De sa lèvre inférieure au tréfonds de sa chemise, il a une cicatrice qu’il dissimule sous une écharpe. Le jour, il compte et recompte des colonnes de chiffres. La nuit, il retrouve Sam, Thomas et Lisa au café. Ses trois amis ne savent rien de lui. Un soir, il décide d’ôter le cadenas de son armoire à souvenirs. Et de raconter avec fantaisie l’empreinte que l’Histoire a laissée sur son corps…
Dieses Buch hat mich echt gefordert und ich bin so froh es nicht aufgegeben zu haben,denn nach einen starkem Anfang war ich in der Mitte kurz davor, da ich mich völlig verloren fühlte und keinen roten Faden mehr gefunden habe und mich gefragt habe "was passiert hier gerade, es ist nur noch skurril" aber das Ende hat mich dafür umgehauen, berührt und ergriffen. Ein paar Fragezeichen haben sich zu Ausrufezeichen entwickelt, aber eben nicht alle und ein bissl Verwirrung ist noch da. Der Autor spielt sehr mit ausdrucksstarken Bildern, die skurrieler nicht sein können. Wahrscheinlich müsste ich es mit dem jetzigen Wissen nochmal lesen. Daher gebe ich dem Buch 3,5 🌟 es ist echt lesenswert aber die Art und Weise wie mir hier die Geschichte erzählt wird ist nicht leicht ( soll es wahrscheinlich auch nicht). Ich könnte mir vorstellen das dies ein Buch ist,welches nach hallt und dann noch steigt in der Bewertungsskala. Ich hab auf jeden Fall Redebedarf.😉
J'ai beaucoup aimé, presque un coup de coeur (j'étais sûre que cela allait en être un mais la fin aurait dû être plus courte et plus franche, l'auteur traîne un peu en longueur, comme si on n'avait pas compris, et cela enlève de l'efficacité et diminue l'émotion). Il y a dans ce premier roman un secret bien gardé, de l'humour, de la philosophie, de la tragédie et beaucoup de poésie. Je dirais même qu'il y a plusieurs livres dans ce même livre. Certains y trouvent du Vian, moi je vois plutôt du Joël Egloff. Ce qui semble être du Vian n'a pas à mon avis le même sens que chez Vian. Dans le livre de Gilles Lemarchand, la fantaisie et l'absurde servent à rendre la vie plus belle et la routine, amusante, aident à mieux cacher les secrets et oublier les tragédies, mais la fantaisie et l'absurde, c'est aussi la forme que prennent les souvenirs quand ils infiltrent le présent. On peut, certes, trouver les défauts mais vraiment pas envie. Lecture à conseiller.
Un livre très poétique qui utilise absurde et fantaisie pour s'émanciper des traumatismes de l'enfance ainsi que d'une vie monocorde et dénuée de sens. Le narrateur est un blessé de guerre en deuil, mais il fait du chaos présent dans son esprit un monde coloré et plein de surprises.
Pas un coup de cœur, toutefois un roman que je recommande vivement pour réfléchir en passant un bon moment; aussi très riches en procédés littéraires, de quoi satisfaire mon cerveau d'étudiante en LLCER 🫣
Original, divertissant, émouvant. Dans un langage traumatisé est raconté le périple d'un héros de notre temps, d'un homme souterrain blessé par l'atomisation et la solitude, racheté par le seul contact humain dont il est capable. Un mythe moderne qui résonne de notre héritage littéraire commun.
Le premier roman de Gilles Marchand est un chef d’œuvre. Il y a de tout, pour tous les goûts. De la romance, du drame, de l’humour et du suspense, impossible de le lâcher. Je n’avais pas dévoré un roman comme ça depuis des années. J’ai hâte de lire les autres œuvres de cet auteur.
Thomas est comptable, il a 47 ans, il passe ses journées dans les chiffres et depuis dix ans ses soirées dans le bar de Lise dont il est secrètement amoureux, c'est devenu un rituel. Il y rencontre ses amis Thomas et Sam. Un disque des Beatles, le plus souvent, un morceau qu'on écoute et nos amis ont pris l'habitude de combler ensemble leur solitude.
Thomas écrit un roman dont il parle peu. Ecorché de la vie suite à un accident, il parle de ses deux enfants perdus - enfants qu'il n'a jamais eu...
