«There is no society» : la société, ça n’existe pas. C’est en octobre 1987 que Margaret Thatcher prononce ces mots. Depuis, son message a été entendu par l’ensemble des classes dominantes occidentales. Il a pour conséquence la grande sécession du monde d’en haut qui, en abandonnant le bien commun, plonge les pays occidentaux dans le chaos de la société relative. La rupture du lien, y compris conflictuel, entre le haut et le bas, nous fait basculer dans l’a-société. Désormais, no more society. La crise de la représentation politique, l’atomisation des mouvements sociaux, la citadellisation des bourgeoisies, le marronnage des classes populaires et la communautarisation sont autant de signes de l’épuisement d’un modèle qui ne fait plus société. La vague populiste qui traverse le monde occidental n’est que la partie visible d’un soft power des classes populaires qui contraindra le monde d’en haut à rejoindre le mouvement réel de la société ou bien à disparaître.
Livre décrivant les disparités de classe dans la France contemporaine. Etant un fidèle auditeur de France culture, je connais déjà les problématiques de la France périphérique, des anywhere vs somewhere, de urbains mondialisés vs les ruraux contraints. Le thème du déclassement est assez présent dans les médias tout cela est bien connu.
Maintenant, ce livre après avoir rappelé les bases permet de réfléchir sur quelques sujets.
Les urbains modialisés votent majoritairement pour Macron et se servent d'une autorité morale anti-raciste bienveillante pour critiquer les pauvres votant FN sous couvert de racisme. Or, les élites sont les premières à vivre dans des quartiers chers loin des populations immigrés et ont des mécanismes d'évitement (option latin, collège privé). Ces mécanismes d'évitement sont du racisme déguisé.
Les classes populaires n'ont aucun moyen de sortir de leur classe ou presque. Une fois les études ratées ou partiellement réussies (ouvriers, enseignants, infirmiers, personnels de la logistique, employés....) ont très peu de moyen d'ascension sociale. Beaucoup, aigris se referment sur leur sphère culturelle (le milieu local, les traditions, la famille proche). Ainsi l'arrivée d'immigrés qui se concentrent sur un quartier en particulier les stresse car ils ont peur d'une relégation sociale (déjà subie) et culturelle (à venir). D'où l'augmentation du vote FN, Zemmour... Chaque vague migratoire fuit enfin la suivante que ce soit les italiens, les portugais, les magrébins, les subsahariens... Une fois un quartier ciblé par la nouvelle vague d'immigration, les derniers arrivés fuient avec le patrimoine accumulé de peur de se sentir plus tard minoritaire dans le quartier, que son bien immobilier perde de la valeur, que ses enfants se retrouvent avec en classe des enfants d'immigrés encore plus démunis qu'eux.
Certains bobos de gauche bien pensants (électorat Mélenchon) donnent aux riches et aux pauvres (électorat Zemmour, FN) des leçons de morale contre productives dans un but caché : séduire l'électorat immigré, les LGBT, les gauchistes mondialisants, les jeunes écolos révoltés anti capitalistes. L'auteur souligne que les quartiers préférés de ces bobos sont les quartiers de l'est parisien et note que le prix du m2 y est de 7200€ (loin des 15000€ du XVIème mais tout de même). On est loin des quartiers populaires du 93. Etre pauvre à Paris c'est être riche pour le commun des mortels.
Autre apprentissage : l'inaudibilité des politiques. Les français sont à ce point peu intéressés par la politique qu'ils ne prêtent même pas attention aux éléments de langage. Avant, ils en riaient ou s'en moquaient cependant le niveau de défiance est tel qu'ils ne les écoutent même plus. Aucune promesse politique des élites n'est prise en compte tant ils sont considérés hors-sol. Cela génère une fragmentation de la société entre les élites et la classe populaire, chacun s'ignorant, ne cherchant même plus à se comprendre.
