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Éparse

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À travers une série de fragments, Lisa Balavoine – la quarantaine, divorcée et mère imparfaite de trois enfants – fait le tour de son existence comme on fait le tour du propriétaire, et signe le roman espiègle et nostalgique de toute une génération.
Convoquant la mémoire de chansons, de films, d’événements emblématiques des années 80 à aujourd’hui, entremêlant souvenirs de jeunesse et instantanés de sa vie quotidienne, elle fait de son histoire intime un récit dans lequel chacun peut se reconnaître. Car les questions qu’elle pose (sur l’éternel recommencement de l’amour, sur les héritages et la transmission…) sont les nôtres. Car ses doutes, ses joies, ses peines fugaces ou durables, nous les connaissons. Car les inventaires audacieux qu’elle propose (description à la Perec d’un tiroir de salle de bain, arguments pour ou contre la vie de couple, liste de ses phobies, déclarations d’amour aux acteurs qu’elle a aimés…) nous renvoient à nos propres obsessions.
Telle est la prouesse de ce livre : à mesure que l’auteur rassemble les morceaux de son puzzle personnel et tente l’autopsie de la première moitié de sa vie, c’est le lecteur qui se redécouvre lui-même.

245 pages, Kindle Edition

First published January 3, 2018

2 people are currently reading
54 people want to read

About the author

Lisa Balavoine

5 books13 followers
Lisa Balavoine vit et travaille à Amiens comme professeur-documentaliste.
Eparse est son premier roman, dont des extraits ont été publiés dans la revue Décapage.

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Displaying 1 - 8 of 8 reviews
Profile Image for Henri-Charles Dahlem.
291 reviews11 followers
January 22, 2018
Lisa rien que toi, moi, nous
Lisa résume sa vie, fait des listes, crée son propre dictionnaire, accompagne le tout d’une jolie playlist et nous offre le roman le plus délicieux de ce début d’année.

Les émotions, l’exaltation, le sourire permanent au coin des lèvres qui accompagne le critique au moment de rendre compte d’un bonheur de lecture sont quelquefois de terribles ennemis. Car se pose alors la question : « comment pourrai-je au mieux rendre compte de l’originalité de ce livre, du plaisir rencontré au fil des pages, de ce lien invisible mais très solide et très exclusif qui s’est créé entre Lisa et moi. D’ailleurs, ai-je vraiement envie de le partager, de rajouter le nous après le toi et moi ? Comme l’égoïsme est un vilain défaut, voici les clés de plus original des romans de cette rentrée.
Le résumé le plus court, mais aussi le plus juste, est livré par la romancière elle-même qui parle de Haute fidélité de Nick Hornby : «des listes, de la musique et des histoires d’amour ratées. Un bon résumé de ma vie».
On peut donc aussi suivre ce mode d’emploi, cette Vie mode d’emploi, en énumérant les listes que dresse Lisa pour retracer son parcours de fille, de femme, de mère. Au célèbre «Je me souviens… », il convient de rajouter «La dernière fois que… » ou encore, par exemple, «Nous nous habituons… » ou encore «j’ai essayé… » et plus original les « Je t’aime Mathieu Amalric parce que… » qui nous offrent sur des pages l’occasion de partager des souvenirs, des images, des émotions, des remarques. Après la liste des conseils qu’on lui a longtemps dits, comme: «Celui-là, c’était pas le bon / Un de perdu, dix de retrouvés / C’est bien aussi d’être seule… », on ajoutera encore

