Une sélection de poèmes de Renée Vivien, née Pauline Mary Tarn, surnommée Sapho 1900. Parfois comparée à celle de Charles Baudelaire ou de Paul Verlaine, sa poésie évoque la solitude et chante ses amours féminines.
Renée Vivien, born Pauline Mary Tarn, was a British poet who wrote in the French language. She took to heart all the mannerisms of Symbolism, as one of the last poets to claim allegiance to the school. Her compositions include sonnets, hendecasyllabic verse, and prose poetry.
Renée's poetry and novels show several sources of inspiration: Natalie Barney, Violet Shilleto, Pierre Louys, and Sappho. Natalie inspired retellings of their relationship through prose and poem. Violet Shilleto, Renée's childhood friend and love who died in 1901, appears in Renée's work through repeated images of violets and the color purple. Pierre Louys's sensual "Songs of Bilitis" and Sappho's evocative poems about women-love influenced Renée's poetic style. Sappho, in particular, became an icon for Renée--she translated the work of Sappho into modern French, and even traveled with Natalie to Lesbos in an attempt to revive a women's artist colony on the island.
Renée Vivien, je la vois comme la fille spirituelle de Sappho et de Baudelaire. Elle est triste, la poésie de Renée. Tristement belle. Elle assume pleinement ses préférences sexuelles et en son temps, c’est inédit. Si vous aimez le vocabulaire baudelairien, la poésie qui met en relief les 5 sens, si vous souhaitez découvrir une poétesse lesbienne alors ce recueil est pour vous, foncez. Et pour vous donner un avant goût …
« Profession de foi
J'aime l'avril et l'eau, l'arc-en-ciel et la lune, J'aime tout ce qui change et qui trompe et qui fuit. Mon rire est inconstant autant que la fortune, Et je mens, car je suis la fille de la nuit. Et la nuit reconnaît en moi sa fille tendre. Elle me fait venir dans les bois endormis Et me donne l'ouie exquise pour entendre, Comme en un songe aigu, les pas des ennemis. La nuit me fut toujours magnifique et clémente, J'appris d'elle les noirs chemins où l'on peut fuir, Elle amortit le bruit de mes pas sur la menthe Où l'ombre est douce autant qu'un léger souvenir. J'obtins d'elle le doux mépris de ce qui presse, Le regard détourné, la sainte horreur du bruit... Étant comblée ainsi, j'adore ma Déesse Inconnaissable et noire et parfaite, la Nuit. »
(Inclus dans le challenge Mars au Féminin 2024, catégorie auteur.ice LGBTQIA+)
Magnifique ! Cette voix est unique. Renée Vivien n'a pas volé son surnom de Sappho 1900, ni celui de Baudelaire au féminin. Ces vers sont d'une beauté incroyable !
J'ai une préférence pour ces premiers recueils, plein de l'exaltation de l'amour et ses derniers, à partir du moment où elle sent qu'elle va mourir...
Magnifique. Mention spéciale pour "Les yeux gris", "Let the dead bury their dead", "Twilight" et "Regard en arrière" qui sont mes préférés de cette anthologie - mais j'en oublie forcément et je regrette déjà ce choix limité. J'ai été particulièrement sensible aux jeux de répétitions et au lexique à la fois sensible et évaporé. Le caractère très litanique de l'ensemble m'a absolument emporté.
"J'interroge longtemps tes stagnantes prunelles. Elles ont le néant du soir et de l'hiver Et des tombeaux : j'y vois les limbes éternelles, L'infini lamentable et terne de la mer.
Rien ne survit en toi, pas même un rêve tendre. Tout s'éteint dans tes yeux sans âme et sans reflet, Comme dans un foyer de silence et de cendre... Et l'heure est monotone ainsi qu'un chapelet." (Les yeux gris)
"J'admirais autrefois les splendides vainqueurs Vers qui monte la flamme extatique des coeurs.
Mais je n'aime aujourd'hui que les vaincus très calmes Dont le sang fier ternit la verdure des palmes." (Regard en arrière)
Une sélection de poèmes de ma poète préférée précédée d'une introduction qui la présente à travers les yeux de ces qui l'ont côtoyée (Colette, Nathalie Barney, Hélène de Zuylen, etc.). J'avoue avoir tout lu sur elle (y compris les oeuvres littéraires des autres avec de simples mentions) donc rien de très nouveau pour moi, mais c'est une bonne introduction à sa personne et à son oeuvre autrement!