Interesante análisis sobre el surgimiento de los populismos y su apoyo en las clases populares
Comentario previo: las conclusiones de este libro son aplicables sólo a Occidente (Europa y EEUU)
La tesis principal del autor, que no creo que esté muy alejada de la realidad, es que las clases favorecidas por las dinámicas de la globalización (que llama "dominantes") son grupos reducidos que han roto conexiones con las clases populares. Mientras que mantienen como mantra cultural los discursos que han permitido que sean las clases favorecidas (liberalismo económico, apertura de fronteras, reducción del estado de bienestar), van empobreciendo cada vez más a la clase media y se desconectan de la misma. Como forma de romper esta dinámica, el autor propone que el soft power de las clases populares acabará por pegarle un mordisco de realidad a este relato, como se lo pegó Trump, los brexiters o los votantes de Le Pen.
En mi opinión, este libro (que sería muy del agrado de Podemos o de Vox) falla estrepitosamente en las causas del empobrecimiento de la clase media occidental (a nivel económico) pero sí acierta en las causas de su empobrecimiento cultural (ie. la pérdida de capital cultural y social) y sí puede tener un punto de construcción de mayorías sobre esa ruptura de comunidad nacional... aunque lo vea remoto
La thèse de l'auteur est bien connue car largement diffusée dans les médias : fin de la classe moyenne qui est reléguée dans la France périphérique, et ostracisee socialement, économiquement et culturellement par la classe dominante ( internationale et pour le multiculturalisme, et qui se bunkerise dans les grandes métropoles. ..). Toutefois, les oppositions de classe ne sont pas nouvelles, et bien qu'il semble penser que c'etait mieux avant ( la bourgeoisie avait gardé un lien avec les classes populaires...), il y avait toujours une ségrégation spatiale entre classes (entre les quartiers de villes...), et une ostracisation des classes populaires (classes dangereuses, s'adonnent à l'alcool...).il s'agit à mon avis d'un changement de forme due à la mondialisation et aux nouvelles formes du capitalisme... Par ailleurs, s'il indique à juste titre que la contestation de l'immigration et de la mondialisation ont conduit à la montée des populismes (Trump notamment), il propose des recettes proches de celles des populistes (régulation de l'immigration- il utilise ce faisant la novlangue qu'il condamne - ou protectionnisme) on ne sait pas comment il se positionne par rapport à ces partis dits populistes (notamment le RN). ..une ambiguïté fâcheuse.. .. Il y aurait beaucoup à dire....
Écrit AVANT les Gilets Jaunes en France, ce livre contribue très bien à en éclairer les ressorts. Rien que pour cela, il est indispensable ! Vraiment très chaudement recommandé pour mieux comprendre le monde qui nous entoure...
El autor revisa distintas partes de la sociedad contemporánea que forman un retrato desigual y trágico: división de clases muy acentuada, países periféricos, inmigración y odio, desempleo...
Interesante y deprimente, el ensayo trata los temas con datos y fuentes para dibujar la sociedad de hoy en día.
No le doy más estrellas porque el libro se centra en Francia y siento que no todas sus tesis son aplicables en España debido a su idiosincrasia. Además, tampoco me ha supuesto una apertura de mente ni me ha hecho más consciente de la problemática social y económica del mundo globalizado en el que vivimos.
Refrito marxistoide de los años 60 actualizado con críticas a la globalización y tomando como apoyo algunos datos geográficos. En España puede generar algún interés esos párrafos en los que se mete con los indepes como bobos que no quieren contribuir a su comunidad nacional y piensan sacar rédito pensando en pequeño.
Me ha encantado, me lo he leído en solo dos días y se me ha hecho muy corto. El autor es muy certero con su análisis, mostrando como las clases dominantes han abandonado a su suerte a los herederos de lo que antes era la clase media, quedando como última frontera, frente al colapso de este modelo fallido de sociedad, la "protección" que hoy ostentan los funcionarios y los jubilados.
Le titre du livre réfère à une citation de Mme Maggie Thatcher en 1987: “There is no society!”. En disant qu’il n’y a pas de société, elle voulait justifier sa politique de privatisation et de réduction des dépenses sociales.
