De quoi aurait l’air une société juste envers les animaux? Comment repenser le cadre éthique, politique et social qui balise nos relations avec eux? Ces questions suscitent un débat collectif qui s’annonce comme l’un des plus importants du 21e siècle.
Entre les habitudes culturelles et les discours antispécistes, beaucoup peinent à se faire une opinion. Pour nous outiller, «La philosophie à l’abattoir» dresse une synthèse limpide et vivante des arguments invoqués dans cette discussion.
Toujours très intéressant - voir nécessaire - de remettre un peu de philosophie dans nos réflexions politiques, dans nos choix quotidiens, dans nos modes de consommation et de production. Que ce soit pour porter un regard sur le véganisme ou l'utilité d'un 3e lien. Les auteurs ne sont pas neutres et ne s'en cachent pas. Mais être ouvert aux opinions qui ne sont pas les nôtres est le premier pas de toute évolution sociale. Donc à lire sans même se sentir attaqué si on mange de la viande, mais sans exclure la philosophie de l'abattoir.
Intéressante introduction aux différents courants de pensée en éthique animale! L’essai est assez court et se veut surtout un survol du sujet, mais j’ai beaucoup apprécié m’y plonger pour me rappeler pourquoi j’ai choisi de passer à un mode de vie végane il y a 3 ans déjà! 🌸
Très intéressant comme porte d’entrée sur le sujet, mais c’est tellement « garoché » qu’on passe à travers en claquant des doigts sans vraiment avoir appris quelque chose. Mais les citations et les références sont pertinentes, ce qui donne envie d’approfondir le sujet.
Ce livre dresse un tour d'horizon de notre domination des autres espèces, de ses sources philosophiques et des motifs pour lesquelles elle apparaît naturelle-normale-nécessaire-nice à une certaine portion de la population, et tout le contraire à une autre ; ainsi qu'il dresse un état des forces de transformation ou de maintien du statu quo en cette matière. Peut-on, comment et jusqu'où faire passer les autres espèces du statut de bien meuble à celui de sujet de droit, considérant les faiblesses, l'inapplication et autres ratés des lois et approches déjà tentées ? Les auteurs procèdent avec une grande concision et par le renvoi à des études bien choisies en ce qui concerne notamment les lois américaines et canadiennes (notamment), et en ce qui concerne l'historique du mouvement végane. Il s'agit d'un ouvrage d'introduction sobre, dont le lecteur ayant quelque bagage et notion dans le domaine ne sortira pas considérablement grandi. J'ai pu notamment y apprendre tour à tour de quelle manière Peter Singer ne correspond pas au portrait qu'en font certains adversaires -partant du plus risible et aveuglé par la colère -comme Paul Ariès (Singer admet la supériorité de l'espèce humaine sur les autres compte tenu de sa capacité à nourrir des projets, à se projeter dans l'avenir et à envisager sa propre mort; il adhère avant tout à la délibération et à l'argumentation plutôt qu'aux gestes d'éclat). Il m'a aussi été possible d'apprendre avec consternation mais sans étonnement que la loi québécoise sur le bien-être et la sécurité de l'animale (2015) exempte l'industrie agro-alimentaire de la respecter (ce qui en fait une loi purement esthétique ou de façade), que la législation canadienne protégeant les animaux n'a pas évolué depuis 1872.
J'ai également pu apprendre que le végétalisme était au coeur de nombreux mouvements de contestation politique d'inspiration notamment anarchiste au début du siècle passé en Europe, ce qui agit comme un rappel de sa portée dépassant les seuls choix culinaires mais questionnant l'usage du pouvoir de contraindre autrui (et d'exercer un droit de vie et de mort sur autrui). Autre apprentissage : (i) les premières femmes docteures et admises dans les enceintes de la science académique comme la Royal Society, de même que les premières féministes anglaises s'étaient liées rapidement et comme inextricablement à la cause animale. (ii) De fortes majorités d'États-Uniens et de Canadiens disent s'opposer aux abattoirs (de même qu'à la chasse sportive et pour la fourrure), sans que cela se traduise, hélas, autrement qu'en l'attente d'un changement s'opérant de lui-même, sans requérir la révision de leurs habitudes.
