Célestopol, la cité lunaire, la perle de l’Empire Russe, la ville de toutes les démesures, où toutes les technologies de ce XXème siècle naissant se combinent pour créer la métropole ultime. Célestopol, où à chaque coin de rue, la magnificence de ses merveilles architecturales rivalise avec l’éblouissement que provoquent ses automates affectés à mille et une tâches. Célestopol et ses canaux de sélénium dont la brume mordorée baigne en permanence la lumière des réverbères. Célestopol, la ville sous dôme, le défi ultime de l’humanité lancé aux étoiles.
Célestopol la rebelle, l’insoumise. Célestopol, où chaque habitant porte en lui une colère, un amour, une tristesse, une vengeance. Célestopol et son duc extravagant, aux pouvoirs sans limites, dont la simple présence est une insulte adressée à chaque instant à l’autorité de la Tsarine. Célestopol, en quête de liberté et d’émancipation, loin d’une Terre qui menace de sombrer dans les flammes.
Célestopol, la ville qui a arraché un peu de l’âme de toutes les Russies et l’a posé sur la Lune.
Livre-univers aux mille jeux de miroirs, œuvre steampunk décalée ou hommage au romantisme slave, Célestopol est un objet littéraire unique et ambitieux, aux résonances multiples, sombres et mystérieuses aussi bien qu’aventureuses et inventives. Laissez-vous envoûter par ses volutes de sélénium !
Emmanuel Chastellière est une figure bien connue de la fantasy française ces dernières années : cofondateur du site de référence elbakin.net, traducteur émérite de nombreuses œuvres anglo-saxonnes et critique passionné. Son précédent roman, Le Village, également publié aux Éditions de l’Instant, a été salué par la critique comme étant un « coup d’essai transformé » (Bifrost) ou encore « un très beau roman de fantastique, rempli de très jolies trouvailles » (J-L Rivera, ActuSF).
Bienvenue à Celestopol, la ville Lunaire abritant 1001 personnages haut en couleur sous son ciel de verre. Bienvenue dans la Belle Époque sélénique de l'Empire de Russie, du début des années 1900 à 1932 et découvrez les ruelles de la cité, ses clubs privés et ses automates au grand cœur. ❤️
J'ai adoré revenir à Celestopol. 1922 avait été pour moi une fantastique lecture de voyage et de dépaysement, à la rencontre d'une Fantasy pigmentée de SF et de Steampunk ⚙️ Celestopol, c'est comme revenir en vacance dans un endroit que vous aimez. On y connaît ses lieux, ses odeurs et on ne se lasse pas d'y revenir. 🤗
J'ai trouvé ce tome un peu plus accès sur les jeux politiques entre la cité Lunaire et l'Empire de Russie. Et j'ai adoré ! 🤩 On y retrouve tout de même tout ce qui fait le charme de 1922, les gens du peuple, les automates et les destins parfois tragiques de certains ; Chastelliere ayant vraiment la plume parfaite pour nous jouer ses morceaux de vie. 😱🤩
Car oui c'est un recueil de nouvelles, mais sachez que pour les réfractaires au genre, la lecture de cet ouvrage peut se faire totalement à la manière d'un roman tant les nouvelles se lient les unes aux autres pour nous conter les mystères de la ville. De même, peu importe que vous commenciez par Celestopol 1922 ou bien Celestopol, aucun ordre de lecture n'est établi et perso, j'ai adoré avoir lu 1922 avant pour ensuite revenir sur le "passé" de la cité (certaines des nouvelles vont jusqu'à 1932). 👍😀
J'ai adoré les nouvelles : "Oderint dum metuant" , "Le Boudoir des Âmes" qui m'a subjugué 😱😍 ainsi que les 4 dernières qu'on ne peut qu'enchaîner à la suite tellement le lecteur est pris dans le tourbillon des événements ❤️
Plusieurs mois après 1922, je me rends compte que certaines histoires me restent encore vives en mémoire. Ce ne sont clairement pas des morceaux de vie que vous découvrez et qui s'évanouiront une fois la lecture terminée. Certaines vous touchent intensément et je pense que Celestopol me fera le même effet. 🤩
Attention, coup de cœur! Célestopol est un recueil de nouvelles. Un très bon recueil de nouvelles. Si celles-ci sont indépendantes les une des autres, racontant chacune une tranche de vie, un personnage différents, elles ont toute un point commun : Célestopol, cité lunaire et mystérieuse, bâtie par la Russie du XIXe siècle.
L'auteur, Emmanuel Chastelliere, ne m'était connu que par ses traductions et son implication sur le site elbakin. C'est avec un grand plaisir que je découvre sa plume tournée vers ses propres histoires et rêveries.
Dans une ambiance teintée de steampunk (mais pas trop non plus), les intrigues prennent place au début d'un vingtième siècle uchronique et c'est avec un réel plaisir que nous découvrons de nouvelles facettes de la cité au fur et à mesure des nouvelles. Comme dans tout recueil, les nouvelles sont inégales. Elles vont ainsi d'intéressantes pour celles qui m'ont moins convaincu à véritablement excellentes et se mettent en scène dans des registres très différents, de l'enquête policière au pur fantastique, en passant par la romance et nous laissent pantois, émus, horrifiés, frissonnants, rêveurs... Le sentiment d'avoir affaire à une œuvre complète, et pas seulement à des nouvelles éparses nous est donné par l'apparition au fil des nouvelles de plusieurs personnages hauts en couleurs et récurrents: le duc Nikolaï, dirigeant de Celestopol, Arnrun et Wojtek, un duo de mercenaires dont le deuxième est un cerveau d'homme implanté dans le corps d'un ours, et différents automates. C'est d'ailleurs par ces derniers que nous sommes par moment interrogés sur la notion de libre arbitre et d'humanité, tant les automates semblent parfois plus animés et inspirés que les humains de la cité. Mais le personnage principal reste la cité elle-même, qui prend vie au gré des nouvelles, nous offrant différentes facettes d'une "personnalité" complexe.
Si l'ordre des nouvelles semble à l'occasion hasardeux (je regrette notamment que la première nouvelle soit au final la moins convaincante à mes yeux) il est au final parfaitement mis en place, des évènements trouvant un lien en avançant dans notre lecture, avec un crescendo final très intéressant, bien que déprimant. C'est à regret qu'on repose ce livre.
J'oserai faire un parallèle avec Les chroniques martiennes de Bradbury, en ceci qu'on nous montre la conquête d'une planète, l'adaptation de l'homme à ce nouvel environnement et que nous sommes face à des nouvelles nous amenant progressivement vers un final inéluctable. Comme les "Chroniques", Célestopol a su m'envoûter et me captiver. Ce sera donc avec un grand plaisir que je retournerai rêver de cette fabuleuse cité lunaire dans le deuxième recueil paru l'an dernier, Célestopol 1922.
Sur la Lune se trouve la cité russe de Célestopol, dirigée par le duc Nikolaï. La vie y suit son cours, que vous soyez ouvrier, automate ou bien encore malfrat. Une seule chose y est certaine : "vous comprendrez vite que là haut dans cette ville, tout est lié au duc".
Quel coup de cœur!
