Après avoir défié toute l'armée rebelle pour couvrir la retraite du haut roi, j'ai fini par me rendre. Qu'est-ce qu'un captif, sinon un demi-mort ? Dans les deux camps, on le méprise pour sa faiblesse. Même si on ne le massacre pas de suite, on lui ôte l'essentiel de sa vie. Moi, on me retire mon mauvais cheval, on me soustrait mes dernières armes, on m'arrache mes bijoux, on m'entraîne vers la rivière avec rudesse. Je patauge bientôt sur la rive boueuse. On crie autour de moi, j'ai l'impression que personne ne sait vraiment ce qu'il faut faire. Je crains de plus en plus que n'arrive l'ordre de me noyer. La mort par l'eau, après tout, est une sentence que peuvent prononcer les rois comme les druides…
Qui va décider de mon sort ? Articnos, roi des Éduens, que j'ai été à deux doigts de tuer ? Sa sœur, la mystérieuse Prittuse, haute reine déchue de Celtique ? Ou bien ce sorcier redoutable que jadis on appelait le gutuater et qui vient d'usurper le sacerdoce du grand druide ?
Une très bonne continuité de la série qui est moins mouvementée que le premier tome mais toujours aussi intéressante dans le développement de l'univers. A lire dans l'idéal peu de temps après le tome 1 de Chasse Royale. Difficile quelques fois de remettre les actes du passé en contexte chronologique ou les nombreux personnages aux noms imprononçable. Je n'aurais pas été contre une carte et une liste/un schéma des personnages et leurs alliances (qui bosse pour qui). Bémol par contre sur la place de la femme et la façon dont elle est quelques fois perçue. J'ai noté 2 phrases dans le livre qui, même si elles correspondent au tempérament de notre héros, n'ont rien à faire dans un livre et détériore l'image actuelle de la femme, de son corps et de son consentement...
Encore plus que pour les deux livres précédents, j’ai eu de la difficulté à suivre les changements de temps de récit. C’est probablement un problème plus présent en livre audio, puisqu’il n’y a aucun démarqueur de chapitre, de section ou de quoi que ce soit autre qu’une courte pause. Par contre, une fois que j’ai eu compris que le récit de Bellovèse passait de sa fuite suite au coup contre le grand roi à des souvenirs de ses rencontres avec ses plus proches soldats, ce fut plus facile à suivre.
Ces alternances arrêtent aussi à un certain moment, pour laisser place à une tension qui ne relâche pas, des exploits à couper le souffle, de l’action brutale et des moments émouvants. Trahison, combats, retrouvailles et plus encore sont au rendez-vous.
Puis, l’histoire nous fait de grandes révélations coup après coup! Certaines étaient mises en place depuis le premier livre (on va apprendre l’identité de cette autre femme à qui Bellovèse pense), mais d’autres se sont avérées tout simplement choquantes.
Bellovèse n’est vraiment pas au bout de ses peines. J’ai bien hâte de lire ce qui l’attend encore!
Alors que le précédent volume était un concentré d'action, celui-ci est beaucoup plus lent à tisser sa toile. Bellovese doit passer au jugement des reines et c'est le lieu pour Jaworski d'etudier plus profondément le rôle des femmes (plus actives qu'on pourrait le croire) dans cet âge du fer Celte. Cependant le récit, très construit avec foule de retours arrière (comment Bellovese a rencontré ses ambactes) perd en percussion. On a l'impression que l'auteur s'est trop renseigné et veut nous faire passer des connaissances encyclopédiques là où avant il nous immergeait directement dans la culture qu'il voulait nous faire découvrir. On retourne quand même avec plaisir dans cet âge méconnu, en attendant la suite.
Alors, reprenons. Chasse Royale était le second tome de la série Les rois du monde, mais comme l’histoire a gonflé toute seule dans la tête de Jean-Philippe Jaworski (et que c’est trop dur de faire des bouquins de 900 pages dans la zolie édition des moutons électriques), il a du redécouper le machin en trois livres. Voici donc arrivé dans les librairies Rois du monde 3 : Chasse Royale, Deuxième Branche 2. Le deuxième tome du deuxième tome, quoi. Oui, les libraires vont se marrer.
A la fin du tome précédent (spoiler, donc), Bellovèse couvre la retraite de ses compagnons et finit capturé par les rebelles qui ont tenté de renverser le haut-roi Ambigat. Contre toutes attentes, il ne se fait pas trucider sur place, mais il est emmené pour être jugé. Par qui ? Suspense… Toute la première moitié du livre est donc le chemin de la troupe d’ennemi qui se trimballe le héros enchainé à travers forêts et rivières, jusqu’à arriver à leur mystérieuse destination. Rassurez-vous, on n’a pas 150 pages de randonnée puisque l’auteur laisse parler sa passion pour les flashbacks. On profite en effet de cette marche pour revenir sur plusieurs épisodes qui couvrent le vide entre le premier et le second roman de la saga. Après ça nous découvrons la destination de la troupe et l’identité de ses mystérieux juges.
