« — Mes amis, s’écria Benjamin Franklin, permettez-moi de dire que, pour le moment, votre affaire est strictement incompréhensible. — C’est que c’est une longue histoire, dit Auguste. — Une très longue histoire, renchérit Aphanasie, sa jeune épouse que Franklin ne quittait plus des yeux. — Elle traverse de nombreux pays, elle met en scène des drames et des passions violentes, elle se déroule chez des peuples lointains dont les cultures et les langues sont différentes de tout ce que l’on connaît en Europe… — Qu’à cela ne tienne! Au contraire, vous mettez mon intérêt à son comble…»
L’authentique histoire d’un jeune noble né en Europe centrale, contemporain de Voltaire et de Casanova. Tour à tour officier, prisonnier, navigateur et chef d’expédition, il deviendra roi de Madagascar et combattra pour donner à cette île sa liberté et son indépendance.
Jean-Christophe Rufin is a French doctor and novelist. He is the president of Action Against Hunger and one of the founders of Médecins Sans Frontières (Doctors without borders). He was Ambassador of France in Senegal from 2007 to June 2010.
Rufin was born in Bourges, Cher in 1952. An only child, he was raised by his grandparents, because his father had left the family and his mother worked in Paris. His grandfather, a doctor and member of the French Resistance during World War II, had been imprisoned for two years at Buchenwald.
In 1977, after medical school, Rufin went to Tunisia as a volunteer doctor. He led his first humanitarian mission in Eritrea,where he met Azeb, who became his second wife.
A graduate of the Institut d'études politiques de Paris (Political Sciences) in 1986, he became advisor to the Secretary of State for Human Rights and published his first book, Le Piège humanitaire (The Humanitarian Trap), an essay on the political stakes of humanitarian action.
As a doctor, he has led numerous missions in eastern Africa and Latin America. He is former vice-president of Médecins Sans Frontières and former president of the non-governmental organization Action Against Hunger.
Una novela entretenida, más por lo que cuenta que por cómo lo cuenta. A decir verdad, necesité como unas 50 páginas para meterme en la historia, hasta entonces se me hizo un poco árida. También tengo que admitir que las partes contadas por Aphanasie me han resultado más amenas y fáciles de leer que las de August.
Aún así, la aventura que se narra, aunque ficcionalizada, es cierta y es muy interesante, porque no conocía nada de ella ni del protagonista. También tiene su interés ese periodo histórico, por esas ideas de la Ilustración (como las de Voltaire) que iban cobrando fuerza y que iban a dar lugar al inicio de la colonización de África y Asia, para lo cual la expedición de Cook servía como guía al imperio británico. O incluso la que protagonizó August Benyovszky, que pese a que no tenía en principio ese carácter, sí fue utilizado por los franceses para buscar y asegurar nuevas rutas de comercio.
Al final la leí fácil y tiene interés, aunque el hecho de que Rufin no parezca decantarse ni por un tono más épico, o intimista o filosófico, sino que se mueve en un terreno intermedio sin tampoco mucha personalidad, hace que sea algo olvidable a largo plazo.
Aphanasie l'héroïne une fille de la petite noblesse russe refuse l'offre du mariage du héros Auguste Benjowski, malgré le fait qu'elle avait déjà vécu avec lui pendant plus que deux ans comme concubine ce qui est parfaitement inconcevable pour une fille de sa condition au dix-huitième siècle. Cependant un tel refus n'aurait pas été inconcevable de la part d'une héroïne du roman philosophique du dix-huitième siècle. Le lecteur du Tour du monde du Roi Zibeline doit bien comprendre que le roman est une reprise du genre dont Candide est l'exemple le plus lu de nos jours. Si on aime la France du siècle des lumières, "Le tour du monde du roi Zibeline" est une boite à trésors. Si on le l'aime pas, c'est un roman qui manque drôlement de charmes.
En plus de Benjowski lui-meme dont les écrits fournissent la base du roman de Rufin, on trouve parmi les personnages du roman des grands intellectuels du dix-huitième siècle tles que Diderot, le baron d'Holbach, Helvétius Casanova ,Bougainville, Benjamin Franklin et Thomas Jefferson. On cite les écrits de Rousseau, Montesquieu, et Voltaire. Le roman suit la recette des "Milles et une nuit" d'Antoine Galland dans le sans que le deux protagonistes racontent alternativement l'histoire de leur périple au tour du monde à Benjamin Franklin. Quand Franklin s'endort ils s'arrêtent comme Schéhérazade et reprennent leur histoire le lendemain.
