Francis n’aurait jamais dû descendre de ce train, voilà ce qui arrive quand on sort des rails, il aurait pu rejoindre son bureau comme chaque matin, mais il a voulu faire le malin, bravo, chapeau, il est bien avancé maintenant… Adieu, chère routine… Le voilà qui erre en plein cauchemar, un pied devant l’autre, où sont les villes, les gens ? Et cet affreux gamin avec un sac sur la tête, il veut quoi au juste ? Oscar qu’il s’appelle, et il n’est pas seul, il y en a des tordus par ici…
Tout est tellement absurde, grotesque même... Francis voudrait juste rentrer chez lui. Las, il va être bringuebalé des nues aux ornières au hasard des rencontres, luttera contre ceux qui le voient mort, fuira ceux qui le veulent vivant... et deviendra ce qu'il n'aurait jamais dû être.
Voici un roman que j'avais envie de découvrir parce qu'il a obtenu le prix de la plume francophone en 2018. Je ressors surprise et étonnée de cette lecture. Je découvre en même temps David Dolo, sa plume incisive, son style net, sans fioritures, sa façon de conter une histoire. Et celle-ci est loin d'être banale.
On fait la connaissance de Francis, il se rend au travail comme tous les matins, il a laissé sa femme Daphné à la maison. Il prend comme tous les jours le même train que d'habitude. Il a chaud et aimerait avoir un peu d'air. Il va ouvrir la porte du train, va voir que cela dérange les autres passagers qui du coup ont froid. Comme il n'aime pas déranger, il va descendre du train qui se remet en marche juste après. Le voilà seul au bord des rails. Il décide de continuer à pied, la station prochaine où il descend n'est pas loin, juste derrière le virage...Il marche, il marche, une heure, deux, une matinée, une journée et ne voit toujours pas à l'horizon la moindre gare. Il décide de revenir sur ses pas, mais rien. Il est seul au bord des rails, aucun train ne passe, personne en vue. Jusqu'à ce qu'il rencontre bizarrement un garçon avec un sac sur la tête, et que celui-ci veut l'emmener avec lui. Il ne va pas être au bout de ses surprises, surtout qu'il va prendre au gamin la drôle d'idée d'affubler Francis d'un masquue étrange, d'une tête de cheval. Francis va devoir faire avec...tout ce qu'il voudrait, c'est rentrer...
Le personnage principal se retrouve ainsi dans un monde parallèle, où il est seul au début. Il va rencontrer au fur et à mesure du récit d'autres personnes, des enfants, des adultes qui sont perdus comme lui, des qui essaient de s'en sortir, des qui aiment ce qu'ils sont devenus. Francis va évoluer, le fait de porter ce masque de cheval va lui créer une double personnalité où la frontière entre humain et animal ne sera pas loin. Il ne perd pourtant pas espoir, et pense toujours trouver une manière de sortir de cette situation.
C'est vraiment une histoire étrange et peu commune. Je me suis demandée plus d'une fois où l'auteur allait m'emmener avec l'histoire de Francis. Au début, j'étais dans l'attente qu'il retrouve les rails, son train, sa gare, mais non, j'ai continué à le suivre dans ses pérégrinations, essayer de trouver à manger, de survivre. Plus d'une fois, par la suite, je me suis demandée comment il allait pouvoir s'en sortir ou s'il allait y arriver surtout. David Dolo a crée un univers étonnant à plus d'un titre, avec pas mal de surprises. Je ne pensais pas que d'autres personnages apparaitraient, tous aussi loufoques les uns que les autres. C'est une ambiance particulière.
Et cependant, j'ai trouvé la lecture captivante. Je pense que cela tient au fait qu'on veut en savoir plus sur le monde où le personnage se retrouve, savoir ce qu'il va se passer s'il quitte les rails. Et quand il les quitte, je me suis demandée plus d'une fois s'il allait trouver un passage pour rentrer chez lui ou s'il allait rester. En gros, je me suis posée plein de questions au fur et à mesure où j'avançais dans le récit, et une lecture qui interroge en permanence ne peut qu'être addictive et prenante.
