" Je suis parti un matin d'hiver en chasse de l'enfance. J'avais décidé de la capturer entière et vivante. "Regarde, elle est là, tu la vois ?'Je l'avais toujours sentie battre en moi, elle ne m'avait jamais quitté. Mais c'était le vol d'un papillon obscur à l'intérieur, le frôlement d'ailes invisibles dont je ne retrouvais qu'un peu de poudre sur mes bras au réveil. " Neverland est un retour au pays d'enfance, un irrésistible voyage vers ces hauts territoires perdus que nous portons tous en nous.
As a child... Timothee de Fombelle was born in the heart of Paris in 1973, but often accompanied his architect father on his travels to Africa. Each summer his family left for the countryside (the west of France), where the five brothers and sisters lived like wild horses, making huts in the trees, playing in the river and losing themselves in the woods. In the evening they performed plays for their parents and devoured the books in the library. Childhood remains for him the lost paradise which he re-discovers through writing.
As an adult... After becoming a literature teacher, Timothee taught in Paris and Vietnam before choosing the bohemian life of the theatre. Author of a dozen plays, he writes, designs, builds sets and directs the actress he admires the most, his wife Laetitia. They have a young daughter, Jeanne Elisha, who already loves climbing trees. Toby Alone is his first novel and has already been translated into 22 languages.
As an artist... Passionate about books and theatre, Timothee has been writing since he was young. The stage has been his testing ground but it is life, with its joys and trials, which inspires his real work. A great traveller, Timothee recognises that the writing of Toby Alone has been his best journey so far.
Chut. J't'en demande pas des tonnes. Juste de faire taire les bruits de la ville, ceux dans ta tête, de fermer les yeux et d'écouter. Tu veux sûrement te concentrer sur les lumières qui dansent sous tes paupières, je sais que c'est marrant, que c'est magique, mais elles seront toujours là quand on reviendra. Allez, viens. Prends ma main, on file vers l'enfance.
J'ai pas énormément de souvenirs de gosses. J'crois qu'ils se sont pas forcément trop accrochés à ma peau, ils sont tombés tout au fond de mes poches d'adulte, lovés contre un ticket de métro. Le peu dont j'me souviens me fait mal, alors je veux pas aller plus loin. Mais c'est un chemin nécessaire, non? Parfois c'est nécessaire de se rappeler de qui tu as été. De ce qui a participé à ta construction, de c'qui a transformé le p'tit prince en dragon. Timothée de Fombelle m'a montré la voie vers la deuxième étoile à droite. Il m'a dit d'aller tout droit jusqu'au matin. Pas eu besoin de Clochette. J'ai plongé dans les pages et déjà j'étais ailleurs.
L'odeur de la crème solaire. Le bruit des sièges en cuir qui collent contre les cuisses en été. Papa et Maman qui chantent avec la radio, qui baissent le son quand on s'endort derrière. Faire semblant d'être un pirate une fée un sorcier une princesse un géant de lumière une ombre d'étoiles. La voix de ma grand-mère le matin à Saint Remy, l'immense cour aux immenses cages où elle recueillait d'immenses oiseaux qui me faisaient si peur. Les dîners de famille où tout le monde parle trop fort et trois langues en même temps, la brûlure du tapis sous la table, là où je coloriais mes dessins. Les goûters dans le jardin, le pain beurré chocolat en poudre qui faisait comme une pâte sur la langue. Les cartes Panini, les pogs, le Club Dorothée, Sailor Moon et le Power Ranger gris. La toute petite télévision du salon, France/Brésil 98, le parfum des cigares de mon Nonno, la fumée qui couvrait le passage du temps sur son visage. Les cours de récréation, les histoires que je m'inventais, les amis que je n'avais que dans les livres. Les discussions à voix basse dans le noir, j'ai le lit du bas, mon frère celui du haut. Parler des choses de grand, se croire invincibles, frémir au moindre orage. Le goût de la fleur d'oranger dans la pâte à crêpe, du couscous tunisien qui enflamme les joues, de l'herbe et du bitume bouillant tout en haut du quartier.
Timothée de Fombelle, c'est ce Peter Pan contrarié, qui a grandi sans s'en apercevoir, mais qui n'a pas oublié les clés de l'enfance. De son pays imaginaire. Durant 115 pages, il foule les chemins, brise les vents, combat les ombres, caresse les parfums et les voix d'avant. Neverland est comme un ballet. Fou, passionné, illuminé, mélancolique, apaisé. Un roman comme une symphonie, comme un orchestre de cordes, vibrant et sensible.