Cette seconde partie de Chasse Royale est beaucoup moins guerrière que la précédente. On revient sur le rythme plus posé de Même pas mort et on retrouve bien évidemment la plume incroyable de Monsieur Jaworski. Il y mêle toujours histoire et mysticisme avec son écriture envoutante, la précision de son univers, son langage recherché. On est toujours plongé dans ce monde des clans guerriers celtes, l’immersion est totale, et le plaisir de lecture l’accompagne. Bellovèse est isolé au milieu de ses ennemis et n’a aucune nouvelle de sa famille ni de ses alliés. C’est à travers ces souvenirs dans lesquels il se réfugie que nous croiserons une majorité de son entourage.
Malgré toutes les qualités d’écriture qu’on retrouve ici, il se dégage une impression bizarre dans la structure du récit. Depuis le début l’écrivain s’amuse avec ça, il aime tout éclater pour laisser le lecteur reconstituer la trame, mais la première moitié du roman est très lente, jusqu’à une impression de vraiment trainer des pieds. L’histoire n’avance pas mais on se mange ces fameux flashbacks qui reviennent beaucoup sur les différents compagnons du guerrier. Alors que dans le premier Chasse Royale, on avait sauté des années en nous balançant plein de personnages nouveaux sans les introduire, voilà qu’on nous fait enfin les présentations, presque un an trop tard, j’ai envie de dire… On apprend comment Bel a rencontré Drucco, Mapillos (cet excellent personnage) et Labrios, on apprend l’histoire de son mariage, celui de Ségovèse aussi, c’est un sentiment de cours de rattrapage accéléré avant de raccrocher les wagons avec le présent.
Et ce n’est qu’après plus de 120 pages qu’on arrive enfin et que l’histoire continue. Bon, on n’en a pas fini avec les flashbacks, mais on découvre enfin la destination des héros, et les mystères qu’elle renferme. Et on se régale. Ce troisième livre des Rois du monde fait la part belle à la gent féminine, les épouses, les mères, les filles, ou un mélange des trois, elles seront la clé du sort de Bellovèse. Que ce soit par le présent ou par le passé, on voit beaucoup plus le rôle des femmes dans l’entourage des héros, aimées, respectées ou craintes. Elles font ressortir l’aspect mystique de l’univers et elles tiennent leurs domaines pendant que les hommes jouent à la guerre. L’aura extraordinaire de Prittuse envahit tout son entourage, et apporte une atmosphère lugubre et surnaturelle à la seconde moitié du livre.
Chasse Royale 2 est axé sur l’atmosphère, les secrets et les trahisons. Jaworski s’amuse beaucoup à brouiller les pistes, jouer sur les apparences et les zones d’ombre. On ne sait jamais vraiment où s’arrête la réalité et où commence le rêve, ce qui relève de la magie pure ou des superstitions. Tout est mélangé, rapprochant encore une fois ce roman de Même pas mort, et c’est un vrai plaisir de se perdre là-dedans. Toutefois, même si on nous abreuve de révélations sur les multiples zones d’ombres de l’histoire générale, on finit le roman sans vraiment avoir beaucoup avancé, donnant à ce second tome un air de transition, de douce promenade, car l’auteur nous balade bel et bien, dans tous les sens du terme, les bons et les mauvais.
C’est toujours un vrai plaisir de parcourir cet univers en suivant la magnifique plume de Jean-Philippe Jaworski. L’atmosphère, les personnages, le soucis du détail, tout y est passionnant, envoutant. C’est seulement la structure qui déstabilise. Est-ce une conséquence du nouveau découpage éditorial ou simplement l’auteur qui s’amuse comme un petit fou ? Difficile de savoir… Malgré tout, et surtout malgré les justifications de l’écrivain, passer d’une trilogie à une « je-sais-pas-trop-combien-logie » en cours de route, c’est bien joli mais nous, les 24 balles par tome, ben on les paye. Mais on a commencé et on adore ça, donc on est un peu prisonniers nous aussi. Damned. On nous prendrait donc pas un peu pour des jambons ?
Après un premier tome détonnant (Même pas mort), la première partie d’un deuxième tome envoûtante (Chasse royale : De meute à mort), Jaworski parvient encore à se réinventer sous les futaies de ses forêts celtes, en plein milieu des mythes et légendes que ses héros vont vivre et incarner. Quelle réussite que ces Grands arrières !