A l'image des Chroniques martiennes de Ray Bradbury, Emmanuel Chastellière nous propose ici de suivre la vie et la décadence de Célestopol, la cité lunaire, à travers certains de ses habitants. Si chaque nouvelle s'avère indépendante, il serait sacrilège de ne pas les considérer comme un ensemble tant elles sont imbriquées les unes dans les autres.
A titre individuel, nous y suivons donc les aventures de divers citadins (mercenaires, voleurs, ouvriers...) face à leur destin plus ou moins souriant. Les nouvelles peuvent alors s'avérer très inégales, la première et la dernière étant plus faibles puisque prenant tout leur sens dans la lecture complète de l'oeuvre. Le reste des nouvelles est cependant souvent de qualité, on déplorera parfois des situations un peu trop expédiées sur la fin, et la taille de nouvelles est globalement très satisfaisante, jamais trop longues. Tout au plus peut-on regretter qu'une ou deux soient vraiment trop courtes.
Cependant, comme signalé plus haut, Célestopol, c'est avant tout l'histoire d'une ville, que nous suivons en réalité parfois grâce aux événements majeurs mis en place par les nouvelles, parfois par petites touches dans l'arrière plan de certaines scènes, et elle a l'air fascinante cette ville. Si d'un côté elle possède ses quartiers pauvres, ses contestations sociales, ses syndicats de la pègre, Célestopol, comme on aime à nous le répéter, c'est avant tout une importance accordée aux apparences. Et en apparence, cette ville brille avec ses casinos, ses bars, sa journée où ne règne jamais ni vraiment la nuit, ni vraiment le jour, ses automates... Très rapidement s'est imposée à moi, par exemple lors de la scène au casino, avec des personnages déjà vus en arrière-plan, la vision de Rapture, la cité sous-marine de Bioshock, ou bien encore plus de Columbia, la cité céleste de Bioshock Infinite, lorsqu'elles rayonnaient avant de tomber en ruine. De la même manière, nous y évoluons dans une cité au faste apparent, dominée par une figure profondément autoritaire et nous y suivons de lieu en lieu, bribe par bribe, la vie de figures connues récurrentes. Et s'il m'arrivait de m'illusionner en me disant que c'était moi qui forçait la comparaison, Emmanuel Chastellière himself est venu lors d'une nouvelle officialiser cette inspiration!
Toutefois, Célestopol n'est pas que l'histoire d'une ville. C'est également une histoire de condition humaine et l'occasion de s'interroger sur ce qui fait de nous un homme ou non. Rien d'étonnant donc que plusieurs nouvelles soient consacrées aux automates de la ville, toujours plus humanisés, s'interrogeant sur leur condition et leur servitude. Comment cette fois-ci ne pas penser à un Detroit : become human lorsqu'une nouvelle se penche sur la volonté d'une automate sexuelle de quitte sa maison close... Distillée au fil des nouvelles, cette condition des automates, pouvant au départ paraître anecdotique, n'est autre qu'un des atouts majeurs de l'excellence de ce recueil!
Enfin, Célestopol, c'est également certaines figures marquantes par leur singularité ou leur charisme. Bien que peu nombreuses au demeurant, chaque apparition d'un personnage atypique est généralement marquante pour le lecteur. Si les premiers à m'avoir vraiment marqué sont les Siamoises, ces tueuses inquiétantes parlant à leurs victimes, comment ne pas également évoquer ceux qui nous sont rapidement introduits dès les premières pages : Arnrún, mercenaire islandaise aux tirs dévastateurs, et son partenaire Wojtek, un mercenaire décédé dont le cerveau a été transplanté dans le corps de son meurtrier...un ours! Enfin, il serait injuste de ne pas évoquer la figure centrale de la ville, celle autour de qui presque tout gravite : le duc Nikolaï, gouverneur au nom de l'impératrice de Russie mais également désireux de plus d'indépendance. Tyran ou bienfaiteur?
Pour terminer, voici mon ressenti par nouvelle, bien qu'une fois encore je le répète : Célestopol se doit d'être lu comme un ensemble !
Face cachée Anton, un journaliste, débarque sur Célestopol pour couvrir la course entre les équipages du Kaiser allemand et du duc Nikolaï. Quel secret cache l'équipe allemande pour gagner toutes ses courses?
En tant que nouvelle, celle-ci à le mérite d'introduire rapidement certains personnages récurrents mais sa fin est très abrupte et m'a paru peu satisfaisante, ce qui est dommage pour une nouvelle introductive. Je vous conseille donc de ne pas vous y arrêter et de persévérer, d'autant que cette nouvelle est introductive à plus d'un titre...
La chambre d'ambre Clémence Laffleur, jeune universitaire, se rend sur Célestopol afin de rencontrer le spécialiste de la chambre d'ambre, trésor russe disparu lors de la campagne napoléonienne. Elle est cependant très déçue par ce dernier.
Je n'ai pas grand chose à en dire... Elle se suffit à elle-même mais elle n'a pas non plus brillé à mes yeux.
Dans la brume Fedor et Dmitri, deux frères antagonistes, se retrouvent pour l'enterrement de leur père. Dmitri sollicite une discussion auprès de son frère, au risque d'une dispute.
Mon premier vrai coup de cœur. Si je ne suis pas encore sûr d'avoir bien saisi la fin, c'est la première fois où j'ai réellement plongé dans l'ambiance de la cité lunaire, et quelle ambiance!
Les lumières de la ville A l'extérieur de la ville, les automates ouvriers semblent de plus en plus disparaître. Alors que le nobles y voient l'occasion d'y organiser une chasse, Sergei, lui n'y voit qu'une preuve de cruauté.
Une très bonne nouvelle également, dont la proximité avec Les Robots d'Asimov n'échappera pas au lecteur averti. Je l'ai également trouvée très poétique sur la fin!
Les jardins de la Lune Ivan, jardinier émérite du duc Nikolaï et maitre de chai se voit confronté par ce dernier à propos du vignoble.
Une nouvelle terriblement courte, qui, à part éveiller notre intérêt pour le duc Nikolaï (je n'ai pas l'impression d'avoir compris un certain sous-entendu), ne m'a qu'à moitié satisfait du fait de sa résolution ultra rapide.
Oderim dum metuant Celestopol est sous l'emprise de l'Oiseau de Feu, un criminel que la garde ducale ne réussit pas à arrêter. L'impératrice de Russie décide donc de faire intervenir les terribles Spetsnaz, désavouant de ce fait le duc Nikolaï. Pire encore, le chef de ces derniers est une très vieille connaissance.
Un petit bijou que cette nouvelle, qui nous introduit plus profondément aux problèmes politiques et nous réserve quelques retournements de situation. La fin est très mystérieuse et nous laisse frustrés.
Une note d'espoir Kokorin, l'un des meilleurs voleurs de la cité et amoureux dépité, reçoit la fameuse lettre à la fois attendue et redoutée par tous ses pairs. Relèvera-t-il le défi?
Une nouvelle assez courte qui n'en reste pas moins intéressante pour son dialogue de fin et j'ai apprécié cette histoire d'amour déçu, bien que très rapide.
Le boudoir des âmes Un automate capable de parler aux âmes des défunts décide d'utilise ce don afin de rendre service aux humains.
Assez courte, cette nouvelle est principalement intéressante pour la réflexion qu'elle propose sur la vision que l'humain a des machines et de lui-même. C'est cependant une des plus dispensables selon moi.