– pour notre plus grand bonheur – des listes d’adjectifs, des listes de verbes «Disséquer, décortiquer, dépecer, démantibuler, détruire… », des listes de courses qui ont garni le réfrigérateur familial et, cela va de soi, l’inventaire de son sac à main au fil des ans ainsi que celui des armoires familiales (ah, le sous-pull en lycra !)
Viendront encore les acteurs et chanteurs, les auteurs qu’elle a lu et dont elle parsème le livre de citations ou encore, pour faire bonne mesure, les émissions de télé qui l’ont accompagné de l’enfance à l’âge adulte.
On réservera une place à part à la musique. Car si la bande originale figure en fin de volume, la bande-son est indissociable de la vie de Lisa, dès sa naissance (c’est parce que ses parents avaient acheté l’album Sad Lisa de Cat Stevens en 1970
Et qu’ils aimaient beaucoup cette chanson qu’elle a été prénommée Lisa).
De Brassens à Dominique A., de The Cure à à Portishead, en passant par Michael Jackson et Madonna, on peut aussi raconter une vie. Surtout si l’on y ajoute les titres qui accompagnent les amours naissantes et ceux qui, par la suite, pansent les plaies des chagrins.
Car après les listes et la musique viennent «les histoires d’amour ratées». Une autre façon de résumer le roman. Cela commence avec la séparation de ses parents en 1977 : « Jeune femme bien sous tous rapports quitte homme bien sous tous rapports. Entre eux, une fillette de trois ans. Derrière, un mariage hâtif d’adolescents trop vite devenus parents. Devant eux, un divorce pas vraiment à l’amiable, pas vraiment à tort. » Ballottée entre père et mère, essayant de trouver un peu de réconfort chez les grands-parents, cherchant aussi bien avec les copines qu’avec les garçons la signification de l’amour, faisant des expériences diverses, couchant avec ne inconnue autant qu’avec son meilleur ami, on la suit jusqu’au moment où elle devient elle-même mère et où ses enfants lui renvoient quelques messages subliminaux, par exemple quand son fils lui lance «J’ai envie de voir tous les films de Mathieu Amalric». En effet, les chiens ne font pas des chats.
Je pourrai m’arrêter là car vous devez avoir sans doute n’avoir qu’une envie, vous précipiter chez votre libraire. Mais il y a encore tant à dire.
Vous mettre l’eau à la bouche avec quelques aphorismes et formules qui, comme le beurre dans les épinards, rajoutent de la saveur au récit. En voici quatre parmi d’autres : « Il m’arrive d’appeler des amies le soir pendant des heures. Cela me semble bien plus efficace qu’une consultation chez le psy. » ; « Tous ces gens qui déclarent : "j’ai l’impression de passer à côté de ma vie." Je me demande quelle destination ils choisissent à la place » ; « Les amours se suivent. Mais dans l’entre-deux, l’attente peut sembler longue. » ; « Je te quitte, tu reviens. Tu me quittes, je reviens. Personne n’y comprend rien. »
Je n’oublierai pas le tableau hilarant des arguments pour une vie commune et des arguments contre une vie commune et je ne résiste pas à vous livrer ce que je considère comme la preuve la plus tangible de la naissance d’un écrivain : quand le vocabulaire ne suffit pas à rendre exactement un sentiment, un fait marquant, alors le mieux est d’un créer un. Délectez-vous de ce dictionnaire, de ces nouveaux fragments d’un discours amoureux :
Nostalgymnastique (n.f.) : stimulation mnésique de la pensée qui consiste à regretter de façon répétée des sensations, des objets ou des lieux disparus afin de provoquer leur résurgence.
Couplabilité (n.f.) : habilité du sujet à éprouver un sentiment de faute après avoir mis à mal l’avenir de son couple, et par conséquent l’équilibre familial.
Électrolovographie (ELG) : représentation graphique de l’activité amoureuse du cœur, nommée électrolovogramme. Cette activité électrique est liée aux variations de potentialité amoureuse des cellules spécialisées dans la cristallisation (lovocytes) et des cellules spécialisées dans l’automatisme et la conduction des influx nerveux dans le sytème amoureux.
Exemple : On ne peut plus rien pour cette patiente docteur, son ELG ne donne plus signe d’activité.
Rupturlute (n.f) : Rupture brutale, à s’en ôter les mots de la bouche.
Exemple : Ce mec m’a encore fait le coup de la rupturlute. Franchement, c’est dur à avaler.
Désordinaire (adj.) : se dit d’une personne ou d’un fait qui n’est pas conforme à l’ordre établi, qui a pour habitude de rompre avec les habitudes, de façon parfois chaotique.
Archéolovie (n.f.) : Étude approfondie d’histoires d’amour anciennes reposant sur la collecte de leurs traces sensibles et de leurs preuves matérielles.
Phosphène (n.m.) (grec phôs, lumière, et phainein, briller) : sensation devant l’œil d’éclairs lumineux, bleutés ou blancs, mieux visibles la nuit et qui se répètent souvent au même endroit.
Exemple : J’ai des phosphènes plein les yeux, ça fait comme une boule à facettes qui tourne non-stop dans ma tête.
Exclusivisme (n.m.) : droit imaginaire que l’on s’octroie de posséder l’amour exclusif de quelqu’un que l’on aime à l’exclusivité de tout autre.
Mélancollection (n.f.) : ensemble de données tangibles qui, accumulées, constituent le terreau fécond d’une tristesse ressentie de manière régulière et douloureuse.
Indécroissance (n.f.) : aptitude physio-sociologique des enfants à prendre de l’âge bien plus vite que leurs parents et à s’éloigner d’eux alors que ceux-ci ne sont pas du tout préparés à leur départ.
Exemple : Mon fils fait une violente poussée d’indécroissance : si ça continue, il sera adulte avant moi.
Et si après ça, vous n’êtes toujours pas convaincus, j’imagine qu’il ne reste plus qu’à tenter dans me lancer dans une opération du type «satisfait ou remboursé» !
Profile Image for Eimelle Lect.
17 reviews6 followers
January 21, 2018
Voici un livre qui mérite bien son titre!

