Mériane est une trappeuse, une paria, une femme. Autant de bonnes raisons d’en vouloir aux Dieux qui ont puni le peuple de la Rhovelle pour les fautes de ses aïeux. Car depuis la chute du glorieux Empire d’Asrethia, le monde est parcouru de zones instables qui provoquent des mutations terrifiantes, les gens ont faim, et une religion austère qui prêche la haine des femmes soutient un système féodal. Pourtant, quand les Dieux décident de vider leur querelle par l’intermédiaire des humains, un rôle crucial échoit à Mériane. Pour elle débute une quête qui la verra devenir chef de guerre et incarner l’espoir de tout un peuple.
Lionel Davoust est né en 1978 et habite en Bretagne. Ancien ingénieur halieute, il se consacre maintenant à sa première passion : la littérature. Avec Les Dieux Sauvages, il signe une trilogie de fantasy épique ambitieuse et foisonnante, dans la lignée des œuvres de George R. R. Martin ou Brandon Sanderson.
4.5 Une très bonne lecture avec une belle brochette de personnages et des complots politiques et religieux a se mettre sous la dent! L'univers a une base asse classique médiéval fantasy mais la plume est fluide et malgré ses +800 pages je l'ai dévoré en quelques jours. J'ai hâte de voir ce que réserve la suite :)
J'allais noter ce livre 4/5 mais je me rend compte après réflexion que c'est seulement parce que j'ai eu de si mauvaises expériences avec la fantasy française ces derniers temps qu'un livre seulement correct m'apparaît si bien. Donc je donne plutôt 3/5 à celui-ci, un bon 3 néanmoins. J'ai pas mal de pages de notes et j'essaierais d'écrire une chronique plus complète dès que possible.
Voici une lecture qui a eu le heurt de tomber en période un peu compliquée de ma vie personnelle. Et pourtant.
Lionel Davoust a su trouver le rythme, le scénario et les personnages qui marquent pour faire oublier tout le reste du monde et ses turpitudes.
J'ai pris plus de temps à le lire cependant que je ne l'aurais fait en période faste.
Mais j'ai savouré chaque page.
Beaucoup de personnages nous sont proposés. Et il est parfois compliqué au départ de se remémorer qui est qui. Mais les faits parlent d'eux même et les souvenirs reviennent vite.
Un conflit entre Dieux va être à l'origine de chamboulement dans le monde des hommes.
Chacun va préparer les pièces de son jeu d'échec en utilisant les protagonistes que nous allons suivre.
D'un côté, Aska, dieu sombre et assez particulier par les "bienfaits" qu'il accorde à ses élus. Ceux-ci reçoivent des mutations assez bien décrites par l'auteur pour faire des cauchemars. Son Hérault, Ganner a carrément fait symbiose avec son armure. Seul son visage reste vulnérable s'il veut garder son libre-arbitre.
De l'autre, nous avons le dieu Wer. Et le destin, au travers de la plume de Lionel Davoust va lui assigner un Hérault particulièrement rétif.
Les dialogues entre un dieu et son élu particulièrement peu coopératif sont du pain béni. Leur relation apporte une touche d'humour mais aussi un panel de question.
D'autres personnages vont ainsi jouer un rôle dans ce conflit naissant. Des animosités, des luttes intestines vont mettre des bâtons dans les roues de nos héros. Et le lecteur va s'interroger sur le rôle de chacun et le voir évoluer au fil des pages. Parfois avec jubilation. D'autres avec sidération.
Bizarrement Ganner n'est pas totalement détestable et malgré des différences que l'on a du mal à accepter il mérite le détour.
Ce que j'ai apprécié particulièrement c'est le rôle joué par les femmes dans ce récit. Rôle essentiel dans un monde où elles n'ont pas voix au chapitre. Où elles ne sont que des soumises aux hommes de leur vie, père, frère, époux, seigneurs... Rôle qu'elles vont jouer avec courage, ténacité et un brin de rébellion. Ces femmes sont magnifiques et donnent corps au récit de par leurs avancées et même parfois leurs échecs. Alors quand l'une d'elle se retrouve face à une épreuve terrible et que l'auteur nous laisse sur le flanc en stoppant là son passage pour nous propulser partout ailleurs sauf où le souhaiterait le lecteur, la rage monte. La rage, l'impatience et une certaine envie de maudire l'auteur pour son sadisme.
