Le Centre hospitalier holistique de Tourmens est un hôpital public. On y reçoit et on y soigne tout le monde, sans discrimination et avec bienveillance. Mais les préjugés envers son approche féministe et inclusive des soins et de l’enseignement sont tenaces. Depuis sa création, en 2024, les hommes qui s’enrôlent à l’École des soignantes du CHHT n’ont jamais été nombreux : l’année où j’ai commencé ma formation, j’étais l’un des rares inscrits. J’espère que nous ne serons pas les derniers. Je m’appelle Hannah Mitzvah. Aujourd’hui, 12 janvier 2039, je commence ma résidence. L’officiante de l’unité à laquelle je suis affecté se nomme Jean ("Djinn") Atwood. C’est une figure légendaire de la santé des femmes. Je me demande ce qu’elle fait chez les folles.
Martin Winckler, pseudonyme de Marc Zaffran, est un médecin militant féministe français connu comme romancier et essayiste. Évoquant souvent la situation du système médical français, il est également critique de séries télévisées et traducteur. Il est aujourd'hui citoyen canadien et vit à Montréal (Canada).
---------------------
Martin Winckler (born Marc Zaffran) is a French M.D. and short story, novel and essay writer. His main topics are the French medical system, the relationships between caregivers and patients and Women's Health. One of the first TV series critics in France, he has written numerous articles and books on the subject (ER; Grey's Anatomy; House, MD; Law & Order).
Je vais probablement me répéter, mais la lecture des livres de Martin Winckler devrait être obligatoire, pour que tous les soignants apprennent à respecter leurs patients, pour que tous les soignés sachent qu'on doit les respecter. Martin Winckler devrait être nommé ministre de la santé.
Tout m'a plu dans ce livre. Les personnages sont attachants, l'intrigue est bien menée, l'écriture est plaisante.
Martin Winckler aime les femmes, toutes les femmes, tous les corps féminins, tous les parcours féminins, et surtout il dénonce avec talent (c'est-à-dire de façon efficace, et plutôt "sobre") les travers de notre société misogyne. Il nous fait également entrevoir un monde plein d'espoir, dans lequel on travaille tous à l'amélioration de la condition de chacun-e. Il dresse des personnages complexes, attachants, même si dans ce roman j'ai trouvé que le personnage principal manquait de défaut (mais ce n'est que moi).
Pourquoi ne pas mettre 5/5 dans ce cas ? Et bien, j'ai l'impression que si ce livre m'a autant plu, c'est parce qu'il me dit des choses auxquelles je crois, dont je suis persuadée, et que j'aime voir mise en fiction. Il rentre parfaitement dans le cadre de mes convictions personnelles. C'est bête, mais ce qui m'empêche de mettre 5/5, c'est peut-être le fait que je sois aveuglée par un traitement singulier. Je reviendrai sûrement sur cette note, mais à chaud, c'est comme ça que je le ressens.
C’est du pur Martin Winckler. J’ai été un peu déroutée par le récit, par Hannah dont j’ai eu du mal à m’attacher. Mais quelle force. Quelle force dans ses propos. La place faite aux femmes est merveilleuse dans ce roman et on rêverait que l’utopie qu’est Tourmens et son Ecole des femmes soit réalité ! Quelle bonheur de retrouver Jean (Djiiiiin). Le roman a un petit côté SF qui m’a à la fois perturbée (pour une grosse lectrice de SF et de fantasy c’est le comble!) et à la fois ravie (surtout la fin!).
Une utopie qui fait énormément de bien ! Si l'on pouvait concevoir les soins les plus inclusifs et bienveillants possibles, il suffirait de suivre l'éthique de ce roman. Malheureusement, il manquait d'une intrigue à suivre avec intérêt. Il s'agit plus d'un essai fictionnel (nécessaire et utile) qu'un roman palpitant. Bon, cela dit, je l'ai dévoré !
Pas de note parce qu’après 300 pages, j’ai décidé de ne pas poursuivre la lecture. J’avais adoré le chœur des femmes, donc je partais très enthousiaste mais je n’y ai pas retrouvé ce que j’avais précédemment aimé. Je pense que le fait que l’intrigue se déroule dans le futur y a beaucoup joué, je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire, j’ai trouvé que cela manquait trop de réalisme, tout sonnait un peu faux. C’est vraiment une déception car j’adore les idées mises en avant par l’auteur, sur la nécessité d’avoir des soignants à l’écoute des patientes, de plus, on y trouve une belle réflexion sur la « hiérarchie » dans les équipes de soignants, et sur la nécessité de repenser le modèle. Bref, encore une fois, j’adore la vision de l’auteur mais pour cette fois, l’histoire ne m’a pas convaincue...
