Seuls les enfants savent aimer. Seuls les enfants aperçoivent l'amour au loin, qui arrive de toute sa lenteur, de toute sa douceur, pour venir nous consumer. Seuls les enfants embrassent le désespoir vertigineux de la solitude quand l'amour s'en va. Seuls les enfants meurent d'amour. Seuls les enfants jouent leur coeur à chaque instant, à chaque souffle. À chaque seconde le coeur d'un enfant explose. Tu me manques à crever, maman. Jusqu'à quand vas-tu mourir ?
Des souvenirs d’enfance, avec la perte d’une maman, irremplaçable aux yeux de son enfant. Cali nous rappelle ce que l’enfance provoque, les petits bonheurs de la vie, grâce à des instants volés, par-ci, par-là. Je n’ai pas toujours été transportée par le récit, mais il est sans aucun doute une jolie parenthèse et un moment d’innocence à l’image de l’enfance.
C'est le premier roman de Cali publié en 2018, resté trop longtemps perdu dans ma gargantuseque pile à lire.
Un texte en majeure partie autobiographique, touchant, émouvant.
Bruno a 6 ans lorsque Mireille sa maman disparaît beaucoup trop tôt - à peine 33 ans - emportée par la maladie. Jugé trop jeune, il n'assistera pas à l'enterrement de la maîtresse d'école de Vernet les Bains.
Ce récit, c'est un cri d'amour, de manque d'un petit garçon qui pendant huit mois va s'adresser à celle trop tôt disparue, il va lui raconter sa vie, son quotidien et exprimer son manque, sa colère.
C'est beau, émouvant, ça remue les tripes. L'écriture est touchante, poétique, sensible.
Comment est-il possible de vivre sans amour maternel, sans pouvoir s'accrocher à ses souvenirs matériels car au lendemain de son enterrement tout, absolument tout a été réduit en cendres.
Oh l'amour il est là bien entendu, il a sa famille, son frère, ses soeurs, ses grands-parents mais il ne reverra plus jamais la robe jaune à carrés orange et le sourire de sa maman.
Comment se reconstruire ?
Dans ce roman il raconte le vide, la peur de perdre ses proches, la peur de la mort.
Heureusement la vie est faite de rencontres et il y a un nouveau qui arrive à l'école; Alexandre Jolly, Alex, celui qui devient son ami pour la vie... c'est plus qu'un frère , ils sont liés par un serment.
A la maison, c'est Sandra, sa soeur âgée de 12 ans qui s'occupe de tout, son père se terrant dans le travail et au bistrot pour chasser son chagrin. Bruno ressent cette infinie tristesse.
La vie reprend vaille que vaille, il y a Carol à l'école, Mémé Pilar. Les séparations sont difficiles pour la colo de l'été, c'est toujours la peur au ventre, celle de l'abandon, de la mort.
Un texte que j'ai dévoré, sensible, à fleur de peau, des mots sur les maux de l'enfance. C'est beau.
Ma note : 9.5/10
Les jolies phrases
Le combat de la vie s'apprend dès le plus jeune âge. Mange ou tu seras mangé. "L'homme est comme un animal" disait le chanteur.
Ces mots tombent en moi comme l'espoir d'une pluie sur un champ brûlé. J'aurais droit au bonheur.
Quand tu es revenue à la maison, juste avant la fin, tu n'étais déjà plus la même. À l'hôpital, les docteurs avaient tenté de guérir ton mal, pour ça ils t'avaient brûlé de l'intérieur. Tu étais partie si longtemps. Je comprenais à peine ce qui se passait. en moi il n'y avait que ce mot : pourquoi ? Un mot qui se cognait contre les murs du silence. ce mot qui cherchait une issue, un bout de réponse, n'importe quoi, et qui sans cesse hurlait ; pourquoi, pourquoi ?
La vie n'attend personne au bord de la route. Elle n'admet aucune excuse. Elle est comme ça, la vie qui passe.
Je ne vais pas mourir tout de suite mais je vais mourir jusqu'au bout.
Le chagrin n'est pas un papillon prisonnier. Il ne s'envole pas.
Chaque recoin de la vie, pour peu que l'on gratte un peu, regorge d'instants merveilleux.
Le docteur a même prononcé un mot, pas facile à dire vite : péritonite. C'est quoi ça encore ? Un copain de Tétanos ? Une maladie à tête de mort qui s'acharne sur les petits ?
Seuls les enfants savent aimer. Seuls les enfant aperçoivent l'amour au loin, qui arrive de toute sa lenteur, de toute sa douceur, pour venir nous consumer. Seuls les enfants embrassent le désespoir vertigineux de la solitude quand l'amour s'en va. Seuls les enfants meurent d'amour. Seuls les enfants jouent leur coeur à chaque instant, à chaque souffle. A chaque seconde le coeur d'un enfant explose.
Depuis ton départ, un voile noir a recouvert notre maison. Nous peignons tes silences sur les papiers chagrins des murs.