C'est ainsi que l'avancée des plans des Dieux, au travers de leurs Hérauts et des décisions des hommes, va se faire au fil des pages. Le lecteur va alors traverser les terres d'Evanégyre et obtenir une vue d'ensemble magnifique et terrible.
Les doutes des protagonistes vont être au cœur de ce récit. Car la plupart ne savent pas encore quel est leur rôle. Parfois le destin met face à eux une révélation. Il leur est alors impossible de s'y refuser même si certains vont être plus rétifs que d'autres à accepter.
De nombreux personnages m'ont marqué par leur profondeur. Léopol, par exemple, a su me troubler maintes fois par ces actes en total désaccord de ses pensées. Il est à la fois fort et fragile. Sa foi est forte. Il suit avec application les préceptes que l'on lui a inculqué. Parfois au détriment de la logique ou de la réflexion. Et pourtant, face aux révélations du destin il va nous surprendre.
Chunsène est, elle aussi, un personnage marquant. Les épreuves traversées vont la renforcer et je lui souhaite une place de plus en plus importante dans la suite de ce récit car sa volonté farouche me plait.
Nehyr laisse présager de belles surprises. Elle ne semble pas ce que l'on croit. Ses connaissances, sa sagesse presque trop profonde pour son âge visuel en font une énigme que j'ai hâte d'effeuiller au prochain tome.
Et Meriane, notre petite sauvageonne a bien évolué. Elle grandit petit à petit. A son grand désarroi elle apprend à encaisser les coups du sort. Mais aussi à garder courage, montrer de la force devant l'adversité et surtout à maintenir haute une volonté de tenir son rôle.
Le final laisse présager un deuxième opus très actif et de grandes avancées pour nos personnages.
Les prophétise énoncées par le Hérault de Wer laissent entendre certains événements forts pour cette guerre. Seul le Destin saura nous montrer si elles vont se réaliser. Mais le lecteur va en tout cas les attendre impatiemment tout comme le peuple témoin de celles-ci.
Un très bon roman de fantasy française à découvrir absolument. Vous y retrouverez les bons ingrédients du genre et la plume charismatique de Lionel Davoust. Alors qu'attendez-vous?
Après avoir adoré La route de la conquête et pas adoré du tout Port d’âmes, La messagère du ciel joue la belle : Vais-je devenir un inconditionnel de Lionel Davoust ou le ranger définitivement sur l’étagère des oubliés, des auteurs que je relirai que si vraiment y’a rien d’autre (jamais donc) ?
Ce roman est le premier tome d’une trilogie intitulée Les dieux sauvages et se passe toujours dans l’univers d’Évanégyre, des siècles après la chute de l’empire d’Asreth, aujourd’hui considéré comme une hérésie qui a été déboulonnée par les Dieux eux-mêmes. Car oui, comme le titre l’indique, les dieux ont un rôle important dans cette nouvelle série. On y suit la jeune Mériane, une trappeuse auto-exilée dans une forêt infestée d’animaux-démons, et qui se retrouve bientôt avec la faculté (ou la poisse) d’entendre Wer lui parler. Le dieu va la pousser à prendre les armes pour défendre le pays contre l’arrivée de l’armée du dieu d’en face, Aska, représenté par le héraut Ganner. Oui, voilà, c’est Jeanne d’Arc contre Jean d’Arc avec chacun son dieu, pas de jaloux. Lionel Davoust s’inspire ouvertement de l’histoire de la Pucelle d’Orléans pour construire son intrigue, il le revendique déjà avec la citation de début de livre.
Le culte de Wer ressemble énormément à la chrétienté du Moyen-âge, avec ses dogmes extrêmes, ses fanatiques et son intolérance. Tout le monde doit adorer Dieu, respecter (voire servir) ses représentants et… fermer sa gueule. Il y a notamment un ordre de prêtres-guerriers qui se sentent plus pisser. L’autre grosse caractéristique de cet univers est sa misogynie, elle aussi mise en parallèle avec celle de la culture chrétienne. L’empire maudit d’Asreth ayant été dirigé par une femme, celles-ci sont donc toutes considérées de base comme fautives, donc elles doivent se taire, obéir et pas faire de vague. Et repasser les chemises, merde. Le world-building est très solide et renvoie au vaste univers d’Évanégyre, on sent que tout est réfléchi mais certaines thématiques sont abordées avec la subtilité d’un film de Luc Besson (le féminisme par exemple). Le culte d’Aska, lui, est plutôt dans la case « chaotique mauvais », on est les méchants, on fait de la magie dégueu et on envahit, salut.