La douceur du foyer Le duo de mercenaires le plus célèbre de la ville est engagé secrètement par un entrepreneur : son chantier de construction serait hanté!
Une bonne nouvelle, un peu en dehors de la trame principale, mais qui n'en reste pas moins agréable, avec une fin plus sérieuse qu'attendue.
La danse des libellules La garde ducale n'arrive pas à prouver l'implication d'un gérant de casino dans un trafic. Décision est prise d'aller inspecter ce dernier en tant que client. Mais qui sait ce qu'il peut se passer?
Une nouvelle très déconcertante dans sa structure puisque donnant l'impression de ne pas vraiment finir ce qu'elle a entamé afin de basculer sur autre chose. Cependant, la deuxième partie s'avère très douce!
Convoi Alexey est conductrice de convoi spatiaux autour de la Lune. Lorsqu'elle croit recevoir un appel à l'aide sur la face cachée de la Lune, elle n'hésite pas!
Une excellente nouvelle, une excellente chute. Qui plus est, une nouvelle qui s'inscrit véritablement dans la trame principale!
Le chant de la Lune Arnrún et Wojtek sont engagés cette fois par le duc Nikolaï. Des sabotages semblent avoir lieu, tandis que des citoyens semblent de plus en plus persuadés d'entendre la Lune leur parler.
Encore une très bonne nouvelle, avec de l'humour, principalement par le biais de Wojtek, et une enquête qui démarre bien. Je regrette juste que la fin soit à la fois un peu précipitée et un peu ridicule dans la manière dont nos protagonistes s'en sortent.
Fly me to the moon Une automate prostituée demande à Gédéon, son réparateur, de l'aider à sortir de sa maison close.
Un bon postulat mais une nouvelle qui ne se suffit pas forcément à elle-même à cause de sa fin qui laisse tout en suspens. Il est donc bon de savoir que cette nouvelle ne prend sens qu'avec la suivante!
Tempus fugit Elöd, un jeune artiste, est engagé par le duc afin de restaure un tableau abîmé sur lequel le visage du duc semble cruel. Mais le regard de ce dernier semble poursuivre et éprouver l'artiste.
Une nouvelle sur laquelle j'avais un peu peur d'être déçu au départ mais le final est tellement excellent que j'en ai oublié toutes mes réticences!
Le roi des mendiants La suite de Tempus fugit (impossible de résumer sans spoiler)!
Une nouvelle qui semble assez faible prise individuellement mais une magnifique conclusion. Jamais la parenté avec les Chroniques martiennes ne m'a paru aussi forte que pour ce texte.
Qui a dit qu’une œuvre steampunk devait toujours se dérouler dans l’Angleterre victorienne ou le Paris de la Belle époque? Certainement pas Emmanuel Chastellière, qui nous offre un recueil de nouvelles à propos d’une cité fondée au 19e siècle par l’empire russe… sur la Lune. S’ensuit un joli mélange entre une uchronie où le 20e siècle prend une tournure complètement différente de celle que nous lui connaissons, et des éléments de fantasy plus ou moins cachés dans les recoins de la cité lunaire. À l’image du duc Nikolaï qui la gouverne, la ville de Célestopol dissimule sous ses fastes une réalité bien plus sordide et désespérée… mais n’en reste pas moins fascinante.
Cela m’a pris quelque temps avant d’embarquer réellement dans ce recueil : je rejoins les avis selon lesquels les premières nouvelles sont les plus faibles malgré la qualité du worldbuilding. L’ensemble finit toutefois par décoller et bien que toutes les histoires ne se valent pas, j’en ai trouvé certaines très réussies (en particulier celles avec les automates, on ne se refait pas). De prime abord indépendantes, les nouvelles finissent par se répondre les unes les autres, parfois au gré de fausses pistes habilement mises en place par l’auteur, et s’achèvent sur un final en apothéose. L’écriture se lit très bien mais peut-être de précision par moments, j’ai parfois dû revenir en arrière pour comprendre ce qui se passe ou qui parle à qui.
Somme toute, ce recueil n’est pas sans défauts mais l’auteur parvient à lui insuffler une âme, qui donne bien envie de revenir à Célestopol. Et ça tombe bien, un second opus est paru, centré cette fois sur la cité en 1922…
En revanche, je regrette un peu d’avoir commencé par Celestopol 1922. Même si ça n’a pas gâché ma lecture, j’ai été catastrophée par le sort de mes chouchous de 1922 et par la fin.
Ça change ma vision de la ville lunaire, et si j’avais commencé par ce livre ci, je pense que je me serais moins attachée à certains personnages dans 1922 (en prévision de leur dénouement narratif).
Je note avec plaisir que le duc Nikolai et les automates sont beaucoup plus présents que dans 1922. Mon opinion d’Arnrun a grandement évolué : je ne l’avais pas spécialement appréciée dans 1922, mais je l’ai beaucoup aimée cette fois ci.
J’espère que Emmanuel Chastellière re-travaillera sur Celestopol un jour. Ça serait un grand plaisir pour moi d’y revenir.
Привет mes adorables fromages, comment allez-vous ? Ce soir, je vous présente un nouveau coup de cœur : Célestopol, un recueil de nouvelles écrit par Emmanuel Chastellière.
Pour ceux qui s’en souviennent, j’avais adoré Célestopol 1922, un autre recueil de nouvelles de l’auteur, écrit par après mais qui se passe dans le même univers. Les deux livres peuvent se lire dans n’importe quel ordre, mais clairement si vous avez aimé l’un, lisez l’autre !
J’ai adoré retrouver l’ambiance mystique et quelque peu éthérée de la cité sélène. D’ailleurs je vous conseille de lire ces histoires en hiver, car l’atmosphère s’y prête avec sa ville sur la lune où ni le jour ni la nuit n’existent vraiment, et avec ses canaux de sélénium mordoré emplis de mystère. La lune vue à travers les yeux de l’auteur à la plume envoutante fait rêver, émerveille, mais suscite aussi la peur et questionne.
Je serais incapable de choisir quelle nouvelle j’ai préférée. Elles sont aussi belles les unes que les autres, certaines étant plus tragiques, d’autres plus douces. Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est les petits liens entre les histoires, parfois aussi discrets que des clins d’œil. J’adore cette idée que l’on découvre le destin de quelques âmes, liées ou non, perdues au milieu de l’immensité de Célestopol (et même de l’espace).
Ce livre apporte tout de même quelques éclairages intéressants par rapport à Célestopol 1922, j’ai pu faire quelques liens en plus après ma lecture et c’était vraiment sympa. Comme dans Célestopol 1922, j’ai adoré le format de nouvelles, je crois que je peux officiellement dire que c’est grâce à Emmanuel Chastellière que j’aime les recueils de nouvelles ! On retrouve aussi quelques éléments tiré de notre Histoire, ce que je trouve génial.
Bon, maintenant je n’ai plus qu’à espérer qu’un autre recueil soit prévu, un jour…
Même s’il ne s’agit pas de mon format préféré, j’avais bien envie de me lancer dans la lecture de ce livre qui est un recueil de nouvelles, dans lequel j’ai tout d’abord eu un peu de mal à entrer malgré un joli contexte. Celestopol est une ville construite sous un dôme, sur la Lune, laissée au bon soin du duc Nikolai, qui cherche à se détacher de la tutelle de l’Impératrice russe grâce aux mines de sélénium qui sert à faire fonctionner la cité et qui est exporté sur la Terre.
