L'été c'est la nuit... Cette oeuvre ambitieuse débute par une plongée dans les ténèbres de la mémoire. A l'orée de la vieillesse, un homme tente de recomposer, dans une quête tributaire du hasard des rencontres, des sensations, des associations de mots et d'images, le processus qui lui a permis, quelque dix ans plus tôt, d'émerger d'une longue névrose. Ce faisant, il entraîne le lecteur dans une véritable "descente aux enfers" -- enfers de l'alcool, du sexe, des faux-semblants - dépeinte sur une mode tantôt tragique, tantôt bouffon, qui donne du monde de la nuit et des plaisirs dans le Japon de la fin des années cinquante, un panorama extraordinairement savoureux.
Pour reprendre les mots que l’auteur lui-même (traduit par Dominique Palmé) incorpore dans son récit, ce roman se donne comme un « hymne exubérant à la sexualité », une « sorte de pèlerinage sur les traces de ces étés d’autrefois » qui s’accompagne d’un « arrière-goût de regret ». Car s’il est l’histoire d’un homme retrouvant ses souvenirs perdus, il est aussi celle d’un homme, seul et vieillissant, forcé de faire face à un poignant constat : si les souvenirs restent, les personnes, elles, peuvent disparaître.