« Je ne suis pas éloignée de croire que c’est pour en venir à écrire ce livre que je suis devenue écrivain »,a dit Claire Martin à propos de ses mémoires. Avec une inexorable lucidité, tout empreinte pourtant d’humour et d’amour de la vie, elle y évoque son enfance et son adolescence dans une famille dominée par un père sadique et dans des pensionnats où la bêtise n’a d’égal que la cruauté. Récit d’une expérience personnelle, apparemment dépouillé de tout artifice, Dans un gant de fer, qui a suscité une vive controverse lors de sa parution, a une indéniable résonance collective, voire symbolique.
Née à Québec le 8 avril 1914, Claire Martin (née Claire Montreuil) étudie chez les religieuses de la Congrégation de Notre-Dame et chez les Ursulines. Elle occupe un premier emploi de secrétaire, puis fait carrière à la radio, d'abord à CKCV et par la suite à Radio-Canada. En 1945, elle se marie et déménage à Ottawa, où elle se consacre à l'écriture. Entre 1958 et 1972, elle fait paraître sept titres. Elle devient présidente de la Société des écrivains canadiens-français en 1962. De 1972 à 1982, elle séjourne en France et s'adonne à la traduction littéraire. De retour au Québec, elle laisse passer quelques années avant de se remettre à l'écriture. Claire Martin a eu une très longue carrière littéraire. En 2008, elle a publié un nouveau livre, Le Feu purificateur, à l'âge de 94 ans. Elle est décédée quelques semaines après son 100e anniversaire.
Claire Martin a pratiquement inventé le genre autobiographique québécois avec Dans un gant de fer, récit de son enfance difficile auprès d'un père violent. À sa parution, le livre devient un véritable phénomène littéraire.
Prix du Cercle du livre de France (1958) pour Avec ou sans amour. Prix de la Province de Québec et Prix France-Québec (1966) pour Dans un gant de fer. Prix du Gouverneur général du Canada (1967) pour La joue droite.