C’est à la frontière entre le fantastique et l’uchronie steampunk, avec des automates mais, au départ, c’est surtout très déprimant, avec des récits très déconnectés et un environnement qu’on ne découvre que depuis les yeux de personnages qui se trouvent assez isolés, vivant, pour la plupart, une petite vie assez pauvre qui ne donne pas très envie de s’impliquer puisque tous les malheurs du monde ont l’air de s’abattre sur eux. Les choses deviennent bien plus intéressantes quand on finit par recroiser certains personnages dans l’intrigue d’autres et, surtout, quand on comprend à quel point tout est dirigé par le Duc Nikolai, un étrange personnage qui donne l’impression de ne vivre que pour ce qu’il estime être SA ville, et qui est prêt à tout pour elle, quitte à écrabouiller au passage les habitants, leurs espoirs, et toute tentative de révolte.
C’est ce personnage et les rares qui forment son entourage direct qui font tenir le récit, et on se rend peu à peu compte que tout ce qui s’est passé dans chacune des nouvelles a un lien, avec une progression très logique. Le canevas qui tisse peu à peu permet de comprendre cette ville, ses habitants et les liens qui se nouent entre eux et ce lieu si particulier qui finit par devenir un personnage à part entière.
Dnf J'aimais beaucoup le concept de steampunk russe mais je n'accroche tellement pas au style de l'auteur que je vais m'arrêter à la moitié (le bouquin était déjà en train de me mettre en panne de lecture).
Emmanuel Chasteliere a ce défaut (courant) de trop vouloir écrire "bien" au lieu d'écrire juste, je veux dire qu'il écrit des phrases empoulées pour "faire à l'ancienne" (ce qui correspondrait à l'atmosphère steampunk... Si ce n'était pas aussi lourdingue). Pour ne donner qu'un exemple, il décrit à un moment les traits de deux sœurs comme "doux et acérés"... J'imagine que ça se veut une manière plus raffinée de dire "à la fois doux et bien définis", mais pour moi c'est un morceau de bravoure.
Par ailleurs le format de nouvelles ne fonctionne pas : les chutes se devinent souvent vite (et franchement, pour tout vous dire je ne suis pas une as de la devinette de twist !), et le style kitsch ne permet pas non plus une immersion dans l'univers de Celestopol, ni dans les personnages. Je me demande si un roman plus classique où on suit quelques personnages et où on découvre cet univers avec eux de façon plus méthodique n'aurait pas mieux marché.
Je pressens qu'il y a une intrigue plus générale qui se dessine au travers des nouvelles, avec une sorte de révolution à l'horizon, ce qui pourrait être intéressant. Peut-être que c'est dommage de s'arrêter à la moitié et que je rate le meilleur, mais encore une fois, quand un livre est à deux doigt de vous donner une panne de lecture, il faut arrêter le massacre.
Je lui donne quand même 2/5 pour l'idée et quelques moments divertissants.
This is the first edition of the short story collection on Célestopol, the second book by French author and translator Emmanuel Chastellière. I bought this one back in 2018, yet never came round to reading it; the classic excuse: too many books, not enough time. Later on I bought the revised reissue, but for completion reasons, I'll add the review (link) here as well.
However, the cover art of the original edition better reflects what Célestopol looks like than that of the reissue, probably because Libretto has its own policies regarding cover art.
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Célestopol is the second book by French translator and author Emmanuel Chastellière. It came out in 2017 via a small publisher, Les Éditions de l'instant. Unfortunately, this little publisher had to close its books after a few years, but Mr Chastellière found a new home for Célestopol: Libretto. They reissued the short story collection in a slightly revised edition: the obligatory corrections.
This "novel" is indeed composed of short stories, in a non-chronological order. You're taken back to the early 20th century, in a uchronic setting: Tsar Nicholas II of Russia (Wikipedia) is ruling Célestopol with an iron fist, very egotistically as he doesn't care what everybody else (incl. his mother) thinks of it. Russia has colonised the moon, went up there with particular rockets, straight from Jules Verne's From the Earth to the Moon (as the new cover indicates and is mentioned at the back of the book).
Via the short stories, we get to know about (all is not divulged, however) this wonderful city with all its wonders and glory, its relationships with Earth, but also and not in the least, its gloom and doom, for all is not well if you're not part of the right classes in society. Various characters are put into the spotlight, some even returning later on.
A non-chronological order then, as the first stories take place in 1913, from there we travel two years back (1911), to finally end the journey in 1932.
Emmanuel Chastellière did his research on a historical level and added quite some historical and cultural references (art, books, ...), several of which ring no bell with me, unfortunately. Again, this is a uchronic story with some touches of steampunk, some magic (via our "beloved" tsar, for instance) and some scientific elements, like selenium (the toxic version; Wikipedia). And not to forget the androids used as servants, for example. Also, the city is also covered by a large glass dome. If that should break, then Célestopol will soon meet its demise. Its population for sure. The dome would also be a symbol of the tsar's way of ruling or his failure to do it properly.
Presenting a story in this way - short stories, not necessarily in a chronological order - is a original way of taking the reader on a journey, especially one far from his/her daily life. Mr Chastellière's style is not always that accessible (i.e. not your basic French, not that it's badly written, on the contrary), yet the stories do pique one's interest to read on and discover Célestopol in small chunks. Almost like putting together a puzzle like in archaeology.
Since then, a new collection has come out, expanding on the Russian empire's colony: Célestopol 1922 (2021). I guess I'll have to read that one as well to find out what other secrets Célestopol has to offer, even though, once more, it's not the happiest place to live in (corruption, deception, autocratic rule, ...), also because of the grey image and toxic fumes of . Then again, what was it like living during the reign of Tsar Nicholas II?
Long story short: a recommended puzzle, this first collection of Célestopol stories.
On se retrouve aujourd’hui avec un recueil de nouvelles d’Emmanuel Chastellière. J’entends parler avec curiosité de Célestopol depuis plusieurs années et j’étais très intriguée par cette cité lunaire. Au hasard d’une conversation avec des participantes au Challenge de l’Imaginaire, nous avons décidé d’une petite lecture commune. Seulement écrire de bonnes nouvelles, c’est loin d’être aussi simple qu’il y paraît. La structure du récit est d’autant plus importante que le texte est court : quand il y a peu de mots, chacun d’entre eux compte, c’est aussi simple que ça !
Vous l’aurez deviné, j’ai eu beaucoup de mal avec ce recueil, pour ne pas dire que je suis un peu passée à côté. Célestopol est une cité construite sous dôme sur la Lune. Fleuron scientifique et technologique de l’empire russe, elle est dirigée par le duc Nikolaï, un excentrique à tendance dictatoriale. Une cité aux multiples visages, truffée d’automates, à la fois innovante et effrayante. Chaque nouvelle nous fait découvrir un aspect de la ville, vrai personnage du recueil, et l’univers dans sa globalité est intéressant, même si ce n’est pas mon genre préféré.
Là où le bât blesse, c’est dans la construction desdites nouvelles. Elles s’entrecroisent, partagent parfois des personnages, mais là n’est pas la question, ce serait même plutôt un point positif. Malheureusement elles ont presque toutes un problème de rythme. Plus d’une fois, le récit s’attache à un personnage pour brusquement bifurquer sur un autre au moment de la chute, qui n’a qu’un rapport assez lointain avec le schmilblick. Cela donne l’impression que l’auteur ne savait pas comment finir son texte et s’est emparé de la première facilité venue.