C’est la première fois que je lis un livre de cet auteur. J’ai dévoré le livre en moins de 24 heures. Cet univers romanesque me plait et m’intrigue. Je voudrais en savoir plus sur tous les personages. Plaira à celles et ceux qui aiment la science fiction.
This entire review has been hidden because of spoilers.
Comme Le chœur des femmes, j'ai tellement aimé. Les livres de Martin Winckler sont tellement nécessaires. Encore merci Blanche de me l'avoir fait découvrir.
Je suis mitigé parce que, pendant que j'admire ses valeurs progressistes, je trouve que c'est un peu trop pour être crédible. On dirait de l'Oscar bait en livre, dans le sens où l'auteur essaie de bourrer autant d'éléments woke que possible dans le bouquin. Rien que le personnage principal est un homme cis asexuel qui était élevé par un couple lesbien ; le mec est grand et barbu et conforme donc au genre traditionnellement masculin mais il porte un prénom féminin, Hannah.
J'exerce en tant qu'infirmier aux États-Unis donc le côté réimagination de la santé est ce qui m'a attiré à ce roman. Parmi les situations au travail qui me dérangent le plus, c'est quand j'ai un patient très vieux et chroniquement désorienté dont la famille nous force de garder en vie artificiellement, ce qui engendre nécessairement des interventions parfois très désagréable rien que pour maintenir sa qualité de vie déjà misérable, comme résume si bien le livre : « Conserver indéfiniment quelqu'un dans le coma est une torture morale pour tout le monde » (p. 389). Le concept du « Score de vitalité cognitive » introduit dans le chapitre « Urgences » m'a semblé une bonne façon de naviguer ce genre de bourbier (p. 386–389). Pourtant le chapitre dédié à illustrer la mise en œuvre de cette initiative, « Les Chaînes », m'ont ennuyé. Dans « Les Chaînes », une femme est reçue aux urgences avec une commotion cérébrale qui l'a laissée avec un Score de 3, un pronostic assez grave pour pouvoir actionner un NPR ou « ne pas réanimer ». L'amant de la patiente comateuse arrive justement pour décider quelle directive à suivre. Avant de faire son choix, il délivre tout un monologue sur comment ils se sont aimés et se sont faits du mal. J'espèrais un passé nuancé avec des personnages gris qui produirait du suspens sur s'il actionnerait ou non le NPR ... mais le mec est juste risiblement méchant au point que c'est trop prévisible qu'il déciderait pour sa mort.
Alma et tout son intrigue avec sa machine à envoyer des messages aux passé n'a pas réussi à maintenir ma suspension of disbelief. Le côté science-fiction m'a bien laissé pas convaincu, tout comme la fiction spéculative sur la tour progressiste qu'aura mené la politique dans le monde de ce roman : « Comme ce qui s'est passé aux États-Unis il y a vingt ans [...] depuis 2020, trois femmes se sont succédé à la Présidence ! Mais ici, comme toujours, on a mille ans de retard ! » (p. 427). Quand j'ai lu ça, obligé de lâcher un gloussement perplexe. Je suis américain et je vous promet que la France reste bien plus avancé que nous sur les questions sociales. Il ne faut que lire les résultats de notre présidentielle de 2024 pour voir qu'on est toujours loin de témoigner une Présidente femme, voire trois (malheureusement).
Des idées intéressantes véhiculées dans un roman qui ne paraît pas croyable.
Dans ce roman qui fait suite au Choeur des Femmes, Martin Winckler nous emmène en 2039, dans une utopie féministe d'un modèle de santé réinventé : L' École des soignantes est un centre de soins qui s'est affranchi de la hiérarchie habituelle aide-soignante / infirmière / médecin, pour former les soignantes (féminisées qu'elles soient hommes ou femmes), qui aide les femmes et les minorités pour de vrai, qui avance d'un point de vue de l'assistance à la fin de vie ... Un projet expérimental fragile mais tenu par une troupe de femmes attachantes qui intègrent Hannah, nouvelle soignante (quand bien même c'est un homme cis) au pôle Psycho.
J'ai trouvé le projet intéressant, on est dans l'anticipation de ce que pourrait être un hôpital inclusif si les moyens étaient donnés de le faire. J'ai quand même trouvé que le curseur de l'inclusivité était même poussé un peu trop loin et rassemblait parfois à des grosses ficelles pour caser certaines minorités (couple de femmes, assexuel, transidentité), alors que je suis souvent la première à saluer ce genre d'initiative sur les personnages principaux !