Le roman est découpé en chapitres qui changent de point de vue alternativement, signalant explicitement le nom du personnage suivi. Trône de fer, voilà. Lionel Davoust prend son temps pour approfondir chacun de ses héros, il nous place le monde selon leur perspective et nous livre leur ressenti, passe du temps à tout expliquer mais c’est parfois un peu excessif. Le roman avance trèèèèèèèès lentement. Il y a beaucoup de personnages car en plus de Mériane, on a tout un côté diplomatie/politique développé par d’autres protagonistes : Juhel, le duc de Mangécie qui complote, Luhac, frère du roi malade qui essaye de protéger son fils Erwel, ou encore la reine qui sent le pouvoir se barrer vite fait. Comme on change de point de vue tout le temps, j’ai commencé à m’y retrouver qu’après 200 ou 300 pages. Mais arrivé là, le roman m’avait déjà perdu en route. C’est un peu bordélique.
On passe beaucoup de temps à explorer les états d’âme de tout le monde, mais leurs relations (et les dialogues) manquent de quelque chose pour en faire un ensemble vraiment intéressant à suivre. Approfondir ses personnages est une bonne chose, mais approfondir la dynamique et les liens de tout ce beau monde est tout aussi important. J’avais pas relevé ça sur Port d’âmes, mais à postériori il souffrait peut-être aussi de ce déséquilibre. La relation centrale Mériane-Wer surtout ne m’a vraiment pas emballé : La jeune femme a un comportement d’ado en colère pendant tout le bouquin (déjà ça saoule un peu), et quand elle se retrouve avec ce Dieu auquel elle ne croit pas dans la caboche, ils passent leur temps à se foutre sur la gueule, se faire du chantage, se poser des ultimatums, ou bouder. C’est un peu insupportable, mais c’est très subjectif.
Non, je n’ai pas réussi à m’immerger dans ce roman. J’en suis resté détaché et n’ai rien ressenti pour son héroïne, exactement comme avec Port d’âmes. Que ça ne vous empêche pas d’essayer si il vous tente, je suis à priori le seul à ne pas avoir accroché. Il faudra peut-être envisager une psychothérapie chez un libraire compétent un de ces jours…
Le peuple du royaume de la Rhovelle est au bord d'une crise politique grave suite à l'incapacité mentale de son roi pour gouverner. Durant ce temps, les légions du dieux belliqueux Aska préparent l'invasion de ce territoire. Wer, dieu de la Rhovelle, décide donc de se tourner vers Mériane pour en faire sa Messagère.
Il me faut avant tout confesser quelque chose : je n'ai jamais vraiment apprécié le personnage de Jeanne d'Arc et ce que l'on en a fait dans notre Histoire de France. Par conséquent, La Messagère du ciel, qui débute par une citation de cette dernière et reprend allègrement son mythe à la sauce fantasy, partait plutôt handicapée avec moi. Pourtant, j'ai passé un excellent moment, peut être pas un 5, mais un bon 4.5.
Commençons peut-être par les aspects qui m'ont le moins emballé. Le worldbuilding est assez original avec une consonnance post-apocalyptique à base d'anomalies qui se promènent sur le territoire et peuvent engendrer des mutations sur ceux qui les approchent trop. Grossièrement, c'est comme si les Anomalies de Métro 2033 s'invitaient dans un univers de fantasy. De plus, les moines-soldats peuvent éventuellement utiliser des reliques de l'ancien empire déchu. J'avoue que sans le détester, cet aspect est probablement ce qui m'a le moins intéressé.
