Qu'y a-t-il de commun entre une bénévole chargée des activités périscolaires dans une école, une allocataire de l'aide sociale qui nettoie les parcs de New York ou le rédacteur d'un blog en ligne ? Des milliers d'heures de travail exercées gratuitement pour faire fonctionner associations, services publics et entreprises. Que nous apprennent ces différentes formes "citoyennes" et "numériques" de travail gratuit ? À qui profitent-elles et qui y est assigné ? En repartant des grandes leçons de l'analyse féministe du travail domestique, et en se fondant sur plusieurs enquêtes de terrain menées en France et aux États-Unis, Maud Simonet propose une approche critique du travail par sa face gratuite. Elle analyse ces formes d'exploitation qui se développent au nom de l'amour, de la passion ou de la citoyenneté et participent à la néolibéralisation du travail dans les mondes publics et privés.
Simonet articule sa définition du travail gratuit en revenant sur les conceptions de cette notion chez Silvia Federici, bell hooks et Christine Delphy. Elle dessine ensuite les contours de ce processus en mobilisant des exemples issus de son travail de terrain avec les parkies de New York, les bénévoles qui travaillent sur des plages en France. Elle défend l'idée selon laquelle le travail gratuit n'a rien de nouveau avec l'apparition d'internet et qu'il y a une prolifération des formes de status du travail gratuit via le bénévolat, le workfare et puis les stages non rémunérés.
Le livre est une introduction correcte et assez simple des débats sur la question du travail (au sens large du terme). La chercheuse ne mobilise aucune littérature militante, caricature les positions théoriques de certaines théoriciennes, qui apparaissent littéralement comme des sottes, surtout au chapitre cinq. Simonet pose beaucoup de questions-réponses et une petite empathie pour camoufler l'ethnocentrisme de son propre livre. C'est un travail qui manque de rigueur et qui crache en pleine face des militant.e.s dans sa conclusion. Tu passes 150 pages à louanger la contribution des femme tu termines en disant que Bernard Friot à trouver la solution à l'exploitation sexuée. Fallait bien donner le dernier mot à un homme... Il y a d'autres livres de théoricien.nes pas mal plus intéréssant, rigoureux et avec un réel souci éthique, je pense notamment aux travaux du Collectif Rosa Bonheur.
Très bon petit livre. Un peu trop bref, bien sûr, mais une bonne introduction, accessible et agréable à lire, à la question du travail gratuit. J'ai particulièrement apprécié le premier chapitre, introduisant aux débats de la littérature féministe sur le travail domestique.