Ce n'est pas un coup de coeur comme l'a été le Choeur des femmes qui reste un de mes romans préférés. Mais je salue l'idée et l'ambition d'aller jusqu'au bout !
Ce roman raconte une utopie, celle d'une enclave ou le patriarcat n'existe pas , ou la parole est féminisée, ou le narrateur s'appelle Hannah , un homme qui porte un prénom féminin parce que ses mères ont trouvé qu'il lui allait bien, un homme qui va devenir soignante et surtout écouter la parole des soignées, quel que soit leur genre . Dit comme cela ça paraît étrange, et ce roman l'est , d'abord on a du mal à s'habituer au récit genré dans sa forme féminine de l'écrit, puis on se met à rêver que cette utopie puisse devenir réalité, puisque après tout , le roman commence en 2024 et se termine en 2039 , enfin on comprend que sans la science des femmes, l'auteur n'aurait jamais pu écrire ce roman. Alors , merci Martin Winkler d'avoir publié ce doux rêve
J'ai eu un passage a vide à la moitié du livre mais la fin lui a rendu les 4 étoiles! Un livre sur les femmes qui on espère portera ces fruits, on ira au chht
L'ACCORD GENRÉ AU FÉMININ LES GENS ! J'ai mis un temps à m'y faire, surtout qu'il est parfois appliqué au masculin, mais j'ai adoré ! Bon j'ai mis un certain temps a comprendre de quel genre était le héros ce qui m'a montré que j'y attachait une importance bête et dépassée.
Alors comment vous dire, ce système médical c'est un peu mon utopie... Cette lecture fut donc plutôt ambivalente puisque d'une part j'étais émerveillée de lire ce qui pourrait être et de l'autre complètement dépitée de voir à quel point en est loin... J'ai aimé découvrir les bouts de la vie de Hannah. J'ai aimé les poèmes (parfois très durs, toujours très justes). J'ai vu venir les deux gros "plot twists", pas grave. J'ai pleuré et j'ai ri.
Si seulement ce livre pouvait être en lecture obligatoire dans toutes les facs de médecine !
Extraordinaire? Si Martin Winckler avait deja eu mon coeur avec celui des femmes (petit jeu de mot aller hop), le second volet ne m’a pas déçu, bien loin de la. Cette utopie médicale dans un futur proche redonne espoir dans le système de santé français et ce qu’il pourrait être. Les personnages que l’on retrouve nous avaient manqué et celleux que l’on découvre nous comblent, tant en psychologie qu’en expériences. Bref, comme d’habitude, j’ai ris, pleuré, de tristesse comme d’émotion devant la plume de Winckler.
J'avais adoré le choeur des femmes, histoire poétique, magnifique, engagée. J'ai été déçue de cette utopie... Le héros n'était pas du tout attachant et l'histoire très ennuyeuse. Même si l'essai de l'auteur sur le devenir de la santé est intéressant, le côté roman a été grandement laissé de côté. Alors les personnages ont du mal à se différencier, les discussions entre eux sont ennuyeuses et sonnent faux. Néanmoins, j'ai apprécié les poèmes insérés entre les chapitres. Bref, dommage.
"Le Centre hospitalier holistique de Tourmens est un hôpital public. On y reçoit et on y soigne tout le monde, sans discrimination et avec bienveillance. Mais les préjugés envers son approche féministe et inclusive des soins et de l’enseignement sont tenaces. Depuis sa création, en 2024, les hommes qui s’enrôlent à l’École des soignantes du CHHT n’ont jamais été nombreux : l’année où j’ai commencé ma formation, j’étais l’un des rares inscrits. J’espère que nous ne serons pas les derniers. Je m’appelle Hannah Mitzvah. Aujourd’hui, 12 janvier 2039, je commence ma résidence. L’officiante de l’unité à laquelle je suis affecté se nomme Jean ("Djinn") Atwood. C’est une figure légendaire de la santé des femmes. Je me demande ce qu’elle fait chez les folles."
- Ce livre est une pépite pour faire le plein d’idées novatrices et de pistes de réflexions concernant la réinvention de notre système de santé ou du moins son amélioration. Martin Weinckler propose sans imposer : quelques unes n’étant pas pertinentes à mon sens. - Dans ce roman comme une ode à la sororité dans le milieu du soin, l’amitié fait office de fil d’Ariane, du debut à la fin. - Je pense que cette lecture continuera à infuser pour longtemps encore en moi et égaillera ma vie de future soignante, tant sur le plan personnel que professionnel. - Utopie dans une dystopie (en dehors de l’hôpital, la violence de notre monde est poussée à son maximum), cette histoire questionne sur notre vision du monde du soin et son avenir tout en donnant, je trouve, beaucoup d’espoir.