Mr Guilluy plaide à réintégrer la communauté nationale. Une bourgeoisie nouvelle (‘bobo’) stimule une rupture historique entre le ‘haut’ et le ‘bas’ de la société ‘(cf. “La révolte des élites” de Christopher Lasch). Malgré que les classes moyennes sont composées de 50-70% de la population, la mondialisation cherche à minoriser la classe moyenne occidentale par la déindustrialisation et la financiarisation de la société. Dans les métropoles, les ouvriers et les employés sont remplacés par des cadres et des professions professionnelles. Il est là ou les prix immobiliers augmentent. Au périphérique (Bretagne, le Nord, l’Est, le Sud rurale) les prix immobiliers et le taux d’emploi sont en baisse. Prenant en compte les inactifs et le travail à temps partiel, le taux de chômage est plutôt à 18%, majoritairement concentré dans le périphérique. En combinaison avec la démantèlement de la protection sociale, on voit une augmentation des pathologies de l’alcool et de la drogue et même des suicides chez la population blanche éduquée, pas seulement en France mais dans toute l’UE (cf. “Sérotonine” de Michel Houellebecq).
Dès que le 19e siècle, des mouvements politiques ont cherchés d’intégrer les ouvriers et plus pauvres dans un état nationale: le droit de vote, des services publics, la sécurité sociale. Pendant les Trente Glorieuses, on a trouvé une équilibre qui marchait pour tous. Mais pas seulement au niveau socio-économique, la société est rompue. La culture traditionnelle et l’histoire nationale seront effacées et modélisées par la mondialisation et l’idéologie multiculturelle. Les gens périphériques sont caricaturés comme des racistes, des ivorgnes ou des ‘déplorables’ (cf. Hillary Clinton). Cette image est déstraseuse pour les classes vivants dans des banlieues multiculturelles. Les nouveaux arrivants ne veulent pas se ressembler aux ces gens (“Qui veut être un deplorable?”) et maintiennent leur culture originelle.
On voit cette segmentation aussi au niveau politique. Aux métropoles, Macron obtenait 80-90% des votes, aussi bien au 16e (très riche, monoculturel) qu’au 20e (pauvre, multiculturel). Marine Le Pen est plutôt populaire dans le périphérique. L’auteur indique que les fonctionnaires et les retraités étaient très importants pour son election, mais sont une base faible notant qu’ils sont des cibles de son liberalisation.
Este es un ensayo que parte de una idea con la que estoy básicamente de acuerdo, la precarización y el deterioro de la clase media en Europa, la destrucción de la vida común. Tiene ciertas partes que me parecen inteligentes. Sigue a uno de los ensayos más lúcidos que he leído nunca, "La rebelión de las élites (y la traición a la democracia)".
A mí entender, su problema es que es un libro para apuntalar argumentos para los ya convencidos previos a su lectura. Quiero decir, sus definiciones son ambiguas y los razonamientos recurren a la anécdota y tienden a una circularidad que los empobrece. Presenta el resultado de dinámicas complejas, con ventajas e inconvenientes, buenas y malas intenciones y resultados como un cierto plan de una clase dominante que a veces es quien gobierna y a veces algún ente más allá. Una de las características más peligrosas de la modernidad es que uno puede crearse la realidad que desee, acudiendo al producto que mejor le sirva. Creo que abusa de lugares comunes como intento de explicación de la realidad social, que debe ser mucho más sutil, forzosamente. Apela a un malestar innegable de la cultura occidental, pero lo evoca como un plan, en lugar de la suma de muchísimos factores. En fin, que trata de halagar al lector.
He disfrutado ciertas partes, pero la mayoría me ha parecido un intento de clarificar las propias categorías que propone como premisas de su razonar, confuso ante la complejidad de la realidad. No me arrepiento de su lectura, pero esperaba algo más, algo distinto. Puede que sea problema mío. No carece de interés, aunque trata de explicar demasiado con demasiado poco. Hace pensar, desde luego. Quizá eso por si solo merezca la pena.
Creo que para mirar con otros ojos los movimientos populares (Trump, vox, brexit, Meloni, el proces, chalecos amarillod...) este libro, leído tras Chavs, da las claves. Da otra perspectiva. La reacción de las clases populares, que han ido a la deriva desde los años 80; la reacción de lo que llama la Francia (y la Europa) de las periferias puede entenderse como algo más que xenofobia y conservadurismo rancio.