Le parcours d'Auguste et de Jule sont conçus pour mettre en opposition des positions philosophiques différent. Auguste un exilé en Sibérie devient le professeur de musique d'Aphanasia la fille du gouverneur. Les deux deviennent amoureux l'un de l'autre mais c'est évidemment un amour rendu impossible en raison de la différence de leurs conditions. Aphanasie constate que sa position est identique à celle de Julie de la Nouvelle Héloïse de Rousseau. Elle décide de ne pas suivre dans les traces de l'héroïne de Rousseau. Elle fuit la Sibérie avec son amant. Elle rejette son offre de marriage préférant l'union libre.
"Les certitudes que m'avaient habitée se trouvaient mise en cause par Diderot. La morale, la civilisation et ses règles, le progrès et voilà que Diderot bouleversait toutes ces notions. Notre union conçue dans la transgression de toutes les règles, était le moyen d'éprouver ensemble le bonheur auquel la nature nous avait destinés. (p. 242)
L'héros Auguste Benjowski est de la petite noblesse polonaise. Son précepteur est un ancien élève d'Holbach. Auguste devient un partisan fervent des idées des philosophes. Il se rallie à la Confédération de Bar qui organise un soulèvement contre la Tsarine dans de but de faire valoir les libertés de la noblesse polonaise. Auguste se fait bannir en la péninsule de Kamtchatka en Sibérie où il rencontre Aphanasie. Il organise une mutinerie des exilés qui saisissent un navire et fuient vers l'Asie. Aphanasie part avec lui. Il veut l'épouser mais elle refuse parce qu'elle est plus radicale que lui.
Passant par la Chine, la Formosa et le Japon, le couple arrive à Madagascar où ils fondent une colonie une française. Auguste veut créer un régime progressiste qui fera du bien pour les Malgaches. Le gouvernement français qui vise plutôt à exploiter les indigènes de Madagascar destitue Auguste de ses fonctions.
Auguste et Aphanasie part aux États-Unis où ils vont chercher de l'aide de Benjamin Franklin. Auguste veut organiser un soulèvement des Malgaches contre les pouvoirs impérialistes installés au Madagascar. Aphanasie est très mal à l'aise. À son avis, Auguste veut se servir de la violence afin de leur imposer la civilisation:
"August m'avait parlé de la thèse de Rousseau qui faisait de ces primitifs des hommes heureux, bons, ingénus et sans violence. Mais c'était pour la rejeter et prendre le parti d Hobbes ou de Voltaire qui voyaient ces naturels soumis à des guerres perpétuelles, à la misère et à l'ignorance. Si bien qu'il lui paraissait légitime de leur apporter notre civilisation." (pp. 242 - 242)
Pourtant, Aphanasie ne s'oppose pas au projet. Grace aux bon offices de Franklin, Auguste repart vers Madagascar avec un petit contingent d'hommes armés. De retour au Madagascar il se fait tuer dans un combat avec des forces françaises et le roman prend fin.
Aphanasie sa veuve reste seule à la fin du roman ce qui n'est pas grave car Rufin nous informe que contrairement à son mari célèbre elle n'a jamais existé.
"Le tour du monde du roi Zibeline" est un tour de force où Rufin démontre que les relations entre les pays occidentaux et ceux du tiers sont toujours à la même place ou elles étaient au dix-huitième siècle. En plus le débat intellectuelle n'a pas avancé. La situation est la même pour les relations entre les hommes et femmes. Ni les problèmes ni nos manières de les comprendre n'ont changé.
Ficțiune pe baza scrisorilor și jurnalului unui personaj exotic care a facut faimă in secolul al XVIII-lea . Este vorba de Benjowski Moritcz, conte maghiar cu origini poloneze, aventurier, călător și autodeclarat rege al Madagascarului. I-am dat doar trei stele datorită insistenței autorului pe un presupus personaj a cărui existență nu a lăsat nici o urmă în istorie,Aphanasie, în detrimentul unui personaj real, soția lui Hőnsch Anna Zsuzsanna cu care a avut mai mulți copii.
Le problème que je rencontre, quand je lis un roman historique sur un pan de l'Histoire que je ne connais pas ou mal, est la non-certitude qui m'envahit à chaque nouvel événement.
Le tour du monde du roi Zibeline n'y fait donc pas exception. Et je dois avouer que je ressens plus l'envie de lire un livre historique sur le personnage de Maurice Auguste Benjowsky que de retenir vraiment cette lecture.