C'est donc ça, la vie : des rêves qui se noient petit à petit, un sac où s'entassent pêle-mêle amours et joies, des chagrins qui pèsent et vous emportent vers le fond?
Tout le monde sait bien que le mensonge c'est comme la mort : ça n'existe pas.
Ces jours se succèdent, se ressemblent, et tu n'es pas là. Je ne supporte pas leur défilé idiot. Je suis né; ça n'a d'intérêt que pour suivre chacun de tes pas. C'est le bon sens, le sens de la vie. À quoi bon si je ne peux pas te parler de mes joies et de mes souffrances ? Pourquoi les affronter sans toi ?
Les enfants, ne faites pas de bêtises, faites attention à la vie. C'est important, la vie.
La mort n'existe pas. Le désespoir, lui, je peux le toucher. C'est une matière visqueuse, une mauvaise sentinelle postée sur le chemin. Elle me surveille. Depuis ton départ, chaque jour crée une distance nouvelle. Tout est de plus en plus loin de toi. Ralentir, oui ralentir... Ne pas m'enfuir. A quoi bon prendre le large maman ? Ma vie, je peux te l'offrir entièrement.
Le d�marrage est terriblement triste puisque les premi�res lignes relatent l'enterrement d'une jeune trentenaire, vu par son fils de 6 ans, interdit de c�r�monie car trop jeune... Ce sera donc un livre sur le deuil, celui qui brise une famille, qui casse une enfance trop t�t.L'�criture est po�tique et rythm�e : des phrases courtes, des mots bien choisis, on reconna�t bien l� l'auteur de chansons. Cali s'adresse � sa maman et lui raconte sa vie apr�s sa mort.Trop �motive, trop touch�e par l'histoire et la sensibilit� qui s'en d�gage, je pr�f�re abandonner (p57) cette lecture pour quelques temps. J'y reviendrai � un meilleur moment...
Récit bouleversant d’un enfant de six ans meurtri par la perte de sa mère. Une petite vie qui tente de son mieux de survivre à ce terrible drame qui ronge toute sa famille, afaiblissant les dernières énergies d’un père qui a perdu l’une de ses raisons de vivre. Agité par tout le désarroi qui l’entoure, Bruno ne sait pas faire sans celle qu’il aimait jusqu'à en mourir. Les sentiments de cet enfant sont les plus sincères qui puissent exister, il n’y a pas de fin pour une mère, son parfum se retrouve partout.
Plus connu pour son métier de chanteur, Cali a décidé de toucher à un autre art : la littérature. Les années 2016 et 2017 semblent avoir été importantes pour le chanteur et l’écrivain car, il a souhaité mettre en exergue son enfance, sa famille et notamment la tragédie qu’il a vécu. Dans Seuls les enfants savent aimer, il inscrit les souvenirs d’une mère, d’un père et de ses 6-7 ans .
Une autobiographie ciblée sur les 6/7 ans du chanteur dont le drame et le leitmotiv lancinant sont la perte cruciale de sa maman. Une soif d'amour, de tendresse, de transfert de bras maternels qu'il ne retrouve pas. C'est douloureux et touchant. De jolis passages sur la nature, un clin d'œil à mon département. Mais l'écriture m'a semblé chaotique, la fin a été une délivrance. Ce qui ne m'empêchera pas de découvrir sa suite.
Je suis un peu déçue par ce roman autobiographique. Bien sûr, l'histoire de Cali est tragique, et l'on est forcément touchés par ce témoignage et les souvenirs qu'il évoque avec beaucoup d'émotion, je ne remets absolument pas en cause sa douleur et sa tristesse. Mais le choix des mots est pour moi peut être un peu trop naïf, et j'ai eu du mal à vraiment être émue. Je le suis nettement plus par ses chansons, qui sont écrites avec plus de naturel et d'inspiration.
Un récit à la frontière du témoignage dans lequel le chanteur Cali se livre sur le drame qui a bouleversé son enfance : la perte de sa maman. A travers des souvenirs, il va revenir sur cette perte et ce deuil, avec des mots et des ressentis d’enfants.
Ce livre n'est pas vraiment ce que je m'attendais à lire dans sa forme. Il est très touchant dans sa démarche et m'a fait versé quelques larmes. Cependant l'écriture m'a légèrement dérangé dans le sens où l'on est sensé lire les pensées d'un enfant de 6 ans sauf que ce qu'on lit m'a paru bien trop élaboré pour que j'y vois vraiment un enfant.
La vie sans elle « 7 janvier, six ans, Vernet-les-Bains, enterrement de maman, interdiction d’y aller, ai tout vu de la chambre, volet mal fermé, ne pas pleurer. » Tout est dit, ou presque.
