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250 pages, Paperback
First published February 5, 2014
Et pourquoi tant s'inquiéter du "terrorisme" anarchiste aujourd'hui, alors que la théorie du tyrannicide, qui justifie l'assassinat du tyrant dans le but de libérer le peuple de sa domination, a d'abord été développée en Occident par des chrétiens, des religieux ayant d'ailleurs commis plusieurs régicides à la sortie du Moyen Âge? Et puis, de très nombreux chefs d'Etat ont été assassinés par des terroristes qui n'avaient rien d'anarchiste. Le président des Etats-Unis Abraham Lincoln a été tué par un militant du Parti démocrate.
Il est possible d'identifier l'anarcho-communisme, l'anarcho-syndicalysme, l'insurrectionalisme, l'anarchisme individualiste, l'anarcha-féministe et l'anarcho-écologisme. Tu comprendras dont que les anarchistes peuvent avoir différentes conceptions de la politique, de la société et des priorités militantes.
Pourtant, "spontanément", quand on pense a des anarchistes, on pense à des hommes, car on admet inconsciemment que le système patriarcal va se perpétuer, que les femmes ne se sont jamais révoltées et qu'elles ne se révolteront jamais.
A l'inverse, on est bombardé de représentations de chefs d'Etat et de policiers. Il y a des collections de romans policiers, des séries de télévision et des films à gros budget mettant en vedette des policiers. On y trouve des policiers jeunes, en vacances ou à la retraite, mais qui toujours sont prêts à passer à l'action, à combattre le crime et à sauver leur famille, leur ville ou même l'humanité. (...) Pas surprenant, ensuite, qu'on soit incapable d'imaginer un monde sans police... Notre culture occidentale valorise l'organisation sous une autorité qui détient le pouvoir, et on prétend que c'est ce qui est non seulement le plus efficace, mais aussi le plus naturel aux êtres humains.
Les anarchistes savent surtout que "notre" système actuel de traitement de la criminalité par la police, les tribunaux et les prisons représentent une catastrophe humaine. La prison est "une école du crime", comme le veut l'expression populaire. Et avouons-le: quel manque d'imagination que d'enfermer un individu indésirable entre quatre murs et de verrouiller la porte.