C'est un peu dur, car ma lecture n'a pas été affreuse. Cependant, plus je m'approchais de la fin et moins l'histoire me semblait passionnante. Et je dois convenir également que je n'ai pas adhéré du tout (mais alors pas du tout) à la romance avec Aphanasie. L'auteur veut montrer en elle une vraie évolution et prise d'indépendance, alors qu'au final, elle continue à ne se réaliser qu'à travers les yeux du personnage d'Auguste. Son indépendance n'est qu'esbrouffe et il n'y a que les soucis de l'amour qui la préoccupent.
Je le note quand même trois étoiles pour la première partie sur les premières années de vie d'Auguste et toute l'exploration qui se déroule après la région du Kamtchaka. Ce sont de loin les passages les plus intéressants. Cependant, j'ai du mal à recommander ce livre qui me semble quelque peu dispensable et qui m'a déçu. L'envie de tourner les pages s'essouffle et je ne l'ai terminé que difficilement.
Le plus intéressant de cette histoire inspirée des journaux de voyage de ce personnage occultée par l'Histoire, c'est l'analyse des politiques qui alimentaient les conflits et les polémiques à la fin du XIXe siècle en Europe et en Amérique. Maintien ou abolition de l'esclavagisme... Domination des «civilisés» des pays explorateurs et exploitants sur les «sauvages» et les richesses de leurs territoires... Faire la guerre ou chercher la paix par des stratégies ou des moyens moins violents...
یک رمان ماجراجویانه با زمینه تاریخی و چاشنی فلسفه و اخلاق. «اگوست گفت: داستانی بسیار طولانی است. از کشورهای زیادی می گذرد، ماجراهای هولناک و احساساتی خشن را نمایش می دهد و نزد مردمان دوردستی جریان پیدا می کند که زبان ها و فرهنگ هایشان از آنچه در اروپا می شناسیم، متفاوتند...»
Weer een prachtig historisch (18 e eeuw)verhaal van J C Rufin. Het Onwaarschijnlijk avontuurlijke leven van een Hongaarse edelman , zijn gevangenschap in het oosten van Siberië, zijn vlucht met de dochter van de gouverneur aldaar En dat is pas het begin.Hij vaart over de hele wereld op zoek naar geluk en gerechtigheid zoals de Franse filosofen hem geleerd hebben, om te eindigen op Madagascar. Over deze figuur is al veel geschreven, vooral in Oost Europa , romans, theater, zijn memoires, archieven….de Fransen, tegen wie hij zich verzette, bestempelden hem als bedrieger, de mensen in Madagaskar als held…
Je lis Jean-Christophe Rufin depuis ses débuts. J’aime l’éclat magnifique de son vocabulaire, habilement manié de façon à ne pas casser le rythme sous le poids des riches termes employés. J’apprécie également son sens du rocambolesque, qu’il noue si élégamment à des éléments historiques véridiques qui me sont moins bien connus que d’autres, en comparaison de tout un lot d’anecdotes datant des mêmes époques et surexploitées par des auteurs de moindre calibre. En racontant l’histoire de l'explorateur hongrois Auguste Benjowski, Le tour du monde du roi Zibeline ne fait exception à rien de ce qui précède. Nous sommes au XVIIIe siècle et cette fois encore, sous la plume de Rufin, l’heure est à l’aventure.
Pourtant, cette fois-ci le roman m’amuse moins qu’à l’habitude. Le récit à deux voix, celles de l’explorateur et son épouse, tombe un peu à plat dans son enchaînement des perspectives. La présence de Benjamin Franklin, comme auditeur du couple, demeure très accessoire et ne parvient pas à sauver la mise. Les rebondissements se succèdent mais ne suscitent pas l’engouement attendu : d’une fois à l’autre, il est trop facile pour Benjowski de s’extraire des difficultés auxquelles il fait face et les défis, autant de diversions inutiles, se multiplient et s’accumulent en pure perte. Né de bonne famille, partout où l’explorateur se présente tout lui semble dû. Bien sûr que des honneurs lui sont rendus à chacune de ses destinations. Naturellement qu’il parle aussi cette énième langue soudainement utile à la suite des choses. Évidemment que toutes les femmes souhaitent attirer son attention, en tous lieux et en toutes circonstances. C’est un peu simple. Ça devient lassant.
Mais c’est Jean-Christophe Rufin. Ça demeure une bien belle lecture, on s’entend.
Roman intriguant dès les premières pages, ce récit se révèle comme un grand roman d’aventures . Cette histoire captivante de personnages, beaucoup plus charismatiques que l’on peut l‘imaginer au départ, se révèle par couches passionnantes. Leurs différentes quêtes nous transportent dans un conte moderne et inspiré, nous sommes grisés par un vent de l'aventure à l’intérieur de ses pages où s'entremêlent politique, philosophie, histoire et de découverte de l’autre. Un roman jubilatoire et moderne aux effluves des grands romans d’aventures d’un autre temps. Le Roi Zibeline, sa fabuleuse et attachante femme Aphasie et leurs aventures, en inspireront plus d’un!