Une histoire que je n'oublierai pas de sitôt avec des personnages singuliers. Je n'ai pas ressenti d'émotions particulières concernant Francis. Il ne m'a pas émue plus que cela et pourtant j'ai aimé suivre son périple. Le final est bien amené, je ne m'y attendais pas non plus, mais en fait, je me suis laissée porter tout le long, je ne m'attendais à rien précisément, j'attendais les événements.
Je suis contente d'avoir découvert ce roman, j'ai passé un agréable moment. Si vous voulez une histoire pas comme les autres, assurément, celle-ci est faite pour vous. Un grand merci à David Dolo pour cette lecture.
Alors.... Comment dire ? Certes, c'est un roman déroutant, l'aventure de Francis et le monde qu'il côtoie sont complètement fantastiques... Un monde délité, constitué de déchets et d’aberrations que notre pauvre Francis rencontre à la faveur d'un acte impulsif qui l'a fait basculer de "l'autre côté". Dès cet instant, celui où il décide de sauter du train, on se retrouve dans un espace délétère peuplé de créature aussi étranges qu'abîmées (voire aliénées)... J'avoue que j'ai eu du mal à trouver un sens à cette histoire dépaysante. Le personnage de "HÜ" au centre du roman, né d'un masque revêtu de force par Francis m'a fait furieusement penser au masque de taureau revêtu par l'antagoniste dans Rose Madder (S King), le principe est le même : un masque revêtu qui finit par transformer sa victime laquelle ne parvient pas à l'arracher dans le monde parallèle où elle évolue. Ici, c'est un cheval. Et Francis finit par se croire cheval et à hennir et batifoler entre deux moments de conscience. Ok, j'avoue que pour le coup, si je n'avais pas lu Rose Madder il y a deux mois, je n'aurais jamais fait le rapprochement (et encore je ne l'ai pas fait tout de suite), du coup je ne prête aucune intention malveillante à l'auteur , d'autant plus que son monde est tout même bien différent (même si fantasmagorique) de celui de King. Donc Francis se prend pour un cheval ce qui donne des scènes cocasses (celle où il boulotte toutes les carottes de son hôte m'a vraiment fait rire).La fin est sympa et j'ai apprécié la manière dont Francis a évolué.
Ce que j'aime : la manière dont le point de vue de Francis évolue, le personnage de la Reine
Ce que j'aime moins : je n'ai pas accroché au personnage d'Oscar et j'ai trouvé Pénélope peu développée et j'aurais aimé en savoir plus sur les lapins noirs
En bref : Un univers original et déroutant qui plaira aux amateurs du genre
un roman de banlieusard, habitues aux km le long des ordures et des hangars, et puis tout bascule. mi cauchemar mi realite, tout le long du livre j ai cru qu il allait se reveiller alors j'ai lu tres vite quitte a sauter des paragraphes. Et puis Hu est apparu mais loi de changer la trame de l'histoire la meme absurdite a continue. on pourrait penser a du Ionesco mais sans la plume de Ionesco, ni sa concision. ou bien a Alice au pays des merveilles mais sans les merveilles, car le livre est plutot sombre, les personnages abimes, mechants, il y a du sang, des tunnels. certes c'est original mais je ne suis pas convaincu par le prix litteraire. j'hesite entre 2 et 3 etoiles.
Un roman à la fois drôle, entrainant et sombre que j'ai lu très vite et très facilement. Le style est simple et efficace sans être sommaire, très visuel et cinématographique, mais c'est surtout l’intrigue et les personnages qui m'ont touché, on ne sait jamais ce qui va se passer dans le chapitre suivant et je tire mon chapeau à l'auteur pour cette imagination étonnante ! Pour résumer : original, surprenant et immersif.
"En résumé, une lecture particulière, trop, sans doute, pour moi, qui m'a à la fois laissée de marbre et en même temps dérangée. Ce n'est clairement pas un livre à mettre entre toutes les mains, car le côté psychologique qui est ressort est tout de même très violent, quand on y pense. Malheureusement, je n'ai pas adhéré, mais peut-être que d'autres aimeront ! En tout cas, tous les autres avis positifs le prouvent."
Vraiment très très bizarre comme livre, mais néanmoins très fascinant et bien écrit. Chaque personnage raconte son histoire, avec la seule exception de Pénélope qui m’a un peu déçu sur la fin.