Sam, orphelin a atterri dans ce bar depuis la mort de son père, étrangement depuis peu il reçoit régulièrement des lettres de ses parents disparus...
Notre narrateur quand à lui, porte toujours une écharpe autour du cou quelque soit la saison cachant des cicatrices... Un soir, par maladresse, il renverse son café brûlant. Le liquide s'échappe dans son cou et sur l'étoffe qui l'entoure. Troublé, il rentre chez lui.
Ses amis lui disent qu'entre amis on peut tout se dire. C'est peut-être le moment de se libérer de son lourd secret. En effet, peu à peu une brèche s'ouvre et notre narrateur va peu à peu nous raconter son histoire , le tout au départ d'une photo jaunie, celle de papi Pierre-Jean.
Le récit semble léger d'apparence, loufoque , fantasque par moments. mais détrompez-vous il est beaucoup plus profond.
Il nous raconte entre autre comment on récolte les nouilles en carrière, ce qui se passe dans son immeuble suite au décès de la concierge pour la gestion des déchets. Ceux-ci s'accumulent dans la cage d'escalier comme son lourd fardeau qui, au plus il se libère de son secret, au plus profond des strates de souvenirs il creuse, obligeant à creuser une galerie pour se rendre chez lui comme au plus profond de son âme.
C'est étrange au plus il se livre, au plus le bar se remplit, de plus en plus de monde vient pour l'écouter. Bienvenue dans le monde de l'imaginaire, de l'absurde, un monde ressemblant étrangement à celui de Boris Vian, une filiation qui correspond à mon sens à merveille à l'auteur.
J'avoue m'être un peu perdue dans cet univers décalé durant la lecture, me demandant où Gilles Marchand voulait m'emmener mais il le savait lui, il m'a mené comme un funambule (oui je sais c'est facile - second titre de l'auteur) sur un fil tendu auquel je me suis accrochée jusqu'au bout du récit. Croyez-moi il savait exactement où il voulait nous mener. Et au final j'en suis enchantée.
Avec poésie, extravagance, l'imaginaire de Gilles Marchand nous parle dans ce premier roman très réussi du poids des secrets, de la solitude et de l'amitié.
Une belle découverte au final, le second "Un funambule sur le sable" a rejoint ma PAL car j'ai vraiment envie de connaître l'univers de cet auteur.
Ma note : 8/10
Les jolies phrases
Ce morceau, cette ambiance, je prends conscience que nous avons tous nos secrets, nous sommes effectivement ici chez nous.
Je me souviens qu'après ces siestes tu me proposais d'aller au café, parce que les amis c'est ce qu'il y a de plus important dans la vie, et que les amis c'est dans les cafés qu'on les trouve.
L'Histoire n'est pas juste.
L'écharpe m'a permis de masquer cette différence. Elle soulève d'autres questions mais il est plus facile de vivre avec des questions qu'avec une différence.
J'ai trouvé mon écharpe comme un voile qui transforme la réalité.
La présence de tous ces anonymes me permet de me détacher de ce que je leur raconte. A travers eux, mon histoire devient 'une histoire". C'est peut-être ce dont j'avais besoin pour avancer.
C'était l'école qui me renvoyait le plus le reflet de ma différence.
Ne pas s'encombrer de la réalité, transformer son présent pour oublier son passé.
Le discours d'adieux c'est la main du noyé qui se dresse une dernière fois à la surface de l'eau parce qu'il sait que dans quelques instants si l'on parle encore de lui, ce sera uniquement au passé.
Nous avançons et nous jetons au rebut tout ce que nous estimons inutile, tout ce qui nous embarrasse. Nous pensons faire place nette, mais au final, nous ne faisons que déplacer, éloigner.
C'est peut-être ce dont j'avais besoin pour avancer. Je ne suis qu'une bouche, une espèce de lien avec un autre temps qui se dépossède de ce qu'il a sur le coeur. Mon histoire leur appartient et se mêle à leurs propres souvenirs.
Un univers réaliste où le fantasque étend ses ailes. L'inspiration tirée de l'Ecume des jours de Boris Vian est assumée, l'auteur fait référence au roman et son pianocktail. Ce roman est bien écrit, se lit facilement et m'a fait beaucoup rire. La description du monde est assez cynique, mais c'est fait avec suffisamment d'humour pour ne pas déprimer. Je l'ai préféré à l'écume des jours parce qu'on n'est pas ensevelis sous une avalanche de mots compliqués mais de poubelles et pour le fait qu'au début le roman passe pour réaliste. C'est progressivement que la différence avec la réalité apparaît et grandit.