Voyage historique de l’extraordinaire Beniowski: quelle époque, quelle épopée, quel tragédie! Un très bon Rufin qui nous confronte à l’éthique des Lumières et les intrigues politiques et civiques du XVIIIe siècle. Toutefois, il est impossible de ne pas nous poser des questions sur la condition humaine de notre monde ‘moderne’...
Difficult to think that the World tour of the King Zibeline is based on a true story but it is... I really like the sense of humor of the writer, and his was to make this story not melodramatic or insist on the love story of this couple. One of the best novel i read.
Книга виглядає вельми смачно, а перші ж речення обсмоктуються, слова звично входять в лінґваріум і лишаються там. “Дуже-дуже добрий переклад” подумалось мені. Просто ковток свіжого повітря. І дійсно Ярослав Коваль на стільки вдало українізував книжку, що здається, вона написана тут у нас, якимось рідкісним і невідомим майстром словесності. Ще одна приємна несподіванка, це бездоганна редактура. Здається до мого попереднього відгуку таки прислухались, бо я не зміг знайти жодного хибодруку, русизму чи якихось інших помилок. Браво!
Роман хоче сподобатись нам і вдається до всіх можливих способів. Кожен з нас може знайти в ній улюбленого героя, котрому схочеться поспівчувати і котрого розумієш з півслова. Є всі потрібні архетипи, є леґендарний Кемпбеллівський “Шлях героя” і який то шлях!
Ось Августин і неконтрольовані ремінісценції з християнським мислителем раптово нагло перекреслюються. Ми спостерігаємо становлення воістину непересічного трікстера не гіршого за Улен Шпіґеля чи Насреддіна.
Його “дітче врем’я” особливо близьке мені. Палаццо в прекрасній глушині, “бібліотека, о бібліотека! Чи торкнувся хтось? Чи відчинив хтось хоча б одне з численних вікон. Вікна Досвіду, зараз – пітьма, вечірні досвідки, вже досвіта покину вас знову не прочиненими, хіба може ось.. Ти.. Всі знають про Тебе, але чому так мало читало? Далі – паркетом, туди – до опочивальні, до кабінету.” Вчитель і повчання його доцільні молодому розумові.
Юний Августин це еталон ідеального вітрувіанського чоловіка – гострий розум і могуче мускулясте тіло. Для його росту є всі необхідні умови. Передчасна смерть обожнюваної матері. Войовничий батько, його бзіки з фехтуванням та інсценізованими кінними боями. Меланхолійний вчитель французької мови – знайомство молодого Беньовського з філософами, його погляди на релігію і устрій держави, врешті втеча з дому, котрій передує вельми ціавий епізод – скотобійня.
Пам’ятаєте, цей же символ грає одну з ключових ролей в книзі Альфреда Дебліна “Берлін Александерплац” . Тут, убивство бика порівнюється зі звільненням учителя Башеле. І це йому смертний вирок, він вмирає в горах, як ніцшеанський Заратустра, але навпаки.
В цій історії є місце для дійсно цікавої і неоднозначної героїні – Афанасії. Це той рідкісний образ жінки дії, котрий не часто маємо змогу пізнати в літературі, а у сінематоґрафі й поготів. Вже з приміток я дізнався, що її опис не відповідає дійсності і є забаганкою Рюфена, але якою ж забаганкою, пані й панове! Ми маємо дівчину, котра виросла в морозянистих вітрах Сибіру, котра сама собі обрала мужа, авантюрного хмарогона і підкорила його. Це жінка котра ходить в штанях за сотні років до Шанель і виглядає при цьому не гірше прудкої Діани. Це особистість з жагою відкривати нове і бажанням бути причетною до мандрів в часи тріумфу, голоду і хвороб.
Є тут ще один персонаж – Мадагаскар. В Джойса Дублін, в Дебліна Берлін, в Рюфена Мадагаскар. З цих трьох, Мадагаскар найнедоброзичливіший. Він труїть міазмами, нападає з криками жорстоких племен, збиває з ніг безконечними потоками дощу. Але, коли його завоюєш, почуватимеш себе королем. Королем Зібеліном. Книга написана дуже не по сучасному і це чудово. Тобто, Рюфен спеціально тримається усталених класичних наративних норм, він не вигадує велосипеда, як це робить той же Деблін, Джойс і Рушді, але вже на придбаному велосипеді , він їздить віртуозно, без рук, а часом і без ніг.
