« Retrouver une émotion, tel est le projet que poursuit Christian Gailly, ou son narrateur, dans K.622. […] il fait partager au lecteur, non pas les affres, mais les moments heureux et imprévus de cette recherche. Ce n’est pas cela, c’est presque cela ! On en est très près ou, le plus souvent, très loin. Comment en irait-il autrement puisqu’il s’agit d’une émotion musicale, infiniment subjective, semble-t-il, que le narrateur a ressentie, un soir d’hiver, en entendant à la radio le Concerto pour clarinette en la majeur de Mozart. Son chiffre apparaît en bleu sur la couverture du livre : K.622. » ― Georges Anex, Journal de Genève« Gailly […] est une sorte d’explorateur des petits riens et qui donne à ces petits riens une dimension quasi cosmique. S’il s’agit de trouver une parenté à son écriture, on pourrait la situer à mi-chemin entre Beckett et Sarraute. En très bonne compagnie donc. » ― Jacques Crousset, Le Devoir
Décevant. Seul un chapitre, éventuellement deux, m'a vraiment plu et m'empêche de considérer le livre comme totalement médiocre. Le style d'écriture du premier chapitre ne me plaisait pas par son aspect trop familier et voyeur: j'avais l'impression que l'auteur adressait son journal intime à son lecteur et il disait lui-même vouloir tout partager. Il semble toujours vouloir se justifier, ce qui donne lieu à des répétitions désagréables. Je fais (malheureusement?) partie de ces lecteurs qui aiment les "récits nickel au passé simple" (p. 16) qui répugnent tant à cet auteur. Ma déception s'est encore accrue pendant le long (et quelque peu interminable) chapitre 2: la narration passe de la première personne à la troisième sans que j'en comprenne la raison et le personnage devient encore plus hésitant, ce qui m'agace fortement. Je n'ai absolument pas compris l'intérêt de ce chapitre dans l'histoire. Le chapitre 3, heureusement, était très différent et est un des seuls qui m'ait plu: le narrateur en revient à la première personne, mais est plus effacé et met en avant ses impressions à l'écoute du concerto de Mozart, les mots qu'il essaie d'y poser. Ce chapitre magnifique est une superbe interprétation de ce morceau et une très bonne traduction de l'impossibilité d'écrire les sentiments, les émotions. C'est un thème qui me touche particulièrement et que l'auteur a merveilleusement bien traité dans ce court chapitre de six pages à peine. La suite (les chapitres 4 et 5) ne suit malheureusement pas et on en revient à cet insupportable personnage qui prend néanmoins un peu plus d'assurance dans le dernier chapitre, ce qui m'a aidé à l'apprécier davantage, mais sans plus. Le chapitre 3 mériterait 5 étoiles, mais le reste du livre n'en vaut qu'une, voire 0. C'est vraiment dommage.
Das Thema hat mich gereizt: ein Mann hört im Radio zufällig Mozarts Klarinettenkonzert (KV 622 ist die Werkverzeichnisnummer) und ist davon völlig hin und weg, kauft sich mehrere Aufnahmen und träumt fortan nur davon, das Konzert einmal live im Konzertsaal zu hören.
Dafür braucht er erst einmal einen Anzug und Schuhe, für ihn, der mit dem Geld haushalten muss, ein größeres Unternehmen, das mit einigen Schwierigkeiten verbunden ist. Hinzu kommt noch die attraktive Verkäuferin, die ihn völlig aus dem Gleichgewicht bringt und der er sich in der Umkleidekabine annähert.
Endlich sitzt er dann im Konzertsaal, neben sich eine fremde Frau. Sie ist blind - und ihr Mann hat dem Erzähler gerade frei heraus anvertraut, dass er sie zu verlassen gedenkt, er wird sie nach dem Konzert einfach nicht mehr abholen.
Wem das jetzt reichlich verworren vorkommt, der liegt gar nicht falsch. Der Ansatz mit dem Konzert, das den Erzähler so fasziniert, dass es plötzlich sein ganzes Denken und Handeln beherrscht, ist originell - aber die Umsetzung ... Bandwurmsätze, akute Kommasucht, viele Wiederholungen, Überlegungen, die irgendwohin abdriften, so dass man irgendwann nicht mehr recht folgen kann. Und man muss unbedingt das Konzert kennen, sonst kann man mit dem ständigen "di da da didididi" sehr wenig anfangen.