« Nous étions aussi las de l’enfer que du paradis, de la foi, de la patrie, du supplice que du pardon. »
Guerre Iran-Irak, chiites contre sunnites. Dès les premières pages, ce cadre vole en éclats. C’est de la guerre en général qu’il s’agit. Celle du souffle suspendu dans les tranchées et des membres arrachés sur le champ de bataille.
L’écrivain a quitté l’Iran depuis longtemps. Il n’est pas certain de comprendre ce qui pousse ces jeunes à marcher sur des mines pour ouvrir une route, à mourir sans même la consolation d’accomplir un acte héroïque. Face au carnage, il ne sait plus si être écrivain se justifie. Alors il prête sa plume aux protagonistes, recueille leurs paroles. Il leur offre l’écriture comme ultime refuge, scintillante comme une apparition divine ou une bombe au phosphore.
Un peu surprise parce que je m'attendais à quelque chose d'hyper réaliste dans la veine de Beaufort de Ron Leshem alors qu'on s'approche plus du conte avec ses personnages archétypaux et des éléments fantastiques (ou hallucinés ? chacun interprétera comme bon lui semblera).