Grande lectrice de Martin Winckler, je n’ai pas été déçue mais souvent très émue par ce roman. Il est un peu plus barré que les autres par sa dimension de science fictionqui affleure quelquelques fois avec quelques évolutions technologiques assez mineures et des évolutions climatologiques et sociologiques prévisibles (mais pas clichés), ou carrément dépaysante avec ; et par sa forme - Martin Winckler adopte des règles de grammaire peu utilisées, comme les accords de proximité et d’autres imposése par le sujet du roman comme la féminisation quasi systématique, puisque dans cet enclave Tourmentaise du futur, la féminisation l’emporte sur le masculin. On s’y fait très bien, et si cela vous défrise, lisez autre chose.
Lisez-le. Cherchez pas. Lisez-le. Quel que soit votre genre. Ne vous laissez pas perturber par le début, un petit chaos qui prend d'un coup tout son sens au bout de quelques pages. Laissez-vous porter dans un futur plus... moins... Peu importe, un futur mieux. Un futur dans lequel la femme est. Un futur dans lequel la personne soignée est une personne soignée, et pas juste un diagnostic.
... Avec quelques rebondissements et révélations qui sont tellement bien amenées qu'on ne se rend même pas compte qu'elles sont là. Parce que ce ne sont pas des révélations. C'est juste... c'est juste comme ça que les histoires devraient être racontées. Juste la vie. Sous tous ses genres.
J’ai beau avoir dévoré/adoré Le Choeur des Femmes et Les Brutes en Blanc, j’ai eu un peu de mal avec ce livre. Le début de ma lecture a été laborieux. Le livre est bon, c’est certain mais le fait qu’il se passe dans le futur a été un gros frein pour moi (+ les difficultés pour m’adapter à l’écriture inclusive). Je mets 3,5 pour ce livre même si c’est bien un 5 que je mettrais à l’oeuvre de cet auteur.
C’est la suite du Chœur de femmes. Je trouve que le sujet de cette médecine différente, féministe et humaine est toujours super intéressant mais pour le coup je l’ai trouvé très en dessous du chœur des femmes. Il n’y a plus l’effet nouveauté, c’est plus difficile d’accès avec tout le vocabulaire propre à cette école et surtout au niveau de l’histoire fil rouge il y a des longueurs, c’est pas du tout un livre qui se dévore quoi!
La fin un peu WTF sur ce sujet d’écrire aux personnes du passé …
This entire review has been hidden because of spoilers.
Quel bonheur de finir l'année avec un de mes auteurs préférés ! Encore une fois, il a su toucher juste. Je me suis attachée à tous ces personnages, dont certains que j'avais eu l'occasion de rencontrer en lisant Le chœur des femmes (un autre énorme coup de cœur). Martin Winckler a un talent pour disséminer plein d'informations intéressantes dans ses romans sans jamais oublier l'importance de la trame narrative et de l(es)'histoire(s) qu'il nous délivre.
Encore une splendide œuvre de Martin Winckler. En plus d'être une fiction prenante avec des personnages attachants, l'histoire est toujours instructive que ce soit sur le corps des femmes, le féminisme ou le système médical. Encore un livre qui devrait être lu par les médecins dès la première année d'étude
D'un angélisme outré, exaspérant. L'histoire se laisse lire, mais elle est entrecoupée de litanies sans intérêt sur le sort des femmes. En tout cas, de mon point de vue, Winckler enfonce des portes ouvertes. Et je me dis qu'un homme de sa maturité pourrait se poser plus de questions, au lieu de nous asséner ses certitudes et ses leçons de morale.
Ce livre se passe dans le futur, une utopie d'une clinique de soin vue par Martin Winckler, en ayant pour objectif premier le respect du malade (tant son corps que sa santé mentale). On y retrouve le personnage de Jean Atwood, déjà vue dans "le chœur des femmes". Merveilleux moment de lecture, comme toujours avec Martin Winckler. Ce roman m'a émue aux larmes.
C'est peut-être moi mais j'ai trouvé ce roman à la fois fascinant et très dérangeant. Une chose est sûre, si l'abus de bons sentiments vous met mal à l'aise, c'est peut-être mieux de passer sa route.
Et sinon, non, en 2038 comme en 2022 on n'accouche toujours pas une femme, Martin. On l'assiste, éventuellement, mais c'est elle qui fait le job non l'inverse.