Marion aime les femmes, mais pas seulement. Elle a en commun avec les travestis et les drag-queens de savoir que son genre relève de la performance : "Le matin ou le soir dans ma salle de bains, je me fabrique, je me transforme en femme, ça n'est pas de la biologie, c'est plutôt une affaire de conviction." Avec humour, Marion raconte quatre générations de femmes, quatre générations de féminisme, l'enfance, les filles, les politiques queer, l'amour entre Paris et San Francisco, au fil d'aventures sentimentales et sexuelles qui troublent les rapports masculin-féminin.
Lecture intense qui ne peut qu'évidemment me rappeler le hard boiled de sa marraine, Virginie Despentes.
Une écriture qui pue et qui suinte sans négliger d'interpeller et de secouer son lecteur. Le texte date de 2007 et est remis en contexte par l'autrice elle même dans un avant propos.
L'histoire d'une femme tour a tour go*ine, p*te, sal*pe, drag Queen. Un journal d'amour, de baise et de luttes où les trans-p*dé-g*uines s'affirment.
Ça ne peut pas plaire à tout le monde et c'est pour ça que c'est bon. N'y voyez pas seulement un texte pour affoler le bourgeois, un cas d'étude à ranger au rayon sociologique. C'est un roman oral, une fiction à raconter, des vies qui existent.
Que dire de ce récit, à part que je l'ai adoré ? Il est écrit comme on parle, comme on peut vivre vite, intensément. Ce don de raconter des choses d'une immense tristesse avec un ton léger, d'aller dans les détails d'une vie sexuelle riche, de raconter les identités queer, les amours, les amitiés, les travailleur.euses du sexe, la famille, et ce qu'on appelle la folie. Bref, c'était intense cette lecture, et je vous la recommande. Ce livre a 15 ans, il a été écrit en 2007 et est reparu aux Editions Points cet automne 2022. C'est cette édition que j'ai lu, avec un avant-propos écrit par l'autrice, remettant en contexte l'écriture de ce récit.
4 générations de femmes folles. Des femmes qui ont été traumatisées tout au long de leur vie. L'autrice nous raconte l'histoire de Marion qui a une sœur folle, une mère folle, une grand mère folle. Et qui, elle aussi, est folle. Folle dans les 2 sens (parce qu'elle est lesbienne lol le jeu de mot). En vrai elles ne sont pas folles, elles ont juste fait ce qu'elles pouvaient pour tenir le coup. J'ai adoré, c'est intense, triste et traumatisant. Mais c'est surtout l'histoire de travailleureuses du sexe, de luttes queer et lesbiennes, de pratiques sexuelles, d'amour, d'amitié... tout ça dans un style qui peut s'apparenter à celui de Despentes. C'est un grand fuck à la bourgeoisie et à toustes celleux qui prônent leur haine du bdsm et du travail du sexe.
4 génération de femme, de féminisme, de folie à cause du patriarcat, mais aussi des chapitres érotiques queer et lesbien, c'est un sacré témoignage de sa jeunesse en tant que lesbienne fem et travailleuse du sexe ( lire la dernière édition avec la préface de l'auteure)
J'ai lu tout le roman en pensant à l'adolescente que j'ai été. Quelle bombe que ce texte, dont le style acéré rappelle celui de Virginie Despentes (à qui on doit d'ailleurs la première publication) !
J'étais jeune ado quand il est sorti pour la première fois, et j'ai rarement regretté comme aujourd'hui d'avoir découvert un texte trop tard. J'aurais aimé le lire à l'époque, il y a une quinzaine d'années. Je sais qu'il m'aurait bouleversée, et qu'il aurait probablement influencé ma manière de me construire. C'était un texte si rare pour son époque, si précieux pour sa communauté et j'envie celleux qui ont pu grandir avec. Aujourd'hui, il a un peu vieilli et moi beaucoup trop. Le rééditer semblait une nécessité, pour ne pas que tombent dans l'oubli les prémices d'une littérature lesbienne contemporaine qui s'épanouit aujourd'hui. Je l'ai lu avec un goût particulier pour l'archive qu'il représente, mais malheureusement trop tard pour qu'il représente plus que cela pour moi. C'est un roman qui parle énormément de sexe, d'une manière qui m'aurait été nécessaire à l'adolescence mais qui ne m'intéresse plus vraiment maintenant.
C'était étrange, de découvrir un texte en en étant déjà nostalgique.
J'ai été happée par l'écriture mais je l'ai aussi trouvé super dur à lire, une puissante narration qui lie les expériences de plusieurs générations de femme à travers celle de la personnage principale. C'est super bien écrit mais c'est aussi bien triste et traumatique par moments.
Je ne comprends pas l'objectif de l'autrice. J'ai adoré Viendra le temps du feu, mais là, ce roman n'a aucun sens, il est chargé de répétitions, c'est un mélange entre un roman, une autofiction et un manuel sur le monde queer, l'ensemble est aussi ennuyeux que brouillon. Même le style me paraît flou et inégal.