Оповідь перестрибує між Августином і Афанасією, що створює приємний контраст. Тим часом, нам зрозуміло, що існує й третя лінія – події, що мають місце в кабінеті Франкліна.
Але апофеоз всього дійства це останній розділ і останній бій. Зараз в мене існує непереборне бажання зацитувати отут ті кілька останніх строф, але я не можу, бо се буде вівісекція вимираючого сніжного горностая. Я не можу вбити його для вас, хіба запросити на його пошуки, на лови Снарка, в Одіссею довжиною в двісті сорок чотири сторінки, котра для мене тривала два дні, бо не можна щоб герої непорушно чекали своєї долі в застиглих позах на непрочитаних сторінках. Ви мусите вполювати його самотужки. Я не віддам вам його понівечене тіло, бо білий зібелін цінується тільки неушкодженим.
Aerul cețos al acelui loc închis, lumina tremurătoare a lumânărilor, prezența aproape animalică a acelor blănuri stivuite în întuneric, totul dădea scenei o stranietate solemnă. Când Auguste s‑a apropiat pentru a‑mi spune adevărul despre ceea ce gândea, mi s‑a părut mai frumos decât oricând. Oricât mi‑ar fi displăcut să‑i aud cuvintele, vederea feței sculptate de umbre, noblețea gesturilor, mișcarea armonioasă a mâinilor lui mari mă copleșeau cu o fericire neașteptată.
– Aphanasie, îmi cunoașteți originile și rangul pe care‑l aveam înainte de prizonierat? Am vorbit destul despre asta și ați vărsat prea multe lacrimi pentru acest destin sfărâmat. Credeți că aș putea fi mulțumit cu libertatea pe care mi‑o acordă tatăl dumneavoastră? Adevărata libertate, pentru mine, înseamnă să‑mi recapăt locul în lumea mea, să mă sustrag arbitrarului absolut care domnește aici. Ar putea fi numit un alt guvernator și acela m‑ar pune în lanțuri. Ce speranță aș avea, chiar și liber, să părăsesc acest loc dezolant?
– Dar eu…, am șoptit.
– Dumneavoastră, Aphanasie, dumneavoastră. Ce viață v‑aș putea oferi? Ne‑am căsători pentru a face din dumneavoastră soția unui exilat, pentru a trăi într‑una dintre aceste cabane mobilate de mama dumneavoastră, pe care am vizitat‑o în timpul ultimului meu voiaj pe coastă? O viață în acest orizont de plumb, în mijlocul exilaților și al urșilor. Cu speranța, destul de îndepărtată, ca eu să reușesc să mă angajez într‑un oraș din Siberia, care ni s‑ar părea fermecător pentru că ar fi mai puțin îndepărtat de Moscova…
Am păstrat tăcerea. Cuvintele lui Auguste păreau adevărate. Și totuși, esența spuselor lui îmi părea măcinată de-o minciună invizibilă, ca acele lemne mâncate de carii care păstrează încă aparența solidității, chiar dacă sunt pe punctul de‑a se preschimba în praf.
– În cazul acesta, de ce m‑ați…
Auguste și‑a coborât privirea. Când mi‑a răspuns, a mimat o blândețe binevoitoare care, mai mult decât cuvintele lui, m‑a scandalizat.
– Mărturisesc că, odată sosit aici, am încercat să intru în grațiile guvernatorului și am reușit să fac asta dându‑vă lecții de limbă și muzică, cele care ne plăceau atât de mult. M‑ați impresionat, Aphanasie, și întotdeauna mi‑a făcut mare plăcere compania dumneavoastră. Totuși, dumneavoastră…
Francouzský autor, který je jinak lékař, se rozhodl románově zpracovat život slovenského dobrodruha Mórice Beňovského. Zvolil k tomu zajímavou formu, kdy Móric (v knize však důsledně nazývaný August) a jeho žena Afanasia na střídačku vyprávějí starému Benjaminu Franklinovi o svých životních osudech, aby skrze něj získali podporu americké expedice na Madagaskar (poté, co v tomto směru Beňovského zklamali Francouzi, v jejichž jménu tam působil původně). Až mě zaskočilo, jak bezzubě lze téma, kterým Beňovského život je, zpracovat… Pasáže vyprávěné Beňovským jsou převážně popisné a vlastně trochu nudné. Pasáže jeho ženy jsou naopak emotivní a řeší se v nich “ženská témata”, a i když je to vlastně celkem plytká červená knihovna, ty mě kupodivu bavily víc. Ale pořád málo a z literárního hlediska jsem v knize nenašla nic pozoruhodného. Ještě větší bezradnost cítím ohledně historické hodnověrnosti zpracování. Tu totiž autor celkem rychle zabil hned na začátku, když se jal popisovat děsivé dětství Beňovského na jakémsi pohádkovém starobylém hradě, když se stačí podívat na slovenské Vrbové na mapě, kde žádný hrad není a za Beňovského rodný dům je označována šlechtická kúria ve městě, tedy takový docela hezký malý městský zámeček. Vlastně si myslím, že příběh autorovi sloužil pouze jako podklad pro celkem nanicovaté rozklady o svobodě a kolonialismu, které mi především u manželky Afanasie přišly i dost nevěrohodné. Pokroková milovnice Rousseaua z Kamčatky, tak jo. Ale ok, staly se už divnější věci. Jen kdybych neměla pochybnost vůbec o existenci této postavy v reálu… To je totiž hrozně zvláštní - v dost zevrubném popisu Beňovského života na anglické wikipedii ani na slovenské stránce Beňovskému věnované se tato dáma vůbec nezmiňuje, naopak oba zdroje shodně zmiňují jakousi Annu či Zuzanu ze Spišské Soboty. Ráda jsem si to přečetla, protože by mi to nedalo, mě ti cestovatelé a dobrodruzi prostě zajímají a zajímají mě i neotřelé způsoby, jako podobná témata literárně uchopit. Ale jako celek mě knížka hodně zklamala a v závěru jsem ocenila hlavně to, že není delší.