C'est aussi une bonne sélection, plusieurs des poèmes que j'aime beaucoup, il n'y a cependant pas de ses traductions, vraiment juste de ses compositions originales de presque tous ses recueils de poésie (et on indique le recueil dans lequel il a été publié, c'est un gros plus au niveau de l'édition).
« Sans astres et sans fleurs, je rêve l'impossible. »
Lire de la poésie c'est bien. Lire de la poésie lesbienne, c'est mieux ! Quelle superbe découverte que les vers de Renée Vivien à travers cette magnifique anthologie. La puissance de ses poèmes est à couper le souffle, ses métaphores et ses jeux de repétition sont de toute beauté. Une sensibilité brillante qui fait fleurir des amours absolues à travers les mots. À découvrir de toute urgence !
Je suis pas du tout habituée à lire de la poésie et ça s'est ressenti parce que j'étais perdue des fois et je n'ai pas tout compris. Ça me paraît pas nécessaire de tout comprendre en poésie, le plus important c'est ce que j'ai ressenti finalement et c'était fort et doux. Déjà bravo les lesbiennes, j'ai adoré voir à quel point elle aimait les femmes et à quel point son amour était fort et intense. J'essaierai de lire plus de ses premiers poèmes, ceux qui reflètent encore un peu d'innocence et de naïveté face aux relations amoureuses parce que les quelques uns qu'il y avait dans ce recueil étaient magnifiques. C'était un bon livre pour passer sur l'ensemble de son œuvre et voir l'évolution de ses émotions, de son être et la tristesse et le désespoir qu'elle ressentait à la fin de sa vie 🧡🤍🩷
C’est tout à fait le genre de poésie qui me plaît : des poèmes qui riment, en alexandrins. Tout ce qui est vers libres, je n’apprécie pas. Ce que j’aime dans la poésie c’est cette mélodie des rimes. En règle générale, j’ai apprécié les sujets abordés par la poétesse. Elle parle d’amour, de nature, de trahison, de la femme aimée, de la mort. Evidemment je n’ai pas aimé tous les extraits choisis. Certain m’ont plus touché que d’autres. J’ai préféré ce que Renée Vivien a écrit dans ses débuts, ça me parle plus.
Les chardons Tu ne seras jamais la fiévreuse captive Qu’enchaîne, qu’emprisonne le lit, Tu ne seras jamais la compagne lascive Dont la chair se consume et dont le front pâlit. Garde ton blanc parfum qui dédaigne le faste.
Tu ne connaîtras point les lâches abandons, Les sanglots partagés qui font l’âme plus vaste, Le doute et la faiblesse ardente des pardons Et, puisque c’est ainsi que je t’aime, ô très chaste ! Nous cueillerons ce soir les mystiques chardons.
Violettes blanches
Elles sont le souvenir clair De Celle qui mourut hier Et qui dort entre quatre planches, Les violettes blanches.
Car elle les aimait jadis, Et moi, je les préfère aux lys… J’éclairerai les tristes planches De violettes blanches.
Vierges entre toutes les fleurs, Elles ont d’intenses pâleurs… Parez la nuit des mornes planches De violettes blanches.
Ainsi fut Celle que j’aimais, Qui ne refleurira jamais… Un peu de cendre et quatre planches, Des violettes blanches.
Les vers de Renée Vivien sont magnifiques et portent le lecteur dans les instants de sa vie au travers son amour pour les femmes, les fleurs, son élégance devant la mort. Ce recueil est d’une délicatesse inouïe.
Renée Vivien est un autrice qui garde les codes littéraires de son temps en explorant dans ces différents recueils les thèmes de l’amour et de la mort très subtilement
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J’ai découvert Renée Vivien dans une anthologie de 50 poétesses (“Je serai le feu” de Diglee) et j’ai passé deux ans à chercher un recueil d’elle. Il est compliqué, même aujourd’hui, de trouver des recueils de poétesses, encore plus quand il s’agit de poétesses ouvertement saphiques.
Dès sa biographie je me suis passionnée d’elle, de l’univers classique qu’elle réveillait dans ses vers. Cependant, je dois avouer m’être un peu lassé par moments de ses rimes parfois forcées ou répétitives. Cependant, même dans le carcan assez strict qu’elle s’impose, Renée Vivien donne une liberté, une fraîcheur et un souffle à sa poésie.
C’est une anthologie de passion saphique, de langueur, de détresse et de manque. Tour à tour enflammée ou éteinte, amoureuse ou dépressive, Renée Vivien nous replonge dans les émotions premières.