Neverland est un guide pour les enfants, les mioches, les gosses, les gamins, les petiots, les mômes, les moutards, les minots, les pitchounes et les chiards. Ceux qui sont coincés à l'intérieur de nous, les Grands. On les laisse pas assez souvent sortir, et pourtant ils ont tellement de choses à nous apprendre.
Alors donne leur une chance, une carte, un cheval, un cerf-volant. Et laisse toi guider par le chef de la bande.
Depuis le temps que je voulais découvrir cet auteur, c'est en trouvant son nouveau roman chez un bouquiniste que je me suis enfin décidée à le lire. Et quelle lecture ! Je n'ai qu'une seule envie : replonger dans un de ses romans au plus vite !
Neverland n'est pas un roman a proprement parler et se tient assez éloigné de ses autres livres jeunesse. C'est plutôt le cheminement d'une pensée et toute une réflexion sur l'enfance et le passage à l'âge adulte. Ou plutôt, la recherche du moment précis où l'on devient adulte. Timothée de Fombelle nous livre des pensées et des souvenirs qui reflètent cette évolution dans sa vie.
C'est son retour dans la maison de ses grands-parents qui a provoqué toutes ces pensées sur le passage à l'âge adulte. En effet, plusieurs souvenirs concernent cette transition et l'on ressent un grand sentiment de solitude du à tous ces changements.
Grâce à ce livre, j'ai enfin pu comprendre ce que les gens me disaient sur son écriture, que j'ai trouvée aussi envoûtante que poétique ! Je n'ai fait qu'une seule bouchée de ce texte assez court tellement j'ai été entraînée par l'écriture de l'auteur.
Neverland a été pour moi un quasi coup de coeur ! C'est un livre sur la perte de l'enfance, mais aussi de celle d'un être cher (je n'en dirais pas plus à ce sujet). J'ai été ravie de pouvoir découvrir l'univers de l'auteur avec ce texte et suis d'autant plus curieuse de découvrir ses textes de littérature jeunesse !
J'ai eu la chance de rencontrer Timothée de Fombelles à la librairie Dialogues le 13 décembre dernier. Ayant plus qu'adoré Vango, je ne pouvais pas passer à côté de cette occasion de discuter avec l'auteur. Durant cet événement, la discussion a principalement tourné autour de sa dernière oeuvre : Neverland, que je me suis empressée par la suite à acheter.
Cet ouvrage n'a rien à voir avec mes précédentes lectures de Timothée de Fombelle. Il ne s'agit pas d'un roman à proprement parlé mais on y retrouve la plume poétique de l'auteur qui m'avait tant plu. On y découvre ici la recherche de l'auteur de son enfance mais aussi de l'enfance en général. On entre dans un jeu de piste qui nous fait passer de souvenirs en souvenirs. Ce récit est très beau. Il est à la fois personnel et universel car chacun d'entre nous est ramené à sa propre enfance.
Je ne sais pas quoi dire de plus au sujet de Neverland. Il faut se laisser porter par le verbe poétique et doux de Timothée de Fombelle. Cette lecture a été pour moi comme une madeleine de Proust, un bonbon acidulé me rappelant les peines et les joies de l'enfance.
English below Comme des bribes de l'enfance, retrouvées dans un tiroir, rangées en dessous les feuilles sèches que grand-mère a trouvé dans la forêt noire il y a 40 ans, à côté d'un stylo plume qui appartenait à mon père... Les mots de Timothée Fombelle nous font traverser le pont entre nous vies d'adultes et nous âmes d'enfants et pendant un petit moment on retrouve la magie de regarder la nature pendant des heures sans objectif, de vivre dans le moment dans se forcer.
Like little snippets of childhood found in a drawer, tidily stuffed under some dried leaves that grandma found in the black forest 40 years ago, next to dad's old fountain pen... De Fombelle's words, like the pied Piper lead us across the bridge between our adult lives and our childhood should and for just a moment bring back the magic of staring at nature for hours on end with no goal, to truly live in the moment without having to force yourself to focus on the present moment
Ici, il nous embarque donc pour un voyage philosophique entre l’enfance et l’age adulte, épris par les tourments auxquels nous faisons tous plus ou moins face à cette époque importante de notre vie.
D’une part, la plume délicate de Timothée m’a beaucoup plue, mettant en lumière des sujets portant à réflexion tels que la construction d’un adulte durant son enfance ou encore le regard innocent d’un enfant face à la vie. Ce récit profond et intense m’a fait beaucoup réfléchir sur l’importance de cette époque de notre vie, sur des évènements auquels un petit peut êtte confronté et comment il les perçoit comme la perte d’un proche, l’amour, la peur, l’imaginaire qui est à cet âge quelque part le fruit d’une innocence certaine.
