Longtemps, je ne sus quasiment rien de Paol hormis ces quelques bribes arrachées. "Sous le régime de Vichy, une lettre de dénonciation aura suffi. Début septembre 1943, Paol, un ex-officier colonial, est arrêté par la Gestapo dans un village du Finistère. Motif : "inconnu". Il sera conduit à la prison de Brest, incarcéré avec les "terroristes", interrogé. Puis ce sera l'engrenage des camps nazis, en France et en Allemagne. Rien ne pourra l'en faire revenir. Un silence pèsera longtemps sur la famille. Dans ce pays de vents et de landes, on ne parle pas du malheur. Des années après, j'irai, moi, à la recherche de cet homme qui fut mon grand-père. Comme à sa rencontre. Et ce que je ne trouverai pas, de la bouche des derniers témoins ou dans les registres des archives, je l'inventerai. Pour qu'il revive", J.-L. C. (Le grand livre que Jean-Luc Coatalem portait en lui).
Un homme, un écrivain, un petit-fils cherche à combler les blancs dans la biographie de son grand-père Paol. Ce dernier a connu la Première Guerre Mondiale, puis, comme bien des français de son époque, il a connu l’Indochine. La Seconde Grande Guerre : il est lieutenant dès 1939. Puis, en 1943, sous Vichy, il est dénoncé. Camp en France, puis Camp en Allemagne. Puis, rien. Oui, la mort.
Ce petit-fils, cet écrivain, cet homme reconstitue, recompose (comme il le dit en postface), les quelques certitudes et remplie les vides.
«J’étais parti de rien : quelques photos, trois noms, une succession de camps. Certes, il manquait presque toutes les pièces du puzzle, les témoins ne voulaient pas parler ou avaient disparu, les données étaient minces, il était illusoire de tenter quelque chose avec si peu. Une enquête sur une disparition serait toujours inachevée…Et pourtant!»
LA PART DU FILS est construit comme une enquête. De chapitre en chapitre, l’auteur fait voyager le lecteur entre la période Indochine, la période qui suit la dénonciation ꟷ les camps ꟷ et le contemporain (la quête, l’enquête). Si on adaptait ce livre au cinéma (et on devrait le faire!), on y changerait rien dans le dessin de la ligne du temps. Les allers-retours sont fluides, habiles et judicieux.
Le tiers du milieu s’étire légèrement, mais l’introduction et surtout le tiers final sont fascinants. C’est monté comme un thriller. Découvrira-t-il la vérité? La conclusion est touchante.
Malgré l’importance du récit, ce qui prime dans ce roman (parce que c’est ce que c'est, un roman), c’est la qualité et la BEAUTÉ de l’écriture de Jean-Luc Coatalem. Ce qu’il écrit bien. Les phrases sont si belles que le lecteur se surprend à les relire à haute voix.
L’écriture de LA PART DU FILS est définitivement la plus belle que j’ai lue, que j’ai goûtée, depuis très longtemps.
«Je comprenais la peine énorme de mon père. Il s’était forgé avec elle, il avait dû composer avec la déflagration originelle. Elle le constituait. La vérité d’un homme, c’est peut-être aussi sa souffrance».
«Alors, le mur de Royallieu, camp d’emprisonnement français, rappelaient ce qu’ils n’avaient jamais cessé d’être : une antichambre du néant. Et le plâtre effrité de chaque baraque, une plaie grattée jusqu’à l’os».
«Il a décidé de s’économiser, de garder des forces, de maintenir le cap, ramener sa voile, estimer les vagues, celles qui roulent avec un dos d’écume et écoper, écoper, pour ne pas se laisser submerger».
«J’avais murmuré à Paol, cet inconnu familier, dans ce qui fut son hiver et sa ruine, que je ne l’oubliais pas, que j’étais venu jusqu’à lui, attentif, accablé aussi non pas pour le faire renaître mais pour lui rendre un peu de son identité…».
Não gosto de livros e filmes sobre a Segunda Guerra Mundial, porque tenho pouco estômago para eles. O problema desse livro, entretanto, acho que é mais estrutural do que temático. A narrativa é confusa, com transições temporárias difíceis de acompanhar. Além disso, não entendi a relevância da narrativa para além das questões pessoais do autor, e isso me incomodou muito.
In La Part du Fils, Jean-Luc Coatelem traces his quest to find out more about his grandfather, Paul. Paul was arrested in 1943 under the regime of Vichy and is never heard from again. Whilst the rest of his family moves on with their lives as best they can, Coatelem cannot do the same and he recounts every twist and turn that happens during his searches.
Coatelem has a pleasant reading style, with a good blend of factual and descriptions. I liked how he imagines Paul’s experiences from Paul’s own perspective. He does so quite well and I felt immersed in both sides of the narrative. Enjoyable as the two perspectives were however, the duality of the narrative weakened the book. As Coatelem himself points out, he finds out very little about Paul which made Coatelem’s side of the story a little dry and repetitive and Paul’s side a bit vanilla.
Given the historical setting of the book, I was hoping for it to explore or challenge these settings yet it does neither. Paul’s experiences of Auschwitz don’t feel personal and it’s hard to feel moved by them as they appear little more than a thinly veiled and watered down retelling of others’ experiences. (Read Primo Levi if you want an account of Auschwitz). Coatelem tries to justify this 1) through his difficulty in finding information and 2) by conveniently declaring that his own situation is that of many others. It is the same with regards to his account of France under the occupation as Coatelem’s father refuses to talk about that time.
Despite the enjoyment of Coatelem’s reading style, I felt this book missed out on being something really powerful and different.
Une enquête difficile pour un fils qui veut combler le vide du silence que sa famille avait laissée, vis à vis de la question de son grand-père "Paol", Un ex-combattant d'indochine qui se fera kidnapper par les allemand au temps de la deuxième guerre mondiale. Paol ne laisse aucune trace, aucun signe, aucun indice, mais les enquêtes suivies par son petit fils dépoussière ce que les temps avait caché.
La part du fils Jean-Luc Coatalem Stock. Août 2019 #LaPartDuFils #NetGalleyFrance
"Dans ce pays de vents et de landes, on ne parle pas du malheur. Des années après, j'irai, moi, à la recherche de cet homme qui fut mon grand-père. Comme à sa rencontre. Et ce que je ne trouverai pas, de la bouche des derniers témoins ou dans les registres des archives, je l'inventerai. Pour qu'il revive. " Presqu'île de Crozon, en face de Brest, juillet 1943 un homme est arrêté par la Gestapo. Cet Homme c'est Paol Coatalem, le grand-père de Jean-Luc. Il ne reviendra pas. Le silence fait le deuil ou le deuil est fait de silence, une seule chose est sure le choc a été brutal, Pierre le fils de Paol et le père de Jean-Luc s'est muré dans le silence. Jean-Luc veut savoir, comprendre le pourquoi, le comment, qui était cet homme dont il descend. le chemin sera long quasi obsessionnel, la route le mènera des côtes bretonnes à Compiègne puis en Allemagne ... Une route douloureuse mais indispensable à celui qui veut savoir. Connaitre mieux ce grand-père trop tôt disparu n'est-ce pas à la fois lui rendre la place qu'il n'a jamais cessé d'occuper et en même temps apprendre qui l'on est d'où l'on vient ? Un texte fort et émouvant. Mêlant faits avérés et fiction Jean-Luc Coatalem retrace la vie de ces nombreux hommes et femmes qui, un jour , ont pris ces trains pour nulle part. Merci aux éditions Stock pour ce partage.