- Un jour, je volerai les trésors que tu dissimules dans ce cartable, Mima… . - Tu as raison de dire « trésors », parce qu’ils ont pour nom « mémoire ». Ainsi commence l’histoire. Il suffit parfois de presque rien (un cartable par exemple, une date, un lieu) pour que le passé refasse irruption. Trente-huit ans après (1992-2030), il y a ceux qui n’ont pas oublié et ceux qui veulent savoir. Ce roman n’est pas une analyse politique des « années rouges » ou « décennie noire » qui situe les responsabilités et les rôles des uns et des autres. Pas plus qu’il n’est un essai ou une étude sur le concept du « pardon ». En donnant la parole aux personnages de cette fiction : Dahila, Sirine, Amal, Neyla, Kamel, l’auteur entend poser la question de savoir s’il est légitime de ne pas pardonner. Si pardonner signifie lever les sanctions, si pardonner veut dire : « tournons la page et n’en parlons plus ». A ces interrogations et d’autres l’auteur ne prétend pas apporter de réponses. C’est assez de les poser. Et s’il a volontairement situé l’action en 2030, c’est pour faire entendre la voix (ou les voix) de celles et de ceux qui auront, demain, vingt ans. Comment réagiront-ils au drame des années 1990, qu’ils n’ont certes pas vécus, mais dont leurs familles leur parleront ? Comment leur en parlera-t-on ?