« Mon histoire commence quinze ans après la Révolution, alors que j'arrivais aux Havres, et que loin dans le Sud, par une nuit étouffante, de nouveaux fantômes naissaient... »
J’avais sept ans lorsque les insurgés ont renversé l'Empire, lorsqu'un vent de liberté et d'espoir a secoué jusqu'au tréfonds de notre trop vieux monde. Je sais, maintenant, que le drame était déjà là, en germe, dans les toutes premières heures de la révolution…
Aujourd'hui les golems immobiles se dressent aux portes de l'ancienne capitale, et des prédicateurs errants nous promettent le retour prochain des Wurms, des anciens dragons d'ombre qui autrefois asservissaient les humains.
Je ne vais pas vous narrer le combat glorieux de la Révolution triomphante, car ce combat-là n'a jamais eu lieu. Les héros parfaits n'existent que dans les bylines, et les insurgés n'étaient jamais que des hommes. En revanche, je vais vous raconter comment nous avons continué à y croire, même dans les heures les plus sombres, même quand nous n'avions plus d'espoir. Comment nous n'avons jamais abandonné.
Née le 1er mai 1978, Estelle Faye a suivi des cours de théâtre à Paris et à San Francisco. Elle a scénarisé plusieurs courts métrages dont un a été récompensé par le prix France Télévision au festival de Cannes.
Aujourd’hui, Estelle Faye se consacre à la réalisation et à l’écriture.
Bon, après une centaine de pages, j'ai vite compris que le lire sans avoir lu le précédent était une belle erreur. Même si cela est entendu comme possible et faisable, je vous conseille vraiment de commencer par Les seigneurs de Bohen.
Ceci étant dit, et même si mon plaisir de lecture s'est forcément trouvé diminué pour les raisons sus-mentionnées, je n'ai pas accroché à l'histoire, ni à la plume. L'accent est mis sur la psychologie des personnages, psychologie qui m'a semblé caduque à bien des égards. Certains arcs narratifs m'ont semblé dénué d'intérêts pour l'histoire globale. J'ai aussi noté beaucoup de répétitions, de nombreuses longueurs. Je tenterai certainement autre chose de l'autrice, car il est indéniable qu'elle est "une plume", mais cet univers ne m'a pas hameçonné.
Une énorme claque encore une fois, je ne peux même pas dire qu'il est meilleur que le premier, c'est juste une parfaite continuation, c'est cohérant, bien pensé et surtout épique. C'est la première fois que je vois une ellipse aussi bien utilisée, c'était déroutant au début mais une fois que le puzzle est réassemblé on trouve un tableau grandiose et effrayant.
Je ne dirai pas juste que les personnages sont attachants et mémorables, ils sont surtout profondément humains, j'ai l'impression de les connaître et de les comprendre comme s'ils étaient dans ma vie, et ils gardent pourtant une part de mystère.
Tout comme le monde, d'ailleurs, si riche en mythes, en légendes, en réalités sur lesquels Faye laisse planer le mystère pour mon plus grand plaisir. En tant que lecteurs, on a pas besoin de tout comprendre, de tout savoir, d'avoir toutes les réponses, juste d'être immergés dans l'histoire.
Et quelle histoire, on y trouve tout ce qu'on peut aimer : des retournements de situation, une trame cohérente et intéressante, des conflits et des amours. Tout ça avec une plume poétique et envoutante qui invite à lire toujours une page de plus...
j’ai tellement aimé ce second tome ! même plus que le premier, personnellement. une concrétisation de beaucoup d’idées du premier, avec une multitude de personnages dont aucun n’est délaissé ou inutile. un nombre conséquent de personnages queer et bien écrits, qui évoluent dans un univers construit avec soin. je vais définitivement m’intéresser au reste des oeuvres de estelle faye, parce que sa plume me plaît beaucoup. j’aime aussi la façon dont le livre ne reste pas en surface de ses réflexions et aborde les nuances de thèmes comme la révolution entre autres.
mordred et ioulia sont définitivement mes personnages préférée. ravi du nombre de lesbiennes au mètre carré, et de l’hommage de la statut à la fin.
comme le premier, j’ai mis du temps à le démarrer mais la fin ne m’a prit que 3-4 jours. je recommande la duologie de bohen à quiconque recherche de la dark fantasy adulte.