Guilly explique très bien les causes profondes des bouleversements politiques récents en Europe comme aux États Unis. Au-delà de cela, il a complètement raison quand il écrit que le monde médiatique a un mépris hallucinant des classes populaires qui ne pensent pas comme lui, qui souffrent de la mondialisation, mais qui constituent un véritable socle culturel. Son livre est très intéressant et limpide. À lire sans hésiter.
me ha interesado mucho su ensayo: por un lado parece el último estertor de parte de la vieja izquierda que será condenada por connivencia con los reaccionarios; por otro es usted muy persuasivo, como buen intelectual francés es muy asertivo aunque gran parte de las afirmaciones no vayan mucho más allá de interpretaciones bien argumentadas pero poco empíricamente sostenidas; por último le agradezco ser tan poco convencional, da que pensar y que rumiar
en donde le veo más flojo es en el lado económico-tecnocrático, esa presunción politóloga que basta con que el poder económico se doblegue al político es madre de la ruina de muchos proyectos. En donde más me ha interesado es en esa división entre élites y nuevas clases populares y en el diagnóstico de clasismo que emana del mass media y el mundo de la cultura
Nesse livro, o autor busca defender a tese de que o modelo econômico atual tem levado ao desaparecimento da classe média, gerando ressentimento nas classes populares. Esse cenário abre espaço para o populismo. Para o autor, o modelo atual criou uma fratura social e cultural entre ricos e populares. A perda do bem-estar social, desde a década de 1970, resultou no desaparecimento da classe média. Surgiram novas classes populares (perdedores da globalização) e classes superiores (vencedores da globalização). A classe média perdeu seu status de referência na cultura. De desejáveis passou a ser "deploráveis". As classes superiores assumiram uma retórica de superioridade moral e virtuosismo elitista, marginalizando as classes populares. Por sua vez, as classes populares passaram a proteger a própria identidade fortalecendo suas comunidades. Para o autor, esse cenário é de "a-sociedade" ou "não-sociedade" porque a classe média desapareceu, só restando na sociedade as classes superiores e populares. As classes superiores se isolaram cultural e geograficamente, adotando uma retórica de "antifascismo de araque" para justificar seu virtuosismo elitista, enquanto informa as classes populares que as relações econômicas são muito complexas para que o modelo econômico seja reformado. O resultado é um profundo descolamento social e cultural do "populacho". Tem-se, então, dois mundos, duas cosmovisões em disputa, duas línguas, mas não uma sociedade. Individualismo e paranoia identitarista no mundo de cima, vínculos comunitários e proteção de valores tradicionais no mundo de baixo. Um cenário de ausência de solidariedade nacional. Por fim, o autor argumenta que as classes populares mantiveram seu poder de ação coletiva, sua orientação pelo bem comum da comunidade e seu capital social e cultural. Face às elites, as classes inferiores têm reforçado o princípio majoritário para reconquistar a sociedade das elites. Por isso, as classes populares se tornam suscetíveis aos discursos populistas que alimentam a desconfiança em relação às elites e prometem a recuperação do poder para o povo como um todo. A aderência ao populismo representa, para as classes inferiores, a defesa de seu capital social e cultural e resistência às classes superiores. Para o autor, é preciso reconstruir a sociedade de forma mais igualitária e orientada pelo bem comum. É preciso uma democracia em que a elite e os populares se reintegrem para um desenvolvimento sustentável e durável. Críticas: 1) o argumento é questionável quanto ao fim da classe média, talvez seja uma redefinição da relação entre a classe média e as elites; 2) nesse sentido, o modelo está esgotado ou passando por uma redefinição, porque se estiver esgotado parece que ninguém tem uma ideia de modelo melhor; 3) fim da sociedade ou reestruturação das relações sociais?
Una idea disruptiva: votar a Marine Le Pen/Trump/Brexit proviene de un movimiento popular totalmente democrático auspiciado por una clase media pulverizada por la élite. Pero esta tesis le hace aguas por todas partes porque el autor NO define en ninguna parte qué es clase media. No sabemos si habla de los "chavs" de Owen Jones, de los altos funcionarios del la ENA, o de quién. ¿Qué es la clase media occidental, Guilluy?
Surpreendente e acima de qualquer expectativa, é um panfleto provocador e corajoso que acerta no diagnóstico com uma precisão que não se vê por aí. Vale muito a pena entrar na discussão levantada por Christophe Guilluy, mesmo que não concordando inteiramente com suas conclusões.