Connaissez-vous Massasoit, le vieux sage de la nation wampanoag, Jean-Baptiste Faribault et Michel Laframboise, ces aventuriers canadiens-français qui ont bâti l’Ouest américain, ou l’oncle Yvan, revenu de la guerre alors que plus personne ne l’attendait, ou la tante Monique de Santa Monica ? Saviez-vous qu’une vieille Honda était douée de parole, qu’une grande tortue sacrée vivait dans la rue Pie-IX, qu’un camion des années 1950 avait des yeux, et que ces yeux pouvaient parfois être tristes ? Voilà quelques-unes des merveilles que l’on découvre ici. Après «C’était au temps des mammouths laineux» (2012), voici de nouveau une trentaine de petits essais écrits avec cet art qui est la marque unique de Serge Bouchard, le timbre même de sa voix : un art qui est à la fois celui de l’anthropologue, nourri par une attention passionnée aux visages et aux récits inépuisables des humains, et celui du poète, confiant dans les pouvoirs révélateurs de l’imagination et du langage.
Serge Bouchard est né à Montréal en 1947. Diplômé des Universités Laval à Québec et McGill à Montréal, il a d’abord été chercheur dans le domaine des études nordiques. Spécialiste des questions amérindiennes, il a touché à de nombreux champs d’enquête allant de l’ethnohistoire jusqu’aux contextes contemporains des changements sociaux et politiques. Son mémoire de maîtrise (1973) a porté sur le savoir des chasseurs innus du Labrador, tandis que sa thèse de doctorat (1980) décrivait et analysait la culture et le mode de vie des camionneurs de longue-distance dans le nord du Québec.
Devenu consultant autonome en anthropologie appliquée, il a fondé en collaboration une firme de recherche en sciences humaines, firme qu’il a dirigée jusqu’en 1986. À ce titre, il a travaillé sur des questions relatives à la formation interculturelle (évaluation de matériel pédagogique, conception de contenus, conférences), à l’environnement(consultations publiques, études d’impact) à la justice (formation policière, déjudiciarisation) et à la gestion (culture des organisations). Durant cette période, il a été chargé de cours au département des sciences administratives de l’Université du Québec à Montréal. Entre 1987 et 1990, il a dirigé les services de recherche en sciences humaines de l’Institut de recherche en santé et en sécurité du travail du Québec. En 1991, il agissait comme commissaire aux audiences publiques tenues par la Ville de Montréal sur le sujet de la gestion intégrée des déchets.
Serge Bouchard a donné de nombreuses conférences auprès du personnel de la GRC. Dans le domaine des recherches anthropologiques en management et organisation du travail, il a travaillé pendant près de cinq ans (1991-1996) en France et en Belgique pour le compte de Giat Industries (industrie française de l’armement terrestre). En 1996, dans le même domaine, il fut consultant auprès de la Sûreté du Québec et de la Police de la Communauté urbaine de Montréal et a travaillé en collaboration avec Hydro-Québec.
Chercheur, consultant en anthropologie et conférencier durant toute sa carrière, Serge Bouchard a publié seul ou en collaboration huit livres et une soixantaine d’articles dont de nombreux sur les Inuits, les Amérindiens, les Métis et les peuples autochtones d’Amérique du Nord. En 1991, il a publié son premier ouvrage littéraire, Le Moineau domestique. De 1992 à 1996, il a animé en compagnie de Bernard Arcand l’émission Le Lieu commun sur Radio-Canada. Chroniqueur-anthropologue à l’émission de Marie-France Bazzo durant l’année 1996-1997, il a signé aussi une chronique régulière dans la revue L’Agora. Les Éditions du Boréal ont déjà publié sept volumes de lieux communs signés Bernard Arcand et Serge Bouchard, dont en 2003 un «Best-of» de ces textes, intitulé Les Meilleurs Lieux communs, peut être.
Serge Bouchard a participé à de nombreux documentaires et émissions de télévision et a donné régulièrement des entrevues sur sa vision anthropologique du monde.
La lecture audio par l’auteur lui-même de ce livre lui donne encore plus de lustre par sa voix chaude et enveloppante qui nous permet de laisser libre cours à notre imagination. J’ai beaucoup aimé ce livre. Il nous replonge dans notre histoire, récente et personnelle, lointaine et collective. Les mots sont tellement bien choisis, les phrases sont limpides et juste assez imagées.
Quand tu surlignes au moins une phrase à chaque page.
«Un monde coupé de sa source poétique est un monde brutal, un monde dé-solidarisé et dé-couragé, dont le projet est essentiellement réduit à un tournoi quantitatif. Une société d'unités discrètes, de cellules isolées, de boîtes et de cubicules, de flèches et de cibles, d'objectifs et de mesures, le village épuré on/off, qui donne un si beau confort technique, un divertissement si parfait, l'engourdissement suprême qui étourdit le client et paralyse la volonté collective. Alors, le discours public se tarit, les correspondances se perdent, et chacun résiste comme il peut dans son coin. À l'inverse, on attend d'un projet social qu'il autorise le rêve. Le droit de rêver la vie que nous espérons pour nous et pour tous est un droit politique.