" Les mythes et les symboles nous offrent leur propre lecture du monde. Nous n'avons pas besoin de croire aux anciens dieux pour que leurs légendes nous aident à décrypter qui nous sommes. "
J'avais été totalement enchanté et emballé par Les Seigneurs de Bohen, le premier tome de ce diptyque. Je l'ai été un tout petit moins par le second, mais cela reste de l'excellente fantasy.
Commençons par les bémols : ce deuxième volume est plus long que le premier et m'a parfois semblé trop long ; on y suit une multitude de personnages, presque trop parfois, ce qui entraine une certaine confusion et une lassitude à certains moments de la lecture ; je dirais même que certains fils narratifs m'ont semblé assez dispensables.
Je vous rassure, ces bémols sont faibles face aux immenses qualités de ce roman et à l'écriture toujours aussi évocatrice et immersive d'Estelle Faye. On retrouve avec plaisir certains personnages que l'on avait accompagné dans le premier tome. L'intrigue est complexe, longue, mais s'achève dans un final épique digne des plus grandes sagas de fantasy. Le tout avec une atmosphère empreinte de nostalgie, face au temps qui passe et aux espoirs déçus : les héros ont vieilli, leurs rêves de jeunesse sont derrière eux, la réalité a repris ses droits après la révolution.
Je suis ravi d'avoir pris le temps de lire ces deux magnifiques romans d'Estelle Faye. Si ce second tome n'égale pas tout à fait l'excellence du premier, l'ensemble constitue une très grande oeuvre romanesque, digne de figurer au panthéon de la fantasy et de la littérature de l'imaginaire francophone.
Encore plus sombre que le premier tome. 15 ans après la Révolution, les choses sont pires qu'avant. Le Régent/l'Autre travaille à faire revenir les wurms et les dracs et ainsi semer la mort dans la capitale, Sigalit n'est plus que l'ombre d'elle-même, loin des quelques révolutionnaires sans le sous restants, sa fille tente de rejoindre une Lantane épuisée alors que Maëve a disparu avec la Flotte Noire. L'espoir ne tient plus qu'à un fil, les actions incessantes d'Andreï à Sierna Chernik, Morde, hôte de Ioulia la Perdrix et un étrange rassemblement de mages et de berserkers menés par Oeil-Méduse et un Wens totalement différent. Terrible... il m'aura fallu du temps pour le lire, non par manque d'envie, mais parce que ce roman nous demande une attention extrême. Il faut avoir la possibilité de ne se consacrer qu'au récit pour y entrer et ressentir aux mieux les enjeux.
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quelle aventure. j’ai adoré replonger dans le monde de Bohen et retrouver ses personnages. ce pavé de 900 pages était a réussi à me captiver à fond - j’ai apprécié comme dans le premier la narration qui suit différents personnages et nous laisse percevoir leurs motivations - et la narration à travers de Sienne. Ce livre est tellement riche en références, il y a de tout: sorcières, marins, fantômes, métamorphes…
le seul bémol que j’y au trouvé est l’évasion de prison qui m’a parue un peu trop facile…
Un gros coup de coeur, qui rejoint immédiatement ma liste des favoris de 2022 ! J'en regretterais presque de l'avoir fini... même s'il me tardait d'assister au dénouement de cette épopée ! Pas un seul des personnages et pas une seule des intrigues ne m'a ennuyées. Ce récit était sombre, glauque, mais aussi très envoutant. Je recommande la duologie à toute personne appréciant la fantasy en général, et la dark fantasy en particulier.