Comme l'indique la quatrième de couverture, cet essai semble avoir été rédigé suite à plusieurs discussions ou débats animés entre individus soucieux de mettre en lumière la situation actuelle quant à la cause animale. J'ai perçu ce livre comme un bouillon d'idées, un grand brainstorm de certains enjeux importants, un peu comme on le ferait entre amis.es autour d'un verre (ou d'un café).
Je dis "bouillon d'idées" car j'ai senti un certain manque de structure. Je comprends que la ligne éditoriale d'Atelier 10 est d'aborder des sujets "écrits à chaud", et n'en remet aucunement en doute l'intérêt, mais cela eu comme conséquence de me faire perdre un peu le fil par moment. On éffleure certains aspects très intéressants de la lutte animale, je pense par exemple au court chapitre abordant l'implication des femmes dans l'histoire de la dite lutte, sans développer plus en profondeur. Cela donne donc beaucoup de petites réflexions, qui, à mon avis, auraient intérêt à connaitre un développement plus long dans un ouvrage ulterieur.
En somme, bel essai pour les gens désireux d'explorer de façon plus brève qu'approfondie la question de la justice animale.
Ayant déjà eu un cours universitaire sur l'éthique animale, le livre offre quand même un tour d'horizon rapide sur le sujet. Le néophyte va s'y retrouver facilement également. Toutefois, il est clair que le livre ne vise pas à convaincre, mais plutôt à éclairer les arguments fallacieux des "anti-vegans" et des "consommateurs de viande absolutistes"
Pour les initié.e.s, cet essai n'ouvre pas la porte à de nouvelles réflexions. Il reste malgré tout un bon ouvrage de vulgarisation philosophique sur notre rapport aux animaux et petmet de donner un sens éthique à notre "consommation" animale. Bien écrit, simple à comprendre.
C'est davantage une introduction, un questionnement sur les luttes antispeciste qu'une analyse sérieuse à approfondi. C'est également très libéral et seulement 2 pages sont offerte à une critique, un brin radical. Je suis très déçu mais c'est facile à lire si vous ne connaissez rien à la cause !
La philosophie à l'abattoir est un minuscule essai de 94 pages composés de chapitres de 2 à 4 pages qui le rend encore plus petit en terme de contenu, ce qui ne veut pas dire qu'il n'a rien à dire, mais plutôt qu'il couvre beaucoup en peu de temps. J'hésite à tracer la comparaison avec un Que sais-je? puisque les auteur·es effectuent beaucoup de "Voyons voir ce que telle philosophie pense du droit des animaux" à travers les philosophe (Descartes, Bentham, Singers, etc.) et philosophies (care, féminisme, anti-spécisme, écologie) qu'on a l'habitude de voir chaque fois qu'on parle de droits des animaux.
En ce sens, cet essai n'est probablement pas écrit pour les personnes qui ont déjà lu plusieurs livres ou vu plusieurs conférences sur le sujet, mais plutôt pour les personnes qui veulent le découvrir, ne savent pas ce que c'est, ou désirent des recommandations de lectures (il y en a plein!). J'avoue ne pas avoir vraiment rien découvert de nouveau (à part les sondages sur la population et le désir d'abolir les abattoirs, ça m'a agréablement surpris) et avoir été un peu déçu par l'aspect beaucoup plus philosophique que pratique de l'ouvrage, mais ce n'est pas son objectif et les deux auteur·es étant des philosophes, ça s'explique très bien.
Honnêtement, je crois que cet essai effectue très bien son travail de démystification, de vulgarisation, de philosophie et d'introduction en très peu de pages. Ça m'a définitivement aussi rafraîchit la mémoire en ce qui concerne les arguments avancés. J'aurais juste aimé un petit quelque chose de plus, une réflexion soit plus concrète, soit plus étendue, soit moins je change de sujet après trois pages. C'est cependant une appréciation extrêmement subjective de ma part là-dessus et. encore une fois, ce n'était probablement pas l'intention de l'essai comme l'indique sa quatrième de couverture. Je vais définitivement le recommander toutefois aux personnes qui commencent à s'intéresser au sujet, je crois que c'est parfait.
