Peut-on maîtriser le hasard ? C'est l'énigme que tous les personnages de ce roman vont s'employer à déchiffrer : Balak, jeune algérois dégingandé, membre de la secte des Zahiroune censée "programmer" une révolution en misant sur le hasard ; M. Ghoulem, débonnaire directeur des sectes au ministère de l'Intérieur ; Lazhar, son employé tourmenté ; Lydia, petite amie de Balak, dégourdie et futée... Sous ses faux airs de polar mâtiné de vaudeville, ce roman relève le pari d'une littérature profonde, où Chawki Amari, à partir de son vaste savoir scientifique, explore une hypothèse audacieuse : et si le hasard était en fait à l'origine du sacré ? Toutes les croyances inspirées à l'Homme depuis la Création, et construites par lui, n'étant alors que désir de conjurer la part d'aléatoire de sa condition. Ce texte, à la légèreté trompeuse, sonde de manière virtuose les abîmes du monde, tout en s'insérant avec brio et une exquise nonchalance dans un contexte proprement algérien. Un pur enchantement.
Chawki Amari avait annoncé en juin dans une interview à El Watan réalisée par Walid Bouchakour que ce roman serait le deuxième écrit dans un quatuor qui va explorer quatre thèmes scientifiques: la gravité, le hasard, l’énergie, et l’inconscient.
L’Âne Mort (2014), le premier dans cette série, était fait de montagnes, de pizzas aux olives pas carrées, et d’un formidable effort pour échapper à la gravité. Balak explore le hasard sur Alger. Dès le premier chapitre ‘J moins 43’, l’énigme à rebours est lancée.
Balak, c’est le surnom d’un jeune homme qui rencontre Lydia dans un bus et qui, nonchalamment sur la route, lui explique sa théorie du hasard.
« Quand on veut réussir au baccalauréat ou à un examen quelconque, trouver un travail, survivre à une opération chirurgicale, besoin d’un coup du sort ou d’une aide improbable ? En fait, on ne prie pas Dieu, on prie le hasard. C’est donc lui le maître de l’univers, qui préside à toutes les destinées. »
Piquée de curiosité et très amusée, Lydia accepte de revoir Balak pour en apprendre plus sur ce qui lui semble à priori une grande hérésie. Mais leur rencontre est-elle véritablement due au zhar? Et pourquoi est-ce que le Directeur des Sectes craint-il autant le discours auquel Balak fait écho ?
Ce roman n’est pas raconté par Lydia, Balak, Lazhar, Didou des douches publiques, ni par le Grand Zahir. L’histoire est contée par un observateur anonyme, plein d’humour et d’empathie, qui défait la théorie du destin comme on détisse une broderie, fil par fil, pour créer une autre image. Les liens qui rattachent les personnages de ce roman comme des fils délacés se reconstituent pour tester une issue alternative à des tensions algériennes bien contemporaines : et si on laissait faire le hasard ? Le hasard dans ce roman est synonyme de choix. Amari s’amuse sérieusement à démontrer qu’un futur sain et plein est fait de choix multiples, et non pas d’une seule route, inévitable et fatale.
« Le hasard, c’est les autres. Si un seul homme vivait sur Terre, il réduirait le hasard à sa portion congrue, peu d’accidents, très peu d’aléatoire, encore moins d’interactions avec la volonté des autres, qui est définie. »
Balak est aussi un roman rempli d’amour qui célèbre le chiffre deux et ses possibilités. Le deux qui lie un père à sa fille, une grande sœur à sa petite sœur, un philologue à ses mots, et un arbre à un autre sur Didouche Mourad.
« Le hasard, c’est zahr en arabe, d’où le mot dérive. Qui vient de zahar, le dé, ce cube avec lequel on joue et s’en remet entièrement au hasard. Le hasard c’est le dé, le jeu, le destin, le hasard et la chance. Tout un concept. Et la fleur. »
Dans ce roman, le narrateur et Balak s’opposent à la certitude du chiffre ‘un’, métaphore du parti unique et du non-choix dans une société pour qui le destin est décidé d’office. Un ‘un’ qui n’en est pas un et se cache derrière l’unicité du monothéisme pour tout prédéterminer. En ce sens, Balak est le roman le plus politique de Chawki Amari.