J'ai lu ce livre à la suite d'un échange avec ma Mère (pauvre Mère qui de son côté doit se taper un roman policier fantastique tout en English)!
J'ai bien aimé le livre, encore plus après avoir appris qu'il s'agit d'une version très romancée d'une histoire qui semble avoir un fond de vérité. Pendant un temps je ne le croyais même pas, tellement l'histoire semble invraisemblable, mais après vérification sur Wikipedia il semble bien que l'auteur ne m'ait pas menti.
En gros, l'histoire est assez simple, on suit un jeune noble de sa jeunesse en Pologne jusqu'à son décès au Madagascar en passant par des périples en Russie extrême-orientale, au Japon, en Alaska, en Chine, aux États-Unis, etc.
L'écriture est fluide et riche, pas étonnant que Rufin ait été admis à l'Académie. Je lis vraiment peu de romans en français et encore moins de romans venant de France et je suis toujours stupéfait par la richesse du vocabulaire... On est loin de Jenny Saura où l'auteur répéte à outrance les mêmes deux ou trois qualificatifs.
Bien entendu, chauvinisme oblige, la France est toujours au centre des événements dans ce récit. Il est toujours désolant aussi de voir de quelle façon la noblesse européenne s'amusait en quelque sorte à organiser des petites guerres dans leurs colonies, presque par plaisir, sans aucune considération pour les populations autochtones. On ne peut qu'avoir du respect pour les japonais qui ne permettaient pas aux européens de s'installer sur leurs îles.
Seul petit bémol dans le récit, la partie du milieu qui s'attarde principalement à la conquête d'Auguste par Aphanasie. La séquence avait son rôle à jouer dans le récit, mais elle était beaucoup trop longue. En outre, les stratégies employées par Aphanasie semble plutôt le fruit de l'imagination d'un auteur français peut-être un brin machiste.
En conclusion, un bon petit roman d'aventure, une lecture légère pour l'été.
Jean-Christophe Rufin nous propose une aventure au grand galop retraçant la vie de Maurice Beniowski, aventurier et explorateur extraordinaire. Pas le temps de souffler! Les faits et les voyages s’enchaînent, les états d'esprits des personnages sont décortiqués et servis en cocktail. C'est efficace et on ne s'ennuie pas! Mais tout est très raconté, et cela laisse finalement peu de place à l'imagination.
Mais attention, ce livre est un roman, et les personnages du livre sont certainement très fortement romancés. Le Maurice de Rufin déborde tellement de vertus et de noblesse que ça devient écœurant. Imaginez d'Artagnan, mais sur un bateau. Le gars est encore plus monogame que Mike Pence, et il s'obstine toujours à laisser la vie sauve à ses ennemis ; on se croirait dans un épisode de MacGyver.
Le livre touche à des sujets qui sont toujours d'actualité: La colonisation et son cousin la globalisation, la difficulté pour les femmes de naviguer dans un milieu dominé par les hommes, la communication au sein du couple, etc… Tout cela est très bien, mais on entend la voix de l’écrivain du XIXème, plutôt que la voix des personnages du XVIIIème. Ça donne un peu l’effet d’un mauvais doublage. Après, le rôle que les philosophies des lumières jouent dans le livre était vraiment intéressant, même si l’impact de la philosophie sur la vie quotidienne de ces personnages semblait quelque peu exagéré.