Déjà le troisième tome de cette riche saga et le plaisir est toujours intact. Il est même peut-être encore plus grand dans ce nouvel opus que j’ai trouvé le plus abordable à ce jour. L’auteur y développe ainsi encore de nouvelles qualités pour rendre la lecture de ce cycle fascinante et addictive.
Ouverte d’histoire sur un Bellovèse captif. Ça m’a diablement rappelé mon Uthred dans Last Kingdom qui pensait avoir tout perdu alors qu’il avait encore tout à construire. Et ici, le héros du futur + narrateur nous le rappelle bien. Il sait que ce récit n’est qu’une étape dans le cheminement qui l’amènera à devenir l’un des rois de ce monde que la saga porte en titre. Jouant ainsi allègrement sur les différents niveaux de temporalité de son oeuvre, Jaworski nous offre ici une fable qui plonge encore plus dans l’intimité du héros et les secrets que referme son univers celtique. J’ai adoré.
Je m’attendais en revanche vraiment à un récit de héros captif. Je n’ai pas eu exactement cela. L’auteur a su me surprendre avec une captivité différente de celle que j’avais imaginée, une captivité très féminine puisque Bel se retrouve entre les mains des Prittuse, ses sortes de Parques celtes redoutables et très obtus. C’est à nouveau un récit enchâssé qui va nous être proposé, un récit qui va nous porter aux tréfonds de qui est Bel et des puissances qui se jouent de lui tout autour, le tout dans une ambiance de forêt ancestrale bucolique et dangereuse à la fois, reposante et toujours sur le qui-vive. J’ai adoré à nouveau.
Ce fut un vrai bonheur d’aller d’avant en arrière avec Bellovèse, de faire la rencontre de sa mère et sa demi-soeur ainsi que des étranges Prittuse, de voir notre héros révéler des pans de son passé en racontant qui il est à Sacrila pour gagner sa confiance et ainsi de comprendre quel jeune homme il fut, prisonnier fasciné par son bourreau, aîné écrasé par son cadet, amoureux ignorant ses sentiments, le conduisant à la tragédie qu’on a pu lire. L’auteur manie le verve avec une liesse certaine ici pour nous décrire tous les éléments de ce mélodrame sentimentalo-politique autour de la figure du prisonnier politique sous les Celtes. C’est entre Shakespeare et César, et ce fut un régal à suivre. Sa plume jusqu’alors parfois un peu coincée dans les ronces de son récit, s’en libère pour nous offrir des pages d’une rare fluidité et juste terriblement addictives, donc impossible à lâcher. Découvrir le jeune homme derrière le guerrier fut passionnant, fascinant et touchant.
Mais plus que cela encore s’est ajoutée la fascination, qui nous a gagnés, pour l’aura légendaire de ce récit. La quasi totalité de ce tome se déroule dans un lieu hors du temps, coupé de l’espace celte, dedans et en dehors à la fois, comme l’île d’Avalon plus tard avec Arthur, je trouve. J’ai ressenti le même respect fascinant pour ce lieu unique et la magie qui y a cours. J’ai été captive de ces singulières Pritusse et de leur plan caché. J’ai été subjuguée par la jeune Sacrila et son esprit d’un autre temps. J’ai été ravie de me faire surprendre par le retour d’un personnage clé sous de nouveaux oripeaux. Et je me suis sentie de plus en plus pénétrée au fil des pages par cette aura ambiante de nature fantasmagorée et nourricière qui venait peu à peu pénétrer également le héros pour le métamorphoser. Ainsi quand Bellovèse quitte ce lieu, ce n’est plus le même Bellovèse, et quand nous quittons ce lieu, ce n’est plus la même histoire. Du moins ai-je envie d’y croire !
Nouvelle clé de voûte dans l’univers des Rois du monde, cette incursion magique dans les profondeurs de la forêt mythique celte m’a totalement envoûtée. L’auteur a réussi l’exploit de nourrir encore son récit de nouveautés métamorphosant celui-ci. J’avais eu un petit coup de coeur pour l’aura de Meute à mort, c’est à nouveau le cas ici pour des raisons différentes. J’ai l’impression qu’à chaque tome il nous fait une proposition différente et pourtant tout vient nourrir le même récit pénétrant et envoûtant. C’est magique ! Et dire qu’il ne me reste plus qu’un tome de Chasse royale à découvrir, cela va être dur d’en rester là.
Tome 3 de la série Rois du monde, techniquement ce roman est le tome 2.2, puisqu'il s'agit de la deuxième partie de Chasse royale.
L'action reprend donc précisément à l'endroit où on l'avait laissée à la fin du volume précédent.
Le temps ayant filé depuis la lecture de ce dernier (presque deux ans quand même), il m'a fallu un petit temps d'adaptation pour me remettre en tête tous les événements passés (il faut dire aussi qu'il y en avait un paquet).