Un premier roman étonnant... roman ... pas vraiment d'ailleurs, le choix narratif est différent et fait tout l'intérêt et l'originalité de ce texte.

Recueil de pensées, de souvenirs, sous forme de listes souvent, entrecoupées de paroles de chansons (on trouve la bande originale d'ailleurs à la fin) , de films et autres instantanés de la vie quotidienne , entre amours, enfants, séparation, relations compliquées avec sa mère, ainsi que des définitions de mots inventés, le principe m'a séduite!

A travers eux, par bribes, on découvre la vie d'une quarantenaire divorcée, je pense que les lectrices d'un âge voisin s'y retrouveront beaucoup, les mêmes souvenirs musicaux peut-être, les mêmes situations, de la rencontre amoureuse aux soucis de la garde alternée ... et le cas particulier devient miroir...

Pour les autres, de quoi passer également un bon moment de lecture, il y a de l'humour, beaucoup d'auto-dérision, et des personnages franchement attachants!
225 reviews26 followers
February 7, 2018
"Enfant, je n'avais pas envisagé de devenir une personne normale."

Ainsi commence le premier roman de Lisa Balavoine. Enfin, roman... J'aurais plutôt appelé "mémoire" cette collection de pensées et de souvenirs hétéroclites à première vue, mais parmi lesquels un fil directeur émerge peu à peu: celui de la vie amoureuse de l'auteure. Je suppose que tous les enfants des années 70 se retrouveront dans son évocation de cette époque, et hocheront la tête avec un enthousiasme teinté de nostalgie à la lecture de ses énumérations de détails marquants. La liste est d'ailleurs un procédé qu'elle utilise souvent, qu'il s'agisse de répertorier les stars avec qui elle a vécu des histoires d'amour imaginaires, les petites phrases lancées par des gens bien intentionnés après son divorce, les choses qu'elle a essayées, portées ou perdues au fil des ans.

De manière générale, l'absence de fioritures de son style rend encore plus percutante sa franchise sans fausse pudeur, qu'elle évoque ses rapports difficiles avec sa mère, la désorientation de se retrouver célibataire à 40 ans ou la passion charnelle d'un nouvel amour. Elle affirme ne pas savoir elle-même quel genre de fille elle est; pourtant, le portrait qu'elle brosse à petites touches apparemment désordonnées témoigne d'une grande capacité d'introspection et d'une belle lucidité sur soi - ainsi que d'un humour désabusé qui la rend très sympathique. Souvent, en la lisant, je me suis dit: "Oh, ça, j'aurais pu l'écrire, j'aurais voulu l'écrire!". (Je ne prétends pas que j'en aurais été capable: les choses semblent toujours très faciles à accomplir quand on n'en voit que le résultat fini.) Bref, roman ou mémoire, "Éparse" m'a tellement séduite que je l'ai dévoré d'un trait. Et qu'il m'a donné des fourmis dans le clavier.

Mon blog lecture: https://l4nn3x3.blogspot.be/
Profile Image for NoID.
1,548 reviews13 followers
March 21, 2022
Les livres sont des rencontres et le timing est important. Trop tôt, on y comprend rien. Et trop tard… c’est trop tard.



Un livre comme une malle aux trésors de chroniques, pensées, morceaux de vie, musiques, instants, douleurs et rencontres…



Lisa dévoile ses peurs et ses doutes, ses remises en questions, ses erreurs cent fois répétées et ses fragilités avec beaucoup d’émotion et de sincérité.



Un magnifique petit bijou qui porte bien son nom, tant il ressemble à la vie qui bouscule



https://www.noid.ch/eparse/
Profile Image for Charlotte.
551 reviews32 followers
August 20, 2024
Étonnamment bien. En général j'ai du mal avec les auteur·ices qui se parlent à eux/elles-mêmes dans leurs livres, personne d'autre n'y comprend quoi que ce soit (sauf les éditeur·ices et les cool girls de St Germain des Prés).
Pourtant, même si les références et situations de vie de Lisa Balavoine sont très différentes des miennes, elle a réussi à me faire visiter son univers. Nice job.
Profile Image for Isabelle Purally.
31 reviews
February 13, 2018
Ce livre est une sorte de fourre-tout de pensées et de réflexions éparses, sorte d’inventaire à la Prévert, qui mises bout à bout font la trame d’une vie.
Lisa Balavoine porte un regard sans concession sur son corps, sur ses amours, sur ses relations tumultueuses avec sa mère.
Elle nous livre quelques réflexions de ses enfants avec humour et tendresse.

Quel que soit l’âge du lecteur, je suis sûre que chacun y trouvera quelque chose qui lui ressemble, tant tout est précis, criant de vérité.
C’est drôle, souvent, c’est nostalgique aussi, c’est formidablement bien écrit par une auteure dont on n’a pas fini d’entendre parler.
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