Finalement, une note sur la structure du Roman : Lorsqu’on voyage de Madagascar jusqu’aux Etats-Unis pour une audience avec Benjamin Franklin, on ne s’attarde pas à lui raconter sa vie pendant une semaine avant de enfin révéler la raison de la visite.
Eh bien non. Pourtant j'aime Rufin, ou du moins j'ai aimé "L'Abyssin" mais là, non. En fait, ce livre me rappelle "L'Abyssin" en moins bien, comme si l'auteur avait essayé de le recréer avec des noms différents. C'est bien écrit, pas de problème mais moi ? Je m'ennuie. C'est peut-être parce que tout n'est qu'un long récit, bien après l'action mais je n'ai pas le même sentiment de vivre l'aventure. Ce sont pourtant les mêmes thèmes, j'aime beaucoup le développement de la femme comme être libre, mais ici c'est survolé. J'ai eu bien du courage de le finir.
Well, no. I do love Rufin, well I did like "The Abyssinian" but here, nothing. Actually, this book reminds me of "The Abyssinian". As a bad copy. Well-written, sure, but I was bored. Maybe because they only tell about it, years after ? I don't feel like I'm traveling with them. Even the "girl is becoming a woman" feels like a light version. I wasn't even sure I was gonna finish it...
Dans cette passionnante biographie, Ruffin nous fait découvrir un personnage peu connu mais pourtant hors du commun, né en Hongrie et mort à Madagascar après un itinéraire effectivement digne d'un roman. Toujours aussi agréable à lire, son livre nous entraine à un rythme acceléré de la Hongrie à l'extrême orient russe puis dans le détroit de Behring, Formose et Macau. Le long séjour à Paris, centré sur la compagne sans doute historiquement contestable du comte Auguste, n'a en revanche pas le même souffle. Le roman reprend de sa vigueur avec l'extraordinaire et très peu connu épisode de Madagascar remarquablement décrit même si Ruffin, une fois encore entrainé par son personnage, oublie les vraies raisons de son échec, et avec lui du projet initial dans lequel le roi Zibeline engloutit des sommes considérables et de très nombreuses vies humaines en transformant une mission de création d'un comptoir de traite en une folle aventure personnelle.
Un petit peu déçue de ce Rufin. La structure du livre fait alterner la narration entre Auguste et Aphanasie, mais les efforts de Rufin pour donner la voix à la compagne d'Auguste produisent des résultats inégaux qui font que j'avais de la difficulté à trouver cette relation crédible. Je vois l'intérêt de créer un personnage féminin fort et indépendant pour nourrir une intrigue amoureuse et apporter une vision différente du monde, mais Rufin tombe facilement dans le piège des stéréotypes - et pas seulement dans ce roman- et je trouve cela dommage. Et ce pauvre Benjamin Franklin...il en fait un personnage pas mal triste. J'ai terminé la lecture des aventures de ce couple parce que Rufin a un incroyable talent pour nous entraîner avec cette belle écriture et aussi par curiosité pour la vie des explorateurs de l'époque.
Ce roman nous raconte les aventures d’Auguste Benjowski et de sa femme Aphanasie, de leur enfance, jusqu’à leur évasion du camp de Kamtchatka près de la Sibérie et du voyage en bateau qui leur permit de découvrir, îles et terres plus ou moins développées. Ils se fixèrent un long moment à Madagascar, où Auguste fut nommé roi après avoir réussi à pacifier les différentes tribus de l’île. En lisant ce roman, j’avais l’impression de lire du Jules Verne, peut-être un peu moins fantastique, mais avec son côté aventurier et imaginatif et sa prose d’un autre siècle. Pourtant ce roman a été écrit de nos jours à partir de l’histoire vécue d’Auguste. Son histoire d’amour a été romancée par l’auteur et on ne sait pas vraiment si elle a vraiment eu lieu. J’ai apprécié ce roman pour sa belle écriture, mais, j’y ai trouvé certaines longueurs qui me donnaient envie d’interrompre ma lecture.
Le livre retrace l’extraordinaire aventure du roi Zibeline, autrement oublié sous le nom d’Auguste Beniowski, accompagné de sa femme Aphanasie. On m’avait promis un tour du monde, et je l’ai eu. D’un village Polonais à Madagascar en passant par la Sibérie, tous les continents y passent.
