Takeshi Kitano, le réalisateur de Sonatine, Hana-bi et Kikujiro, raconte son enfance dans le Japon d'après-guerre. Une enfance en gris et rose, aux couleurs que son père, peintre en bâtiment, essayait sur la porte de la maison avant d'en couvrir les murs de ses clients. Kitano raconte les jouets, les objets, les fêtes, les rencontres de son enfance et ressuscite toute une époque dans un inventaire à la Pérec qui célèbre l'amitié et les jeux des gosses de pauvres, quand l'imagination et l'invention remplaçaient l'argent. Si c'est bien l'enfance qui détermine notre sensibilité d'adulte, alors la sienne a aussi les couleurs de son gobelet de cantine en bakélite rouge, des caramels aux prunes, des toupies beigoma à peine plus grosses que le pouce, des cerfs-volants ornés de guerriers du kabuki, de la chasse aux libellules, de son père brutal et ivrogne et de sa mère qui se battait en vain pour que son fils travaille en classe, alors que lui n'aurait jamais arrêté de jouer...
3,5 Bien que très court (une centaine de pages), cette mini-biographie est agréable à lire pour tous les amateurs d'histoires de l'enfance. Pourquoi ? Parce que Kitano s'y raconte avec humour, nostalgie et amertume, dans un art du récit qui n'a d'égal que ses propres films. Kitano n'a pas eu l'enfance heureuse : misère financière, quartier difficile, père alcoolique, tout y passe, et pourtant Kitano raconte ça avec une forme de légèreté dans le drame, se souvenant de la super toupie qu'il n'a jamais eue, du cerf-volant un peu minable qui volait mal, de son père devenant fou furieux à propos de Noël alors qu'il avait acheté un costume pour faire une surprise à ses gosses... Chaque chapitre est une tranche de vie racontée avec les paroles d’un enfant.
Jolis instantanés d'une jeunesse au Japon. Je ne suis pas hyper fan du style "j'écris comme je parle" (et je parle comme un gamin des rues), mais va savoir, c'est peut-être un problème de traduction? Une tentative maladroite (ou du moins pas très agréable à la lecture) de rendre un niveau de langage particulier au japonais? Bref, dans tous les cas, ça reste plutôt sympathique et drôle et mélancolique.
Le cinéaste Takeshi Kitano raconte ses souvenirs d'enfance. Alors certes, ces tranches de vie ouvrent une fenêtre sur une époque et une culture assez éloignées des nôtres, ce qui suscite un peu la curiosité. Mais en-dehors de cet aspect culturel, je n'ai pas vraiment accroché à ce livre. C'est assez déconstruit, dans une langue vraiment simpliste et sans réelle logique ou progression dans les épisodes. Un peu trop déconcertant à mon goût.