Heureusement, Jean-Philippe Jaworski connaît son affaire, et distille habilement de petits mémos au fil des pages, ce qui fait qu'on est pas (trop) perdu. L'histoire est en réalité, comme dans les tomes précédents, le fruit du récit qu'en fait à posteriori, un Bellovèse âgé. Je sais que ce procédé narratif a ses détracteurs, qui l'accuse à juste titre, de désamorcer les situations difficiles rencontrées par le héros, puisqu'on sait de facto qu'il s'en est tiré.
Je rétorquerai deux choses : 1) déjà, quand bien même il ne s'agirait pas d'un récit par après, on se doute quand même que le personnage principal ne va pas mourir comme ça d'un coup. Ce serait assez inédit dans ce genre de roman. 2) Quand bien même on sait qu'il s'en est sorti, savoir comment il s'en tire est plus important à mon sens. Le voyage est parfois plus important que la destination.
Et donc, ce tome 2.2 ?
Et bien j'ai envie de dire que c'est toujours aussi bien. L'écriture est toujours aussi "habitée" et on y croit à ses péripéties celtiques. La veine magique entre-aperçue dans la première partie de Chasse royale se confirme, avec cette fois-ci une entrée de plein pied dans le monde des druides et des magiciennes.
Les personnages sont toujours aussi bien campés et attachants (mention spéciale à Sacrila, qui m'a emballé), et ce que ce soit des alliés ou des ennemis de Bellovèse.
Je n'en dirai pas trop sur l'intrigue (no spoils !), mais le rythme est bien plus posé que dans Chasse royale I, dans cet épisode tout en introspection, psychologie et jeux de faux semblants. Une fois encore une réussite, qui aide à avaler les deux ans d'attente entre les deux tomes.
This series keeps getting better. Many of the mysteries of the previous books are getting slowly explained but the mystery remains. Characters are growing in depth and the story remains very compelling. The battles, fights, and magic are as good as in the best fantasy books, but on top of that, the character development of both male and female protagonists is on another level, far away from the standard of most fantasy books filled with childish characters. I had read the first 3 books a few years back and this reread confirmed the high status of Jaworski. In my mind, he is one of the best fantasy writers on the planet. Once again, I don't understand why his books are not translated into English or adapted for screenplay. Anyway, this convinced me to keep going and read the rest of the series that got published since my first read.
Parmi toutes les louanges à chanter sur cette saga, ce qui m'impressionne le plus, c'est l'intensité de l'immersion qu'on ressent en lisant ces livres. Pour aussi différent qu'il soit de moi, avec des valeurs et traditions qui devraient me repousser, quand je lis cette série, je *suis* Bellovèse. Je pense comme lui, je réfléchis en partant de ses valeurs, ses émotions. J'avais rarement ressenti ça avec un livre, et malgré les défauts qu'on pourrait trouver, ça valait le coup de vivre cette expérience. Jaworski est trop fort ! :)
Malgré quelques passages que j'ai trouvé un peu long comme dans les autres tomes, Jaworski arrive à faire immerger le lecteur dans le monde de Bel. La rencontre de Bel avec Morigenos et le personnage de Prittuse qui débarque enfin dans l'intrigue principale et l'introduction de Sacrila, apportent beaucoup plus de magie que les précédents romans et ajoutent encore des mystères à résoudre. Ce tome est sans aucun doute meilleur que le précèdent (bien que ce dernier était déjà agréable à lire).
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Jean-Philippe Jaworski : Rois du monde J’ai lu et relu les cinq volumes des Rois du monde de Jean-Philippe Jaworski et j’ai adoré.
Pour suivre les 190 personnages, les 44 tribus celtes, les 57 villes et villages et les 25 fleuves et rivières, j’ai réalisé un glossaire et une carte. Contactez moi à l’adresse lechatelierj@gmail.com, je vous enverrai les fichiers.
Livre de combattant semi historique. On y suit l’emprisonnement de Bellovèse. À travers son voyage, des retours en arrière racontent les rencontres importantes de sa vie. L’univers, le vocable, les attitudes des personnages sont tellement cohérents et criant de vérité. Les amateurs de Donjon et autres jeux de quête seront ravis.
Tome très sympathique, plus introspectif que dans l'action mais les images et la sensibilité sont belles.
Certes, on pourra dire que Jaworski adore dire en 20 lignes ce qu'il pourrait dire en 2, mais il fait l'effort de chercher le mot juste, et même s'il ne se passe pas en soi de grands renversement dans ce tome, j'étais très investie.
J'ai bien aimé aussi en apprendre plus sur la vie de Bellovèse (l'histoire avec la femme de Ségovèse m'a moyennement convaincue, l'auteur n'étant pas très convainquant sur le pourquoi du comment), et avoir plusieurs personnages féminins tenant la route.