Par ailleurs, le roman est épais et tend parfois à prendre un peu de temps à se mettre en place à travers ses différents POV. Si c'est en soi une bonne chose que d'avoir l'opportunité d'observer les événements depuis des points de vue très différents, cela m'a parfois amené à une frustration, en lien avec certains personnages. Alors que j'apprécie le personnage de Mériane, que je pensais être le personnage principal, force est de constater qu'elle est parfois absente durant un long laps de temps afin de céder sa place à d'autre personnages. Or, si dans une grande majorité j'apprécie les autres personnages (Juheel, Erwel, Leopol...), force est de constater que je soufflais un peu lorsque c'était au tour de Ganner ou de Chunsène de monopoliser une bonne partie des pages, le premier car c'est un méchant très méchant, et la deuxième car son histoire à mis du temps à vraiment m'emporter (peut-être en partie car j'avais envie de la secouer à chaque fois qu'elle parlait avec mépris à la femme qui l'a littéralement sauvée...). Quant à Wer, pour un dieu..., je suis un peu sceptique parfois. Qu'il ne soit pas tout puissant admettons mais... les murs sont trop épais pour qu'ils voie les gardes à un moment crucial... ??
Cela étant, malgré ces quelques points un peu moins positifs, j'ai pris beaucoup de plaisir à me plonger dans cette histoire qui comporte son lot de moments drôles ou bien de bravoure (il y a quelques scènes dans lesquelles notre héroïne gagne énormément en charisme), avec la relation entre Mériane et son dieu. J'ai particulièrement apprécié que Mériane n'accepte pas d'emblée cette "révélation" et se croit folle et tente de lutter contre cette voix intérieure, ce qui est pour moi la réaction la plus logique. J'ai apprécié par ailleurs la voie prise en fin de roman concernant certains des personnages, ce qui rebat les cartes pour le deuxième tome.
Evidemment, La Messagère du ciel, est également un livre très engagé, pointant du doigt le fanatisme religieux aveugle ou bien la haine de la femme de certaines religions. C'est pour ma part un aspect très positif du roman mais peut-être cela pourra varier selon vos opinions.
Une très bonne lecture pour laquelle je lirai le deuxième tome avec plaisir.
Cette transposition de Jeanne d’Arc dans un monde fantasy-distopique est une merveille. Le roman chorale semble vraiment être ma préférence et, il est utilisé ici de sa meilleure façon. On rentre dans la psyché de chacun et ainsi personne n’est tout blanc ou tout noir. Hâte de découvrir la suite
Le plus curieux avec ce roman, c'est que je n'avais pas prévu de l'acheter ou de le lire. Même si le résumé semblait sympathique, je n'étais pas plus convaincue. En fait, je l'ai emprunté en version numérique à la bibliothèque quand je l'y ai vu par hasard. Et grand bien bien m'a pris car ce roman est tombé au bon moment.
Pourtant, l'univers en soi est assez classique : nous sommes dans un monde médiéval gouverné par des instances politiques qui se déchirent autour d'un roi malade et par un clergé tout-puissant. Ce clergé est très proche de ce que fut l'Eglise au Moyen-âge, un ordre qui tente d'asseoir sa puissance autour d'un Dieu Unique, convertissant les âmes et abusant vaguement de leur pouvoir. Ils ont aussi un ordre guerrier qui concrètement ne se sent plus péter. Autre caractéristique, cet univers est fortement misogyne pour des raisons historiques, peut-être même de manière plus radicale que dans notre Moyen-âge.
Du coup, le fait qu'une femme ait été choisie par Wer, le grand Dieu local, pour incarner la voix des hommes en temps de troubles apparaît comme délicieusement ironique. Si cette idée aurait pu passer pour téléphonée, Lionel Davoust parvient à bien doser son propos. Mériane est notamment très sympathique, elle a un caractère de cochon. Entêtée, insolente, indépendante et anticonformiste, elle est aussi vaillante, déterminée et d'une droiture à toute épreuve. J'aime beaucoup le duo qu'elle forme avec Léopol, le Moine de Wer, tout aussi insupportable mais de manière différente. Le soldat religieux est plus arrogant, sûr de lui et a tendance à avoir des opinions très arrêtées sur les femmes.
Un autre personnage m'a beaucoup plu, c'est Chunsène. Décidément, on a beaucoup de personnages féminins forts. Elle non plus n'a pas été dotée du caractère le plus doux de la création. Mais elle a bien besoin d'un tempérament fort, vu son passé sous la domination des démons d'Aska, dans une famille pauvre. Le personnage d'Erwel cache aussi un bon potentiel. Il est assez cocasse de le voir tomber dans tous les pièges qui lui sont tendus alors qu'il est bien parti pour devenir un personnage central. Et puis son côté jouvenceau naïf est attachant.