Comment rester de glace à la lecture de ce court essai de 100 pages sur l'éthique et la philosophie en lien avec notre consommation de viande? Pour quelqu'un comme moi qui n'a pas un grand bagage de philo et qui souhaitait être prise par la main dans ce sujet, c'est très réussi. Pour la fille qui lisait cela comme ça, juste « parce que ça l'air intéressant et pour me changer les idées », c'est un échec parce que je suis plutôt troublée au final. Ces auteurs auront le mérite de m'avoir mise au pied du mur devant mes contradictions et les incohérences de mes choix quotidiens en lien avec mes valeurs morales. Les auteurs sont végétaliens et ne s'en cachent pas, ce qui ne les empêchent pas de fournir un texte bien documenté et assez solide.
Ce court essai sur l'éthique animale nous amène à réfléchir sur notre relation de domination sur les animaux. Je crois qu'il est toujours bon de prendre un moment et de philosopher sur les enjeux sociaux actuels puisqu'ils nous donne l'opportunité de mettre en perspective ce que nous considérons comme "normal" ou "naturel".
Bien qu'il s'agit d'un livre d'introduction, je crois qu'il est nécessaire. Le texte m'a rappelé les raisons pourquoi j'ai décidé de devenir végétarienne. J'ai bien aimé les cours chapitres qui nous permettait d'explorer les différents aspects et les différentes réflexions en lien avec l'exploitation animale. Le livre était léger à lire et les idées concises et bien formulées.
Je m’ennuie d’un temps où tout le monde était végétarien. Je suis convaincue que le retour progressif vers une alimentation carniste d’une majorité des personnes qui était végétarien il y a quelques années renforce également l’apathie sociale et morale de manière générale. Parce que le véganisme c’est pas une cause parmis tant d’autres, c’est une intersection de toutes les luttes. Lorsqu’on arrête de penser (forcément à tous les jours) à l’oppression des uns en ayant une alimentation végétale, on peut facilement se fermer les yeux sur l’oppression de l’autre.
J'aime bien les essais de la série Documents, et ce titre est une bien bonne parution. Je m'intéresse au régime alimentaire végétalien et cet essai m'a apporter de bonnes réflexions.
Il y a tout de même des moments où on nous prend pour des imbéciles pour certains arguments, ou encore des passages qui n'apportent pas grand chose au sujet (comme le lien entre le féminisme et la défense des animaux), mais ça demeure un document pertinent.
Bel essai très juste présentant une courte-pointe des plus grandes réflexions entourant l’éthique animale. J’ai particulièrement apprécié les moments où se mêlaient de grands courants philosophiques au principe du respect des animaux. J’ai été moins convaincu par les moments où l’on comparait, même indirectement, le la lutte des droits des animaux au féminisme, à l’Holocauste, à l’esclavage et à l’avortement.
Histoire critique du rapport des hommes et des femmes aux animaux, d'Aristote à aujourd'hui. L'essai tente de comprendre d'où vient le sentiment de supériorité de l'Homme par rapport à l'animal et d'en déconstruire les idées préconçues. Il est important de savoir que, sans rien enlever à sa pertinence, cette dernière publication est plus théorique que d'autres essais de la même collection.
On peut y penser en parler le complexifier beaucoup mais on peut aussi dire : aside from the preconceived ideas I might have about you, I know you are alive and want to be free of suffering and well. I know this because I know I do too.
2.5 étoiles. Le sujet est super intéressant! C'est juste que j'avais l'impression de relire des informations que je connaissais déjà dans un ton très scolaire et de rester souvent sur ma faim. Reste que c'est chouette que ce livre existe. :)
4⭐️ Super enrichissant comme livre. Un argumentaire appuyé sur différents angles philosophiques, historiques et sociologiques. Amène à la réflexion sur les pratiques considérées comme "normales" de la société d'aujourd'hui.
J'apprécie le biais assumé des autrices; on réussit à faire un propos très rationnel, bien expliqué et complet, sans tomber dans une culpabilité facile.
Quelques ajouts historiques intéressants et dans l'ensemble, un enchaînement qui se lit très bien.
Un livre bref qui réussi le pari de glisser un mot sur les différents sujets d'actualité entourant l'antispécisme. Une introduction facile à lire qui donne l'eau à la bouche.