Il nous a fait redécouvrir La Fontaine, Rimbaud et Céline. Il incarne l’esprit et le panache de la langue française. En prose, en vers et même en verlan, il a donné sa voix à d’immenses auteurs, auxquels il sait faire respirer l’air de notre temps – en racontant la fureur du Misanthrope à l’ère du téléphone portable, ou la sensualité de « La Laitière et le pot au lait » sur l’air d’une publicité pour Dim. Il a quitté l’école à quatorze ans pour devenir apprenti coiffeur. Il est aujourd’hui l’un de nos plus grands comédiens, célébré pour ses lectures-spectacles, couronné par la Mostra de Venise pour son rôle dans son dernier film, L’Hermine. Dans son autobiographie, Fabrice Luchini livre le récit d’une vie placée sous le signe de la littérature, à la recherche de la note parfaite.
Je suis déçue. Dès les premières pages, je me suis demandée si j'allais me rendre à la fin. Il y avait une telle prétention dans le propos... On connaît Luchini dans sa superbe, sa démesure mais aussi dans son côté égocentrique. Ce dernier aspect fait que bien des gens ne peuvent le blairer mais j'ai toujours été du côté de ceux et celles qui trouvent que cela fait partie de son charme opérant. Or, dans les premières pages, c'est la coche de trop. Il tente bien, vers la fin du livre, de se défendre d'être égocentrique en prétendant que ce qui lui importe, c'est de mettre avant tout de l'avant ces auteurs qu'il admire mais on peine à y croire. D'ailleurs, le livre regorge de citations qui sont certes intéressantes mais sans elles, le contenu serait certainement amputé du 2/3, ce qui est un peu irritant.
Il reprend en quelque sorte la formule de ses spectacles en commentant des passages littéraires qui l'ont marqué tout en parsemant le tout d'anecdotes mais l'écrit ne lui rend pas aussi bien justice que la prestation théâtrale. J'ajouterai également la déception de n'avoir rien appris de nouveau sur le plan autobiographique puisque les anecdotes qu'il relate se retrouvent à peu près mot pour mot dans son spectacle "Le point sur Robert".
J'aurais beaucoup aimé adorer ce livre - que j'avais d'ailleurs demandé en cadeau avec insistance - mais force est d'admettre qu'il a contribué à diminuer mon enthousiasme envers le personnage.
J'ai beaucoup aimé le livre. Bien sûr, ce n'est pas une biographie mais cela m'étonne que les gens se disent déçus par le livre pour cette raison. Ceux qui attendaient des détails plus ou moins croustillants ou des noms et des anecdotes à l'abondance resteront sur leur faim, néanmoins Luchini raconte l'essentiel: comment il est venu aux textes, à la philosophie, à la littérature. Et il lit avec nous, s'interrompt, se pose des questions, fait des commentaires... En effet, on l'entend parler mais c'est encore autre chose, et la lecture somme toute est passionnante. Et il parle aussi de ses relations avec les médias, la télé en particulier, il ne parle pas vraiment de la politique mais fait part de ses doutes et questionnements. Je ne peux que conseiller ce livre à ceux qui aiment la poésie, à ceux qui aiment ou n'aiment pas Luchini mais à condition que ces lecteurs n'aient pas l'habitude de reprocher aux livres de ne pas tenir les promesses qui n'avaient même pas été faites.
Ete enchantée jusqu'aux 3/4 je dirais, pur enchantement de l'entendre en le lisant. Il réveille le désire de lire les classiques du théâtre français, Céline, Rimbaud. Il éveille le désir de le voir sur scène. quelle vive intelligence! Quelle manière de retourner la langue comme on virerait un bébé de bord pour jouer avec lui. J'ai cependant décroché quand il entre dans des espaces plus contemporains; il y a des allusions au quotidien de la France je crois et qui offrent peu d'intérêt pour moi. Quand même une bonne lecture!
Déception, je m'attendais à en savoir un peu plus sur la vie de ce personnage que j'apprécie énormément. Mais ce bouquin contient essentiellement de méthodes de lecture des grands classiques. Un ouvrage très intellectuel, peu autobiographique, assez pesant finalement. Ce qui n'enlève rien au plaisir de le voir jouer. En toute modestie, c'est peut-être moi qui n'ai pas le niveau pour apprécier.
Une autobiographie littéraire dont au moins le tiers comprend des citations. L'auteur nous communique son enthousiasme pour la poésie, le théatre et le cinéma français mais peu d'autre sur sa vie. Ce qui m'a embêté c'est le nombre de citations.
La forme est originale et évite la facilité de l'autobiographie chronologique. Cependant j'ai parfois eu l'impression de lire un cours d'histoire littéraire et il y a trop de citations. On retrouve le ton de l'auteur, tout en emphases et en décalage donc c'est toujours agréable !
Il y a quelques mois, Flammarion et la presse nous annonçaient une biographie de et part Fabrice Luchini. Ayant toujours admiré le personnage, son phrasé et vu un certain nombre de ses films, j’ai sauté sur le livre à sa parution.
Autant être claire dès le départ, il ne s’agit pas d’une biographie car outre peut-être les deux premiers « chapitres » où il parle de lui, rien d’ailleurs que nous ne sachions déjà (il a arrêté l’école à 14 ans, coiffeur dans les beaux quartiers, volonté d’ascension sociale, choix – discutable – de son prénom). Aussi, je le déconseille aux personnes qui cherchent quelque chose de pragmatique, structuré et sensationnaliste.