Outre ces personnages, j'ai beaucoup apprécié le rythme du récit. Alternant entre plusieurs points de vue, on accède à la complexité de la situation qui se joue. On sent le récit construit avec précision. Il est d'ailleurs, notamment au début, difficile de retenir le nom de toutes les provinces, leur importance, leurs dirigeants, qui est allié avec qui... Mais la sensation d'être perdue s'est réduite au fil de l'histoire, les éléments se mettent en place et il devient plus aisé de comprendre les enjeux.
De plus, l'écriture prenante donne envie de tourner les pages et d'en savoir plus sur la suite. L'univers est profond et très vaste. Le roman donne vraiment envie de découvrir les autres livres de l'auteur qui se passent dans le même univers, car ils pourraient amener des éléments additionnels non négligeables sur des détails de l'intrigue.
Autrement, deux aspects me chiffonent. Le premier est que l'histoire semble prendre une tournure assez manichéenne. Sans être très dérangeante, je me serais attendue à quelque chose de plus approfondi qu'une lutte entre le bien et le mal. Ensuite, j'ai trouvé certaines parties politiques moins prenantes, sûrement car elles étaient moins intenses que celles déjà plongées dans le combat et que le contraste était trop vif.
La messagère du ciel est donc un grand oui ! Premier tome captivant et écriture simple mais accrocheuse, les personnages sont le grand point fort de ce roman. L'univers est bien fouillé, les ambiances crasses sont retranscrites à merveille. Je n'ai qu'une hâte, c'est de lire le prochain livre pour découvrir comment Mériane va s'emparer de ses responsabilités.
L'histoire se place dans le monde d'Évanégyre, un monde développé par Davoust dans plusieurs nouvelles et romans, même bien avant sa saga des dieux sauvages. Pour ma part, c'était ma première entrée dans son monde de fantasy. Et j'en ressors un peu dubitative malheureusement 🙁 Il y a beaucoup de choses qui m'ont plu, notamment dans la construction du monde. On se trouve dans un monde dangereux, avec une nature hostile pleine d' »anomalies » qui crée des mutations (plutôt gores, je me serais bien passée de cet aspect un peu dégueu j'avoue^^) chez ceux qui s'en approchent. Et, mystère qui m'a intriguée, il semble que ces anomalies sont le résidu d'un monde moderne qui a laissé sa place à cette société moyenâgeuse, où les gens vivent péniblement. de la fantasy post-apocalyptique en quelque sorte. Il y a clairement du potentiel dans ce monde qui a une histoire et une géographie très précis et tangibles pour l'auteur.
Mais là où je n'ai vraiment pas accroché, c'est pour les personnages. Je ne me suis jamais intéressée à leur histoire, et en plus de 600 pages… ça fait long ! le roman est choral. On suit avant tout Mériane, une paria débrouillarde et râleuse qui, dans un parallèle très appuyé (et pas hyper subtil) suit les pas de Jeanne d'Arc et devient « la messagère de dieu » : elle se met à entendre la voix du dieu Wer dans sa tête. Pas très religieuse et plutôt rancunière envers ce dieu machiste et dur, le dialogue entre les deux n'est pas gagné d'avance, elle a la langue bien pendue. Sur le papier c'est cool, c'est le genre de personnages que j'aime bien… mais je n'ai pas réussi à m'attacher une seconde à Mériane pour autant : elle porte tous les archétype de la nana badass de fantasy, paria, rebelle au grand coeur… et j'ai trouvé que le personnage sonnait creux. On essaye de nous créer une profondeur dans le personnage mais c'est tombé complètement à plat pour moi, avec un coté extrêmement artificiel qui ressort du personnage je trouve. Deuxième personnage qu'on suit, après les intrigues guerrières et les pieds dans la boue, on suit des intrigues politiques : Juhel, le duc de Magnécie qui complote. Il est persuadé de faire le bon du royaume et justifie ses manigances par le bien commun. Malheureusement, là aussi, si sur le papier les intrigues politiques j'adore… bah là ça n'a pas marché sur moi, je trouve là aussi que le personnage est très archétypal. On suit ensuite une galerie d'autres personnages plus ou moins sympathiques, et là encore, je suis restée à la porte de leurs états d'âmes.