Autant vous dire que c’est assez dérangeant et très vite lassant, au point que mon cerveau, au lieu de se laisser porter par ces histoires, a fini par se concentrer sur des problématiques bien plus terre à terre, et notamment la crédibilité scientifique de tout ce qu’il se passait. Et alors là, quand on commence, par exemple, à réfléchir sur le fait que des cadavres devraient ou ne devraient pas flotter à la surface de la Lune, plutôt que de se sentir émue par la mort des concernés, c’est qu’il y a quand même quelque chose qui cloche, si vous voulez mon avis. Je n’ai ressenti aucune empathie, pas même pour les personnages récurrents. Je les ai trouvés trop lisses, à la limite du cliché.
Célestopol, c’est la chute d’une cité grandiose et décadente. Des textes que l’auteur voulait peut-être un peu mordants ou ironiques, mais que j’ai trouvés empreints de maladresse. C’est dommage, car il y avait de belles idées, mais je me suis trop souvent ennuyée.
Acheté sur un coup de tête grâce à la couverture de l'édition poche chez Libretto, Célestopol a été une vraie découverte pour moi. J’ai passé un moment envoûtant à flâner dans les ruelles brumeuses de Célestopol, à errer en orbite autour de la Terre. Il y a un peu de tout avec ce recueil, diversité des nouvelles oblige. Mais deux véritables constantes, cette ville magnifique et terrible à la fois et ces personnages soumis au destin et qui ne renoncent jamais à lutter. Sans oublier une très belle atmosphère russophile. Célestopol mérite largement qu'on se penche dessus.
Une uchronie de haut vol (c'est le cas de le dire, sur la lune !) dans laquelle on entre très facilement au gré des aventures de ses habitants, qu'ils soient puissants ou misérables. J'ai particulièrement aimé le ton doux-amer de l'ensemble et cette atmosphère vraiment très particulière qui s'en dégage, en plus de toucher un peu à tous les styles d'imaginaire ! Hâte d'en lire plus, j'espère.
First of all, I loved Célestopol, a book that combines revisited Steampunk, lunar exploration, Geopolitical Great Game, arts, oenology, and police investigations. I am usually not fond of short stories (finding it difficult to move so quickly from one story to another), but the book's construction allowed me to see it not as a set of short stories, but more as a chronological fresco of the history of Celestopol.
One of the strengths of the book is for me the constant questioning of the humanity of the automata. Seen first as machines, objects, they quickly demonstrate an ability to speak, understand and feel. This leads one to wonder about the status of these automata : if they have the same feelings, the same empathy as humans, should not we consider them as such? The automata appear to represent the "purity" of Celestopol. In a city where conspiracies, intrigues and lies are commonplace, robots appear to be devoid of any evil will, and react almost candidly (such as the automaton who has understood how to speak and who only wishes to join the city to experience new sensations). I think this is Celestopol's greatest strength: a reflection on human nature and the possibility of including new forms of consciousness.
Célestopol is a book who makes you think, feel and understand how it is to live in a lunar uchronia. The city itself could be seen as a whole character, living and vibrating along other figures like the duke Nikolaï or Arnrùn & Wojtek.
I definitely recommend this book, one of the best surprises of 2017 !
Il y a quelques mois j’ai eu l’occasion de me rendre au salon Livres Paris 2019, et parmi les auteurs présents, j’ai pu rencontrer Emmanuel Chastellière que nombre d’amateurs d’imaginaire connaissent comme le co-fondateur et rédacteur en chef d’Elbakin, un des sites de référence sur l’imaginaire, mais qui allie aussi une double casquette d’auteur et de traducteur. Je dois avouer que si je connaissais Elbakin, j’ai découvert sa plume de traducteur dans Les jardins de la Lune, le premier tome du Livre des Martyrs de Steven Eriskon et vu mon coup de coeur, j’avais envie de découvrir ses propres histoires. J’ai jeté un oeil à L’Empire du Léopard, une belle fantasy dont l’originalité du pitch m’avait conquis, et mon mois d’Avril, puis de Mai étant chargé et compliqué, j’ai décidé de commencer par son recueil de nouvelles qui venait justement de sortir en poche chez Libretto, Célestopol.
Célestopol réussit élégamment à croiser science fiction et esthétique steampunk, une touche d’uchronie et emprunte à la littérature romantique et à la culture russe. Célestopol est la cité bijou de l’Empire de Russie, un Empire qui a littéralement conquis la Lune. Installée sous sa surface, sous un dôme qui la protège, la ville est au coeur de toutes les extravagances, à la pointe de la technologie grâce au sélénium qui l’alimente. Au travers de quinze nouvelles, Emmanuel Chastellière nous fait visiter ses caneaux, nous emmène des bouges au palais ducal en passant par les bordels et les ruelles sombres.
Le style est assez classique, la plume se veut régulièrement poétique même si je me suis parfois retrouvée embourbée dans des descriptions un peu vieillotes et manquant de peps. Cela donne du coup un côté contemplatif qui est tout à fait charmant, même si ce n’est pas ce que j’attends d’ordinaire de nouvelles. Je n’ai pas été convaincue par les dialogues par contre, trop rigides et manquant de naturel. Cela devrait toutefois plaire aux amateurs d’une littérature un peu plus classique qui ne seront pas dépaysés. Les nouvelles se font écho pour bâtir une Célestopol vivante, aux mille facettes, car le véritable enjeu, le véritable personnage, le coeur même du récit, c’est elle, ainsi que la figure du Duc Nikolaï, tout aussi versatile et nuancée.
J’ai aimé l’ambiance générale du recueil, le fait que la plupart des nouvelles ont une fin douce-amère. Elles sont plutôt homogènes, même si entre les meilleures et les moins bonnes à mon sens, le fossé se creuse. Certaines ne me laisseront aucun souvenir durable, mais d’autres m’ont véritablement enchanté. Si certaines sont très classiques dans la construction, d’autres sont un peu trop rapidement et facilement conclues, certaines sont très touchantes, fortes, et abordent des thèmes émouvants. J’ai vraiment aimé les nouvelles Les lumières de la ville et le boudoir des âmes qui abordent un thème classique de la SF, l’émancipation des robots/automates, et par là ce qui fait l’humain. Au delà de ces thématiques classique c’est aussi l’occasion de critiquer notre monde, non sans poésie. Chaque nouvelle a son genre propre, s’interroge sur une des facettes de Célestopol, reprend un thème classique de la science fiction ou brosse un personnage. Si elles sont ancrées dans une esthétique steampunk, elles sont marquées de genres littéraires différents des unes aux autres et qui font l’intérêt du recueil qui n’est jamais monotone : roman d’aventure, policier, science fiction, fantastique. J’y ai vu du Dorian Gray, du Arsène Lupin, mais aussi un parfum de Théophile Gautier.
