Le commandant Illich Ramírez Sánchos, « Carlos », est une légende vivante. Enlevé au Soudan sur ordre de Charles Pasqua, il est emprisonné en France depuis 23 ans. C'est lui qui a monté et exécuté le plus d'opérations armées contre l'occupant israélien, dont l'enlèvement de 11 ministres de l'OPEP en 1975, et l'opération Haïfa en 1976, plus connue sous le nom d'opération Entebbe. De nationalité vénézuélienne, riche de l'expérience anti-impérialiste latino-américaine, converti à l'islam, il a des points de vue d'une étonnante perspicacité, en matière de relations internationales, et sur la France en particulier. Rien de plus éloigné de l'inciation au terrorisme dans ses textes ici rassemblés !
Avec des analyses de Brigitte Brami (poète), Rachid Benaïssa (spécialiste du Proche-Orient), Isabelle Coutant Peyre (avocate), Ginette Hess-Skandrani (militante écologiste), Pierre Panet (syndicaliste), Maria Poumier (spécialiste de l'Amérique Latine), Israël Shamir (écrivain), Damien Viguier (avocat).
Sans adhérer à toute les opinions formulées dans ce livre, il est néanmoins intéressant d'entendre l'histoire de « Carlos » par un récit de première main. C'est ce qui constitue la deuxième partie du livre, certainement la plus captivante.
La première partie du livre est constituée d'écrits réalisés par des soutiens d'Illich Ramírez Sánchez (dit Carlos), et traite de nombreux sujets, historiques, géo-politiques, sociétaux, liés au sujet du terrorisme (ou de la « lutte contre l'impérialisme », appelez ça comme vous le voulez). Les thèmes de la guerre, de la résistance contre la violence institutionnelle, et (en somme) de la légitimité de l'usage de la violence, sont omniprésents dans cette première partie.
Les arguments présentés sont intéressants, sérieux, et quelle que soit la posture que l'on souhaite adopter, il est sans doute indispensable pour comprendre d'où vient, et où va le terrorisme, d'être initié à cette rhétorique.