L’histoire est intéressante, mais si le destin de cet homme paraît invraisemblable, sur le papier, elle connaît des longueurs. Raconté à deux voix à Franklin Roosevelt, tout l’intrigue repose sur la raison de leur venue aux Etats-Unis. Et pourtant, la chute est décevante, tout comme les rebondissements de l’histoire et la relation entre les deux protagonistes (une énieme femme en arrière fond à qui on donne pour unique perspective sa relation avec l’homme de la situation)
Mais l’écriture reste légère et le livre se lit très bien. D’où ma note finalement mitigée
On retrouve dans cet ouvrage tous les rouages utilisés par l’auteur pour d’autres ouvrages tels que l’Abyssin ou Le Grand Cœur. On se trouve avec cette histoire à la fin du XVIII eme siècle. On suit avec délice les aventures d’un explorateur qui a réellement existé mais dont l’histoire a été adaptée par JC Rufin. Ce que je préfère dans tous ces ouvrages : la bienveillance avec laquelle chaque personnage dans chaque histoire approche les peuples qu’il rencontre lors de ses découvertes. Mon seul bémol : j’ai lu les 3 ouvrages de façon trop rapprochée. J’aurais du laisser passer un peu de temps avent de lire ce tour du monde. J’aurais mieux apprécié. O
Ce livre m'a passionné, il est très bien écrit et il s'agit d'une histoire extraordinaire que je ne connaissais pas du tout. Je regrette simplement que l'auteur n'ait pas fait plus d'effort pour prévenir le lecteur que cette histoire "vraie" est basée sur le récit écrit par le personnage principal, dont bien des aspects sont infirmés par d'autres sources. En gros, si le voyage a bien eu lieu, les réussites extraordinaires de Benjowski à Madagascar et ailleurs se sont depuis révélées être en grande partie des bobards. J'avais tout gobé en lisant le livre, et j'ai donc été fort décu lorsque j'ai cherché à approfondir.
Naprawdę dobra i solidna książka. Jak machnąć ręką na ten paryski epizod Afanasji (naprawdę nieznośny; jak dla mnie wręcz nienaturalny; może powinna go napisać żona autora?), wychodzi wciągająca opowieść o jednej z najbarwniejszych postaci Ery Rozumu. Bardzo jestem ciekaw innych powieści autora - szkoda tylko, ze trzeba będzie je czytać po angielsku. I co więcej - i chyba najważniejsze - mam wielką ochotę na "Pamiętniki" Beniowskiego. Wielka w tym zasługa J-CR: rzadko komu udaje się nie tylko ciekawie przedstawić swojego bohatera, ale jeszcze obdarzyć go taką sympatią. Udał nam się ten - bez wątpienia - Wielki Rodak.
Enigszins geromantiseerde biografie van Aguste Benjowski. Een laat 18e eeuwse Hongaars/Poolse edelman, die vechtend in Polen gevangen wordt genomen door de Russen, enige malen ontsnapt, maar tenslotte naar Siberië wordt verbannen. Daarvandaan ontnapt hij weer, nu met de 18jarige dochter van de gevangeniscommandant. Na vele avonturen en enige tijd in de mondaine wereld van het prerevolutionaire Parijs, belandt hij op Madagascar, waar hij door de autochtone inwoners tot koning wordt benoemd. Tenslotte wordt hij daar door de koloniale Fransen doodgeschoten. Mooi boek wel, Rufin kan goed schrijven. Alleen vraag je je voortdurend af wat nu feit, en wat fictie is.
Heureusement que certains petits passages m'ont touchée sinon ça aurait été un 1⭐...
"Si l'on sait conduire sa barque dans ces rapides du désir où l'on doit éviter de chavirer dans le tumulte des sens, garder la tête froide dans les vapeurs du vin et contenir ses faveurs malgré l'indiscrétion des caresses, on ne risque plus rien nulle part"
"Lorsqu'on est tentée de ne pas se croire jolie, le luxe de la robe que vous portez, l'art de votre coiffure, la finesse de votre maquillage servent d'invincible armure à votre faiblesse et aucun regard méchant ne peut vous affecter profondément"
"Il n'y a pas d'amour solide qui ne soit trempé dans l'eau d'un tel baptême "
Dans ce fabuleux roman historique, Jean-Christophe Rufin nous conte les aventures rocambolesques d’Auguste Benjowski. Noble désargenté en quête de gloire, le jeune homme traverse l’Europe centrale puis se retrouve prisonnier en Sibérie. Après avoir pris pour compagne la fille du gouverneur du Kamchatka, il connaît l’Alaska, le Japon, Macao, la France, avant de devenir roi de Madagascar. Au passage, il rencontre d’Holbach, Diderot, et Benjamin Franklin. Un récit au tempo époustouflant, écrit dans une langue qui n’est pas sans rappeler celle de Dumas ou de Balzac. Un pure plaisir.