Si j’ai assez peu aimé la nouvelle d’ouverture, qui m’a un peu inquiété sur la suite, j’ai adoré Les lumières de la ville, et Les jardins de la Lune, et les trois dernières nouvelles, qui sont les plus liées les unes aux autres et permettent de finir avec brio ce recueil. Il m’aura peut-être manqué un ancrage plus fort encore dans la culture russe, car même si l’ambiance est là, que le folklore est évoqué (dans La douceur du foyer ou Une note d’espoir par exemple) j’aurai attendu plus. Après, cela permet de ne pas perdre les lecteurs qui n’y connaissent pas grand chose et ce n’est pas plus mal.
En bref, j’ai adoré l’ambiance de Célestopol, et au vu du nombre de nouvelles et novellas que je lis depuis le début de l’année, je commence véritablement à prendre goût à ce format ! J’aurais été ravie de découvrir Emmanuel Chastellière en tant qu’écrivain à part entière, et j’ai d’autant plus hâte de continuer l’Empire du Léopard !
Célestopol est un recueil de nouvelles dont l'action se passe justement à Célestopol, une magnifique cité construite sur la lune.
N'ayant pas d'affinité particulière pour les thématiques qui traitent d'exploration de l'espace ou de colonisation des autres planètes de notre système solaire, je suis agréablement surprise d'avoir d'emblée apprécié ce livre. Il faut croire que la qualité de conteur d'Emmanuel Chastellière est exceptionnelle. En tout cas, je le remercie de m'avoir offert l'opportunité de lire ce service de presse.
XXème siècle. Dans la course pour la conquête de l'espace, l'empire de Russie a remporté la première manche. En effet, les Russes ont réussi le tour de force d'annexer la lune en y édifiant une majestueuse cité abritée sous un dôme, pourvu en oxygène permettant ainsi aux habitants d'y vivre comme s'ils étaient sur la terre. Cette folie des grandeurs, on la doit au duc Nikolaï, un homme un poil mégalomane, qui s'est retrouvé exilé ici par la Tsarine. Pour lui, c'est surtout une opportunité pour asseoir sa soif de domination et marquer l'Histoire.
Célestopol, c'est quinze nouvelles qui se lisent comme des instantanés, c'est à dire autant de moments marquants dans la vie des nombreux personnages qu'Emmanuel Chastellière met en scène ici. Alors que certains ne sont que de passage, d'autres s'installent durablement entre ces lignes. En effet, dans cet ouvrage, l'auteur multiplie les crossover. Ainsi, on retrouve certains protagonistes à plusieurs reprises comme Tuppence Abberline qui ouvre ce recueil avec "Face cachée", proposant ici une enquête étonnante. A Tuppence de comprendre comment le Neptune, le navire spatial ducal, peut essuyer défaite sur défaite face à l'Asmodée du Kaiser. Nous sommes dans une régate spatiale qui oppose toutes les puissances du nouveau monde. Un autre duo fait régulièrement des incursions dans Célestopol. Il s'agit de Arnrun, accompagné de l'ours Wojtek, deux mercenaires souvent dépêchés pour régler d'épineux problèmes. Voici deux enquêteurs surprenants mais non moins efficaces. Pour preuve, ils ont la confiance du duc Nikolaï. C'est d'ailleurs lui qui les engage dans "Le chant de la lune" pour découvrir les raisons de la mystérieuse disparition de certains convois censés ramener l'eau pour alimenter la ville. Même si au final, ils se retrouvent pris à partie par une secte d'illuminés affirmant entendre la lune leur parler.
En fait, beaucoup de héros que l'on rencontre au fil des pages gravitent autour du duc Nikolaï, ce qui fait de lui l'élément fédérateur de ces textes. Une aura de mystère plane autour de ce personnage. Figure d'autorité, un brin coléreux, beaucoup de gens le craignent. Certains le disent immortel mais personne ne connaît vraiment les sombres secrets qui habitent cet être torturé, à moins de lire "Tempus fugit" qui pourrait ne pas être avare en révélations.
Finalement, derrière le duc Nikolaï, c'est aussi et surtout Célestopol qui est mis en avant. L'auteur a presque érigé cette ville lunaire au rang de personnage. Omniprésente dans chaque nouvelle, on cherche surtout à percer ses mystères. Elle éveille notre curiosité et réalise nos fantasmes d'explorateurs. Elle est une utopie que beaucoup ont rêvé depuis le premier pas de l'homme sur la lune. Elle est à la fois un personnage et l'univers même dans lequel ces nouvelles évoluent, en leur donnant un cadre rétro-futuriste où le steampunk s'épanouit par l'intermédiaire, par exemple, de tous ces automates que l'on rencontre ici ou là. Des automates qui ont su évoluer et cherchent même à s'émanciper de l'homme comme dans "Les lumières de la ville".
Ce livre est à la confluence des genres. La présence du steampunk est indéniable mais d'autres notes viennent colorer ces récits. Ainsi, "Une note d'espoir" rend hommage au conte traditionnel russe à travers la figure de Baba-Yaga. Le romantisme slave trouve aussi sa place dans Célestopol lui ajoutant beaucoup de charme et suscitant pas mal d'émotions. Un recueil qui recèle finalement pas mal de magie et laisse exprimer allègrement la fantasy de cet auteur. Pensez à la présence de cet humain devenu un ours. Voilà quelque chose qui n'est pas banal !
Avec Célestopol, Emmanuel Chastellière nous met littéralement en orbite. La pluralité de ses histoires nous envoûtent tant que l'on n'a même pas envie de redescendre sur terre et de refermer ce livre.
Célestopol is the second book by French translator and author Emmanuel Chastellière. It came out in 2017 via a small publisher, Les Éditions de l'instant. Unfortunately, this little publisher had to close its books after a few years, but Mr Chastellière found a new home for Célestopol: Libretto. They reissued the short story collection in a slightly revised edition: the obligatory corrections.
This "novel" is indeed composed of short stories, in a non-chronological order. You're taken back to the early 20th century, in a uchronic setting: Tsar Nicholas II of Russia (Wikipedia) is ruling Célestopol with an iron fist, very egotistically as he doesn't care what everybody else (incl. his mother) thinks of it. Russia has colonised the moon, went up there with particular rockets, straight from Jules Verne's From the Earth to the Moon (as the new cover indicates and is mentioned at the back of the book).
Via the short stories, we get to know about (all is not divulged, however) this wonderful city with all its wonders and glory, its relationships with Earth, but also and not in the least, its gloom and doom, for all is not well if you're not part of the right classes in society. Various characters are put into the spotlight, some even returning later on.
A non-chronological order then, as the first stories take place in 1913, from there we travel two years back (1911), to finally end the journey in 1932.
Emmanuel Chastellière did his research on a historical level and added quite some historical and cultural references (art, books, ...), several of which ring no bell with me, unfortunately. Again, this is a uchronic story with some touches of steampunk, some magic (via our "beloved" tsar, for instance) and some scientific elements, like selenium (the toxic version; Wikipedia). And not to forget the androids used as servants, for example. Also, the city is also covered by a large glass dome. If that should break, then Célestopol will soon meet its demise. Its population for sure. The dome would also be a symbol of the tsar's way of ruling or his failure to do it properly.
Presenting a story in this way - short stories, not necessarily in a chronological order - is a original way of taking the reader on a journey, especially one far from his/her daily life. Mr Chastellière's style is not always that accessible (i.e. not your basic French, not that it's badly written, on the contrary), yet the stories do pique one's interest to read on and discover Célestopol in small chunks. Almost like putting together a puzzle like in archaeology.