Pendant toute ma lecture, j'ai pensé : et si j'avais lu ce livre à sa sortie, en 2007, quelle serait ma vie aujourd'hui ? Sûrement très, très différente.
Dans sa réédition de 2022, Wendy Delorme contextualise l'écriture de son premier roman, revient sur son côté autobiographique (avec un petit spoiler pour la suite, oups), et sur la manière dont il a été reçu : puisqu'il parlait de vécus LGBTQIA, cela ne pouvait être un roman !
Écrit presque comme on parle, le roman débute par un peu de généalogie : dans la famille de Marion, depuis plusieurs générations, toutes les femmes sont folles. Mais a-t-on seulement essayé de comprendre pourquoi ?
Consciente de cela, Marion évolue dans les milieux queers et nous raconte presque tout de son quotidien. Les amitiés, les amours, le sexe (beaucoup), le travail (du sexe aussi), la drogue... Elle est très entourée mais parfois très seule aussi, comme si elle courait toujours après quelque chose "de plus".
Souvent nostalgique de ses amant.es passé.es, elle parle de sa place en tant que "fem" dans la communauté : elle est quasiment toujours perçue comme hétérosexuelle, d'autant plus qu'elle apprécie particulièrement la compagnie des butchs et des hommes trans.
Je pensais que j'allais le lire très rapidement, car il est assez court, mais finalement j'y ai quasiment passé 10 jours sans pouvoir m'expliquer pourquoi. Est-ce l'intensité de chaque chapitre ? Le souhait de vouloir faire durer un peu plus longtemps cette lecture ?
J'ai la chance d'avoir un exemplaire dédicacé de la réédition, et je vais le chérir tout en le prêtant autour de moi !
wendy delorme a une manière d’écrire toujours aussi prenante et captivante malheureusement j’ai eu du mal à suivre la temporalité et à accrocher à l’histoire / témoignage mais slay anyway, belle découverte
j’ai adoré ce livre, que j’ai lu bien lentement seulement car ma copine voulait absolument le finir avant moi. quelle lecture !! melange de sexe et de mort joliment fait, touchant. et à se dire que cela a été ecrit en 2014, c’est à se dire que delorme est visionnaire
Dans le désordre, des amours lesbiennes, du TDS, du polyamour, beaucoup de poings, des trauma intergénérationnels, des ruptures, des drogues, de la politique, des relations à distance, des kinks, San Francisco, des femmes, et vraiment beaucoup de poings.
C'est comme ouvrir le journal intime de ta grande sœur, tu t'essouffles à chaque lignes, tu es décontenancé par ce que tu lis, mais tu peux t'empêcher de tourner les pages et de savourer chaque détails. C'est plus que vivant, cru, déprimant, queer et sexuel.
On sent que le livre a été écrit en 2007 et certains concept ont évolué entre temps mais j'ai quand même beaucoup apprécié ce livre qui relate le quotidien de Marion, et de quatre générations de femmes qui ont subi les injustices de notre société (patriarcale homophobe transphobe) mais aussi et surtout l'histoire du milieu queer/lesbien des années 2000, l'identité de genre, le travail du sexe, toustes ces gens invisibilisées ou méprisées par notre société 😠 Pas toujours évident à lire notamment parce que bcp de notion de violences sexuelles et de viols mais le langage cru et cash sert ici pour moi les propos de l'autrice.
Écrit comme dans l'urgence, de manière crue et brusque, écrit comme on parle à 20 ans, sans suivi toujours clair et sans vrai début ou vrai fin. Un talent fou pour réussir à raconter cette narratrice nympho et dépressive, et quand-même refermer le livre avec un peu plus d'énergie. Peut-être parce que la violence de sa vie, de ses mots, fait écho à celle que je ressens depuis le contexte des élections ?
Je sais pas trop ce que j'en ai pensé, le thème me parlait au départ et finalement c'était hyper éloigné de ce que je vis, en même temps c'est cool que ce récit existe. Le style cru en général ça me plaît bien mais là j'ai eu du mal, cela dit c'est toujours fun de lire ce genre de trucs dans le tram, ça valait le coup pour ça.
I LOVE YOU WENDY DELORME. This was so charming and funny. It took me a while to get through bc french is not my native language obviously, but the humour was still excellent. I reaaaaaally want to recommend this to my friends especially my lesbian friends, but sadly afaik there isn't an English translation.
Un roman énergique, excitant et parfois révoltant. Wendy Delorme avait une réflexion déjà bien affûtée, qui fait écho à de nombreux sujets de société actuels, notamment autour de la norme, de l’identité de genre, et du sujet en creux des violences sexuelles.
Quel délice ce roman ! Fiévreux, virulent, brillant. Il se dévore en une soirée. Je le recommande chaudement à toute personne qui souhaite explorer les contours d'une sexualité queer, critique et décomplexée.
écrit avec les tripes il y a plus de 15 ans, c'est drôle, touchant et très cru. parfois trop décousu, mais quand ça tape, ça tape vraiment fort. c'est drôle d'avoir un aperçu des milieux TPG une génération plus tôt et de voir comment on progresse, régresse et parfois tourne en rond en comparaison.