Ce n'est pas au monde de définir la poésie, c'est la poésie qui définit le monde.»
Magnifique ouvrage de Serge Bouchard. On se laisse bercer par les mots de ce conteur exceptionnel à travers divers textes qui savent faire réfléchir. C’est vrai que certains d'entre eux sont supérieurs aux autres, mais ils méritent tous d’être lus.
Serge Bouchard raconte magnifiquement l'histoire du Canada et des premières nations d'ici et des USA. On ressent son indignation et sa douleur, sa passion pour ces histoires tues. On a envie de tout connaître sur notre passé sombre, et de tenter de ne pas faire les mêmes erreurs.
J'ai moins apprécié ses récits sur ses road trips et l'histoire des grandes villes des USA, mais il faut dire que les USA ne m'intéresse pas du tout en général.
Je ne sais pas si j'aurais mis tous ces textes dans un même livre, je n'ai pas trouvé de fil conducteur, mais j'ai toutefois trouvé plusieurs textes magnifiques.
Un essai évocateur où Serge Bouchard trouve de la poésie dans le diesel, les routes et la vie des camionneurs. Mais j’y vois une contradiction : il glorifie le camion comme figure de liberté, tout en dénonçant le train, les barrages et autres symboles de la modernité. Or, camions et asphalte ne font-ils pas partie de la même logique industrielle qu’il critique? Une poésie sélective, quoi 🤷🏻♂️
Ce fût un plaisir d’écouter Serge Bouchard me raconter son livre. J’adore sa voix chaude qui me raconte des histoires qu’on entend pas souvent et qui font défaut dans notre histoire de notre pays. Respect et paix à Serge Bouchard.
Un conteur exceptionnel qui sait nous faire découvrir l’avant et l’après de la venue des européens sur notre continent, et sait nous faire réfléchir sur les avenues possibles pour améliorer cet après qui se veut dévastateur tant pour les premières nations que pour la nature.
Ok, pitchez-moi pas des roches, celui-là, je l'ai écouté, avec la voix grave et chantante de Serge Bouchard. Et honnêtement, je me demande comment j'ai vécu sans ce livre. De la pure poésie, de la beauté! Y'a genre une citation mémorable aux trois secondes. ❣️❣️❣️
La version audio lue par Serge Bouchard (gratuit sur le site de Radio-Canada) est tout simplement magnifique. Un pur plaisir à écouter! J'ai tout de même préféré le précédent, "C'était au temps des mammouths laineux", aussi lu par l'auteur.
J’ai beaucoup aimé la première partie, dans laquelle l’auteur parle davantage de lui-même et de ses souvenirs de jeunesse. Vers la fin, les textes parlent plutôt de diverses nations amérindiennes et figures historiques, mais de façon un peu trop succincte pour que j’y aie trouvé mon compte, surtout lorsqu’on compare avec les textes de la série des remarquables oublié.e.s, qui vont beaucoup plus en profondeur.
An eclectic collection of short essays on everything from Serge Bouchard's affection for Mack trucks to tales of the Canadiens-français who travelled the West in the 18th and 19th centuries. But my favourite was his tribute to Jacques Doucet, the voice of the Expos for 36 years, and more generally to the joy of listening to a baseball game on the radio. Bravo!
Découvrir Serge Bouchard, mieux vaut tard que jamais ! Bon conteur, ses mots vont droit au coeur et j'avoue que plusieurs de ses réflexions faisaient écho à mes propres questionnements et regards tristes sur l'histoire et les résonances de nos racines québécoises.
Bouquin rempli de nostalgie. De très beaux textes. Pas tous du même calibre, mais néanmoins fascinants et parfois très touchants. Belle plume. J'ai adoré cette lecture, particulièrement le chapitre intitulé « Voyage au bout de l’espérance ».
Je me suis fait raconter ce livre par Serge Bouchard lui-même. Des histoires du quotidien qui deviennent fabuleuses grâce à ses mots et sa vision poétique du Québec. Son background d’anthropologue vient clairement teinter ses histoires.
Super collection d'essais qui mélange et met en place, comme Bouchard le fait si bien, l'histoire et les expériences personnelles de ceux qui l'on vécue.
J'adore la plume de Serge Bouchard, c'est tellement touchant et sincère. C'est une vision du monde tellement poétique, c'est une vision du Quebec qui disparait.
Grand poète des plus absurdes vérités de nos contrés, il m'a tellement bercé au fil de ses aventures teinté de nature illuminante et luxuriante, j'ai adoré! à relire
Un peu inégal mais rempli de poésie. Serge Bouchard Est un conteur digne d'une bonne vieille veillée canadienne-française. Malgré sa nostalgie et son archaïsme un peu trop présent dans cet ouvrage, il nous transporte dans son monde de rêve ou tout ralenti pour l'instant d'un moment.