Le roman a d'hyper bonnes critiques et a reçu un prix elbakin notamment. du coup, je crois juste que le bouquin n'était pas pour moi. Ou alors je l'ai pas lu au bon moment… En tous cas, il est probable que je ne lise pas la suite de la saga. Je me laisserai peut être tenter par les nouvelles dans l'univers pour en apprendre plus sur Évanégyre.
Les Dieux Sauvages est une série de romans de fantasy écrite par Lionel Davoust, auteur français d'imaginaire, depuis 2017, comptant à ce jour (octobre 2021) quatre tomes, un cinquième et dernier étant prévu pour 2022. L'auteur y reprend le mythe de Jeanne d'Arc pour l'insérer dans son propre univers de fantasy. [...] Ayant découvert le monde d'Évanégyre dans les précédentes oeuvres de l'auteur, j'ai eu plaisir à faire le lien entre ce nouveau livre et les événements des autres récits, permettant d'apprendre une nouvelle partie de l'Histoire d'Évanégyre. Si La Route de la Conquête en particulier se situait bien avant Les Dieux Sauvages, quelques-unes de ses nouvelles faisaient le lien avec l'époque de la nouvelle série, tout en restant floues quant au contexte et aux événements qui y ont menés, faisant passer le monde vers une époque complètement différente. L'Histoire racontée dans Les Dieux Sauvages étant celle des « vainqueurs », elle garde un certain mystère, nous poussant à douter de cette version. [...] L'intrigue du roman tourne autour d'un conflit entre deux divinités guidant leurs fidèles à travers un héraut qui entend la voix du dieu. La religion sera donc un thème central du récit, de même que la relation entre la protagoniste Mériane et le dieu Wer, des plus mouvementée. Ce premier tome met en place les différentes intrigues de la série de manière efficace, donnant envie de lire la suite. Ce tome présente également un bon nombre de personnages variés et bien écrits. On aura plaisir à voir, dans une saga de fantasy, des personnages féminins aussi importants que les masculins (voire plus), mettant en avant la problématique de la place des femmes dans la société et dans la religion. Nous avons ainsi en Mériane une protagoniste engageante, au fort caractère, indépendante, qui va à l'encontre des valeurs d'une société patriarcale. Elle rejette la religion intégriste du dieu misogyne Wer, mais lorsque le hasard fera d'elle la messagère du dieu, elle n'aura d'autre choix que de collaborer avec lui pour protéger son peuple de la menace du dieu ennemi Aska. Il m'a été agréable de voir ce personnage vider son sac face à une divinité à priori toute-puissante, remettant en cause cette « parole divine » qui ne lui a jamais été bénéfique. Voir la suite sur mon blog : https://lencremonde.wordpress.com/202...
J'ai adoré : les personnages, même antagonistes, les descriptions de bataille, le conflit entre les dieux et leurs personnalités marquées et pas vraiment mauvaises en soi, l'écriture...
Hélas, ce n'est qu'en cours de lecture que j'ai déccouvert que ce n'était plus une trilogie mais une pentalogie et que j'allais devoir attendre un an pour le tome 4 et trois ans pour le tome 5 !
Un peu long à rentrer dedans, mais très bien écrit, et puis quand on commence à y rentrer, on n'en sort plus (à condition, bien sûr, d'apprécier un peu le genre, qui a toutefois énormément bougé depuis les années 80 - bref, c'est pas vraiment un bouquin pour ado, ou alors, ado vraiment lecteur...)
Inutilement long pour une intrigue qui n'avance pas, peuplée de personnages que l'on ne voit pas assez pour apprécier.
J'ai abandonné autour de 500 pages sur 800 face au constat que j'avais mieux à lire ou relire et pas plus que ça envie d'en savoir plus sur ce monde, ses dieux, ses anomalies (la partie finalement la plus intéressante mais si peu abordée) ou - surtout - ses personnages.
Je suis très mitigé sur ce livre. Le worldbuiding est complexe (ce que j'apprécie énormément), les personnages sont bien construits, l'écriture est belle. Mais un problème de rythme m'a empêché de me plonger dans le récit (qui ne manque pas d'action pourtant). Et surtout je n'ai pas du tout mais pas du tout accroché à la redite de l'histoire de Jeanne d'Arc. Tout ceci fait que je ne continuerai pas pour l'instant la série.