Pour moi, la foule qui s'amasse dans le bar pour l'écouter raconter son histoire presque banale (sauf la fin qu'il réserve à ses amis) a autant de sens que les poubelles qui s'amassent dans le hall à la mort du concierge et dans laquelle ils sont obligés de creuser un tunnel. Ca manque de réalisme bien évidemment, mais ce livre ne cherche pas à être réaliste, au contraire.
Un homme vit une vie monocorde, en se cachant le bas du visage meurtri, d’une écharpe. Petit à petit il reprend vie, s’ouvre à ses amis, et dénoue son histoire, celle de sa famille, et le pourquoi de cette cicatrice.
Etonnant dans sa construction, ce livre laisse en haleine pour découvrir un pan de notre Histoire. J’ai bien aimé.
Je ne m'attendais à rien en lisant ce roman, et je me suis laissée envoûtée par ces mots. C'est une belle histoire racontée avec beaucoup de poésie, de douceur, parfois de pesanteur. J'ai aimé ces personnages se donnant rendez-vous dans ce même café et l'histoire de son grand-père Pierre-Jean, qui avait une vision comme dans « La vie est belle » de la dureté de la vie.
Un livre beau, drôle et touchant. D'une poésie inattendue, qui nous arrache un rire lorsqu'elle décrit un tunnel de sac poubelle ou le vol d'une mouche. Un petit bijou d'histoires et d'Histoire qui raconte un Paris des bistrots et des secrets de famille.
Je ne connaissais pas du tout ce massacre, ça m’aura appris quelque chose! Mais je trouve que la fin était trop étiré et c’est vrai que j’ai eu du mal à bien comprendre par moment (mon esprit très réaliste sans doute)
Le début est formidable, tendre et poétique, la suite un peu moins réussie, trop délirante et longue pour conserver l émotion, même si le sujet reste très prenant.
Une bouche sans personne. Le titre m’a beaucoup intrigué. Un peu abstrait, un peu poétique mais à la fois réel et tangible. Une fois le résumé lu, je savais que je n’allais pas pouvoir refuser. Ma curiosité a été piquée. Ma soif de lecture a été étanchée et maintenant, mes doigts vous livrent cette chronique, espérant vous guider sur les sentiers de mon appréciation.
L’élément le plus important dans ce roman est l’ensemble des personnages, surtout le héros principal. Histoire de faire durer le suspense quelques secondes de plus, je vais d’abord parler des protagonistes secondaires faisant partie intégrante de ce récit. Ils sont réalistes. Des gens qu’on pourrait croiser tous les jours dans la rue, dans les grandes villes du moins. Des personnages ayant une vraie identité avec une partie de leur passé dévoilé. J’ai trouvé cela très intéressant, captivant d’avoir des héros ordinaires. Ni charismatiques. Ni sensationnels. Des héros secondaires ordinaires car le personnage principal est tout à fait différent. Un héros, un zéro ? Comment le qualifier ? Tout dépendra de chaque lecteur. Un personnage banal ayant une vie médiocre mais son histoire nous enchante. Un homme dépressif et pourtant, il arrive à nous donner le sourire. Il n’est pas simple de s’adapter à lui, d’apprendre à le connaître. Du moins, au début, pendant une certaine phase, une certaine étape. Une fois ce laps de temps passé, nous le côtoyons sans aucune gêne, sans aucune honte ou désagrément. Pourquoi le héros devrait-il toujours être un personnage charismatique, fort et/ou courageux ? L’auteur, dans son roman, nous fait remarquer que même les personnes que nous qualifions parfois de « ratés » dans notre monde peuvent se transformer en héros d’un soir. En plus de nous étonner, il nous donne une leçon de vie et cela est tout à fait incroyable. Nous n’avons aucune impression de nous faire sermonner durant le récit. C’est seulement en y réfléchissant qu’on se rend compte de cela et des changements qui se sont opérés en nous. Subtil et efficace.