Balak s’inscrit dans la longue lignée du théâtre de l’absurde, de Samuel Beckett, Virgilio Piñera, Tom Stoppard, et Hmida Ayachi (et oui), à cette littérature qui s’amuse à déconstruire le langage et conçoit l’être humain comme maitre de ses actes et de ses destinées. Balak c’est aussi du pur Amari concentré. Il combine la douce folie de son roman Le Faiseur de trou (2007), la poésie de Nationale 1 (2008), et l’humour décalé de A trois degrés vers l’est (2008) pour célébrer le droit au choix libre et individuel, la multiplicité du futur, et le sens de l’humour de l’univers dont est aussi matière.
En fait, le hasard est un concept qui fascine les sociétés humaines depuis qu’elles se sont constituées. Les Sumériens nous ont transmis le message écrit à travers leurs textes divinatoires qui questionnent la prédestination : s’il est possible de prédire et d’éviter une catastrophe, et ainsi de changer sa destinée, cela signifie que notre futur est fait de possibilités multiples et non de sens unique.
Ce questionnement sur le hasard suivit et étendu en Akkadien pendant 2000 ans en Iraq, une tradition à laquelle Amari se réfère souvent dans ce roman, se retrouve notamment aussi en Chine antique dans le Yi jing, le livre des changements, dans Dr Who, et continue d’interpeller les sciences ainsi que le monde de la psychologie analytique depuis Carl Jung et ses théories sur l’inconscient. On devra attendre un peu pour voir si les Akkadiens et Carl apparaitront dans le dernier roman du quatuor de Chawki Amari. En attendant, comme dirait Balak : « Justement ».
OVNI littéraire comme seul Chawki Amari sait en faire à l’algérienne. 2eme d’une pentalogie selon l’auteur…ayant aimé l’ane mort, moins celui la, espérons que les prochains feront honneur à la verve du chroniqueur à l’humour le plus acide du paysage médiatique DZ. Comme les soliloques d’un savant aviné, qui peuvent être très drôles à souhait, ou gênant par moments. Un Chawki Amari toujours subversif et provocateur, explore l'idée que le hasard pourrait être à l'origine du sacré. À travers les péripéties de Balak, membre d'une secte, et de sa petite amie Lydia.
Je n’ai pas vraiment aimé la fin, une fin ou rien s’est passé... j’aime aimer le livre ça me rappelle le da Vinci code... l’histoire d’amour et belle ansi les énigmes dans le livre les numéros j-n des nombres premiers... j’ai met 3 étoile car j’ai donné 4 à da Vinci code
At face value this is straightforward: a tale centred around the theme of randomness, involving a young couple, a sect, government employees, public showers and a few dice. So far, so Amari.
Written in the author’s typical absurdist and humorous style, the story is just a vehicle to explore deeper philosophical questions around chance, religion, politics, and existential anxiety. In a mere 173 pages.
Immediately, this is problematic. The characters are paper-thin and there is little plot development. This may work in Amari's short stories, but it doesn’t here.
But by far the book's biggest flaws are in the writing.
First, the book is full of nonsensical pseudo-philosophical statements like "Si on n'avait pas inventé l'heure, il serait quelle heure au moment où l'on regarde l'heure qu'il est?" and “Mais ce qu’on voit n’est pas ce qui est. Ce qui n’est qu’une partie de ce que c’est. Mais qu'est-ce que c’est? C’est ce qu’il y a en-dehors de ce qui est”.
Moreover, the book attempts to draw on quantum physics, number theory, history, and philosophy to introduce the reader to various ideas. This leads to meandering sections that break the flow of the story (a good example of this is a whole chapter whose only function appears to be listing a large number of sects), and endless footnotes.
Finally, the prose is often confusing, and the dialogue jarringly disjointed and unnatural. Perhaps this is a metafictional device intended to evoke a sense of arbitrariness. But I’m not sure it works.
In essence, as another reviewer aptly put it, this is “scholarly gibberish”.