Ceci n'est pas un roman, vous n'y trouverez pas d'intrigues, mais des pensées, des souvenirs sur l'enfance de Timothée de Fombelle.
Il est assez difficile à décrire, mais si vous aimez Mémé de Philippe Torreton, ou encore Philippe Delerm vous comprendrez vite de quoi il s'agit et il y a des chances que cette lecture vous plaise. Doux et poétique, la plume de Timothée de Fombelle est magnifique, elle confirme mon envie de découvrir ses autres romans jeunesses.
Sans être un coup de cœur, c'est une jolie envolée vers les souvenirs de l'enfance.
Notre auteur retrace son enfance à travers ses souvenirs, notamment ceux avec son grand-père, les senteurs, les paysages, qu'il tente de retrouver. Il cherche à comprendre les détails qui marquent la fin de l'enfance. Il évoque également sa prise de conscience de la mort, notamment à travers la disparition de certains de ses proches alors qu'il est encore très jeune. Une lecture plus approfondie me permettrait d'apprécier davantage ce roman, déjà très bien écrit. J'avoue m'être parfois un peu perdue entre le passé et le présent, qui s'entremêlent en permanence.
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Aux tous premiers lecteurs de Timothée de Fombelle, ce roman parlera, c'est certain, mais il les déroutera sans doute beaucoup. Aux nouveaux lecteurs, il les charmera par son approche vaporeuse de la littérature, l'art de raconter l'enfance.
Magique. J’ai lu ce livre d’une traite ce sui est miraculeux pour moi, avec 3 enfants en bas âge. Ici justement, on part avec le narrateur à la recherche du territoire perdu de l’enfance. Cette contrée abandonnée malgré nous pour entrer dans le monde adulte. Entre souvenirs et recherche, je me suis laissée emportée. Ce récit me semble tellement vrai et à certains moments proche de ma vie... Merci pour ce livre rempli de poésie.
Une plongée dans des souvenirs qu'on croyait perdus, à la recherche d'une enfance qu'on aimerait de nouveau toucher du doigt. C'est avec toute la poésie dont il est capable que Timothée de Fombelle nous transporte dans les méandres de la mémoire. Un premier roman pour adulte pour le maitre de la littérature jeunesse, et c'est avec un plaisir délectable que l'on retrouve sa plume !
Les réflexions sont intéressantes, et la plume, comme toujours, superbe. Par contre, comme grande fan du reste de son oeuvre, je ne peux qu'être déçue de la minceur de la trame narrative et de l'absence de personnages autre que le narrateur lui-même. J'aurais dû lire Victoria rêve pour la troisième fois à la place.
Un livre plein de belles image et de belles idées mais pas écrit de manière très littéraire. Partager directement ses souvenir et ses émotions liés à l'enfance pet être touchant mais ce n'est pas une garantie de qualité littéraire de l'œuvre. Bref, un beau sujet touchant mais une langue assez banale
C’est doux et pur comme de la nostalgie heureuse, c’est l’enfance en tons pastels, les trains électriques et les écorchures au genoux.
Il y a les parents, les grand-parents, les chambre, la pluie, le vélo… et c’est plutôt réussi. Un peu comme une petite douceur poétique un peu (trop) sucrée
Cet essai sur l'enfance de Timothée de Fombelle est très bien écrit. Rempli de métaphores et de poésie, c'est un texte doux et puissant. Toutefois, les idées philosophiques et autres pensées imagées m'ont quelques fois perdue car cela rendait le texte trop abstrait.
Une quête de l’enfance irrésistible, nostalgique et rêveuse. Un retour au pays de l’enfance, de l’imaginaire. Un voyage sensoriel dans nos réminiscences d’un temps où tout paraissait plus long, plus démesuré, plus vivide, où rien ne comptait que l’instant. Une introspection pleine de poésie.
Sur les traces de l'enfance, de son enfant intérieur et de tout ce qui fait battre nos cœurs. J'aime autant l'écriture de Timothée de Fombelle adulte qu'enfant, quand je lisais les aventures de Tobie Lolness.
J'avais besoin de me replonger un peu dans les souvenirs d'enfance, mais aussi dans ce fameux non retour du passage à l'adulte. Même si l'écriture ultra poétique et métaphorique m'a parfois un peu sorti de cet état brumeux du souvenir, c'est un livre vraiment très chouette. 3.5⭐️
Aïe. Je suis totalement passée à côté de ce livre. Pourtant dessiner les contours de ce qu’est l’enfance c’était très attrayant. J’avais peut être trop d’attentes...?
Récit alterné entre autofiction sur un romancier en quête de l'enfance et métaphore-western d'un périple à cheval parce que l'indien c'est l'enfant. Pas mon type de littérature.
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