про книжку: ⠀ "У пошуках себе і абсолюту модель, яка об’їздила безліч країн, намагається врятуватись від внутрішньої порожнечі й перетнути межі реальності. І стати ідеальним зображенням завдяки своєму цифровому аватару. За футуристичними деталями високотехнологічного майбутнього ховається тотальна самотність дитини, сімейні драми й ескапізм. Це історія тіла і відображення, утворення та розпаду, загадка досконалого образу, незважаючи на смертність плоті. Авторка занурює читача в розповідь надзвичайної естетики та чистоти, яка змінює уявлення про свідомість і душу." ⠀ #примхливачитака
Je lu rapidement « De synthèse » parce que je ne pouvais plus cesser. J'étais fascinée par ce personnage obsédée par la télévision mais encore plus par les images et son désir d'en devenir une afin d'échapper à une réalité insoutenable.
Une expérience de fiction spéciale. Sombre mais pas nécessairement déprimante. L'identité réelle ou l'identité numérique ? Laquelle est celle de l'avenir... Une fusion est-elle possible ? Il se cache tant de beauté dans les ambiances noires... De questionnement. Et de vérité.
Karoline Georges est une auteure à découvrir et redécouvrir pour qui l'a déjà lue.
J'ai d'ailleurs le goût de relire ses autres romans.
J'en étais aux 3/4 du livre et je me disais, oui, c'est un bien bon sujet mais je m'y perds un peu, il y a des longueurs et ce n'est pas une écriture si extraordinaire. Puis, dans le dernier quart, quelque chose se présente, une nouvelle idée s'inscrit dans le récit et je suis devenue tout à coup fascinée. C'était un peu long pour en arriver là. Mais au final, c'est un livre extrêmement touchant.
Après Sous béton qui m'avait fortement marquée il y a quelques années, c'est encore très fascinant d'entrer dans l'univers de cette auteure. un récit fort et crédible, qui manquait peut être un peu de dynamisme pour moi, mais qui a réussi à m'emporter rapidement.
Belle plume. Simple, voire lycéenne. Sujet intéressant, mais ce livre n’a pas réussi à capter mon attention, à me donner le goût d’avancer dans le récit. Je suis content de l’avoir terminé ... pour passer à autre chose. L’attribution du GG me surprend.
Le personnage principal est assez singulier et pour cette raison, j’ai eu du mal à m’identifier à son histoire durant les premières pages. On parle quand même d’une mannequin retraitée complètement “geek” qui vie en retrait de la société derrière son écran, dans un monde virtuel. J’ai eu du mal à y croire au début, mais après une quarantaine de pages, jai été convaincue. C’est tout à fait crédible dans une société telle que la notre. L’auteure brosse le portrait de son personnage avec beaucoup de sensibilité et de minutie. D’un point de vue plus macro, j’ai beaucoup aimé la réflexion sur l’impact des écrans sur nos relations humaines.
Un texte qui nous reste en tête. Un texte où l’obsession de l’image fait partie prenante de la vie de la narratrice. Un texte écrit avec une plume sublime. Un livre dont j’ai beaucoup apprécié la lecture!
Qu'est-ce qu'une image? Qu'est-ce qu'un corps? Quelles sont les représentations du féminin? Comment les reproduire, les reconduire, les tranformer? Dans De Synthèse, passé, présent et futur se mêlent afin de créer un sentiment d'intemporalité. La force active de l'image, la surprésence de l'écran et le besoin de fiction de l'être humain se dévoilent de façon à offrir une critique de la société actuelle et vaincre l'immobilité. Une lecture courte, simple par sa forme, mais qui réussit à véritablement remettre en doute ce que l'on accepte aujourd'hui sans se questionner.
Quel surprenant roman! Que c’est riche! On y campe le récit dans un univers rappelant ceux de Black Mirror, étrangement près du nôtre, mais aussi futuriste. Au début, c’est un peu confondant, parce qu’on y reconnaît certains repères, mais ça crée une ambiance assez efficace et ça fait en sorte que le message sur notre époque est encore plus percutant.
Le roman traite de notre rapport à l’image, mais d’une façon qui lui est propre...Le travail sur l’image est ici présenté comme une quête artistique, identitaire, intemporelle et mystique. L’autrice y évoque aussi adroitement et originalement le rapport entre le monde virtuel et la réalité, entre la vie et la mort, entre la chair et l’essence...
Je ne pleure pas souvent quand je lis, mais ici, la fin m’est rentrée dedans...c’est magnifique et triste. J’en ai eu le vertige.
Ce roman m’a à la fois intriguée et laissée indifférente par moments. La fin, par contre, la fin… Elle est si touchante et si belle. De grands thèmes, à la fois universels et actuels, que l’auteure a su bien mettre en scène somme toute. Une lecture qui mérite qu’on s’arrête plus longuement pour y réfléchir.
Tellement riche et tellement bouleversant. Je n'avais jamais réalisé à quel point l'image définit notre perception du monde... Juste magnifique. Un grand cru.
J’avais peu d’attente pour ce livre, en vrai j’avais aucune idée à quoi m’attendre. Ce n’est pas trop mon genre de lecture, mais ça été une belle surprise. C’est très bien écrit, très personnelle et c’est ce que j’ai préféré ! La chute était magnifique et très touchante, malgré l’univers un peu isolant et effrayant, mais je suis contente de l’avoir terminé. La famille c’est compliquée mais ça nous ronge tellement de l’intérieur tout le temps, bref ce livre faisait bcp écho à ce sentiment. Je recommande pour les fans de fan fiction ou non.