Ensuite, le suspense. L’attente angoissée de ce qui va se produire, de ce qui va arriver. On pourrait se demander où est le suspense ou comment l’auteur arrive à en placer dans son roman et au fil des pages qui défilent, nous obtenons notre réponse et sommes pris dans l’engrenage de ce sentiment. Chaque page tournée nous donne envie de lire encore plus, encore plus vite, et les pages se tournent de plus en plus vite, bougeant sous notre adrénaline de lecture. Je trouve cela très bien joué de créer un sentiment de suspense en dévoilant les personnages au goutte-à-goutte. C’est subtil mais encore une fois, efficace car le lecteur ne peut qu’apprécier ce talent et ce génie, du moins quand il lève les yeux du livre. En fait, cela prouve qu’il ne faut pas toujours de l’action et du danger pur captiver le lecteur. De simples histoires, de simples ragots suffisent à piquer notre curiosité, à nous faire vivre de manière angoissée au cours des pages pour satisfaire notre soif d’informations. Un roman qui sort enfin des stéréotypes et qui nous donne d’incroyables sensations, c’est vraiment le top et très intéressant.
Pour terminer, dans le roman, se trouve une petite touche irréaliste, surréaliste. Je trouve ce procédé assez bizarre de manière générale, un peu trop fantaisiste à mon goût alors que je suis un grand amateur de fantasy. Ici, c’était différent, ça donnait naissance des scènes complètement loufoques, folles, insensées tout en donnant une petite touche heureuse, de couleur au récit, à notre monde. En fait, ce qui est surtout intéressant avec cette touche surréaliste, c’est quand on analyse le cadre spatial de l’histoire. Grande ville pleine de monde, le travail est placé roi. L’indifférence entre les personnes est monnaie courante. Un monde triste, terne, noir et blanc. Alors viennent ces touches imaginaires de couleur pour égayer la vie de notre héros anti-héros. Du coup, ces moments, ces passages complètement fous, déjantés, dignes de l’imagination « travoltarienne » nous émerveillent et nous ne luttons pas pour revenir les pieds sur terre, nous préférons continuer ce voyage insensé, peur de ne plus apprendre à connaître notre personnage principal. Alors, c’est vrai que c’est assez surprenant de lire les premiers passages surréalistes mais c’est comme les épinards, avec le temps, on arrive à les apprécier. Finalement, j’ai succombé à la couleur.
En conclusion, ce livre changeant de mes habitudes a été un chouette moment de lecture, un moment d’ailleurs très intéressant.
Il y a des livres que l’on aime déjà pour les auteurs et les musiciens auxquels ils font référence, sortes de madeleines nous dont la vertu première est de nous replonger au moment où ces œuvres ont traversé nos existences. Dans la bibliothèque du narrateur de ce premier roman on trouve ainsi La conscience de Zeno d’Italo Svevo, L’Attrape-cœur de J.D. Salinger, L’Ecume des jours de Boris Vian et Gros-Câlin de Romain Gary. Côté bande-son, on pourra (ré)écouter plusieurs albums des Beatles, à commencer par l’album blanc, Michel Polnareff ou encore Pierre Vassiliu. Un peu de légèreté dans un monde de brutes. Même s’il convient de prendre garde à la douceur des choses. Car derrière les belles histoires se cachent souvent des drames. On va en avoir une nouvelle preuve en suivant le narrateur – qui n’a pas plus de nom que de visage – au comptoir du café où il retrouve depuis près de dix ans ses amis Sam et Thomas, sans oublier Lisa, la patronne de cet endroit magique qu tout le monde aime. « Bon OK : tu es comptable, tu mesures autour d’un mètre quatre-vingts. Tu aimes les livres, les Beatles et la belote, et tu ne quittes jamais ton écharpe. C’est tout ce qu’on sait ! » Sauf qu’au fil des pages, on va finir par en apprendre davantage, car « on ne peut pas cacher indéfiniment ses cicatrices à sa famille. » Or celles du narrateur sont tout autant physiques que morales. La recette pour surmonter ses malheurs vient du grand-père qui l’a élevé et qui lui a appris à transformer la réalité. « C’est le seul moyen de pouvoir affronter ce qui se cache sous mon écharpe (…) Si je veux me retourner vers mon passé, il va falloir que je me protège de la réalité. S’il faut voir un éléphant qui se dégonfle à Paris, je finirai bien par le trouver. » Une recette qui fonctionne si bien que le