Derrière l’accélération partout constatée de nos vies individuelles et de notre existence sociale, il est un phénomène plus essentiel encore, qui est devenu l’horizon absolu de la conscience occidentale : le changement était, à l’âge classique, une transition entre deux moments de stabilité. Mais notre civilisation semble entrée, avec la modernité, dans une nouvelle ère, qui fait du mouvement la loi universelle. Si la vie est évolution, si l’économie est croissance, si la politique est progrès, tout ce qui ne se transforme pas doit disparaître. S’adapter, se réformer, rester dynamique, voilà nos vertus cardinales ; la mode remplace tous nos critères, le flux prend la place de l’être, et le chiffre de la lettre.
Alors que la crise contemporaine qui touche le monde occidental porte le symptôme d’une forme d’épuisement intérieur, et alors que notre rapport à l'accélération actuelle des innovations technologiques sera le grand défi politique des années à venir, il importe d’interroger, de façon à la fois approfondie et concrète, le déséquilibre créé par cette incapacité au repos, par cet oubli des stabilités les plus nécessaires à nos vies. Afin de redécouvrir ce que notre fascination pour le mouvement nous avait fait oublier : l’essentiel de nos existences se trouve peut-être bien plus dans ce qui est reçu et transmis, que dans ce qui est transformé. Il n’est pas de création spontanée qui s’épanouisse sans racines, pas de voyage vers l’ailleurs qui ne suppose un domaine familier, pas de société qui s’améliore sans chercher le bien dans ce qu’il a d’éternel. Ce qui rend possible le mouvement de toute vie, et ce qui lui donne un sens, c’est toujours ce qui demeure.
Cet ouvrage, dense et écrit de façon limpide, brasse ainsi, et aussi bien, des querelles métaphysiques fondamentales (Héraclite contre Parménide) et des activités d’apparence dérisoire (le jogging), des figures illustres (Péguy, Pascal, Rousseau…) et des politiques contemporains, etc. Ce texte pourrait bien devenir, si le mot n’était pas discrédité, le bréviaire d’un nouveau « conservatisme éclairé »
Livre intéressant qui incite le lecteur à relativiser sur la course à l’échalote que le monde et les pays se livrent : avancer, progresser, croître. Oui mais pourquoi ? Le progrès ne peut se faire qu’après s’être posé la question du but : vers quoi veut-on tendre ? On se rend compte finalement que dans ce monde qui bouge sans cesse, on ne peut se fixer un but matériel car il deviendra désuet dès son atteinte, et que seul le but immatériel, même s’il n’est pas forcément atteignable (la justice, la paix..) sera un repère clairement identifiable pour orienter nos esprits.
Je trouve en revanche que dans certains cas exposés, les liens ne sont pas si évidents que cela comme l’auteur peut l’affirmer avec un « si... alors.. ».
Belle réflexion en tout cas qui permet de prendre du recul !
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Chapitre I present l'origine antique de la question en jeu. Platon et Parménide sont placés en opposition des Patogoras et Héraclyte; ceux qui disent qu'une verité immutable et éternelle existe contre ceux qui disent que rien n'est stable, tout est en flux et mouvement, et que la verité (surtous la verité partagé) n'est qu'une illusion. Pour Platon la poursuit epistomologique n'est que capable si l'on conserve le lien entre les réalités sensible en pansant sur leurs "essence." Ainsi qu'une discourse est possible en cherchant une bonne universel. Ce que les autres annonce est une relativisme mêner par les opinions d'indivuels. Le sophiste maître, en effet, décide la direction de progress avec son utilation du langage.
Un solution est apportée par Aristote, élève de Platon, et le reste de la livre étend la discussion à travers les pensées des Lumières; la révolution galiléenne, et le point culminant d’une folie moderne pour que le discours et la politique bougent continuellement pour la seule raison de bouger.
Ce n'est pas un ouvrage politique dans lequel Monsieur Bellamy partagerait son point de vue sur le monde d'aujourd'hui. Il s'agit plutôt d'un écolier qui nous fait de l'analyse chiante de textes anciens. Non merci.
La thèse soutenue m'a beaucoup parlé. J'ai bien aimé la profondeur de l'argumentaire qui permet de comprendre le cheminement de pensée, ainsi que la culture qui transparaît à chaque argument
un análisis filosófico de cómo el principio de la época moderna nos ha llevado a la falta de humanidad y pérdidas de realidad en la que habitamos hoy en día.
Fascinating essay about the nature of progress and the causes of our happiness. Very well written and documented, if sometimes a bit heavy on philosophy.
If we decide that tomorrow is always going to be great and better than today, then it means we think very poorly of today to prefer absolutely anything to it. Things change, but not necessarily for the better. It’s good to remember our current systems are imperfect but took time to mature to the current state. There is much to be lost by upending the past too abruptly. Change can be good, but it does not have to be, so we should ensure we steer it in the best direction.
In past times, when someone held strong, unwavering ideas for his entire life, he was deemed consistent, a man with character. Now he can be ridiculed as old fashioned, ancient. Something to think about... now politicians try their best to not keep steady opinions on anything, as long as they follow the inevitable shifts in their citizens’ mindset. In a way, following the majority is just another type of dictatorship...
Puede llegar a hacerse algo pesado, pero queda completamente compensado por la profundidad con la que aborda las grandes cuestiones. El único gran pero: ni una mención a lo religioso, sostén de todo lo que el autor defiende.