De Bruno Caliciuri, alias Cali, on connaissait l’habileté à associer des paroles fortes à des musiques pop-rock. De Rage, son livre d’entretien avec Didier Varrod, on sait l’origine de ses engagements, de sa famille italienne et espagnole, de son attachement au pays catalan. De la superbe chanson qui donne aussi son titre à ce premier roman Seuls les enfants savent aimer, on comprend que l’amour dont il est ici question est d’autant plus fort qu’il a la pureté d’une grande étendue blanche: La neige est tombée cette nuit La neige c'est l'or des tout petits Et l'école sera fermée Seuls les enfants savent aimer À la fenêtre j'ai chaud au ventre La neige n'a pas été touchée Dehors la rue qui se tait Seuls les enfants savent aimer Je passerai te prendre Nous irons emmitouflés Marcher sur la neige les premiers Seuls les enfants savent aimer Nous marcherons main dans la main Nous marcherons vers la forêt Et mon gant sur ton gant de laine Nous soufflerons de la fumée Nous ne parlerons pas La neige craquera sous nos pas Tes joues roses tes lèvres gelées Seuls les enfants savent aimer Mon ventre brûlera de te serrer trop fort De là-haut le village Est une vieille dame qui dort La neige est tombée cette nuit La neige c'est l'or des tout petits Et l'école sera fermée Seuls les enfants savent aimer https://www.paroles.net/cali/paroles-...
Dès les premières lignes, on comprend que la personne à la fenêtre est un petit garçon de six ans qui vient de perdre sa mère. « 7 janvier, six ans, Vernet-les-Bains, enterrement de maman, interdiction d’y aller, ai tout vu de la chambre, volet mal fermé, ne pas pleurer. » S’il n’y a pas d’école en ce jour, c’est parce que le défunte était l’institutrice de ce petit village des Pyrénées-Orientales, au pied du Canigou. À la douleur vient s’ajouter la colère, car Bruno n’est pas autorisé à accompagner les autres membres de la famille à l’enterrement, sans doute histoire pour le préserver. Mais de la chambre où il est consigné, il voit ou devine presque tout de la cérémonie. Et comprend qu’il lui faudra désormais apprendre à vivre sans la personne la plus importante de sa vie, même s’il lui reste frères et sœur, même s’il lui reste son père, Même s’il lui reste Octave et tata Marcelle, leur chienne Diane, même s’il lui reste Arlette Buzan, la très bonne amie, son mari René et leurs enfants Bruno, Lili et Domi. Il a beau les aimer tous, le vide demeure béant. Il est où est le bonheur, il est où? Bruno en trouve des miettes dans la compagnie de son frère Aldo, de sa sœur Sandra qui, à douze ans, a pris les rênes du ménage «elle sauve comme elle peut notre famille du naufrage». Il y a aussi les repas du dmanche soir chez les Buzan quand il a droit aux câlins d’Arlette. « S’il reste un peu de joie, nous nous pressons pour la goûter autant que possible. » Il ya enfin Alec, le vrai copain qui souffre avec lui et la belle Carol, sorte de fée qui rayonne dans toute la cour de l’école. Carol qui lui offrira un sourire quand il dansera avec elle une sardane, la traditionnelle danse catalane. Un instant pendant lequel il peut humer goût du bonheur. Comme quand, avec un ballon improvisé, il parvient à marquer entre le pylône électrique et l’escalier, le terrain de rugby improvisé. Mais l’absence, la douleur, le mal qui le ronge ressurgissent aussi. Dans le regard des élèves, dans les yeux de son père qui a pris l’habitude de faire un détour pa rle bistrot avant de rentrer et qui veut noyer son désespoir avec le père de Franck Guitard, sans savoir que derrière la vitre Aldo, Bruno et Franck étaient les témoins muets et tristes de leur déchéance. « On se tenait là, tendus, le nez collé à la vitre, face au drame. Unis par la peine de nos pères qui se donnaient en spectacle, deux chiens abandonnés par la vie. » Une appendicite suivie d’une péritonite ne va pas arranger les choses, pas plus que le colonie de vacances, vécue comme une nouvelle épreuve, même si Patricia, la fille du directeur, avec ses longs cheveux roux bouclés «comme du feu en cascade», ses petites tâches de rousseur et sa poitrine généreuse le divertira le temps d’un rêve éveillé. Au fil des pages, on sent la fragilité du petit garçon, on aimerait le prendre sous notre aile, l’encourager, lui dire que le temps soignera ses blessures. Toutefois, dans cette longue lettre adressée à sa mère, c’est la sensibilité à fleur de peau qui fait preuve de la plus grande lucidité : « Ton enterrement s’éloigne un peu plus chaque jour. Ce que je sens, ce que je ressens, ce sont ces jours qui glissent les uns sur les autres. Chacun efface le précédent. Pourtant je distingue tout avec précision. Je suis toujours derrière ces volets, me demandant si je passerai toute ma vie caché, à regarder la procession. » Un roman fort, une superbe déclaration d’amour. Un premier roman très réussi.