Since then, a new collection has come out, expanding on the Russian empire's colony: Célestopol 1922 (2021). I guess I'll have to read that one as well to find out what other secrets Célestopol has to offer, even though, once more, it's not the happiest place to live in (corruption, deception, autocratic rule, ...), also because of the grey image and toxic fumes of . Then again, what was it like living during the reign of Tsar Nicholas II?
Long story short: a recommended puzzle, this first collection of Célestopol stories.
Une claque steampunk! Même si dans ce cas, réduire Célestopol à l'appellation "steampunk" est presque injuste tant l'oeuvre se nourrit d'influences diverses.
Quand on évoque les mots "recueil de nouvelles", on est un peu dubitatif. On se dit que ce ne seront que des esquisses d'histoires, frustrantes pour le lecteur. Enfin, c'est ce que je me dis en général... Et puis, finalement, je crois que c'était le format dont avait besoin la ville de Célestopol pour se dévoiler une première fois. Un peu comme si, depuis la Terre, le lecteur braquait un télescope sur la Lune et apercevait le dôme de verre et d'acier de cette superbe cité sélène et, avec curiosité et avidité, grossissait encore la vue pour en saisir les détails. Et c'est comme ça qu'il apercevrait des tranches de vie des habitants de Célestopol, tant humains qu'automates : Nikolaï le duc qui règne en maître bien inquiétant sur sa cité, Arnrun la mercenaire et Wojtek son comparse humain dans un corps d'ours, Amelia l'automate qui rêve d'humanité, Alexey la rêveuse qui conduit sa locomotive à travers les plaines lunaires...
Il n'y a d'ailleurs aucun personnage auquel je ne me sois pas attachée, des palais ducaux jusqu'aux bas-fonds de Célestopol. Emmanuel a insufflé la vie même aux personnages qu'on pourrait qualifier de secondaires et qui sont, plus que les personnages ancrés dans l'action comme Arnrun, ceux qui permettent de contempler la réalité cache-misère de la cité dans toute sa mélancolie : Sergei l'ouvrier du barrage qui observe la ville de loin et son chien Isidore, automate en fin de vie, Ivan le maître de chai qui s'abandonne au désespoir, Elod le peintre sans le sou étouffé de frustration...
Je vois d'ailleurs dans tout ça un certain hommage aux grands auteurs russes, via cette mélancolie d'ailleurs, mais aussi par le biais d'une certaine critique sociale. Evidemment Célestopol et les victimes que sa construction a engendrées, puis qui ont sombré dans l'oubli, font penser à Saint-Petersbourg qui est sortie d'un immense marais à la suite de travaux meurtriers et titanesques, avec l'acharnement de Pierre Le Grand qu'on peut un peu rapprocher de Nikolaï dans ses ambitions.
Donc, beaucoup de mélancolie à la fin de cette lecture, et surtout l'envie d'en lire encore. J'ai aussi énormément apprécié la variété des nouvelles, parfois amusantes (bien que toujours un peu tristes) avec Arnrun et Wojtek, lovecraftiennes avec Dans la Brume, horrifiques avec Convoi, et un peu de "lonesome cowboy" avec Les Lumières de la ville. Aussi, du merveilleux, des amours malheureuses, et toujours, beaucoup de mélancolie dans l'atmosphère feutrée des brumes de sélénium qui, parfois, recouvrent les rues dans l'éternelle nuit lunaire.
"Bien à l'abri dans sa bulle, à Célestopol, on n'avait pas conscience des dangers de la Lune. Les environnements hostiles ne manquaient pas sur Terre, mais la Lune était un astre entier sans air, sans eau. Quelques secondes sans combinaison de protection et c'était la mort assurée. Peut-être moins de quelques secondes."
Célestopol a été une lecture très agréable et une belle découverte! Ce n’est toujours pas à 100% la grande révélation de fantasy francophone que je recherche encore, mais ça y était presque. Apparemment que Célestopol – 1922 est meilleur, alors peut-être que cet autre livre obtiendra le trophée.
La première chose qui m’a un peu déçu et déstabilisé – parce que je ne le savais pas en ouvrant les pages -, c’est que Célestopol est un recueil de nouvelles, toutes centrées sur la ville lunaire et ses habitants. Certains reviennent entre les nouvelles, mais d’autres n’y sont que pour quelques pages.
La formule est très intrigante et bien développée. Célestopol est une ville mystérieuse et mythique avec la technologie de ce monde uchronique qui y joue un rôle très important. Chaque nouvelle nous apporte un aspect complètement différent de ce monde et je pense que c’est la force de l’œuvre. On arrive à explorer une large variété de sujets; plus que si on avait été concentrés à suivre certains personnages avec une intrigue principale. Mais à mon goût, c’est aussi une petite faiblesse. J’adore les histoires centrées sur les personnages, alors qu’ici, on rencontre un nouveau protagoniste pour le quitter dix ou vingt pages plus tard. Cela étant dit, je pense sincèrement que ce livre plaira grandement aux fans de world-building.
Finalement, il faut noter que la plume d’Emmanuel Chastellière est ravissante. Il atteint un parfait équilibre entre un niveau de langage recherché, mais qui reste accessible et clair. Je trouve que la fantasy en français tend souvent vers un des deux extrêmes : soit ridiculement mal écrite ou imbue d’elle-même à un niveau qui la rend incompréhensible.
Dans ce recueil original de nouvelles de science-fiction, Emmanuel Chastellière fait voyager le lecteur dans l'espace. Chaque chapitre est une nouvelle histoire avec pour point commun un lieu d'intrigue: la cité lunaire de Célestopole, créée par les russes.
L'auteur fait preuve d'une belle imagination et son oeuvre est atypique à la fois par sa forme ( recueil d'histoires diverses et variées mais ayant tout de même un lien entre elles ) et par son fond ( la Russie transposée sur la Lune dans un monde futuriste mais avec tous ses travers actuels: régime dictatorial, propagande, prostitution, corruption,...). Certains protagonistes font plusieurs apparitions mais dans la majorité des cas, ils ne sont présents que dans une nouvelle. On ne peut donc pas vraiment s'attacher à eux. Malgré cela, je me suis plongée dans cet univers foisonnant avec bonheur, prenant autant de plaisir à découvrir les inventions futuristes plus ou moins loufoques de l'auteur que les vices de l'humanité reproduits dans l'espace. Les réflexions sur l'avenir de l'homme, la démocratie, la crise des ressources, la cohabitation avec des roboïdes, le temps et son emprise, sont passionnantes.
Avec des airs de Jules Verne et des réflexions à la Westworld, ce livre, miroir de l'humanité, livre un message fort : les hommes sont assez forts pour s'autodétruire et la course au profit au détriment de la justice causera la perte de tous.
J'avais eu l'occasion de découvrir l'univers de Célestopol en lisant une nouvelle dans une des anthologies steampunk des éditions Oneiroi. J'avais été séduit par l'imaginaire original et poétique d'Emmanuel Chastellière. J'ai été ravi de retrouver les mêmes qualités dans ce recueil d'une douzaine de nouvelles qui se déroulent toutes dans cet univers si particulier de Célestopol.