cercle des auditeurs ne cesse de croître et que bientôt des groupes entiers viennent écouter ses histoires extraordinaires. Des oisillons tombés du nid et qu’on essaie de nourrir avec des vers avant que leur cadavre aille à son tour nourrir les vers (La nature est à n’y rien comprendre) à la récolte des nouilles qui, comme le sait Monsieur Panzani, s’effectue dans des carrières, le surréalisme va prendre de plus en plus de place dans un récit où chacun finira par dévoiler ses secrets. Sam présentera les lettres qu’il reçoit de sa mère pourtant décédée depuis quelques temps et Thomas qui s’essaie au roman, va s’entretenir avec les enfants qu’il n’a pas eus… Gilles Marchand sait joliment mêler le vrai et le faux, le drame et la légèreté, la fantaisie et la construction soignée. À l’image de son narrateur, il nous livre ainsi les clés de son travail et l’explication du titre qu’il a choisi : « La présence de tous ces anonymes me permet de me détacher de ce que je leur raconte. À travers eux, mon histoire devient une histoire. C’est peut-être ce dont j’avais besoin pour avancer. Je ne suis qu’une bouche, une expèce de lien avec un autre temps qui se dépossède de ce qu’il a sur le cœur. Mon histoire leur appartient et se mêle à leurs propres souvenirs. Chacun en fera ce qu’il voudra. » N’hésitez pas à élargir le cercle… http://urlz.fr/4qrO
C'est toujours étonnant de lire le premier roman après avoir lu le dernier du même auteur, on retrouve évidemment la plume et l'univers, des ponts se créent entre les deux, particulièrement ces deux-là, mais tout en gardant sa spécificité évidemment.
Dans celui-là, si on aime Boris Vian, on ne pourra qu'adorer : c'est poétique, fantasque, touchant, ça démarre en douceur et ça finit dans une explosion fantaisiste (dans le bon sens du terme). C'est drôle, on sourit souvent, et on s'attache à ces personnages un peu décalé, des solitudes qui se sont trouvées. Et en même temps, ça vient raconter une histoire tragique, les traces que l'Histoire a laissé sur ce corps, on découvre à la fin un récit bouleversant qui vient contrebalancer la fausse légèreté du reste. C'est ce que j'aime dans les romans de l'auteur : ça peut sembler doux, léger, drôle, il y a toujours en filigrane un sujet profond qui vient toucher en plein cœur.
C'est donc l'histoire d'un homme lambda, comptable, solitaire, qui rejoint tous les soirs ses amis au café, qui écoute les autres mais ne se confie jamais, caché derrière son écharpe qui lui cache une grande partie du visage. Jusqu'à ce jour où il finit par s'ouvrir, petit à petit. Dévoilant son passé, celui aussi de son grand-père qui semble l'avoir élevé, un homme qui savait transformer la réalité pour en faire quelque chose de beau. Cette ouverture du cœur est un miroir de l'ouverture à la fantaisie, qui prend de plus en plus de place dans la réalité, comme une porte qui s'ouvre et laisse s'échapper toutes les magies retenues pour les déverser dans le quotidien. Une manière de réenchanter nos vies, entre humour et émotion.
Un premier roman réussi et j'ai adoré tisser des liens entre celui-là et le dernier, où on retrouve des thèmes : la musique, la poésie, la guerre, la solitude, l'amour...
Sam, Thomas et Lisa, voilà les trois personnes qui forment sa nouvelle famille.
Lui, il est comptable, il compte, recompte et décompte à longueurs de journée. En sortant du boulot, il continue de compter. Les arrêts de métro, les passagers, ..., et c'est comme cela tout le temps.
Seule escapade, ses moments au café avec ses potes Sam, Thomas et Lisa.
Ce roman est horriblement prenant, dès le début je me suis sentie submergée. Sans en avoir l'air, il y a énormément d'émotions qui englobent le lecteur.
L'auteur utilise un style simple et percutant en même temps. Je découvre sa plume, et honnêtement je suis sortie de ma lecture en me disant qu'il fallait absolument que ce livre soit lu, que son auteur mérite de faire partie des plus grands.
Je vais profiter pour dire un grand bravo à David des Forges de Vulcain pour avoir dégoté et fait ressortir un manuscrit du tiroir dans lequel il se trouvait chez l'auteur.
En refermant ce livre, j'avais l'impression de réellement connaître ses personnages, et ça, c'est une sensation que j'adore, mais qui signifie également que l'auteur a réussi (en tout cas avec moi).