Une fois l’idée d’une biographie conventionnelle mise de côté, on se laisse bien évidemment happer par le récit. Il écrit comme il parle, comme il joue, comme il raconte. On l’entend nous narrer son écrit et regretterait presque que ce ne soit pas un livre audio.
C’est un véritable travail que de le lire et le suivre. En effet, ce n’est pas un livre que l’on prend pour se vider la tête dans le bus ou sur une chaise longue en vacances. Inconditionnel de Céline, de Molière et de Roland Barthes, il part dans des envolées lyriques, fidèle à lui-même et nous livre ainsi un recueil d’analyses de textes plus qu’un récit de vie. Préparez-vous également, le 70% du livre n’est que citation de ses auteurs fétiches. Mais citations bien choisies, j’en ai d’ailleurs relevées certaines illustrant tout à fait certaines de mes péripéties. Par contre j’ai, j’avoue, survolé, les dizaines de pages consacrées à Rimbaud et son bateau ivre (sans vouloir vous manquer de respect, Monsieur Luchini), mais j’ai toujours été insensible à la poésie (entre autres…!)
Bref, ce fil conducteur du livre en rend l’ouvrage tout autant intéressant. Il permet de faire travailler ses deux neurones (je parle pour moi), de réviser ses classiques et amène un point de vue (ou plutôt le point de vue de l’auteur) contemporain sur des dialogues du 17ème siècle. Il nous ramène ainsi à nos jeunes années d’étudiants, intellectualisant la moindre phrase, le plus simple texte et rappelle qu’un livre peut avoir deux fonctions, divertir et/ou réfléchir…et pour cela MERCI.
Pour les acteurs en herbe, cela devient également un tutoriel, Monsieur Luchini donnant certaines clés pour aborder Molière ou Rimbaud. En racontant notamment ses rencontres avec divers metteurs en scène, philosophes et acteurs mais aussi nous livre certaines techniques d’approche des personnages et textes.
Oui, ce n’est pas une biographie classique où la vie est décortiquée chronologiquement (après tout il y a wikipedia pour cela), il faut se dissocier de nos habitudes car ce sont bien les écrivains cité et son esprit analytique et admiratif de la langue française qui fait de Robert, Fabrice. Et ne suit-il pas les instructions de Flaubert, précisant qu’il ne faut pas s’écrire.
PS. Comme quoi, il existe des Fabrice intelligents et qui savent écrire…Je me tais et file avec Alceste à bicyclette!
Luchini’s arguably best film (my main reason for purchasing his book) is probably ‘La Discrete’ / ‘The discreet’ — a low-key (but rather high-brow) melodrama combining charming bookishness with characteristically French friskiness. Both Luchini’s character in this film and his ‘real life’ personality cannot be accused of lacking healthy snobbery — he’s a man of letters (or at least of book dust) who proudly and enthusiastically stands up against encroachments of post-industrial barbarism. This book is more a diary of a discriminative reader than anything else. ‘The unquiet grave’ rather than ‘Looking back’. The only exceptional thing about it is the ardent passion for certain favourite authors expressed in a most inspiring way. After reading L.'s book I even started feeling a mild interest towards Celine, whose novel struck me as abominable on first abortive attempt. L. is going through his favourite texts over and over again throughout his whole life (actor’s métier being a nice incentive) and tries to go deeper and deeper with each reading. ‘Comédie française’ gives an example of effective sharing of one’s very own literary kinks and presents an unorthodox outlook on literary experience and a way it can shape one's life.
Pour tous ceux qui comme moi vouent une grande admiration à l'acteur et surtout au "lecteur" des grandes oeuvres littéraires qu'il nous offre avec tant de passion, ce petit livre est agréable parce qu'il nous fait entrer dans ses réflexions. Celles qui l'ont conduit à présenter ces spectacles littéraires. Il nous livre avec humour son cheminement de carrière en exposant l'influence de ses grands maîtres, Louis Jouvet entre autres, ainsi que la découverte et l'apprentissage des grands textes, que ce soit philosophique avec Nietzsche, poétique avec Rimbaud, romanesque avec Céline et Flaubert, etc. Un pur bonheur de lecture.
Ce livre je l'attendais. J'aime Luchini c'est un personnage et l'entendre en le lisant vu un délice. J'attendais de ce livre d'être une biographie, de me glisser en voyeuriste que je suis dans son passé. Je n'ai eu droit qu'à des aperçus et ce fut dommage. Par contre il nous ouvre ses pensées, déclame son amour pour les grands auteurs qui l'inspirèrent et part dans une analyse passionnée de leurs oeuvres entrecoupé de pages d’un journal intime. C’est intéressant mais pas ce que j’espérais.
C'est toujours agréable de le voir, l'écouter ou le lire. Fabrice mêle avec agilité ses analyses des grands auteurs, la vie, la psychanalyse (...) avec des anecdotes rigolotes et sur fond de journal.
Je regrette la fin qui tombe comme un cheveu sur la soupe et surtout ses entrées de journal dont on aurait aimé qu'il en dise plus,....
Merci Mr Luchini de nous faire encore et toujours partager votre enthousiasme pour les jolis mots de la langue française. La façon gourmande dont vous en parlez nous met l'eau à la bouche. Votre truculence nous rappelle le regretté Jean Pierre Coffe. Encore merci !