Il s'agit d'un univers uchronique et steampunk : nous sommes au tournant du XIXe et du XXe siècle, le duc Nikolaï, le fils un peu rebelle de la tsarine de l'Empire russe, a installé une colonie sous un dôme de verre sur la Lune. Sa cité, Célestopol, va profiter du sélénium exploité sur la Lune pour développer une technologie avancée et obtenir son autonomie, si ce n'est son indépendance par rapport à l'Empire russe et aux grandes puissances terriennes.
Les nouvelles sont globalement très réussies, hormis deux ou trois qui m'ont un peu moins marquées. On retrouve parfois quelques personnages récurrents, en plus du duc Nikolaï qui est toujours plus ou moins présent, au moins dans l'ombre. Les récits portent également une sorte de fil rouge que je laisse les lecteurs découvrir par eux-même pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte.
Je l'ai dit, certaines nouvelles m'ont semblé moins réussies que d'autres, mais le plaisir d'être plongé dans un univers aussi original et envoutant est largement suffisant pour accepter quelques pages moins bonnes au milieu d'un ensemble très plaisant à lire.
Un recueil de nouvelles de science fiction dont les histoires se déroulent à Célestopol, une ville bátie par les humains sur la Lune. La civilisation qui s'y développe est un défi lancé à la Nature ainsi que, finalement, aux Terriens. Car son chef suprême, le duc, supporte mal d'être inféodé à la tsarine vivant sur Terre.
Au fil des nouvelles, dont certaines se recoupent via des personnages tels que le duc, on plonge dans l'univers de Célestopol, ses aventures, ses amours impossibles, ses tragédies et sa magie. Célestopol est finalement un matériau bien commode pour l'auteur qui peut laisser sa créativité s'exprimer aux travers d'histoires sur des robots, des fantômes, …
Néanmoins, c'est cette liberté que j'ai également tendance à reprocher aux nouvelles : j'aime les aventures cohérentes et longues, qui permettent d'approfondir. Les nouvelles, elles, sont forcées de rester à la surface, même si l'intégration des nouvelles de Célestopol à la cité lunaire permet de créer plus de cohérence et de profondeur. Ce qui est bien exploité par l'auteur.
Au départ je n'avais pas compris que ce livre est constitué de nouvelles. Des nouvelles qui se passent toutes dans le même univers, avec un fil rouge, des personnages qu'on recroisent... Une fois passée cette incompréhension j'ai vraiment apprécié l'univers de l'auteur. L'ambiance est steampunk, un peu glauque, parfois fantastique, toujours magique et merveilleuse. J'ai senti que l'auteur maîtrise son monde et son système politique. Je pense qu'il pourrait en écrire encore, il y a matière. Comme toujours dans les recueils de nouvelles, j'en préfère certaines à d'autres. Certaines m'ont un peu laissée de marbre, je suis restée sur ma faim par rapport à d'autres personnages que j'aurais aimé suivre plus longtemps. J'ai trouvé quelques passages pas forcément très clair aussi. C'est en tout cas très agréable à lire, l'écriture est fluide et l'ensemble est vraiment à découvrir!
Une très belle découverte, même s'il vaut mieux ne pas se lancer si on souffre déjà d'un petit coup de spleen. Mais les touches d'espoir n'en sont finalement que plus belle. De très jolis destins se croisent dans cette cité lunaire qui brille de mille feux et où beaucoup pourraient bien se brûler les ailes malgré toutes leurs précautions. Le rythme des nouvelles, leur souffle et la plume de l'auteur ont parfaitement fonctionné sur moi.
Un recueil de 15 nouvelles qui nous envoie sur la Lune explorer l’incroyable et décadente ville de Célestopol. Un monde à part, nourri au sélénium, qu’on découvre au travers du point de vue de protagonistes de différentes conditions sociales. Un recueil qu’on lirait presque comme un roman, au final étonnant !
Un univers de science-fiction avec comme fond un conflit lunaire. Les personnages sont durs à cerner, car le récit est très fractionné tant au niveau temporel que des lieux et des personnages. Le récit aurait besoin d'un fil conducteur autre que le méchant de l'histoire qui réapparaît comme un cheveu sur la soupe.
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Certaines nouvelles sont meilleures que d'autres. J'aurais aimé en savoir plus sur certains personnages qui apparaissent dans plusieurs nouvelles et comprendre la finalité des projets du Duc.
Je ne peux m’empêcher de penser que je suis un peu passé à côté de cette histoire, et ce par divers aspects. Le premier est que je pensais lire un roman, et non une série de nouvelles. Quelle surprise de constater que le premier chapitre marquait la fin d’une première histoire ! En soi, ce n’est pas un si gros problème que ça, et chaque histoire est bonne, nous fait rencontrer des personnages vivants et attachants, et l’environnement est si beau. Parlons-en d’ailleurs, de cet environnement. Célestopol est magnifique, et prend vie d’une fort belle manière sous la plume de l’auteur qui connait son travail et sait particulièrement bien écrire. Et que serait Célestopol sans son duc, personnage omniprésent dans tout l’ouvrage, même lorsqu’il n’est pas présent. Car Célestopol, c’est le duc Nikolaï, un homme extravagant, ambitieux et mégalomane au-delà de toute raison qui règne sans partage sur la ville et même sur la Lune toute entière ! Rarement un personnage ne m’aura suivi comme il l’a fait après que j’ai tourné la dernière page d’un ouvrage ! L’œuvre n’est cependant pas exempte de défauts. Si la majorité des histoires sont d’une remarquable qualité, certaines le sont moins, à l’image de la première qui introduit certes la ville ainsi que certains personnages-clés, et qui le fait très bien, mais dont on remarque assez vite le souci : elle ne sert qu’à ça, introduire les éléments-clés. L’histoire est de ce fait assez superficielle et je regrette un manque de développement. C’est un reproche que je fais aussi à d’autres nouvelles (surtout les trois premières, à savoir « Face cachée », « La chambre d’ambre » et « Dans la brume ») qui manquent cruellement de développement et auraient mérité une dizaine, voire une vingtaine de pages supplémentaires afin d’étoffer les personnages, mieux les comprendre.
Eh bien, je m'arrête au bout d'1/3, la sauce ne prend pas pour moi, malgré un univers original et prometteur. Premièrement, je ne pensais pas m'embarquer dans un recueil de nouvelles, et pour cause, le début laisse penser que l’on va suivre une intrigue autour d'un personnage s’apprêtant à enquêter sur un mystère… sauf qu’il n’en est rien, on passe à un autre personnage, un autre décor, une autre intrigue, avec pour seul lien de nous trouver dans la même ville, l'extravagante cité lunaire de Célestopol. On ne perçoit pas bien la nature de nouvelle des premiers chapitres, ce qui m’a donné la désagréable impression que l’auteur n’avait pas respecté le pacte de lecture. Cela ne m'aurait pas du tout dérangée que le personnage principal se révèle être la ville, au contraire, mais je trouve cela assez mal exécuté ; la plupart du temps, l'univers et les personnages restent trop vagues pour qu'on s'y intéresse vraiment, et souvent les chutes tombent un peu comme un cheveu sur la soupe... Surtout, l'écriture est parfois maladroite, et l’ensemble manque d'atmosphère (même si l'intention y est). Et puis flemme du male gaze en fait 😊 Célestopol n’a pu, hélas, soutenir la comparaison avec Chroniques martiennes lu juste avant, qui s’appuie sur un concept assez similaire…